Aulnay-sous-Bois, provocation de PSA !

Message par Jean-Claude » 12 Sep 2012, 16:22

Je suis tombé sur une intervention de JP Mercier expliquant que les difficultés de Peugeot étaient principalement dues à l'embargo sur les ventes en Iran, et que les responsables omettaient toujours de le dire. Bref que le pouvoir politique a une responsabilité dans cette affaire et que c'était tout de même un peu facile de taper sur les erreurs stratégiques de la famille.
La vidéo date de début juillet. Or depuis, il semble avoir abandonné cet angle, qui paraissait pourtant intéressant.
http://www.dailymotion.com/video/xs5irc_pu...s?search_algo=2
Jean-Claude
 
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Message par titi » 13 Sep 2012, 11:24

il me semble qu'il s'agit de combattre l'idée "l'état ne peut rien faire car psa est une boite privée", de rappeler que les entreprises capitalistes et l'état, c'est une histoire imbriquée

pas de dédouanner la responsabilité des capitalistes
titi
 
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Message par jedi69 » 13 Sep 2012, 22:21

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Il y a des vidéos, des bandes son ici : Multimédia CGT Aulnay

Comme celle là : A radio Mouv'

Sinon, il y a ça sur youtube :

Forum des associations à Aulnay-1

Forum des associations à Aulnay-2

A+
jedi69
 
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Message par Wapi » 29 Nov 2012, 18:25

a écrit :              LE FLASH  : PSA : grève à l'usine d'Aulnay

[B]AFP  Publié le 29/11/2012 à 15:47

L'usine PSA d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) était partiellement à l'arrêt en début d'après-midi en raison d'une grève de certains salariés qui protestent contre la convocation par la direction de cinq ouvriers pour des entretiens préalables à sanction, a-t-on appris de sources concordantes. "La grève a débuté mardi soir dans l'atelier de ferrage de l'usine" après la convocation de ces cinq ouvriers, a expliqué Jean-Pierre Mercier, représentant de la CGT.

Ce matin, à l'issue d'une rencontre entre les syndicats, la direction de PSA et les salariés concernés, quatre convocations pour "insuffisance de production" ont été finalement "annulées", a-t-il ajouté, mais "pour le cinquième, la convocation est maintenue". "La direction refuse de nous donner le motif et lui-même n'est pas au courant", a-t-il dit, précisant que le salarié concerné était délégué CGT.

La direction de PSA a expliqué qu'elle n'avait pas annulée les convocations, mais "proposé un protocole de conciliation avant la sanction, conditionnée à la reprise de la production". Les ouvriers en grève doivent décider jeudi après-midi s'ils reprennent le travail.
Wapi
 
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Message par Jacquemart » 17 Jan 2013, 15:57

a écrit :PSA: Aulnay-sous-Bois toujours bloquée par la grève
L'Expansion.com avec AFP - publié le 17/01/2013 à 10:52

La direction du site a confirmé ce jeudi matin que l'usine ne tournait pas. Les syndicats évoquent plus de 300 manifestants.

La grève se poursuivait jeudi matin à l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), paralysant la production, a indiqué la CGT qui avait appelé à ce mouvement entamé la veille."La grève s'est renforcée, on a gagné des grévistes (...) on est plus de 300 ce matin", a affirmé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, à l'AFP. "La production est complètement paralysée".

Les grévistes comptent se rendre à 10H30 à une manifestation départementale pour l'emploi, alors que la Seine-Saint-Denis, département pauvre et populaire, perd l'un de ses plus gros employeurs avec la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay (3.000 postes environ), prévue en 2014.

Pendant cette manifestation, "on veut montrer qu'on est en grève et commencer une collecte de soutien financier pour alimenter la caisse de grève", a expliqué M. Mercier.

Contactée par l'AFP, la direction du site a confirmé que l'usine ne tournait pas, mais n'était pas en mesure de chiffrer le nombre de grévistes dans l'immédiat.Cette grève "reconductible avec occupation" de l'usine avait démarré mercredi. Le syndicat SUD s'y est joint, mais pas le syndicat maison, majoritaire à Aulnay-sous-Bois, le SIA.

Des négociations entre syndicats et direction doivent se tenir ce jeudi sur les mesures d'accompagnement financier pour les salariés qui quitteraient le groupe ou seraient mutés après la fermeture du site.

Le plan de restructuration annoncé cet été par PSA Peugeot-Citroën, qui affirme devoir s'adapter face à la baisse durable des ventes de voitures dans le monde et surtout en Europe, prévoit de supprimer 8.000 emplois, notamment par le biais de la fermeture du site d'Aulnay, auxquels viendront s'ajouter 1.500 suppressions de postes après des départs naturels.
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Message par Jacquemart » 18 Jan 2013, 09:54

a écrit :PSA : le plan de départ volontaire prolongé jusqu’à fin 2013

La première séance de négociations, jeudi 17 janvier, a déjà avancé sur quelques points. Mais les syndicats restent prudents.

BFM Business.com
Le 17/01/2013 à 19:43

Les discussions n’auront pas été de tout repos. Alors que la grève se poursuivait jeudi 17 janvier à l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), paralysant la production, syndicats et patronat se sont retrouvés autour de la table des négociations.

Il s’agissait de la première concernant le futur plan social qui touche notamment les sites d’Aulnay et de Rennes. Tous espèrent parvenir à un accord d’ici mi-février.

De la réunion de ce jeudi, est déjà ressorti un accord sur les indemnités de licenciement. "Les salariés qui accepteraient un départ volontaire et ayant acquis 20 ans d’ancienneté toucheraient une prime de 60 000 euros. Ceux, toujours disposant de 20 ans d’ancienneté, acceptant une mutation interne toucheraient 40 000 euros", a déclaré Denis Martin, directeur industriel du groupe.

Il a également annoncé que la période de volontariat pour les personnes appelées à quitter le groupe était prolongée jusqu'à la fin 2013 et que la restructuration engagée à Aulnay, qui aboutira à la fermeture de l'usine, devrait être achevée mi-2014.

En marge de la séance de négociation de jeudi, consacrée aux mesures financières d'accompagnement, Franck Don, représentant de la CFTC, s'est montré plus prudent.

"La direction a amélioré sa copie sur les mobilités internes, en revanche elle refuse de bouger sur l'indemnisation des mobilités externes, et ça coince avec les organisations syndicales", a-t-il déclaré au téléphone.

Accord de flexibilité négocié

Par ailleurs, le constructeur automobile veut négocier un accord de flexibilité dans ses usines françaises sur le modèle de ce qu'il applique déjà sur le site de Sevelnord (Nord). "Nous travaillerons sur un accord de performance dans quelques mois qui sera un des dispositifs clés du retour à la compétitivité du groupe", a déclaré le directeur industriel Denis Martin, jeudi au cours d'un point de presse.

Le projet d'accord de performance, qui rappelle ce que prépare Renault pour rapprocher la compétitivité de ses sites français de celle de ses usines espagnoles, est distinct du plan par lequel PSA entend supprimer 8000 emplois en France d'ici 2014.

Renault, dans le cadre de ses propres négociations, a annoncé mardi qu'il supprimerait 7500 emplois en France d'ici 2016, essentiellement via des départs naturels. Le gouvernement français n'y a rien trouvé à redire, alors qu'il avait vertement critiqué PSA en juillet.

"Je ne me compare pas du tout avec Renault, Renault est dans un contexte qui est le sien, nous, nous sommes dans un autre contexte", a déclaré Denis Martin, en réponse à une question sur la réaction différente observée de la part du gouvernement.

"Nous avons des usines extrêmement importantes en France, nous avons en France 76 000 collaborateurs dans la division automobile, 91 000 globalement à l'échelle du groupe, on n'est pas tout à fait dans la même dimension", a-t-il ajouté. Renault emploie 54 000 personnes en France.
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Message par Jacquemart » 18 Jan 2013, 16:11

a écrit :PSA Aulnay : nouvelle action coup de poing des salariés

Guillaume Zambaux | Publié le 18.01.2013, 11h31 | Mise à jour : 13h59

Près de 170 salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois ont pénétré, ce vendredi matin, dans l'enceinte de l'usine du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour protester contre la fermeture de leur usine. Les manifestants, partis vers 9h30 de l'usine d'Aulnay à bord de trois bus, ont réussi à s'infiltrer dans l'enceinte par un trou situé dans un mur extérieur de l'usine. Ils sont allés à la rencontre de leurs collègues, au cri de « Aulnay, Saint-Ouen, même combat !»

«Toutes ces choses vont vous arriver dans la gueule, comme ça nous arrivé à nous. Nous c'est maintenant, vous ce sera après», a lancé Salah Keltoumi, responsable syndical CGT de l'usine d'Aulnay dont la fermeture est programmée en 2014. Le site de Saint-Ouen, qui comporte des ateliers de ferrage et d'emboutissage, emploie environ 700 personnes. Selon Jean-Pierre Mercier, le délégué CGT d'Aulnay, « Les gars de Saint-Ouen savent que leur usine  peut fermer du jour au lendemain.»

Seulement, une trentaine de salariés de Saint-Ouen sur les 300 en poste dans la matinée  se sont rassemblés avec les manifestants d'Aulnay. «On aimerait bien que les gens de chez nous suivent. Ils sont solidaires, mais ils ne veulent pas se mouiller», a expliqué un ouvrier de Saint-Ouen.

Les manifestants ont quitté le site de Saint-Ouen vers midi escortés par les forces de l'ordre. Mais, avant de remonter dans leurs cars, une brève altercation a éclaté entre des policiers et une demi-douzaine de manifestants qui reprochaient à un policier en civil de les filmer.

En attendant, la grève se poursuit dans l'usine d'Aulnay depuis mercredi. La direction dénonce «une pression très forte dans les ateliers de la part des salariés grévistes» et de «nombreux actes d'incivilités». Reste que les manifestants sont déterminés. «La grève continue jusque-là où nos forces nous porterons, c'est-à-dire le plus loin possible», a lancé Jean-Pierre Mercier.

Au moins deux ans de salaire pour les salariés touchés par le plan

Dans le même temps, la direction de PSA Peugeot-Citroën annonçait des mesures d'accompagnement financier de son plan de restructuration sur les sites d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes, correspondant à au moins deux ans de salaires pour les salariés touchés par le plan de restructuration.

En moyenne, les salariés pourront recevoir entre 60 000 euros pour un ouvrier ayant 20 ans d'ancienneté et 45 000 euros en moyenne pour un opérateur. Ces salariés bénéficieront, en outre, d'aides pour retrouver un emploi. «Le dispositif est assez complet et permet de répondre à toutes les situations concernant nos salariés, qui sont très diverses», a estimé Denis Martin, directeur industriel du constructeur.

En outre, selon la direction de PSA, un «dispositif innovant sera mis en place pour les transitions vers la réindustrialisation à Aulnay et à Rennes pour préparer nos salariés à leur nouvel emploi et leur garantissant qu'ils n'auront pas de perte de salaire pendant cinq ans».

Denis Martin qui espère la signature à la mi-février d'un accord avec les organisations syndicales a également annoncé la prolongation jusqu'à la fin décembre 2013 de la période permettant les départs volontaires. Une demande que réclamait les syndicats.
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Message par Ottokar » 20 Jan 2013, 07:47

Un reportage du Nouvel Obs, repriduit sur le site CGT PSA Aulnay : http://cgt-psa-aulnay.fr/presse/avec-les-g...-occupee-daulna

a écrit : Avec les grévistes de PSA, dans l'usine occupée d'Aulnay

L'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois est à l'arrêt. Peu après 11h, ce mercredi 16 janvier, des salariés grévistes, qui refusent les propositions de départ ou de reclassement présentées par la direction avant la fermeture du site prévue en 2014, traverse l'usine au cri de "Varin assassin". Ils jugent les propositions de la direction dérisoires : "Après 16 ans de boîte, il faudrait partir avec 14.000 euros brut. C'est tout ce qu'on vaut après avoir été cassé par leur usine. Ils veulent nous jeter sans rien", tempête un ouvrier.

"Ils disent que l'usine tourne, venez voir !"

Le cortège se rend à l'assemblée générale (AG) qui se tient devant la chaîne de montage immobilisée depuis 6h46, dès l'ouverture de l'usine. "Venez voir les journalistes, venez voir et racontez". Les ouvriers jubilent. Le communiqué de la direction indiquant à l'AFP que "certains points seulement sont à l'arrêt" et que l'usine est en marche a rapidement fait le tour du site. Force est de constater que tout est à l'arrêt. Seuls les intérimaires se trouvent à leurs postes, figés devant une chaîne elle même statufiée. De la délirante structure d'acier aux allures de monstre géant, avec ces carcasses de C3 suspendues aux portiques, plus rien ne sort. Et le grand écran où s'affiche l'évolution de la chaîne de montage est entièrement rouge.

Dès 8h30, ils étaient plus de 300 grévistes sur les 500 ouvriers que compte l'équipe A, celle du matin. A l'assemblée générale, syndiqués, non syndiqués, ils sont tous là. Et tous votent dans une grande clameur la création d'un Comité de grève. Pas un vote contre, pas une abstention. "C'est le Comité qui dirigera la grève. Il est au dessus des syndicats", lance un porte-parole. Il poursuit : "Les syndicats doivent nous dire s'ils sont en grève avec les ouvriers. C'est eux qui suivent, pas l'inverse."

La CGT était déjà présente dans les préparatifs. Sud rejoint "la bagarre", la CFDT soutient "évidemment" le mouvement. "Tania, Tania", scandent alors les ouvriers. Déléguée du SIA, le syndicat maison, Tania Sussest prend la parole : "Oui, nous nous joignons au comité. Les propositions de la directions sont inacceptables." Tonnerre d'applaudissements.

"Nous n'avons plus rien à perdre"

Un peu à l'écart, les RG (responsables généraux) et les RU (responsables d'unité) fulminent. A leurs côtés, des huissiers sont déjà à pied d'œuvre. Au moindre débrayage, ils sont appelés par la direction et dressent des procès verbaux. Tout dérapage, tout accroc est signifié. Délégué CGT, Jean-Pierre Mercier, lui, ne peut contenir sa joie : "La direction parle d'une centaine de grévistes ! Ils peuvent faire compter leurs huissiers, nous sommes plus de 300, rien que sur l'équipe du matin."

La grève qui commence aujourd'hui s'annonce dure. "Qu'est-ce que la direction croit ? L'usine ferme : nous n'avons plus rien à perdre", explique l'un d'eux. Les gars sont fatigués, à bout : "Avec les derniers débrayages, en trois mois, on m'a retiré 45 heures de mon salaire. A la moindre AG, même si la chaîne est déjà arrêtée, on nous retire une heure. Ca fait beaucoup d'argent. Alors maintenant, il faut aller jusqu'au bout." Un responsable général accompagné d'un huissier traverse le hall de la chaîne de montage sous les huées.

"On nous tient en nous faisant miroiter Poissy"

Pour beaucoup, c'est leur première grève. "On est dans le flou. La direction ne propose que le minimum, et encore, même ça c'est flou", explique un ouvrier non syndiqué. Pour lui, "la direction joue la montre. Déjà, au montage, il y a de plus en plus d'intérimaires. Nous, on nous fait miroiter Poissy. Ils nous tiennent avec ça. Mais il y aura combien de postes à Poissy ? On n'est même pas sûr qu'il y en ait 200." Pour Poissy, ceux qui obtiendront un poste n'auront même pas de prime de déménagement : "Pour l'avoir, il faut habiter à plus de 50 kilomètres et que le temps de trajet soit d'au moins 1h30. C'est-à-dire que ça ne concerne quasiment personne", explique un collègue. Un autre ne décolère pas : "Aller à Poissy ? Mais ma femme travaille à Aulnay! Je n'ai pas ma place là-bas." A 31 ans, il est entré à l'usine dès la sortie du lycée. Cariste, il approvisionne le petit train qui alimente la chaîne. Il sait que PSA évoque l'implantation d'ID Logistique sur le site d'Aulnay : "Il y aura peut-être 80 postes mais on a vu leur grille de salaires. Si j'y vais, je perdrais 500 euros sur les 1.650 que je touche chez PSA. La direction appelle ça négocier !"

Après l'AG, l'équipe A se rend à la cantine. Ses collègues raillent un militant CGT qui n'y mange jamais en dehors des grèves : "Je n'ai pas envie de leur donner mon argent tous les jours", justifie-t-il. La direction l'a déjà convoqué plusieurs fois pour lui proposer de partir. "La première, c'était 28.000 euros mais payable en trois fois. Comme ça, on n'a le droit de rien dire avant d'avoir tout touché. La dernière, on en était à 33.000". Mais il ne partira pas. Il compte bien se battre jusqu'au bout : "Ces sommes sont indécentes. J'ai le dos cassé par cette usine. On m'a mis à un poste 'adapté', sur une voie de garage en fait, pour me faire craquer. Mais ils croient quoi, qu'ils vont nous jeter comme ça ?"

"On ira tous à Pôle Emploi"

C'est pourtant un peu ce qui se passe. Depuis le mois de juillet, 300 ouvriers ont déjà quitté Aulnay. "Sans compter les départs en retraite et les décès", précise Jean-Pierre Mercier. Cette usine, c'était 6.500 personnes en 1999. Elles ne 3.000 aujourd'hui. L'usine se vide comme le rappelle l'immense zone vide de la chaîne fermée en 2008 : "Ils ont tout dégagé en un mois, l'été, pendant nos vacances", se souvient un cariste. Ceux qui sont encore là ne veulent plus rien lâcher, à l'image de ces anciens, proches de la retraite, qui comptent bien "partir avec les derniers". L'un d'eux, âgé de 60 ans, raconte qu'il a été convoqué voici deux ans déjà par un responsable des ressources humaines : "Il m'a proposé un projet, alors le lui ai demandé si lui en avait un. Son projet, c'était de me mettre au chômage avec 30.000 euros !"

De retour dans le hall de montage, l'équipe A attend l'arrivée de la relève. On réclame une chanson à Polnareff, militant à la tignasse frisée qui entonne un "On ira tous à Pôle Emploi". Mais avant, ils se battront. Ils entament une grande marche à travers la chaîne pour mobiliser ceux de l'après-midi : "La force des travailleurs, c'est la grève". Cette grève, c'est un peu le baroud d'honneur des PSA d'Aulnay. La direction prépare en effet sa riposte avec la mise en place d'une équipe de nuit à Poissy : "Quand ce sera prêts, ils pourront faire la C3 là-bas et ils n'auront plus besoin de nous. En attendant, sans nous, pas de bagnole."

Dans l'après-midi, les ouvriers ont voté la reconduction de la grève jeudi. Les deux équipes vont se retrouver ensemble dès 6h46 et finaliseront la création d'un comité de soutien.

Source:
Le Nouvel Observateur
Date de publication:
17/01/2013
Ottokar
 
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Message par com_71 » 21 Jan 2013, 12:50

a écrit :Face à la détermination des grévistes, la direction lock-out l'usine ! Un dialogue social loin d'être exemplaire...

Communiqué de presse de la CGT PSA
21/01/2013

La direction de PSA Aulnay a annoncé vendredi que l'usine serait fermée à la totalité du personnel, y compris l'équipe de Normale à partir de l'équipe du soir du vendredi 18 janvier au lundi soir toute la journée.

La direction invoque un prétexte qui ne tient pas debout : une pièce électrique en panne dans l'atelier de Peinture qui nécessiterait un long délai de livraison de la part du fournisseur.

La réalité est que la direction doit faire face à des salariés déterminés à étendre la grève qu'ils ont démarrée le mercredi 16 janvier et qui paralyse entièrement la production.



Face à la mobilisation, PSA choisit le rapport de force et le blocage :

Vendredi dernier, près de 200 grévistes investissent l'usine de PSA Saint-Ouen pour s'adresser à leurs camarades qui sont menacés par les futurs accords de compétitivité que PSA veut imposer à l'ensemble du groupe. Cette opération surprise, qui était couvert par la presse, s'est très bien passée dans une ambiance chaleureuse et détendue.

La direction appelle les forces de l'ordre, les fait rentrer dans l'usine et leur demande de procéder à des interpellations et d'embarquer les salariés d'Aulnay.

Malgré l'entrée de la Police dans l'usine et l'encerclement par les CRS, aucune interpellation ne sera faite.

Alors qu'aucun incident n'est à déplorer, la direction de PSA organise une conférence de presse et se fend d'un communiqué insultant les salariés de « casseurs ».



Samedi matin, l'usine de Poissy qui fait des heures supplémentaires sur le flux de la C3 (véhicule produit à Aulnay) est encerclée par 15 cars de CRS sensés sans doute « protéger » l'usine d'une éventuelle venue des salariés d'Aulnay.



La CGT dénonce cette politique de provocation et de blocage.

La direction se trompe si elle pense qu'elle pourra empêcher les salariés d'Aulnay de s'adresser aux autres salariés du groupe.

La direction se trompe si elle pense désorganiser et isoler la grève en fermant (lock-out) l'usine plusieurs jours. Les salariés ont démarré une bataille et sont déterminés à la poursuivre.



La CGT dénonce la complicité évidente du Ministère de l'Intérieur et du Gouvernement. Le premier Ministre n'avait pas précisé que sa bataille contre le chômage était de faire donner les CRS face à des salariés qui se mobilisent pour défendre leur emploi et ne pas tomber dans le chômage.

Une délégation de la CGT du groupe PSA sera reçue ce matin lundi 21 janvier, au Ministère du redressement productif à 9h30 à Bercy.

Une délégation des grévistes de PSA Aulnay sera reçue par le Préfet du 93 à 18h à Bobigny.



Aulnay, le 21 janvier 2013

Jean-Pierre Mercier

DS CGT PSA Aulnay

DS Central adjoint CGT du groupe PSA
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Jacquemart » 22 Jan 2013, 23:50

Un magnifique article pro-patronal de ce "grand journal d'information" qu'est Le Monde. Quand on connaît les méthodes ordinaires de management dans cette usine, et la véritable dictature que l'encadrement cherche à y faire régner, ce réquisitoire anti-grévistes prend toute sa saveur.

a écrit :Violences, menaces : PSA Aulnay sous tension

Par Philippe Jacqué - Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Envoyé spécial


Un manteau blanc recouvre les hangars et parkings vides de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, promise à la fermeture en 2014. Ce lundi 21 janvier, aucun bruit ne sort de ce site de production dont la vie est habituellement rythmée par la percussion des presses et la lente avancée des véhicules sur la ligne de montage.

La direction a mis l'usine à l'arrêt. Officiellement, à cause d'une avarie sur une machine de l'atelier de peinture. D'autant que la neige a perturbé la circulation des poids lourds en Ile-de-France. "C'est bien la première fois que la neige nous empêche de travailler", ironise, dépité, un responsable de l'usine, qui, comme la plupart de nos interlocuteurs, grévistes ou non, souhaite garder l'anonymat.

Car il n'y pas que cela. Après la grève lancée le 16 janvier par les syndicats de PSA pour faire pression sur la direction dans le cadre des négociations sur l'avenir des salariés de l'usine, tout est parti en vrille. Depuis octobre, la "tension est montée crescendo", constate un cadre intermédiaire de l'usine, d'astreinte sur le site. Et la violence n'a jamais été aussi prégnante. "Je n'ai jamais vu ça en trente-cinqans de carrière ici, remarque un cadre de la maintenance, qui regarde ses équipes décrocher un écran plat tagué. Un cap a été franchi par rapport aux anciens mouvements."

Les premières alertes remontent à octobre : le directeur du site, puis un cadre des ressources humaines, ont été séquestrés par quelques salariés en colère. "Depuis, la direction a été relocalisée dans un autre bâtiment, loin des ateliers", indique Laurent Vergely, le directeur du site. Les cadres supérieurs sont persona non grata dans les ateliers où ils ne s'aventurent qu'à plusieurs. "Pour gérer nos gars, c'est pas l'idéal", lâche l'un d'eux.

PRESSION

En décidant de fermer le site, la direction a voulu faire retomber la pression qui n'a jamais été aussi importante depuis l'annonce, le 12 juillet 2012, de la fermeture du site. "Si la tension est montée, c'est la faute de la direction, accuse Jean-Pierre Mercier, le médiatique militant de la CGT Aulnay, tendance Lutte ouvrière. Elle n'a qu'une ambition : briser la grève légitime des salariés en nous empêchant d'occuper le site. C'est un véritable lock-out." Terme pour désigner une "grève patronale" qui empêche la venue des salariés – grévistes ou non – sur le site et les prive de salaire. "A Aulnay, les salariés sont toujours rémunérés, se défend Laurent Vergely, le directeur du site. Mais l'enjeu, aujourd'hui, est la réouverture. Il faut d'abord imaginer les moyens d'assurer la sécurité de tous." Le problème est bien là.

Jeudi et vendredi, lors de la poursuite de la grève, l'usine a été le théâtre de tous les excès. Habituellement, les grévistes patrouillent ensemble pour entraîner les salariés à les suivre. Ils sont encadrés par les cadres intermédiaires, restés à distance. "Vendredi, tout est parti dans tous les sens. Impossible de les suivre", relève un cadre.

Des extincteurs ont été vidés sur des armoires électriques, les responsables de groupes, un échelon hiérarchique intermédiaire, ont été canardés d'œufs, de tomates, de caissettes, de boulons, de cailloux, voire de pétards, quand ils n'étaient pas confinés dans leurs bureaux. Certains d'entre eux, ainsi que des délégués syndicaux, affirment avoir reçu des menaces de mort.

"LA TROUILLE AU VENTRE"

Dans les ateliers traînent encore les stigmates de l'action militante. A l'atelier logistique, des caisses gisent au sol. Sur les lignes d'assemblage, des boulons sont éparpillés, des boîtiers électriques de robots ont été débranchés. "Le plus souvent, c'est fait de manière pro sans abîmer les machines afin de bloquer la chaîne, note-t-on à la maintenance. Enfin, pas toujours." Dans l'atelier du ferrage, on peut lire sur un mur : "La force des travailleurs, c'est la grève", à côté de l'interpellation du président du directoire de PSA : "Varin T.mort". "Je ne l'ai pas vu, assure M. Mercier. La direction essaie de diaboliser notre mouvement avec cette campagne de calomnies. Nous cherchons simplement à convaincre les salariés de nous rejoindre."

Denis Martin, le directeur industriel de PSA, s'insurge contre "la destruction de l'outil de travail", les "méthodes militaristes" de quelque 50 à 150 personnes, sur un total de 3000 salariés. Des accusations que M. Mercier "dément".

Vendredi 18 janvier, confirment pourtant des interlocuteurs, les menaces étaient permanentes. La consigne passée par les grévistes les plus déterminés était simple : les salariés viennent en tenue civile, et non en bleu de travail, sinon "on s'occupera d'eux". Beaucoup sont venus en civil. Et restés à leur poste de travail sans rien faire... "Certains ont toujours su résister. D'autres ont peur. Notre rôle est d'essayer de les rassurer. C'est dur", constate un autre cadre. "Vous avez déjà vu des gens vouloir venir travailler la trouille au ventre ?", demande un représentant syndical contacté par téléphone.

Hors SUD, qui ne participe pas aux négociations et ne commente pas, les autres syndicats (SIA, CFDT, CFE-CGC, CFTC...) réprouvent les méthodes employées. "Tout est fait pour nous distraire de notre objectif qui est de négocier le meilleur plan possible pour les salariés et qu'aucun ne termine à Pôle emploi, assure Tanja Sussest, représentante du SIA et autre figure de proue du site. J'espère que les intempéries vont faire baisser la tension et cesser les comportements inadmissibles de certains."
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