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travailleurs de Champagne en lutte
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par pelon » 06 Nov 2003, 17:55
| CITATION |
Des salariés menacent de détruire des stocks de champagne Reuters | 06.11.03 | 00h00 PARIS (Reuters) - Des salariés d'une entreprise champenoise en liquidation judiciaire menacent de détruire six à sept millions de bouteilles de champagne et 800.000 bouteilles de vins clairs, non encore champagnisés, à une semaine d'une décision de justice sur l'avenir de leur société. Mercredi, à l'appel de la CGT, plusieurs dizaines de salariés de l'entreprise Bricout-Delbeck, qui emploie 133 personnes, ont déversé trois hectolitres de vins clairs, d'un prix de 900 euros l'hectolitre, dans les égouts de Tours-sur-Marne, entre Reims et Châlons. Ils ont également saisi "à titre conservatoire" tous les stocks de champagne et bouteilles de vins clairs de l'entreprise dont le passif est estimé à 300 millions d'euros, a dit à Reuters Noël Sainzelle, délégué CGT de Bricout-Delbeck. Les salariés menacent de durcir leurs actions et de "verser au caniveau" une partie du stock, voire de déverser du fioul dans les cuves le 12 novembre, à la veille d'une décision de justice concernant les deux prestigieux repreneurs potentiels, Vranken-Pommery Monopole et Moët-et-Chandon. Spécialisé dans la commercialisation de champagne, Bricout-Delbeck, dirigé à l'origine par Pierre Martin (ex-Financière Martin), a été racheté au printemps pour un euro symbolique par une filiale du groupe américain Schneider, la financière Opson. Mais cette dernière a saisi la justice pour irrégularités et escroqueries, provoquant le 15 avril la mise en redressement judiciaire de Bricout-Delbeck par le tribunal de commerce de Reims et la nomination d'un administrateur judiciaire. Depuis, l'entreprise, qui continue à payer l'ensemble des salaires sur sa trésorerie, a connu une série de rebondissements et péripéties judiciaires dont l'épilogue est attendu le 13 novembre par les salariés et les repreneurs potentiels. PAS PERIL EN LA DEMEURE, DIT LE PRESIDENT DE POMMERY Le 1er juillet, des appels d'offres pour un plan de continuation ont été lancés, au terme desquels le tribunal de commerce a privilégié la reprise de 95 salariés sur 133 par les deux leaders du marché, Moët-et-Chandon et Vranken-Pommery. Le numéro un, Moët-et-Chandon, s'est aussi engagé à reprendre une part des approvisionnements, soit un million de bouteilles, 40 hectares de vignes sous contrats auprès des vignerons et 3.000 hectolitres de vins clairs. De son côté, Vranken-Pommery s'est engagé à reprendre les bâtiments, le matériel de production, environ 4,6 millions de bouteilles de champagne, 3.000 hectolitres de vins clairs, cinq hectares de vignes appartenant à Bricout-Delbeck et ses marques commerciales. Mais Pierre Martin et la société Opson ont déposé un recours auprès de la cour d'appel contre cette décision, le premier dénonçant une confusion de patrimoine et le deuxième contestant la décision du tribunal de commerce de préférer l'offre de ses concurrents. Cette situation empêche l'exécution du plan industriel de Vranken-Pommery, a commenté le syndicaliste qui dénonce "une prise d'otage" dans un contexte de marché difficile limité par la réglementation et soumis à une récolte 2003 en baisse. Bricout-Delbeck détient un contrat d'approvisionnements auprès des vignerons de champagne portant sur 400 hectares, ce qui représente 4 millions de bouteilles de champagne. "Les gens ont beau s'énerver, on ne peut pas faire plus. On essaie de régler leurs problèmes. Les salaires ont été payés. Il n'y a pas péril en la demeure champagne", a dit à Reuters le président de Vranken-Pommery, Paul-François Vranken. "J'espère que la cour d'appel va entériner ce qui avait été décidé par le tribunal de commerce", a-t-il poursuivi. "Avec Moët-et-Chandon, quand nous avons présenté les plans, il s'agissait de régler deux problèmes sociaux, celui des salariés et des vignerons." [/quote]
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