ArcelorMittal : la voix de la rage

Message par luc marchauciel » 21 Fév 2012, 13:37

Dans le Républicain Lorrain du 19 février.
Sur le site, on peut aussi voir des vidéos :
http://www.republicain-lorrain.fr/actualit...388812C1#galery


a écrit :
ArcelorMittal : la voix de la rage

Près de 200 salariés d’ArcelorMittal Florange ont pris possession des Grands Bureaux, hier matin. Le siège durera tant que les hauts fourneaux ne seront pas rallumés. « L’usine nous appartient », clament les métallos en rogne.




On veut travailler ! On veut travailler ! Cette usine-là, elle est à nous et à personne d’autre ! » Dans le froid, hier matin, ils sont près de 200 à crier leur détermination. Il est 8h. Comme promis, les salariés d’ArcelorMittal Florange sont au rendez-vous… un peu moins nombreux que lors de l’assemblée générale de jeudi dernier ( RL du 17 février).

LE FAIT DU JOUR

Le poste de garde (aisément) passé, les drapeaux de l’intersyndicale CGT-CFDT-FO-CFE-CGC flottent jusqu’au pied du paquebot de béton abritant les Grands Bureaux. Lieux rapidement investis sous l’œil interloqué des hôtesses d’accueil retranchées dans leur bocal. La direction est située au premier étage mais on murmure que Thierry Renaudin, le directeur, est passé récupérer ses affaires ce week-end. « Son ordinateur, quelques dossiers. Ça et un téléphone, il n’a pas besoin de plus pour travailler », sourit un militant syndical.

Sauf que M. Renaudin a verrouillé derrière lui et qu’en haut des marches, les salariés sont bloqués devant une porte de verre. « Walter, rappelle-toi, les Conti, ils se sont retrouvés au tribunal ! »

Maîtres à bord

Walter Broccoli (FO) s’énerve sans réelle intention d’aller plus loin. Les consignes de l’intersyndicale sont claires : pas de provocation, pas de dégradations. « On ne va pas casser notre outil de travail, ne tombons pas dans le piège qu’ils veulent nous tendre. » Mais « on veut qu’on nous respecte, on veut discuter avec notre direction alors qu’on nous ouvre ! »

La clé arrive. Derrière la porte de verre, c’est zone moquette et portes en bois. À défaut du bureau de la direction, resté bloqué sous les huées, ce sera la salle de réunion. Celle où « toutes les grandes décisions concernant l’avenir de ce site sont prises ». Edouard Martin (CFDT) parle, tandis que tout le monde s’assoit autour de la table. « Le premier acte a été posé. Aujourd’hui, on est les seuls maîtres à bord et on s’installe de manière définitive. » Du moins tant que les hauts-fourneaux ne seront pas rallumés. Le boulot des 600 (sur les 2 800 CDI du site) salariés concernés par la filière liquide, des 160 entreprises sous-traitantes et 405 intérimaires en dépend. « Aujourd’hui, on a la rage. »

Le café chauffe, les tentes, les tables et les chaises ne vont pas tarder à arriver, prêtées par la Ville de Florange. Sur le parvis des Grands Bureaux et en face, on monte « un village de la résistance », selon les mots de Norbert Cima (FO).

« La lutte va être longue, reprend Edouard Martin devant une forêt de micros, si on les emmerde pas, on est morts. Là, on est en sursis uniquement parce qu’il y a les élections. » Et ArcelorMittal Florange veut devenir « un enjeu de cette campagne ». Avec promesse d’organiser une action par semaine jusqu’au 6 mai. Première échéance majeure : le CCE (Comité central d’entreprise) extraordinaire ce jeudi à Paris. Les délégués de Florange ont bien l’intention d’y demander quelques explications. Sur le fait, par exemple, que certaines brames estampillées Dunkerque, viendraient en fait de Pologne et d’Allemagne. Ce qui veut dire tromperie sur la marchandise… et sur les promesses puisque « la direction avait dit qu’elle ne redémarrerait pas Florange tant que Dunkerque ne serait pas à 100 % ».

« On veut licencier Renaudin, c’est un bon à rien ! » « Sarkozy a menti ! » « J’ai travaillé 45 ans, j’ai jamais été au chômage, il faut que j’attende 60 ans pour l’être. » Entre cris de colère et constat désemparé, les sidérurgiqtes d’ArcelorMittal Florange rappellent à leur patron que « derrière les chiffres, il y a des hommes ».

Déterminés à ne plus se laisser embobiner. Par quiconque. « Sarkozy, s’il venait, je crois pas que ce serait une bonne idée, glisse Jacques Minet (CFDT), les plus remontés sont les anciens de Gandrange. S’il venait, je pense qu’ils l’accueilleraient à coups de boulons. »
luc marchauciel
 
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Message par Crockette » 18 Mai 2012, 08:44

on savait que MITTAL avait claqué de smillions d'euros en une journée pour le mariage de sa fille (et tant mieux pour elle d'ailleurs...son papa est très riche elle le mérite :-P )


et maintenant ce matin il vient de claquer 20 millions pour une tour bidon en angleterre, un truc de déco je crois...



le message est claire à tous les syndicats qui prone la négo à tout va...continuez de négocier et de vous comporter comme de gentils toutous avec vos maîtres...

pendant les travailleurs iront au pôle emploi, vos gentils patrons qui le coeur sur la main font tout pour sauver vos usines... eux ont d'autres préoccupations...


alors elle est pas belle la vie hein ?



les usines aux travailleurs pour 1 euro symbolique !! allez Hollande, Mélenchon un peu de courage !
Crockette
 

Message par Vania » 05 Sep 2012, 20:27

a écrit :Deux ouvriers tués sur le site ArcelorMittal de Gandrange

STRASBOURG (Reuters) - Deux ouvriers sont morts ensevelis mercredi dans les décombres d'un bâtiment qu'ils s'employaient à démanteler sur le site ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), a-t-on appris auprès des pompiers.

Les deux hommes, âgés de 26 et 49 ans, travaillaient pour l'entreprise Ferrari démolition, a précisé à Reuters Jacky Mascelli, secrétaire de la CGT au sein de l'usine.

Le bâtiment à structure métallique dont ils découpaient les poutres métalliques au chalumeau est tombé sur la nacelle où ils avaient pris place, a précisé le syndicaliste.

Ce hall d'une vingtaine de mètres de haut faisait partie de l'aciérie de Gandrange mise à l'arrêt le 31 mars 2009 par le groupe sidérurgique en dépit d'un combat syndical très médiatisé et des promesses de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, de maintenir l'activité.

Le site emploie encore 350 personnes sur les 1.100 qui y travaillaient en 2008, lors de l'annonce de la fermeture de l'aciérie et du train à billettes.


Le lien : http://fr.news.yahoo.com/deux-ouvriers-tu%...9--finance.html

Il m'arrive régulièrement de travailler en co-activité sur des chantiers où le bâti est en cours de démolition. Les conditions y sont particulièrement dures et dangereuses : engins mécaniques hors d'âge, dont les vairins ou le godet sont souvent branlants, par ce qu'une pelleteuse âgée, on la finit pour la démol. Pas de protections respiratoires contre les particules en suspension, intervention dans le même temps de corps de métier différents, ce qui veut dire autant de boîtes et de patrons différents qui tous veulent aller au plus vite, ce qui fait que l'on se marche sur les pieds et que pour avancer, l'un défait le travail de l'autre et le met en danger. Pas étonnant, et révoltant!
La course au profit continue de tuer, même dans les boîtes fossoyeuses des sites industriels fermés ou en cours de fermeture.
Vania
 
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Re: ArcelorMittal : la voix de la rage

Message par luc marchauciel » 18 Déc 2013, 21:06

Quelle journée !

Après l'annonce du fait que Edouard Martin, leader CFDT d'ArcelorMittal Florange va être tête de liste PS dans le Grand Est (oui, le même gars qui avait qualifié l'actuel gouvernement d'"ennemi" à cause de ses "mensonges" et "trahisons") :
http://www.lepoint.fr/politique/europee ... 318_20.php

le dirigeant FO de la boîte, Walter Broccoli, tempête sur le thème "Edouard Martin s'est servi de nous" :
http://www.europe1.fr/Politique/Edouard ... s-1746361/

Et ensuite, le soir, on apprend sur Libé que le dit dirigeant FO pourrait être candidat UMP aux municipales à Thionville :
http://www.liberation.fr/politiques/201 ... ine_967538

[ceci dit, pour le mec de FO, c'est du conditionnel et on ne sait pas d'où Libé tient son info]
luc marchauciel
 
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