a écrit :«Jeunes mais pas cons !»
Un bon millier de lycéens — selon l’UNL, le principal syndicat lycéen — ont défilé ce mardi à Paris aux côtés des ouvriers et des retraités, qui protestaient contre le plan de rigueur du gouvernement.
«Ça nous concerne tous», lance Mathieu, écharpe rouge autour du cou, bérêt sur la tête. En première au lycée Maurice Ravel (XXe arrondissement), il est là «parce qu’on est contre les suppressions de postes, mais aussi parce qu’il y a un ras-le-bol général des jeunes. On est contre le système en général!»
Plus tôt dans la journée, une douzaine de barrages filtrants ont été installés à l’entrée de lycées parisiens, selon le rectorat. «Beaucoup de lycées sont mobilisés, à Paris, mais aussi à Lille, Toulouse ou La Rochelle… il y a un ras-le-bol général», note Kahina Djemani, 17 ans, porte parole de la Fidl, le deuxième syndicat lycéen.
«35 par classes, non !»
A une centaine de mètres, derrière les panneaux Unef (Union Nationale des Etudiants de France), Engerrand, 18 ans. Etudiant en histoire de l’art à Paris-IV, il juge qu'avec les lycéens, «on est sur le même bateau, on marche ensemble. Aujourd’hui, nos parents souffrent, demain ça sera notre tour, mais en pire… Il faut que le gouvernement comprenne qu’il faut miser sur les jeunes, pas sur les banquiers.»
Cris dans la foule compacte: «Sarko t’es foutu, la jeunesse est dans la rue!» Une pancarte: «Jeunes… Mais pas cons!» Salah Kirane, vice-président de l’Unef Paris VIII, s’exclame: «La rigueur nous touche tous, les lycéens et les étudiants.»
De leur côté, les étudiants défendent leur droit à la santé: «On est en train de tacler les mutuelles étudiantes, en augmentant leur taxation… Il y a déjà 25% d’étudiants qui renoncent à se soigner faute de moyens, et on en rajoute, c’est intolérable!»
Parmi la cinquantaine d’élèves du lycée Voltaire (XIe arrondissement), Clémence montre ses joues en souriant. Sur la joue gauche: «35 par classe». Sur la joue droite: «Non». «A cause des suppressions de postes dans l’Education nationale, nos classes sont surchargées, il y en a même qui sont resté deux mois sans prof de philo, parce qu’il n’y avait personne pour le remplacer… Comment étudier dans ces conditions?», s’interroge la lycéenne.
Arrivés place de la Bastille, les jeunes, lycéens, étudiants et même jeunes salariés, restent sur place, aux cris de «Chatel, fais tes valises», ou de «Jeunes en colère, on va pas se laisser faire».
Victor Colombani, président de l’UNL, remarque tout bas: «Cette année, les lycéens ont vécu la pire rentrée de leur scolarité, mais ce n’est pas une fatalité: il suffit de voir le monde réuni aujourd’hui».
a écrit :[B]De leur côté, les leaders de la CFDT et de la CGT participaient à une flashmob place de la Bourse à Paris, pour François Chérèque, et à la manifestation interprofessionnelle de Marseille pour Bernard Thibault.
a écrit :
Voilà.fr
Mobilisation en demi-teinte contre la cure d'austérité
A la une 11/10/2011 20:42
Pour dire non à l'austérité et exiger une autre répartition des richesses, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mardi en France lors d'une journée d'action interprofessionnelle en demi-teinte, marquée par peu de grèves et des perturbations limitées dans les transports.
Selon le ministère de l'Intérieur, 145.000 manifestants ont été comptabilisés dans toute la France.
Selon des estimations de la CGT basées sur 150 des 200 manifestations prévues, 270.000 personnes ont répondu présent, dont 9.500 lycéens (selon l'UNL).
"Une autre répartition des richesses. Pour l'emploi, les salaires et la protection sociale. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise", proclamait la banderole de tête du cortège parisien qui a réuni 16.000 personnes selon la préfecture de police, 25.000 selon la CGT.
Les confédérations CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires, exigeant "des mesures d'urgence", n'avaient cependant pas lancé d'appel national à la grève.
Ne s'attendant pas, à quelques mois de la présidentielle, à la mobilisation massive de l'an dernier contre la réforme des retraites, elles ont misé sur une journée décentralisée, avec des actions plus symboliques, sectorielles et locales.
Ils étaient 5.300 à Marseille selon la préfecture, 30.000 selon les organisateurs, avec Bernard Thibault en tête de cortège juste devant les salariés de l'usine Fralib de Gémenos, menacée de fermeture.
Le secrétaire général de la CGT a demandé au gouvernement de "changer d'optique" car "loin de nous sortir de la crise économique, cette austérité salariale, cette précarité sociale vont nous enfermer dans la récession et tout le monde va y perdre".
Le numéro un de la CFDT François Chérèque a misé lui sur une "action symbolique" place de la Bourse à Paris pour dénoncer "l'injustice" du plan anti-déficit du gouvernement qui, selon lui, fait payer les salariés six fois plus que les riches.
Pour Annick Coupé, déléguée générale de Solidaires, "c'est le moment de relever la tête et de dire stop à l'austérité".
FO, qui avait organisé une journée d'information le 20 septembre, s'est abstenue, de même que la CFE-CGC qui a opté pour "consultation nationale" des salariés.
A Toulouse (entre 3.200 et 7.000 manifestants), les salariés de l'américain Freescale (ex-Motorola) ont dit "non aux licenciements", alors qu'à Bordeaux (entre 4.800 et 11.000 participants) la CGT de Ford était particulièrement représentée, tout comme celle d'Ipsos, ainsi que de nombreuses professions médicales et organismes de prestations sociales.
A Rouen, les manifestants (entre 3.000 et 5.000) ont remonté la rue Jeanne d'Arc, la "rue des banques", en distribuant des faux euros estampillés de slogans: "pour une autre répartition des richesses taxons le capital" ou "pour une autre richesse, augmentons les salaires".
La mobilisation a provoqué quelques perturbations dans les transports: le trafic ferroviaire a été légèrement affecté, avec trois TGV sur quatre, mais la circulation revenait "à la normale" en fin d'après-midi selon la direction, selon qui le taux de grévistes était de 20,57% (25% selon la CGT Cheminots).
A la RATP, le trafic en début de soirée était quasi-normal, hormis quelques perturbations comme sur le RER B avec un train sur deux en circulation.
Dans les transports urbains, 39 préavis ont été déposés mais le service était assuré quasi-normalement sur la totalité des réseaux.
Quelques préavis de grève ont aussi été déposés, notamment dans la fonction publique: 6,8% de grévistes dans la Territoriale, 3,83% pour l'Hospitalière et 4,17% dans la Fonction publique de l’Etat (3,25 % dans l'Education nationale). A la Poste, le taux de grévistes était de 6,91% à 10H00, de 6,08% à Pôle emploi le matin, selon les directions respectives.
Toutes les cantines scolaires étaient par ailleurs fermées à Toulouse et Montpellier, 43 à Bordeaux, selon la CGT.
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