a écrit :Nancy : un salarié de Raflatac licencié pour faits de grève
Le motif du licenciement, ce qui est rarissime, est directement lié à des faits de grève. Daniel Crugnola, secrétaire CGT du Comité d’Entreprise de Raflatac a eu six minutes trente pour l’apprendre. C’est le temps qu’a duré « l’entrevue préalable en vue d’un licenciement », hier matin.
Le syndicaliste, un des leaders de la grève de cinq semaines à la papeterie de Pompey est allé à neuf heures au rendez-vous donné, accompagné du délégué syndical CGT Thierry Cano, tandis que devant l’usine, l’équipe du matin, renforcée de soutiens extérieurs faisait une démonstration de force, toutefois sans bloquer l’usine, mais en en arrêtant la production.
Lundi prochain, deux autres salariés syndiqués à la CGT se verront signifier leur licenciement sans doute pour les mêmes motifs, après la tenue du CE obligatoire pour consultation, s’agissant d’un salarié protégé licencié. Une action est très probable, selon Pascal Debay qui diffusera largement ces nouvelles dans les quatre autres usines françaises du groupe.
Les incidents en cause avaient eu lieu au début de la grève totale, le 24 mai au soir. Une barricade de pneus et de palettes avait été enflammée, provoquant quelques dégâts sur la barrière d’entrée de l’usine.
Le conflit a démarré le 17 mai suite à la mise en place d'un bonus en remplacement de l'intéressement. Les travailleurs ont perçu 1500€ contre 3000 € attendus. L'injustice a été d'autant plus ressentie que les cadres étaient valorisés par un système de barème individualisé: de 0 à 15 pour l'ouvrier, de 0 à 20 pour les cadres, de 0 à 40 pour les cadres dirigeants! Avant,l'enveloppe était divisée par le nombre de salarié; que tu sois balayeur ou directeur, tu touchais la même somme.