Les chercheurs français menacent de démission coll

Message par pelon » 08 Mars 2004, 22:04

a écrit :
Lundi 08 mars 2004
Les chercheurs français menacent de démission collective

Des chercheurs de l'unité 514 de l'Inserm dans leur laboratoire, lundi à Reims
© AFP Alain Julien
PARIS (AFP) - Le bras de fer engagé il y a plus de deux mois entre le gouvernement et les chercheurs en colère devrait culminer mardi avec un geste sans précédent de plusieurs centaines de chefs de laboratoires, qui pourraient démissionner de leurs fonctions administratives et paralyser rapidement l'appareil de recherche.

Lundi, les deux parties en présence campaient sur leurs positions, après plusieurs tentatives du gouvernement de désamorcer la crise à deux semaines des élections régionales et cantonales.

"Je ne voudrais pas que le débat se limite à une question de moyens (...) Nous ne sommes pas dans un marchandage à la petite semaine mais face à la construction de l'avenir du pays", a lancé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, dans une interview à paraître mardi dans Libération.

Prenant acte à l'avance de la décision des chefs de laboratoires, M. Raffarin estime qu'"une démission n'est jamais un succès. J'aurais forcément une réaction de tristesse parce que je ne souhaite pas que la renommée scientifique internationale de la France soit ainsi fragilisée", déclare-t-il.

"Quand on met 3 milliards d'euros sur la table pour la recherche (d'ici 2007, ndlr), on met beaucoup plus que ce que nous faisons pour beaucoup d'autres catégories professionnelles", insiste-t-il.

Le chiffre de 3 milliards d'euros, annoncé samedi par Matignon, n'a pas convaincu les chercheurs. "Si ces 3 milliards se concrétisent, on sera très contents", a réitéré le porte-parole du collectif "Sauvons la recherche" Alain Trautmann. "Mais pour l'instant, il ne s'agit que d'une reformulation de la promesse faite par Jacques Chirac de consacrer 3% du PIB à la recherche. Ce qu'il aurait fallu (...), ce sont des réponses concrètes et non pas faire une autre promesse", a-t-il dit lundi à l'AFP.

Mardi à partir de midi, les patrons de laboratoires décideront donc en assemblée générale, à l'Hôtel de Ville de Paris, s'ils démissionnent collectivement de leurs fonctions administratives, comme s'y sont engagés les signataires de la pétition, qui avait recueilli lundi près de 65.000 signatures. Selon un sondage CSA pour La Croix, le mouvement est approuvé par plus de quatre Français sur cinq (82%).

Dans l'immédiat, la décision des chefs de labos aura surtout une portée symbolique. Mais très rapidement, elle pourrait entraîner une paralysie de l'appareil de recherche : les directeurs démissionnaires ne commanderont plus de produits ou de matériel pour les laboratoires, ou ne signeront plus d'ordres de mission pour le déplacement des chercheurs.


Manifestation de chercheurs le 5 mars à Toulouse
© AFP/Archives Lionel Bonaventure
De son côté, la ministre déléguée à la Recherche dément que l'on soit dans une situation de blocage : "Le dialogue continue", a expliqué Mme Haigneré à l'AFP. La ministre réfute également l'argument avancé par les chercheurs : des promesses pour l'avenir, rien de concret dans l'immédiat. "Il s'agit d'un avenir proche. Quand on parle d'une loi d'orientation et de programmation avec des engagements budgétaires, c'est maintenant que ça doit se travailler", souligne Mme Haigneré.

A la veille de la journée décisive du 9 mars, un nouvel audit, révélé par Les Echos, est venu d'autre part épingler le CNRS, fleuron de la recherche publique, déjà montré du doigt récemment dans un rapport lui-aussi "secret" de l'Inspection générale des finances. "L'immobilisme du CNRS tranche dans un paysage de la recherche en pleine évolution", assène l'audit, dénonçant pêle-mêle "mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs".

pelon
 
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Message par ianovka » 09 Mars 2004, 14:56

a écrit :
Un millier de chercheurs
ont démissionné


NOUVELOBS.COM | 09.03.04 | 14:37

Plus d'un millier de directeurs de laboratoire et de chefs d'équipe ont confirmé leur démission de leurs fonctions administratives à l'issue d'une assemblée générale à l'Hôtel de Ville à Paris. "A partir de ce jour, nous déclarons les laboratoires en lutte!", déclare Alain Trautmann, porte-parole du collectif "Sauvons la recherche". Une manifestation va se rendre devant le ministère rue Descartes.

 
Manifestation de chercheurs à Toulouse vendredi (Sipa)
 
P lus d'un millier de directeurs de laboratoire et de chefs d'équipe ont confirmé mardi 9 mars en début d'après-midi la démission de leurs fonctions administratives à l'issue d'une assemblée générale à l'Hôtel de Ville à Paris, a annoncé le porte-parole du collectif "Sauvons la recherche", Alain Trautmann.
"Le nombre de démissionnaires est aujourd'hui supérieur à mille. Les directeurs de laboratoire ont tenu parole. A partir de ce jour, nous déclarons les laboratoires en lutte!", a déclaré Alain Trautmann sous les applaudissements de plusieurs milliers de chercheurs qui s'apprêtaient à manifester dans les rues de la capitale mardi après-midi jusqu'au ministère de la Recherche, rue Descartes (5ème arrondissement).
Ces démissions, qui doivent encore être acceptées par les administrations dont dépendent les chercheurs (universités et organismes scientifiques), ne devraient pas avoir dans l'immédiat de conséquences sur le fonctionnement des labos, mais pourraient entraîner rapidement, si elles sont massives, une paralysie de l'ensemble de l'appareil de recherche.
Plusieurs chercheurs étaient venus de province pour soutenir l'action de leur patron de labo démissionnaire, comme Annie Schweitzer (Inserm), venue de Grenoble avec sept de ses collègues.

Conseil national
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Par ailleurs, les président et vice-président de l'Académie des Sciences, les Prs Etienne-Emile Baulieu et Edouard Brézin, deux figures du monde scientifique qui tentent depuis plusieurs jours une médiation, doivent annoncer devant la presse à 16h30 la composition du Conseil national pour l'avenir de la recherche scientifique.
Cette instance devrait notamment préparer des états généraux de la recherche, une des revendication des chercheurs en colère.
Le bras de fer perdure depuis plus de deux mois entre le gouvernement et les chercheurs en colère. Lundi, les deux parties en présence ont campé sur leurs positions, après plusieurs tentatives du gouvernement de désamorcer la crise à deux semaines des élections régionales et cantonales.
"Je ne voudrais pas que le débat se limite à une question de moyens (...) Nous ne sommes pas dans un marchandage à la petite semaine mais face à la construction de l'avenir du pays", a lancé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, dans une interview publiée mardi dans Libération.

3 milliards

Prenant acte à l'avance de la décision des chefs de laboratoires, M. Raffarin estime qu'"une démission n'est jamais un succès. J'aurais forcément une réaction de tristesse parce que je ne souhaite pas que la renommée scientifique internationale de la France soit ainsi fragilisée", déclare-t-il.
"Quand on met 3 milliards d'euros sur la table pour la recherche (d'ici 2007, ndlr), on met beaucoup plus que ce que nous faisons pour beaucoup d'autres catégories professionnelles", insiste-t-il.
Le chiffre de 3 milliards d'euros, annoncé samedi par Matignon, n'a pas convaincu les chercheurs. "Si ces 3 milliards se concrétisent, on sera très contents", a réitéré le porte-parole du collectif "Sauvons la recherche" Alain Trautmann. "Mais pour l'instant, il ne s'agit que d'une reformulation de la promesse faite par Jacques Chirac de consacrer 3% du PIB à la recherche. Ce qu'il aurait fallu (...), ce sont des réponses concrètes et non pas faire une autre promesse".

Le gouvernment n'en fait pas assez

Le mouvement a en tout cas le soutien de la population. Plus de huit Français sur dix (82%) affichent leur soutien ou leur sympathie pour leur mouvement, selon un sondage CSA publié mardi dans La Croix.
47% des personnes interrogées soutiennent les chercheurs, tandis que 35% ont de la sympathie pour ce mouvement. Seuls 5% des sondés y sont opposés ou hostiles, tandis que 12% marquent leur indifférence pour cette crise qui oppose gouvernement et communauté scientifique.
D'une façon générale, les Français ont le sentiment à 77% que le gouvernement Raffarin n'en fait "pas assez" pour les scientifiques et chercheurs.
Sont ensuite cités les professions médicales (73%), les chômeurs (66%), les agriculteurs (64%), les salariés du secteur privé (63%), les artistes (61%), les enseignants (60%), les commerçants (52%) et les salariés du secteur public (51%). En revanche, 57% des personnes interrogées jugent que le gouvernement en fait "trop" pour les grandes fortunes.

- Sondage réalisé par téléphone les 3 et 4 mars auprès d'un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. (avec AP)




"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par ianovka » 11 Mars 2004, 13:32

Communiqué de LO :

a écrit :10/03/2004 - Au meeting LO-LCR de Bordeaux, Arlette Laguiller exprime sa solidarité avec la lutte des chercheurs

    "Ce sont évidemment ces attaques contre la Sécurité sociale, les hôpitaux, les indemnités des chômeurs, les retraites, le sort des vieilles personnes qui sont les attaques les plus directement criminelles du gouvernement contre la population.
    "Mais il y a d'autres crimes moins visibles mais gros de conséquences pour l'avenir, comme le rappelle l'action entamée par les chercheurs. Deux mille responsables de laboratoires publics ont démissionné hier de leurs responsabilités administratives tandis que des milliers de chercheurs ont manifesté à Paris et dans différentes villes. Le gouvernement ôte aux scientifiques et chercheurs les moyens financiers de travailler efficacement. Il interdit pratiquement le recrutement de jeunes chercheurs sans lesquels les laboratoires ne pourront plus fonctionner.
    "Et Raffarin a le cynisme de lancer aux chercheurs que "Nous ne sommes pas dans un marchandage à la petite semaine mais face à la construction de l'avenir du pays" ! Mais quel est donc "l'avenir" que ces gens-là préparent ? Un avenir où l'on sacrifie tout sur l'autel du profit ? Un avenir où l'on piétine la quasi-totalité de la population pour que les grands groupes industriels et financiers puissent distribuer toujours plus de dividendes à une minorité de gros actionnaires ?"
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