Accident ferroviaire de Dudelange

Accident ferroviaire de Dudelange

Message par com_71 » 21 Fév 2018, 16:00

LO Brève Grand Est a écrit :Accident ferroviaire de Dudelange
Le système de sécurité n'a pas fonctionné

20/02/2018


Il y a un an, le 14 février 2017, un TER circulant entre Luxembourg et Metz - heureusement vide - et un train de marchandises se sont percutés à la frontière franco-luxembourgeoise à Dudelange, faisant un mort et deux blessés. Le conducteur du TER a été tué sur le coup tandis que la contrôleuse du train régional et le conducteur du convoi de fret ont été blessés.

Lundi 19 février 2018, un rapport du gouvernement luxembourgeois a été rendu public. Il confirme ce qu'avaient dénoncé les cheminots de la Sncf, à savoir une défaillance du système de sécurité installé, appelé Memor II+. Une défaillance constatée à de nombreuses reprises sur cette ligne.

Cet ancien système aurait dû être remplacé depuis… 2009 ! Il avait déjà été mis en cause lors de la précédente catastrophe, en 2006, à quelques kilomètres de là, à Zoufftgen. Catastrophe qui avait fait 6 morts et 16 blessés. Un train luxembourgeois de voyageurs et un train français de fret étaient entrés en collision frontale, avec des conséquences encore plus dramatiques.

Le nouveau système de sécurité, appelé ECTS n'était pas encore mis en place, il y a un an, pour des raisons financières : la sécurité coûte cher. Une enquête est en cours pour savoir les raisons du non fonctionnement le 14 février 2017.

Juste après l'accident, les syndicats CGT, CFDT et Sud avaient fait valoir leur droit de retrait en attente d'une explication du drame. La direction de la Sncf, elle, avait fait repartir les trains quelques jours après le drame, sans avoir aucune explication des causes de l'accident. Elle s'était montrée très agressive avec les cheminots faisant valoir leur droit de retrait.

Le rapport publié lundi nous apprend qu'une autre enquête est en cours. Elle vise cette fois le conducteur du train de voyageurs, décédé dans l'accident. Il aurait roulé trop vite et n'aurait pas respecté le signal d'avertissement de réduction de vitesse. Mais justement ce signal aurait dû être transmis à la cabine par le système de sécurité qui déclenche ensuite automatiquement un freinage d'urgence. Ce qui n'a pas été le cas. Le conducteur n'a actionné le freinage d'urgence que lorsqu'il a vu le feu rouge… et il était trop tard pour arrêter le train.

Il y a un an, le bruit avait couru que le machiniste avait voulu se suicider. Maintenant, le rapport gouvernemental se demande s'il n'était pas en communication sur son portable privé ! Cela ressemble à un rideau de fumée pour masquer la responsabilité des compagnies ferroviaires : il était facile au moment de l'accident de vérifier auprès des opérateurs l'activité de son téléphone. Et quand bien même ce serait le cas, les systèmes de sécurité sont là pour pallier toute défaillance ou erreur humaine.

Avec la rechercher de la rentabilité à tout crin que va entraîner la concurrence sur le rail vantée par le rapport Spinetta, les cheminots et les usagers n'en ont pas fini avec les problèmes.

La sécurité et la rentabilité capitaliste se marient aussi bien que l'eau et le feu.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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