Arkema & Groupe Klesch

Message par Matrok » 25 Nov 2011, 14:09

Ceux qui sont venus au meeting de Nathalie Artaud à Vaulx-en-Velin le mardi 22 novembre dernier ont pu entendre parmi les intervenants dans le public un salarié d'Arkema s'inquiéter que la direction avait convoqué le CE pour le lendemain sous prétexte de l'informer d'une décision importante, ce qui augurait du mauvais... C'était juste :

Dépèche AFP

Dépèche Reuters

Article de l'Usine Nouvelle

Article sur le blog de la radio Alpes 1

Article du Parisien

Résumé : Arkema vient de céder pour un montant symbolique toute une branche de ses activités industrielles (22 unités dont 10 en France) à un fond suisse, Klesch, qui en ce moment s'illustre en rachetant des usines peu rentables dans la chimie lourde ou de commodité, mais qui par le passé avait par exemple racheté les chaussures Myris et licencié en masse... Bref, il y a tout lieu de s'inquiéter pour les travailleurs d'Arkema. Mecredi, les salariés se sont mis en grève à Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) et Saint-Fons (Rhône).
Matrok
 
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Message par manitas » 28 Nov 2011, 10:00

Dans le Progrès (Lyon):

a écrit :Manifestation des salariés d’Arkema devant l’usine de Saint-Fons ce matin

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Publié le 28/11/2011 à 06:00

Chimie. Les salariés dénoncent la cession des activités vinyliques à un groupe suisse.

Le syndicat CGT d’Arkema et l’Union des syndicats des travailleurs des industries chimiques du Rhône (USTIC) organisent un rassemblement ce matin, dès 11 h 30, devant l’usine (11, quai Aulagne) à Saint-Fons.

Les salariés grévistes manifestent contre la cession des activités vinyliques (PVC, chlore, soude…) au groupe suisse Klesch annoncée en CCE mercredi passé. Huit sites et près de 2 000 salariés en France sont concernés par ce transfert pour lequel le fonds de pension helvétique ne déboursera rien. Le futur siège de ce pôle serait situé à Lyon. Les grévistes comptent accueillir Otto Takken, le futur patron du pôle vinylique de Klesch, en visite à l’usine ce matin.

Ils sont persuadés que Klesch prépare un plan social, même si la direction d’Arkema affirme le contraire. « Non seulement Arkema donne mais en plus offre 252 millions d’actifs, 170 millions de fonds de roulement et une trésorerie positive de 96 millions […] Nous n’avons pas l’intention de réduire les effectifs dit l’éventuel acheteur. Mais alors comment expliquer qu’avec un investissement minimum l’activité vinylique deviendrait soudainement rentable alors qu’Arkema annonce perdre de l’argent ? », s’interroge l’USTIC.

Ce matin, le député communiste André Gerin et Michèle Picard, maire (PCF) de Vénissieux feront le déplacement pour soutenir les salariés. « Plusieurs délégations d’autres usines de la chimie seront présentes aussi, ainsi que des salariés des usines Arkema de Pierre-Bénite et Balan (site de l’Ain également concerné) », annonce Didier Chaix, délégué syndical CGT.


Ils étaient en grève aussi sur le site de Pierre-Bénite jeudi dernier.
manitas
 
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Message par manitas » 07 Déc 2011, 01:49

Lundi dernier, il y avait une manifestation centrale à Paris (ou plutôt à Colombes) des grévistes d'Arkema.

La presse évoque surtout les "actes de vandalisme". On n'y apprend pas grand chose d'autre...

dépêche AFP reprise par Libération
manitas
 
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Message par Matrok » 17 Avr 2012, 20:47

L'émission de France Inter "Là-bas si j'y suis" a consacré deux émissions à cette affaire :
Arkema et les vautours - 1
Arkema et les vautours - 2
On peut aussi écouter ces deux émissions sur le site Là-bas.org :
Première partie
Deuxième partie
Matrok
 
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Message par Faber » 18 Avr 2012, 08:15

Dans convergence révolutionnaires n°79

a écrit :Projet de cession du pôle Vinylique chez Arkema, ou la sous-traitance des licenciements dans la chimie

Mis en ligne le 22 janvier 2012

Le 5 décembre dernier, 750 grévistes d’Arkema, venus de presque tous les sites du pays, convergeaient vers le luxueux siège parisien de l’entreprise, à Colombes. À l’intérieur de cet immeuble de verre, proche du quartier de La Défense, la direction du groupe devait en dire un peu plus sur son projet de cession du pôle Vinylique, à l’occasion du Comité Central d’Entreprise extraordinaire.
La marche sur les plates-bandes d’Amarante

Ce groupe de l’industrie chimique, qui compte 15 700 salariés dans le monde, et une quinzaine de sites en France [1], va donc créer une nouvelle société. Malgré l’attaque qui se profile derrière, la direction choisit la poésie en l’appelant Amarante, comme la fleur. Poètes pour poète, sur les pas d’Arthur Rimbaud, les salariés sont partis marcher sur les « plates-bandes d’amarantes jusqu’à l’agréable palais » d’Arkema… à Colom­bes ! De quoi nous aérer de la sinistrose de nos ateliers.

Une telle mobilisation est une première dans le groupe. Plus d’un dixième des salariés d’Arkema en France sont venus montrer leur colère jusque sous les fenêtres du patron. Il a même fallu affréter un TGV pour amener 500 manifestants depuis les régions Rhône-Alpes et PACA. Et, sur le trajet de la Gare de Lyon au siège de Colombes, les grévistes n’ont pas oublié de faire beaucoup de bruit.

Arrivés sur place, les travailleurs ont été plus réactifs que les CRS appelés par la direction pour l’occasion puisqu’ils ont réussi à entrer à l’intérieur du bâtiment, dont ils ne sont sortis qu’à cause des gaz lacrymogènes. Une journée dont tout le monde se souvient, à commencer par le patron. À cause de la détermination affichée par les grévistes et, de façon plus évidente, par les quelques traces laissées par les manifestants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cet immeuble classe.
L’argent a l’odeur des licenciements

Cette manifestation était le point culminant d’un mouvement touchant plusieurs sites de l’entreprise [2]. La cause :le 23 novembre dernier, Arkema annonçait son intention de se débarrasser du pôle Vinylique (chlorochimie et PVC), pas assez rentable à son goût. Depuis ce jour, l’action d’Arkema en bourse s’envole. Plus de 2 600 salariés sont concernés, dont plus de 1 800 en France, principalement autour de Lyon [3] et en région PACA [4], sans oublier les différentes filiales intégrées au paquet cadeau. Soit quasiment un tiers des salariés du groupe en France.

L’heureux bénéficiaire de cette cession est le fonds d’investissement Gary Klesch. Heureux, car il a touché le jackpot : outre des centaines de millions d’euros d’actifs (des usines entières, etc.), la nouvelle acquisition de M. Klesch hérite d’une trésorerie positive de 96 millions d’euros. Cerise sur le gâteau, Arkema se paye le luxe de garder les dettes du pôle pour lui. Si l’on ajoute à cela la réputation de « nettoyeur » de ce fonds d’investissement qui a, entre autres, liquidé le fabricant de chaussures Myrys en deux ans avec des centaines de licenciements à la clé, on comprend que, si cette magouille a des dessous obscurs (et les travailleurs auraient tout intérêt à pouvoir les connaître), ses objectifs sont parfaitement clairs : en échange des profits engendrés et du gros chèque de bienvenue, le repreneur doit restructurer à la place d’Arkema. Un simple contrat de sous-traitance... des licenciements.

Pour les besoins de la cause patronale, le pôle Vinylique est présenté comme le boulet du groupe, qui l’empêcherait d’investir dans les autres branches, et donc de créer des emplois. Une tentative grossière de diviser les travailleurs, et un trait d’égalité abusif tiré entre investissements et emplois. C’est aussi compter sur le fait qu’on oublie que le groupe s’est enrichi pendant des années à l’aide du pôle Vinylique ainsi que ses profits importants (109 millions d’euros de bénéfice net rien qu’au troisième trimestre 2011).

La direction se veut rassurante. Sur la base d’informations invérifiables par les travailleurs, voire qui se sont avérées être fausses [5], elle promet un avenir radieux à la nouvelle société – ladite Amarante, donc – ainsi créée. Elle jure que ce qu’elle présente encore comme le « vilain petit canard » d’Arkema se transformera en champion de la rentabilité. À se demander pourquoi elle ne garde pas son poulain au sérail. Mais, surtout, aux questions sur les emplois, elle répond par un argumentaire sur la rentabilité, qui n’est absolument pas notre problème.

Cette propagande ne trompe personne, les travailleurs d’Arkema sont très largement conscients des objectifs réels de cette opération financière. Peut-être aussi parce qu’Arkema est issu de l’ancienne branche chimie de Total, séparée du grand groupe pétrolier pour cause de... trop faible rentabilité. Avaient suivi les restructurations en cascades, les réactions restant limitées à Arkema.
La stratégie de la montre

La direction a bien tenté de se servir de quelques « dégra­da­tions » [6] du siège de l’entreprise lors de la manifestation pour effrayer les travailleurs les plus éloignés du mouvement. La DRH de l’usine de Saint-Fons n’hésitant pas à qualifier les manifestants de « terroristes »  ! Mais, depuis la mi-décembre, la direction ne communique plus sur la cession. Peut-être le choix de faire retomber la pression, voire de jouer avec l’attente pénible pour les salariés concernés.

Entre un plan de licenciements qui ne dit pas son nom, une opération financière dont on ne sait pas tout, des assurances qui n’engagent que ceux qui y croient et un silence-radio de plus d’un mois, on peut dire que la direction d’Arkema louvoie. Pour lui faire ravaler son plan, il faudra bien la contraindre à jouer cartes sur tables.

Rien n’est gagné. Mais ce mouvement de fin 2011 sonne comme un avertissement : nous ne sommes pas dupes et, quand les masques tomberont un peu plus, elle risque de nous voir fin prêts à répondre.

12 janvier 2012

Toni ROUVEL et Maya PALENKE
À Arkema, la réaction ne s’est pas fait attendre

Le jour même de l’annonce de la cession du pôle Vinylique, le 23 novembre donc, les travailleurs des usines de Fos-sur-Mer, Lavéra, Saint-Auban et Saint-Fons sont partis en grève. Le lendemain, ceux de Pierre-Bénite les ont rejoints.

Le sentiment général des grévistes était qu’il n’était pas possible de laisser passer une telle annonce sans rien faire. C’est encore plus vrai pour les salariés directement concernés par la cession. Certains d’entre eux ne dépendaient du pôle Vinylique que depuis quelques mois, et se retrouvent quand même dans ce qui ressemble beaucoup à une « charrette » !

À Pierre-Bénite, près de Lyon, 17 postes sont touchés, mais nombreux sont ceux qui ont fait grève par solidarité. La production a été arrêtée. Une centaine de grévistes ont envahi le Comité d’entreprise, bousculant le train-train bien huilé accompagnant ce genre d’attaques.

Dans toutes ces usines, les grévistes ont attendu la venue d’Otto Takken, futur PDG de la nouvelle entité, pour reprendre le travail (sauf à Pierre-Bénite, où il n’est pas venu). Ceux de Saint-Fons, près de Lyon, qui sont tous concernés par la cession, ont donc fait cinq jours de grève. Le dernier jour, un rassemblement était organisé devant l’usine. Outre des travailleurs des sites de Saint-Fons et Pierre-Bénite, sont venues des délégations de cinq entreprises. De l’industrie chimique, mais aussi de la SNCF et de Véninov, fabricant de toiles cirées à Vénissieux, en lutte depuis un an contre la fermeture de leur usine et pour sauver leurs emplois. Un comité d’accueil qui a copieusement hué Otto Takken à sa sortie – qui se voulait très discrète – de l’usine.

Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés ainsi en grève, ensemble, sur plusieurs usines d’Arkema, pas prêts à avaler toutes les couleuvres de la direction.

T.R. et M.P.

[1] Sans compter les filiales.

[2] Voir « À Arkema, la réaction ne s’est pas fait attendre »

[3] Usine de Saint-Fons cédée en entier, cession partielle à Balan et Pierre-Bénite.

[4] Usines de Fos-sur-Mer et Lavéra cédées en entier. L’usine de Saint-Auban est partiellement touchée.

[5] Ils ont tenté de faire croire que les « ajustements » se feraient sur les « frais variables », comme les tarifs de matières premières telles que l’éthylène. Un gros mensonge.

[6] En fait, de simples ornements et fioritures relevant de l’art brut. C’est que certains manifestants trouvaient le décalage trop important entre ces locaux flambant neufs et nos ateliers vétustes.
Faber
 
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Message par Faber » 18 Avr 2012, 08:26

et dans le numéro 80 (spéciale dédicace à l'ami Manitas, qui aurait quand même pu se taper se sympathique copier coller, si des fois tous les lecteurs du FALO n'avait pas leur numéro de CR sur eux... :wavey: ) :

a écrit :Industrie chimique : Plans sociaux en cascade chez Arkema

Mis en ligne le 25 mars 2012

Depuis plus de quatre mois, les travailleurs d’Arkema – groupe français de l’industrie chimique – subissent une série d’attaques sur leurs emplois.

Première vague : le 9 novembre dernier, la direction annonce que la centaine de travailleurs de l’usine de Jarrie (Isère) bénéficiant de mesures d’âge liées à l’amiante pour partir à la retraite ne sera pas remplacée. La direction profite d’une réorganisation liée, d’après elle, à la mise en conformité du site au PPRT [1], nouveau sigle bureaucratique censé garantir la sécurité des riverains. Une « prévention des risques technologiques » qui passerait par la suppression d’un quart des effectifs de l’usine, on aura tout vu !

Deuxième vague : deux semaines plus tard, annonce du projet Amarante [2] (rebaptisé « À ma rente ! » par les salariés) pour le pôle vinylique de l’entreprise. Plus de 2 600 emplois sont menacés par ce projet de cession d’activité au fonds d’investissements de Gary Klesch [3], un « Tapie » chargé de la sale besogne des licenciements. Une opération financière louche, qui consiste en la vente d’usines, de bureaux, de milliers de salariés et d’une trésorerie positive de 96 millions d’euros… pour un euro.

Enfin, le 17 février, la direction dévoile le plan qu’elle a concocté pour les usines de Pierre-Bénite (Rhône) et de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence). Au programme : 25 emplois supprimés, l’augmentation de la production et une réorganisation à Pierre-Bénite. Ce serait prétendument une chance pour l’usine de Pierre-Bénite, puisque le plan comprend 70 millions d’investissements avec la construction d’un nouveau réacteur, ce qui renforcerait la « pérennité du site ». Pérenniser le site en commençant par supprimer des emplois ? À d’autres ! Produire plus avec moins de monde, ce n’est rien d’autre qu’exploiter plus ; d’autant qu’il s’agit de la production de PVDF [4], la poule aux œufs d’or d’Arkema.
Les réactions

Après le mouvement de grève qui a suivi l’annonce du projet Amarante, culminant à la manifestation centrale du 5 décembre devant (et dans !) le siège de l’entreprise à Colombes (Hauts-de-Seine), la mobilisation s’est poursuivie le 2 février. Au programme : grève et manifestations devant la préfecture de Lyon, les sous-préfectures de Digne et Istres. Cette fois-ci, rien de cassé, les CRS ont pu continuer à se la couler douce, contrairement à leurs collègues du 92 en décembre dernier.

Le 7 février, rassemblement devant l’usine de Saint-Fons (Rhône), des cars venant de tous les sites Arkema de France, et une ambiance chaleureuse malgré le froid. Jean-Luc Mélenchon est venu soutenir. Tant mieux, même si on se demande bien en quoi le « protectionnisme européen » et son petit arsenal de mesures anti-délocalisation nous auraient été d’une quelconque aide. Notre combat n’a pas grand-chose à voir avec les délocalisations ou le « made in France » : Arkema se débarrasse de l’ensemble du pôle vinylique, y compris les sites situés à l’étranger.

Nous nous battons avant tout contre un patron bien français qui s’en prend à nos emplois pour faire plus de profits ; en somme ce que subit la classe ouvrière depuis des années. Une situation si générale à notre classe que, pour la combattre, il faut, comme le dit Mélenchon (et d’autres), être « forts politiquement », mais avant tout pour obtenir l’interdiction des licenciements (et pas uniquement les « licenciements boursiers ») et que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises (notamment la comptabilité suspecte d’Arkema et de Klesch).

Du côté de Pierre-Bénite et de Saint-Auban, c’était la grève le 17 février contre le plan qui cible ces deux sites, avec un blocage de l’usine des Alpes. Blocage qui aurait provoqué la colère du DRH, la direction retirant son plan… et les investissements. Allons donc ! La ficelle est grosse, il s’agit tout simplement de rendre les grévistes (de Saint-Auban) responsables du « blocage » des investissements (à Pierre-Bénite), avant de proposer une nouvelle fois ce plan. Cette petite reculade nous laisse au moins le temps de nous préparer.
Pas de coup de bambou

La direction d’Arkema croit qu’elle va gagner par K.O. en nous ensevelissant de plans. (Elle ne fait d’ailleurs qu’accélérer le mouvement entamé il y a quelques années, quand Total s’était séparé de l’entreprise.)

Mais rien n’est moins sûr, et la réaction des travailleurs le montre. Les grosses ficelles de la direction sont trop usées.

Une chose est sûre, quand on nous attaque séparément, voire qu’on tente de nous opposer les uns aux autres, la meilleure réponse est collective. Aucun « plan industriel » ne peut remplacer la lutte de tous les travailleurs d’Arkema, qui ne mènent d’ailleurs pas un combat différent de celui de tous les travailleurs en lutte contre les licenciements, les suppressions de postes et leurs divers avatars. Car, comme le disait un gréviste de Pierre-Bénite en assemblée générale, « le problème n’est pas de convaincre le patron ». Le problème est d’être suffisamment fort pour le contraindre.

12 mars 2012

Maya PALENKE et Toni ROUVEL




Un repreneur de destruction massive : « Arkéma sort sa Kleschnikov [5] »

Les repreneurs, nouveaux sauveurs des usines ? C’est en tout cas ce que prétend François Hollande. Dur de faire avaler ça à Arkema ! Pour le coup, les licenciements et fermetures d’usines du pôle vinylique entrent par la petite porte... ouverte par le repreneur Gary Klesch. Un « liquidateur » au CV bien chargé.

Éric Besson, ministre de l’industrie, le décrit comme à la tête d’un « groupe familial ». Comme les familles mafieuses ? Cet affairiste du marché des private equity, le rachat d’entreprises, déclarait lui-même qu’il ne garde une entreprise que cinq ans au maximum [6].

Ce monsieur s’est illustré par la reprise du fabricant de chaussures Myrys en France : 180 licenciements à la clé. Autant de licenciements dans la fonderie Corus aux Pays-Bas, 80 licenciements après le rachat de la raffinerie de Heide en Allemagne.

En janvier dernier, une délégation de la CGT Arkema s’est rendue aux Pays-Bas pour rencontrer des salariés de la fonderie d’aluminium Zalco. Ces derniers leur ont raconté comment, après avoir imposé deux baisses de salaire successives, il a mis la clé sous la porte au bout de quatre ans, laissant 610 salariés sur le carreau. Ils leur ont raconté comment il se sert de divers tripatouillages, notamment en vendant puis louant le terrain, pour faire passer de l’argent depuis les comptes de Zalco vers ceux de Klesch.

Ce licencieur s’est dernièrement déclaré intéressé par les raffineries Petroplus à Petit-Couronne et Lyondell Basell à Berre. Rien de bien réjouissant pour ces travailleurs qui doivent déjà défendre leurs emplois. Ce capitaliste ne disait-il pas de lui-même qu’il intervient quand une entreprise veut « se couper jusqu’à l’os »  ?. Justement, il est tombé sur un os en Italie en 2009. Il fut chassé de là-bas par la lutte des travailleurs de la raffinerie de Livourne. Une expérience à ré-éditer !

[1] Plan de Prévention des Risques Technologiques. Voir Convergences Révolutionnaires n° 78, « La législation à la remorque des catastrophes industrielles » et « Du côté de Feyzin : Raz(es) le bol ! ».

[2] Voir Convergences Révolutionnaires n° 79, « Projet de cession du pôle Vinylique chez Arkema, ou la sous-traitance des licenciements dans la chimie » et « À Arkema, la réaction ne s’est pas fait attendre ».

[3] Voir « Un repreneur de destruction massive », ci-dessus.

[4] Le PVDF (polyfluorure de vinylidène) est utilisé pour la fabrication des films qui constituent la couche arrière des panneaux solaires.

[5] Texte de banderole des manifestants

[6] Interview du 30 juillet 2003 sur www.altassets.net

Faber
 
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Message par manitas » 18 Avr 2012, 17:56

(Faber @ mercredi 18 avril 2012 à 09:26 a écrit : et dans le numéro 80 (spéciale dédicace à l'ami Manitas, qui aurait quand même pu se taper se sympathique copier coller, si des fois tous les lecteurs du FALO n'avait pas leur numéro de CR sur eux... :wavey: ) :

Je pars du principe que chacun le porte sur soi, près du coeur :wub:
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