Salut les camarades,
C'est désastreux, autour de moi et ailleurs le
Covid-19 fait des ravages...
Dernier en date...
Le camarade "Delphin", Jean - Marie Dotal est parti... Reste son combat...
Je l'ai bien connu à la
Ligue Communiste Révolutionnaire, que de tristesse, Sabine sa compagne de toujours avait été ma géniale prof de français au lycée du Castel à Dijon... Je suis tout retourné par cette nouvelle !
P'tite bio de la part de J -P Debourdeau...
PANDÉMIE COVID-19 - JEAN-MARIE DOTAL, UN VIEUX COPAIN DE COMBAT, DISPARAÎTQuelques souvenirs sous le chocJ'ai connu Jean-Marie dans les années 60 alors qu'il était étudiant et militait au PSU, en 1965, il le quittait avec la tendance socialiste révolutionnaire locale qui diffusait sur plusieurs entreprises, une feuille de boîte « L'Etincelle », activité qui dura plusieurs années.
En 1965 nous avions refusé d'appeler à voter pour Mitterand et avions diffusé un bulletin de vote : « Pour le front unique ouvrier, pour le socialisme », ce qui valut lors de sa diffusion devant Peugeot à notre ami de se faire rosser par des militants CGT, ce qui le traumatisa fortement, pas pour les coups mais parce qu'ils étaient donnés par des militants ouvriers, ceux justement que nous voulions convaincre.
Puis Jean-Marie, sursitaire jusque là, partit au service pour deux ans comme coopérant militaire en Algérie où il travailla avec des Universitaires. Mais ce séjour s'interrompit un 1er Mai à la manifestation à laquelle il assistait, ayant eu l'idée saugrenue de rejoindre un cortège d'opposants à Boumedienne (dont le coup d'Etat était récent et qui l'avait révulsé). Il se retrouva en taule. Libéré sur les instances de l'évêque d'Alger, vague parent, il fut expulsé. En 1967, il adhéra à la section française de la IV°Internationale et se retrouva donc en 1969 à la Ligue Communiste dont il fut un des responsables locaux.
Professionnellement il enseigna l'économie en lycée, au Castel, puis en fac à Besançon où il eut Jean-Luc Melenchon comme étudiant. Il militait syndicalement là-bas au Snes-sup (FEN puis FSU), et il en fut un des animateurs. Il anima, dans les années 70, entre autres, une grande mobilisation d'enseignants et d'étudiants en défense d'un responsable de l'UNEM (Union Nationale des Etudiants Marocains), aujourd'hi écrivain, ami commun, menacé d'expulsion. Le slogan était : « Nous sommes tous des Kharmoudi ! ». A cheval sur deux localités, à Dijon, il s'occupa plus particulièrement des cheminots, force politico-syndicale traditionnellement centrale et décisive dans le mouvement ouvrier sur la ville. Une cellule fut créée qu'il anima . Dans les années 90, Jean-Marie arrivait encore à réunir épisodiquement une douzaine de cheminots lors d'événements . Adhérent à la Gauche Anticapitaliste, il rejoignit le mouvement pour une alternative de gauche ecologiste et solidaire Ensemble ! dès sa fondation.
Très amateur de théâtre, avec sa compagne de toujours, il ne manquait aucun Festival d'Avignon. Delphin, de son nom de guerre, était une personne d'une grande rigueur militante, appréciant peu les appentis bureaucrates qu'il reniflait de loin, de commerce agréable, ouvert à l'innovation et aux remises en cause, curieux de tout, souvent rieur, doué d'une capacité d'étonnement juvénile parfois renversante. Ses dernières années furent difficiles, surtout pour ses proches, une longue maladie devenue permanente le coupait d'eux et de toute activité militante.
A Sabine et à leur fille, ma peine et toutes mes pensées...
Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."