capgemini

Message par ulm » 12 Fév 2013, 22:58

a écrit :La filiale néerlandaise du géant français Capgemini a ainsi invité 400 salariés âgés à accepter une baisse de leur salaire, sous peine de licenciement. Motif : "La différence entre la valeur de certains (des) collaborateurs sur le marché et leur salaire est trop grande". Et le risque de n’embaucher que des jeunes flexibles pèse, dès lors, telle une épée de Damoclès au dessus des têtes grises qui vont y penser à deux fois avant de se rebeller...

 

"La diminution de salaire des seniors pourrait atteindre 10 %. S'ils l'acceptent, ils obtiendront la garantie de conserver leur contrat et bénéficieront de formations destinées à améliorer leur "employabilité". Les dirigeants doivent se dire que 10 %, c'est quand même pas l'Amstel à boire...

 

Or, comme il est précisé dans le papier  "L'écart moyen entre le début et la fin de carrière est de 17% aux Pays-Bas, contre 10% en Suède et en Allemagne, mais... de 20% en France" (on pourrait même de dire de 20 à 30 %).

 

Et oui, après 45 ans, les salaires moyens augmentent plus vite en France que dans la plupart des autres pays. "La différence est encore plus nette après 55 ans. Par rapport aux 30-39 ans, le gain salarial des quinquagénaires hommes est par exemple près de deux fois plus élevé en France qu’aux États-Unis" rapportait une étude de l'INSEE il y a quelque temps déjà.

 

Alors, trop payé les seniors ?

 

La même étude tempérait : " Leur employabilité n’en est pas pour autant altérée : dans les établissements où l’écart relatif de salaire est le plus élevé, les seniors sont plus nombreux et ne sortent pas plus souvent de l’emploi. Ainsi, il convient de relativiser l’idée que les salaires des seniors seraient l’obstacle majeur à leur emploi : ces salaires plus élevés reflètent, en partie, une productivité plus grande. Néanmoins, le coût salarial peut poser problème pour les moins qualifiés des seniors et les plus de 55 ans. Les établissements emploient d’autant moins ces salariés que leur salaire relatif est élevé. Après 55 ans, le rapport productivité/salaire semble diminuer même si ce n’est pas de manière significative".

 

On saura très vite si les seniors vont payer les pots cassés : Renault a engagé une négociation sociale pour moduler les salaires et le temps de travail dans ses usines françaises, contre la promesse de n'en fermer aucune pendant la durée de cet accord...

 


ulm
 
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Message par Zorglub » 13 Fév 2013, 08:33

Source ? Lien ? S'il te plaît.
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Message par ulm » 14 Fév 2013, 04:53



source le monde
a écrit :La filiale néerlandaise du géant français Capgemini a brisé un tabou au pays du consensus social : quelque 400 salariés âgés de la société de services informatiques vont être priés d'accepter une baisse de leur salaire, sous peine de licenciement. "La différence entre la valeur de certains de nos collaborateurs sur le marché et leur salaire est trop grande", a déclaré Jeroen Versteeg, directeur général de la société.

Confronté à la conjoncture défavorable, la forte baisse des commandes publiques et la concurrence grandissante des pays émergents, 85 % des dirigeants du secteur informatique néerlandais disent préfèrer embaucher des jeunes présumés motivés, entreprenants et "flexibles" que des salariés pourvus d'une longue expérience et réclamant des contrats fixes.



La diminution de salaire des seniors pourrait atteindre 10 %. S'ils l'acceptent, ils obtiendront la garantie de conserver leur contrat et bénéficieront de formations destinées à améliorer leur "employabilité", tandis que l'entreprise s'engagera à embaucher davantage de jeunes.

"DÉBAT DE SOCIÉTÉ"

Cette baisse salariale volontaire a un nom aux Pays-Bas : la demotie. M. Versteeg explique que "tant au plan économique que social", cette pratique lui semble plus appropriée que les licenciements massifs.

Il espère surtout susciter "un vaste débat de société" à l'heure où, comme d'autres Etats, les Pays-Bas augmentent l'âge de la retraite (il sera progressivement porté à 67 ans en 2023), prônent une hausse du taux d'activité pour les travailleurs les plus âgés et... réduisent la durée d'indemnisation du chômage. Pourtant, après 45 ans, les portes de la plupart des entreprises du pays restent fermées à l'embauche.

Acceptée par le conseil d'entreprise, la décision de Capgemini fait hurler les syndicats, conscients que ce précédent pourrait être imité. Des banques et des sociétés de téléphonie ne cachent pas leur volonté de réduire aussi leur masse salariale, sans indiquer clairement si leurs seniors seront épargnés par les licenciements.

RISQUE DE "DESTRUCTION TOTALE" DES TRAVAILLEURS ÂGÉS

Or, "un salaire plus faible leur vaudra aussi une indemnité de chômage réduite et je conseille aux employés de bien réfléchir à ce qu'on leur propose", insiste Reinier Castelein, dirigeant du syndicat De Unie, qui n'hésite pas à évoquer un risque de "destruction totale" des travailleurs âgés. Un autre syndicat, le FNV, invite les dirigeants des sociétés concernées à réduire d'abord leurs propres émoluments. Mais le débat sur le salaire des patrons n'a guère d'échos aux Pays-Bas...

En abordant de front la question de la demotie, Capgemini pose la question du lien entre rémunération et ancienneté. L'écart moyen entre le début et la fin de carrière est de 17% aux Pays-Bas, contre 10% en Suède et en Allemagne, mais... de 20% en France et 35% en Belgique.



ulm
 
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Message par shadoko » 14 Fév 2013, 11:19

a écrit :
La différence entre la valeur de certains de nos collaborateurs sur le marché et leur salaire est trop grande

C'est ce qui s'appelle ne pas prendre de gants. Nous savons bien que la force de travail est une marchandise comme une autre pour les capitalistes, mais il est rare qu'ils l'avouent aussi crûment.

a écrit :
L'écart moyen entre le début et la fin de carrière est de 17% aux Pays-Bas, contre 10% en Suède et en Allemagne, mais... de 20% en France et 35% en Belgique.

C'est un bon ordre de grandeur à retenir. C'est tout de même pas grand-chose, pour la plupart des gens, et si on avait plutôt l'écart médian (celui en-dessous duquel se trouve 50% des salariés), ce serait peut-être encore moins. Tout ceux qui nous font tout un numéro comme quoi l'emploi des plus âgés coûte cher (sous entendu parce qu'ils sont en fin de carrière, et que leur salaire est donc élevé par rapport aux jeunes) peuvent retourner à l'école.
shadoko
 
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