GIAT Saint-Chamond

Message par pelon » 06 Oct 2003, 21:21

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GIAT Saint-Chamond : en lutte contre la fermeture  


Les travailleurs de GIAT Industries à Saint-Chamond (Loire) restent mobilisés contre la fermeture programmée de leur site.

Cette fermeture, prévue pour fin 2004, est un des éléments du plan de suppressions d'emplois annoncé début avril par la direction de cette entreprise d'État, qui fabrique les armements terrestres. Près de 4000 emplois seraient supprimés sur les 6250 que compte GIAT, et trois sites seraient fermés (Saint-Chamond, avec 745 travailleurs, Tarbes et Cusset, dans l'Allier)

Après la manifestation réussie à Saint-Etienne, lundi 22septembre, avec leurs collègues de Roanne, les travailleurs de Saint-Chamond ont utilisé leurs deux heures de grève quotidienne pour faire connaître largement leurs problèmes. Le lendemain, c'était une opération péage gratuit près de Saint-Etienne. Mercredi 24, après être allés, une nouvelle fois, interpeller le maire et le député local, de droite tous les deux, ils ont organisé un pique-nique à un carrefour de centre-ville. Le lendemain, ils étaient dans les gares SNCF de Saint-Etienne et de Saint-Chamond pour s'adresser aux usagers.

Le vendredi 26 septembre n'était pas un jour travaillé sur leur site. Ce jour-là, les élus des villes où sont situés les sites de GIAT Industries étaient reçus à Matignon. Ces élus n'ont rien obtenu de sérieux, car les chiffres évoqués dans la presse -258 emplois sauvés à Roanne- sont bien piètres par rapport à l'ampleur du «dégraissage» que va connaître ce site. De plus, les travailleurs occupant ces postes prétendument «sauvés» se verraient offrir de simples CDI de droit privé, alors que la plupart sont encore bénéficiaires du statut des ex-arsenaux, statut proche de celui de fonctionnaire.

C'était donc la moindre des choses que les organisations syndicales appellent alors à durcir le mouvement et appellent tous les sites à une grève de 24heures pour le lundi 29, avec piquets aux entrées. Ce jour-là devait aussi se tenir le dernier comité central d'entreprise (CCE) avant l'annonce des postes supprimés.

A Saint-Chamond, ces piquets s'accompagnèrent, comme c'est la tradition, de feux de palettes. Les directeurs ne cherchèrent même pas à entrer. L'assemblée générale des grévistes entendit le maire et le député, tous deux de droite, faire le compte-rendu de leur entrevue à Matignon. Le député se permit d'encourager les travailleurs à continuer leur lutte, se faisant même applaudir d'une partie de l'assistance. Certains syndicalistes l'avaient mauvaise de voir la popularité de ce maître ès-camouflage, mais ils ne font là que récolter les fruits de la politique de leurs responsables qui a été, dès le début, d'appeler les travailleurs à compter plus sur les interventions des notables que sur leur propre mobilisation.

Après ces discours, deux militants syndicaux combatifs essayèrent de lancer l'idée d'un véritable durcissement des actions ouvrières, mais ils ne furent pas suivis.

Cet attentisme se manifesta encore plus concrètement le lendemain. La journée de ce mardi30 était encore une journée de grève complète, le lendemain d'un CCE où la direction campa sans états d'âme sur ses positions. La grève fut totale. Mais l'assemblée générale du matin, à une assez large majorité, décida de revenir à des grèves de deux heures par jour, avec actions ponctuelles quotidiennes.

Les travailleurs semblent donc, pour le moment, plus écrasés que révoltés par l'intransigeance méprisante de la direction et du gouvernement. Mais ils ne baissent pas pavillon et il n'est pas dit qu'ils ne viendront pas, un jour prochain, troubler cette «paix civile» que les élus de droite les ont remerciés d'avoir respectée jusqu'à maintenant.

Correspondant LO



Lutte Ouvrière n°1835 du 3 octobre 2003
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Message par pelon » 06 Oct 2003, 21:58

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Giat: procédure en référé

Les représentants du Comité central d'entreprise de Giat Industries ont demandé lundi une suspension du plan social



  Les représentants du CCE et du personnel ont demandé au juge des référés de Versailles de "suspendre la mise en oeuvre du plan social" tant que la justice n'aura pas statué sur le fond.

Ils ont déjà fait citer la direction devant le tribunal pour demander l'annulation du plan, mais ils ont saisi le juge des référés "par mesure de précaution".  

Les représentants au CCE et du personnel ont fait citer la direction de Giat Industries devant le tribunal correctionnel de Versailles, le 9 décembre, pour demander l'annulation du plan social, estimant que la procédure est entachée d'irrégularités.

Ils ont introduit une procédure en référés entre-temps, pour demander la suspension du plan, dont la procédure de consultation doit prendre fin le 16 octobre.

L'intersyndicale dénonce la volonté de la direction de privilégier les départs volontaires plutôt que les reclassements et s'élève contre une "sélection arbitraire et opaque des volontaires".

250 à 300 salariés de Giat ont manifesté lundi matin devant le palais de justice de Roanne.

La direction déplore que ce référé risque de repousser "le début de la mise en oeuvre du plan Giat 2006" en 2004 ou début 2005, alors que, selon elle, la situation économique de l'entreprise continuerait à se dégrader.



Le plan social chez Giat prévoit la suppression de 3750 sur 6250 d'ici à 2006.
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Message par pelon » 06 Oct 2003, 22:00

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Article du lundi 6 octobre 2003

Semaine sociale: dans le vif de sujets douloureux

Sur fond de nombreuses négociations entre partenaires sociaux, la CGT appelle à une mobilisation nationale, ce mercredi, et la salariés de Giat Industrie manifesteront jeudi à Tulle en Corrèze.


Réforme du dialogue social, retraites complémentaires et accompagnement des restructurations : les négociations entre partenaires sociaux domineront les jours à venir. La semaine sociale sera aussi marquée une mobilisation pour l'emploi et la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, doit recevoir aujourd'hui l'Unsa, la CGT, le Medef et l'Union professionnelle artisanale afin de présenter son projet de réforme du dialogue social. Cette série d'entretiens se terminera mercredi avec la CGPME. Mardi, les partenaires sociaux se retrouveront pour une deuxième réunion de négociations sur l'adaptation des régimes complémentaires du privé - Arrco (salariés) et Agirc (cadres) - à la réforme des retraites. Patronat et syndicats se sont donnés jusqu'à fin décembre pour trouver un accord.
Mercredi, c'est autour de la question du traitement social des restructurations que les partenaires sociaux se réuniront au siège du Medef. Ils s'étaient séparés le 10 juillet après un « premier tour de chauffe ». A cette occasion, la CGT organise ce jour-là une journée de mobilisation sur le thème de l'emploi, avec des rassemblements en province et à Paris, auxquels l'Union syndicale G10-Solidaires et des associations de chômeurs (AC !, Apeis, CGT-chômeurs) ont appelé à participer.
Du côté des entreprises, les salariés de Giat Industrie se donnent rendez-vous jeudi à Tulle, en Corrèze, pour une manifestation nationale. Sur les terres du président Jacques Chirac, ils demanderont une nouvelle fois le retrait du plan de restructuration du groupe qui prévoit la suppression de 3 750 emplois sur 6 250.


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Message par pelon » 24 Oct 2003, 16:10

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GIAT Industries St-Chamond (Loire) : le plan de la direction suspendu  

Lundi 20 octobre, le tribunal de grande instance de Versailles, siégeant en référé, ordonnait à la direction de GIAT Industries de "surseoir à l'affichage des postes supprimés et à la mise
en oeuvre du plan de sauvegarde de l'emploi GIAT 2006", jusqu'à la décision sur le fond de ce même tribunal, qui se réunira le 9 décembre.

Cette décision suspend donc un plan de suppressions de près de 4000 des 6 250 emplois que compte encore ce groupe d'État de construction d'armement terrestre. C'est un sursis pour
les travailleurs, en particulier pour ceux des sites menacés de fermeture: Saint-Chamond avec 685 salariés, Tarbes et Cusset, dans l'Allier.

C'était le Comité central d'entreprise qui avait décidé de porter plainte devant la justice pour vice de forme. Selon un texte signé des syndicats CGT, CFDT, FO et CGC: "Le jugement
relève, dans le cadre de la procédure, l'insuffisance du dialogue, notamment sur les aspects industriels et sociaux, mais aussi concernant le Plan de sauvegarde de l'emploi, l'absence de
garanties pour les personnels dont le poste serait supprimé."

Pour ce qui est de l'insuffisance du dialogue, les travailleurs du site de Saint-Chamond en avaient eu un nouvel aperçu la semaine précédente. La direction a envoyé un huissier au
domicile d'un militant syndical CGT, secrétaire du Comité d'entreprise, pour lui faire signer l'ordre du jour du prochain CE. Rien de moins! Dès qu'ils furent informés de cela, les
travailleurs débrayèrent immédiatement, montèrent interpeller vertement la direction et la firent sortir de son local. Quelques chaises et vitres firent les frais de cette riposte à sa
provocation.

Les travailleurs ont considéré comme une petite victoire l'annonce de cette décision de justice. Ils y voient un coup sur les doigts de la direction et une conséquence de leur mobilisation.
Ils se sentent prêts à continuer à faire parler d'eux.

Correspondant LO

Lutte Ouvrière n°1838 du 24 octobre 2003[/quote]
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Message par pelon » 06 Nov 2003, 17:59

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GIAT Industries - Saint-Chamond (Loire) : la mobilisation continue  


Lundi 3 novembre, les salariés de GIAT Industries de Saint-Chamond et Saint-Etienne manifestaient au Conseil municipal de cette dernière ville.

Le plan de suppressions d’emplois de la direction soutenu par le gouvernement (3950 emplois supprimés sur un effectif de 6250) a été suspendu jusqu’au 9 décembre par une décision de justice, mais les travailleurs voient bien que rien ne sera vraiment réglé si leur mobilisation ne vient pas bousculer la direction.

Les salariés de Saint-Chamond, site qui devrait fermer d’ici fin 2005 d’après la direction, ont été ragaillardis par cette décision du tribunal de grande instance de Versailles, qui jugeait en référé. Il a entendu les arguments des organisations syndicales et de leurs avocats, qui dénonçaient la volonté de la direction de privilégier «les départs volontaires plutôt que les reclassements» et qui s’élevaient contre «une sélection arbitraire et opaque des volontaires» au départ.

Mais il n’était pas question d’attendre sans bouger la décision de ce tribunal sur le fond, qui interviendra après le 9 décembre. Dans les jours qui suivirent, les travailleurs de Saint-Chamond mettaient à l’abri un certain nombre de pièces essentielles prélevées sur des produits finis, afin d’empêcher les expéditions des matériels fabriqués à Saint-Chamond. Cette mesure, à la fois de précaution et de rétorsion contre une direction sourde aux revendications, fut d’ailleurs appliquée aussi sur d’autres sites.

Une manifestation devant le Conseil régional Rhône-Alpes, le vendredi 24 octobre, regroupait des centaines de travailleurs des sites de Saint-Chamond, Saint-Etienne et Roanne.

Le mercredi 29, c’était par une montée à leur direction locale que les salariés de Saint-Chamond rappelaient leur volonté de voir la direction générale rouvrir des négociations globales.

Pour le moment, cette direction générale a lâché du lest pour les travailleurs qui pourraient partir en préretraite «CASA». Le nombre de salariés concernés par cette mesure de préretraite passerait de 253 à 287 sur l’ensemble du groupe. Et le montant du revenu de remplacement serait quasiment celui du salaire du travailleur concerné, au moment de son départ.

Bien évidemment, ce petit recul est bien loin de répondre aux besoins et aux aspirations des travailleurs de conserver leur emploi, qui pourraient certainement être satisfaits si les priorités du gouvernement n’étaient pas celles du Medef.

Deux exemples le montrent. À une petite échelle, un manque important de dessinateurs se fait sentir à VAI Clecim, usine qui partage avec GIAT Industries les locaux du site anciennement Creusot-Loire. Et, à une plus grande échelle, la presse a rappelé quel bénéfice toute la société tirerait du transfert au rail du trafic routier vers l’Italie: une priorité au ferroutage pourrait permettre d’employer utilement le savoir-faire des travailleurs du GIAT pour fabriquer le matériel nécessité par ce ferroutage.

Lundi 3 novembre, c’est donc le Conseil municipal de Saint-Etienne, à droite majoritairement, qui recevait la visite des travailleurs de Saint-Chamond. Le maire laissa s’exprimer les responsables syndicaux qui demandèrent, aux trois députés présents, de ne pas voter le budget de la Défense nationale si la ministre n’acceptait pas une table ronde entre la direction, les élus et les syndicats. Le Conseil se contenta de voter un énième vœu en faveur de la défense des emplois au GIAT.

Pour les salariés de GIAT Industries, la mobilisation reste donc à l’ordre du jour.

Correspondant LO



Lutte Ouvrière n°1840 du 7 novembre 2003
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Message par pelon » 17 Déc 2003, 08:46

a écrit :
Giat Saint-Chamond : l'intersyndicale et les élus empêchent le départ d'une tourelle

Coup de théâtre hier soir au conseil municipal de Saint-Chamond : sommés par l'intersyndicale de « démontrer une réelle volonté d'agir pour la défense des salariés », Gérard Ducarre et l'ensemble des élus ont interrompu la séance afin de se rendre sur le site de Giat pour bloquer l'expédition d'une tourelle marine de 100 mm.



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L'intersyndicale de Giat Saint-Chamond était venue « chercher » Gérard Ducarre, elle l'a trouvé. Hier soir, une petite centaine de personnes se sont invitées au conseil municipal pour « demander des comptes » à celui qui est non seulement le maire de Saint-Chamond, mais est également le président de l'association des maires de la Loire et, surtout, le chef de file de la liste UMP aux prochaines élections régionales.
Le débat s'est tout d'abord noué de façon « classique », le maire ordonnant dès 18 h 30 une suspension de séance afin de permettre l'expression des représentants syndicaux. Qui ont pu tour à tour dire leur « déception alors que, à l'issue de huit mois de conflit et malgré nos propositions alternatives, la direction de Giat Industries refuse toujours de reconsidérer le volet industriel. Désormais, seul le social est à l'ordre du jour. Or, nous avons démontré qu'il était possible de conserver un centre avec 405 emplois à Saint-Chamond. On nous mène en bateau. Douze négociations sociales ont déjà été déclinées, sans réelle avancée. Nous venons donc demander le soutien de la municipalité afin que le volet industriel soit rouvert ».

D'abord le PC et Lutte ouvrière
Dans les rangs du conseil municipal, c'est l'opposition communiste qui, la première, a réagi en interpellant le maire de Saint-Chamond. Une mise en demeure reprise, outre la gauche plurielle, par l'élu Lutte ouvrière. C'est alors qu'un représentant de la CGT a « emballé » le cours des débats, en annonçant : « A cet instant même, la direction profite du fait que nous soyons ici pour déménager la dernière tourelle. C'est une provocation pour les salariés, c'est aussi une provocation pour les élus. Je propose donc que vous nous accompagniez à l'usine, ce qui démontrerait votre volonté réelle de faire quelque chose ».
La réaction ne s'est pas fait attendre. Immédiatement, le PC et Lutte ouvrière ont décidé d'abandonner la séance, estimant « ne pas pouvoir continuer à discuter alors que les patrons déménagent le site ». Après quelques minutes de flottement, le reste de l'opposition, puis Gérard Ducarre et sa majorité, ont choisi de faire face aux responsabilités que l'intersyndicale leur demandait d'assumer. Et les élus saint-chamonais se sont rendus en cortège jusqu'au site de Giat Industries

« Une monnaie d'échange »
Sur place, le climat s'est rapidement tendu. Avec un virulent face-à-face entre, d'une part, le directeur du site Laurent Chauveau et le transporteur mandaté pour acheminer la tourelle jusqu'au port de Marseille et, d'autre part, les salariés pour lesquels il était hors de question que l'engin franchisse la porte du hangar. Coups de téléphone, négociations vers 20 h 30, la décision tombe : la direction prend l'engagement de ne pas faire partir la pièce, les portes se referment sur le camion déjà chargé. Intersyndicale et élus quittent alors le bâtiment.
Pour Gérard Ducarre, la première réaction à chaud est de constater que « les élus locaux que nous sommes, toutes tendances politiques confondues, ont été en ces circonstances conjoncturelles aux côtés des salariés pour défendre le site Giat de Saint-Chamond. Il faut qu'on nous écoute quand nous disons que l'activité est viable. Nous sommes solidaires du plan proposé par les experts, qui sauverait la situation s'il était mis en place ».
Du côté de l'intersyndicale, on savourait hier soir le « tour de force ». Mais on restait également très vigilant. « Le fait d'empêcher le départ de cette pièce est plus symbolique que stratégique. Il s'agit d'une tourelle marine de 100 mm, conçue, développée et fabriquée à Saint-Chamond depuis les années 80. Celle-ci était la dernière d'une série de quatre, fabriquée dans le cadre du contrat Sawarhoui. Notre intention est de l'utiliser comme « monnaie d'échange », afin de pouvoir dès demain matin (ce matin, NDLR) négocier avec la direction quant au maintien pour l'avenir de la fabrication sur le site de Saint-Chamond des tourelles VCI ».
MARIE PERRIN

pelon
 
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Message par Quartz » 17 Déc 2003, 20:54

Bien joué !!!!
Quartz
 
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