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Un type m'a dit en substance

a écrit :Ces cheminots qui auront tranquillou leur retraite à 55ans après 25 ans de carrière, qui n'en branlent pas une (en comparaison de n'importe quelle boite du privé), et qui se permettent de faire chier tout le monde avec des interruptions de service induites par une grève le plus souvent injustifiée ...

keske vous répondriez vous?? :wacko:

Que c'est un con.

Bah oui, en plus les cheminots ils font exprès de faire grève pile poil pendant les vacances scolaires !


D'un autre côté, ce genre de remarque, si ça vient d'un petit bourge, c'est facile, parce que les petits bourges, pour être égoïstes, inutiles et largement trop payés pour le boulot fourni, c'est facile de leur rentrer dans le lard. (j'en connais plein !)

Par contre si c'est un prol, c'est plus difficile.

le gars est consultant pour la sncf

Plus sérieusement, enfin si le gars n'est pas seulement un con, on peut lui expliquer

les revendications ;

tout ce qui est imposé par le gouvernement (blocage des salaires, contraintes du métier, échelle des salaires réelle (on nous parle toujours du cheminot le mieux payé en fin de carrière en oubliant tous les autres), la réforme des retraites sans accord avec les salariés concernés .....), comme quoi les cheminots sont loin d'être vraiment des privilégiés ;

et aussi sur le fait que les prix augmentent pour un service qui diminue (fermeture de lignes, service à bord moins bien, sur-réservations, retards des trains...).

Dans le même style d'idée, on m'avait parlé des "privilèges exorbitants" des employés d'EDF. Qu'ils auraient un forfait de consommation d'électricité personnelle gratuit (chez eux). Ben pour une famille ça correspondrait à environ 100-600FF nets de prime par mois (selon le nombre d'enfants, l'installation...). Bof, pas énorme. Mon boss il a beaucoup beaucoup plus en stock-options !

Les cheminots font souvent grève pour obtenir le maintien ou l'amélioration de la sécurité des transports et donc c'est l'intérêt premier des passagers;
Et en faisant cette grève ils perdent de l'argent pour le bien commun.

Boarf Logan, tu peux dire un bon milliard de trucs...
L'article de LO donné par Rojo est très bon. Y'a l'essentiel.

Pour reprendre un peu les idées de ton interlocuteur sur le privé, signale-lui que les avantages de travailler dans la fonction publique et les primes en tout genre, c'est de l'aumône en comparaison aux Comités d'Entreprise du privé. Rajoute que prolo' à la SNCF, on a vu mieux comme moyen d'accomplissement personnel et comme métier enrichissant (au sens financier tout comme au sens intellectuel, sors lui un rapide couplet sur l'aliénation et les conditions de travail).

Enfin, l'argument le plus difficile à faire avaler mais pourtant le plus pertinent : en défendant des droits du travailleur par l'abandon d'une partie de son salaire, le gréviste élève le niveau d'exigence que peut réclamer un gars du privé. Il ne fait aucun doute que si le milieu assez politisé du service public ne faisait pas d'action collective défendant les acquis sociaux, la course vers l'abandon du code de travail serait grandement accélérée.
Un rapport de force dans un cadre particulier s'étend toujours au cadre général, quand il s'agit des mouvements grévistes en tout cas. Libre à ton interlocuteur de se défendre comme le font les cheminots et avoir les mêmes "avantages" ! Et s'il te réplique qu'une entreprise délocaliserait parcequ'il aura des Pakistanais à 2€ de l'heure, demande lui si le jeu de la concurrence internationale devrait empêcher les travailleurs de récupérer la majeure partie de la richesse qu'ils produisent.

Sinon, j'aime moins cette idée, mais s'il est de ceux qui réflechissent à leur carrière par rapport à un calcul cout/avantage, tu peux lui dire que rien ne l'empêchait d'aller dans cette "planque" (sic) du service public... "oh ça alors, t'as préféré suivre des études supérieures ?"...

a écrit :Enfin, l'argument le plus difficile à faire avaler mais pourtant le plus pertinent : en défendant des droits du travailleur par l'abandon d'une partie de son salaire, le gréviste élève le niveau d'exigence que peut réclamer un gars du privé. Il ne fait aucun doute que si le milieu assez politisé du service public ne faisait pas d'action collective défendant les acquis sociaux, la course vers l'abandon du code de travail serait grandement accélérée.

Ca je lui ai sorti mais la dynamique de la lutte de classes c'ets plus trop à la mode lol
L'article de Lo est très bien , même si ca manque un peu de statistiques globales

Salut !
Des réflexions comme celle-là, j'en ai entendu , j'étais agent EDF spécialisé dans les mesures sur les chantiers de construction des centrales nucléaires.
On peut faire grève :
pour défendre les acquis.
pour participer à d'autres mouvements.
parce que c'est un droit gagné de haute lutte par nos anciens.
même pour donner l'exemple !
Si le niveau de conscience des gens reste à celui des discussions de bistro, informés par les médias à la solde du pouvoir, alors on a beaucoup de travail d'information/formation sur la planche.
Ce qui me peine (et enerve) le plus, c'est de constater à quel point les gens ont la mémoire courte. Ils ont tout oublié : l'Histoire de France, les guerres, les conflits politico-financiers, le pourquoi et le début des choses comme en Algérie, au Viétnam, et les faits marquants des années 1936...

Courage camarade.