c'est vrai que la manifestation de Quimper a vu de nombreux manifestants ouvriers exprimer leur colere et leur ras-le-bol à coté de patrons et en reprenant plus ou moins des mots d'ordre fondés sur des revendications patronales contre l'impot, par exemple sur l'ecotaxe. Mais ce genre de confusion au debut d'un mouvement populaire est en fait tres courant et quasiment inevitable, surtout en l'absence de perspective claires...
un petit rappel historique...
souvenez vous la revolution de 1989 a en fait commencé...en 1788 à Grenoble avec la journée des tuiles...
wikipedia:
La journée des Tuiles est le nom donné à une émeute qui s'est déroulée le 7 juin 1788 à Grenoble au cours de laquelle des protestataires, dans le cadre de la fronde parlementaire consécutive à la tentative de réforme de Lamoignon, ont affronté à coup de tuiles les troupes royales. Cette émeute marquante du début de la Révolution française fait 3 morts et 20 blessés dans la population et un assez grand nombre de blessés dans le régiment de Royal-Marine1.
Le jeudi 8 mai 1788, un lit de justice enregistre l'édit sur la réforme judiciaire du garde des sceaux Lamoignon, réforme qui, notamment, supprime leur droit de remontrance aux cours souveraines (Parlement de Paris et parlements de provinces, Cour des aides, cour des comptes...) et crée une Cour plénière chargée de l'enregistrement et de la conservation des actes royaux, édits et ordonnances. Les membres de cette Cour plénière seront nommés par le roi et les conseillers parlementaires se voient désormais confinés à de simples fonctions de juges judiciaires n'ayant plus à connaitre que des affaires criminelles contre les nobles et des affaires civiles impliquant des litiges supérieurs à 20 000 livres.
Les parlements — bastions avancés de la société d'ordres, des privilèges et des exemptions fiscales — perdent ainsi le contrôle sur les lois du royaume, procédure leur permettant de refuser d'adopter un texte en fonction des particularités provinciales. Le parlement de Paris, entraîné par les conseillers Duval d'Eprémesnil et Goislard de Montsabert, entre aussitôt en rébellion. Il proclame ne tolérer aucune innovation à la constitution et inscrire dans le marbre les lois fondamentales du royaume, en y incluant entre autres l'inamovibilité de la magistrature.
L'opposition gagne de même tout le pays, chaque parlement s'accrochant à ses immunités régionales et défendant la légitimité des justices féodales et seigneuriales. C'est le cas de Grenoble dans le Dauphiné où une bonne partie de la ville (avocats, procureurs, huissiers, clercs et commis de la basoche, procéduriers, écrivains publics, portes-chaises...) vit de la présence de son parlement.
Le 7 juin, tandis que sonne le tocsin, le peuple s'associe aux magistrats qui ont reçu l'injonction du duc de Clermont-Tonnerre, gouverneur général en Dauphiné, de s'exiler volontairement hors de la ville. Les parlementaires sont en effet en session depuis le 20 mai en dépit de leur mise en vacance, contestant la réforme qui démembre le ressort de leur parlement et affecte une grande partie de ses compétences à un tribunal de grand bailliage.
Une partie des manifestants monte sur les toits et c'est une pluie de tuiles qui s'abat sur les soldats du régiment Royal-Marine aux abords du collège jésuite (aujourd'hui Lycée Stendhal, dans l'actuelle rue Raoul Blanchard). Les soldats du roi doivent se replier, le palais du gouverneur est pillé et le duc de Clermont-Tonnerre n'échappe que de peu à l'écharpage. Vers la fin de l'après-midi, les émeutiers sont maîtres de la ville tandis que le duc de Clermont-Tonnerre, peu sûr du régiment Royal-Marine qui donne des signes d'indécision, capitule et réinstalle les parlementaires dans le palais de justice. L'ordre n'est rétabli que le 14 juillet suivant par les dragons du maréchal de Vaux qui vient de remplacer le duc de Clermont-Tonnerre.
exasperé par les impots la crise economique et alimentaire de 1988 l'arbitraire du pouvoir royal, la population se mobilise pour le parlement de Grenoble, qui defend seulement les privileges de la bourgeoisie d'ancien regime, des possesseurs de charges et de l'aristocratie qui est pourtant l'origine de la "reouverture des terriers" c'est à dire de la reactivation des anciens impots feodaux et qui dans la vie quotidienne applique une justice de classe au service des puissants.
Mais "la conduite de grenoble" où un regiment entier sera reconduit hors de la ville à coups de tuile va pourtant servir d'exemple et de catalyseur au mouvement populaire et tres rapidement ces illusions vont se dissiper