Mais cette interdiction arrive à point nommé au moment où BASF a une nouvelle molécule à proposer, formulée dans un produit dénommé Revysol... Place nette, donc, pour le nouveau produit, dont on nous assure que ses effets ont été correctement étudiés...
Article d'Actu Environnement du 29 mai 2019 :
L'Anses interdit 76 fongicides à base d'époxiconazole
29 mai 2019 | Sophie Fabrégat
Dans un avis publié le 28 mai, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) annonce le retrait du marché des produits fongicides à base d'époxiconazole. "Sur la base des critères de la nouvelle réglementation européenne sur les perturbateurs endocriniens, l'Agence confirme le caractère perturbateur endocrinien de cette substance, qui figure par ailleurs sur la liste des substances candidates à la substitution au niveau européen", précise-t-elle dans un communiqué. Après évaluation, elle estime que cette substance toxique et persistante présente "un niveau de danger préoccupant pour l'homme et l'environnement". Elle est présumée toxique pour la reproduction humaine mais aussi cancérogène.
76 produits sont concernés par la procédure de retrait. Ces produits à base d'époxiconazole sont utilisés dans le traitement fongicide des parties aériennes des végétaux, notamment les céréales et les betteraves sur "une part importante des surfaces cultivées en France", indique l'Anses. Près de 200 tonnes sont commercialisées chaque année. Cette décision intervient néanmoins au moment où le principal metteur sur le marché de ces fongicides, Basf, vient d'obtenir les autorisations européennes pour un fongicide de substitution, le Revysol.
L'époxiconazole fait partie des substances les plus préoccupantes listées par les inspections des ministères de l'Ecologie, de l'Agriculture et de la Santé en décembre 2017 pour lesquelles des mesures de retrait ont été préconisées. D'autres substances (Profoxydim, Quizalofop-P-tefuryl, Metam-sodium, Metsulfuron méthyle, Sulcotrione) figurent sur cette liste.
BASF vient de démarrer la production de son Revysol dans son usine de Hannibal, Missouri (Etats-Unis). Il a déposé des demandes d'autorisation dans 60 pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique et il en espère un pic de ventes de 1 milliard d'euros...