a écrit :Mobilisation plus forte que prévu dans l'Education nationale
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PARIS (Reuters) - La journée de grève et de manifestations à l'Education nationale et dans la Recherche a été marquée vendredi par une mobilisation plus forte que prévu contre les restrictions budgétaires décidées par le gouvernement Raffarin.
A Paris, au moins 11.000 personnes, selon la police, 15.000, selon les organisateurs, ont défilé sous la pluie de Sèvres-Babylone jusqu'à la faculté de Jussieu pour cette première action nationale des enseignants depuis le mouvement du printemps dernier.
Lycéens et étudiants se sont joints en masse au cortège, mené par des enseignants-chercheurs et des personnels de l'enseignement supérieur dont la banderole proclamait "Sauvons la recherche et l'université".
"L'objectif est atteint", s'est félicité Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, la première fédération de l'Education nationale.
"Cette bonne mobilisation s'explique par le fait qu'on arrive à un moment où les conséquences des décisions budgétaires du gouvernement apparaissent sur le terrain", a-t-il estimé.
Plusieurs rassemblements ont été organisés en province, les syndicats faisant là aussi état d'un "important succès" avec notamment 10.000 manifestants à Toulouse et Marseille, 5.000 à Lyon et Bordeaux (respectivement 10.000, 5.000, 4.000 et 3.000 selon la police).
* La direction de la police nationale a estimé à 57.000 le nombre total des manifestants en province.
"Le gouvernement ne peut plus continuer à faire la sourde oreille", a affirmé Patrick Gonthier, secrétaire général de l'Unsa-Education. "La mobilisation est de retour", a-t-il dit, en soulignant que les chiffres de participation à la grève "sont excellents".
Le ministère de l'Education nationale et les syndicats ont fourni des chiffres divergents sur le nombre des grévistes.
Selon le ministère, en moyenne nationale, la grève a été suivie par 15% à 30% des personnels, selon les catégories.
Chez les enseignants, le ministère a recensé, en moyenne nationale, 26,8% de grévistes dans le premier degré (maternelles et primaires). Dans le secondaire, il a enregistré 29,9% de grévistes dans les collèges, 22,55% dans les lycées professionnels, 25,2% dans les lycées d'enseignement général et technologique.
Le ministère a signalé 15% de grévistes parmi les personnels administratifs et techniques (Atoss).
INQUIÉTUDES DES PARENTS D'ÉLÈVES
Les syndicats ont parlé d'un succès qui a dépassé leurs prévisions, avec des situations contrastées selon les régions.
Le Snes-FSU, premier syndicat d'enseignants du second degré, a évalué entre 40% et 50% le nombre des grévistes. Dans le premier degré, le SNUipp-FSU a fourni une moyenne nationale de 40% de grévistes.
Le SE-Unsa s'est quant à lui félicité "que la mobilisation des enseignants soit significative et plus forte qu'attendu, avec 42% de participation dans le premier degré et 35% dans le second degré".
Selon les syndicats, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, auquel ils avaient écrit, a refusé de les recevoir, les renvoyant vers le conseiller à l'Education de Matignon.
Les quatre principales fédérations de l'Education (FSU, Sgen-CFDT, Unsa-Education et Ferc-CGT), rejointes par le syndicat étudiant Unef et la fédération de parents d'élèves FCPE, protestent contre 4.500 suppressions de postes à la rentrée prochaine et contre la baisse de 18.000 à 12.000 du nombre des postes d'enseignants mis au concours.
Les syndicats de chercheurs sont pour leur part engagés dans un bras de fer avec le gouvernement depuis deux mois pour réclamer davantage de moyens financiers. Ils ont d'ores et déjà prévu une nouvelle journée d'action le 19 mars, à deux jours du premier tour des élections régionales.
Au total, selon les chiffres fournis par le ministère, 1.610 suppressions d'emplois sont programmées à la rentrée de septembre dans le second degré (collèges et lycées), ainsi que 1.460 créations d'emplois d'enseignants dans le premier degré et 150 créations de postes de personnels d'éducation, d'inspection et de direction.
"La tendance démographique est à la hausse dans le premier degré et à la baisse dans le second degré. Ces évolutions vont se poursuivre encore pendant plusieurs années", précise le ministère. "Ainsi, le premier degré devrait, à la rentrée 2004, gagner 53.400 élèves, le second degré en perdre 34.000."
Sans se joindre à la journée d'action, la Peep, deuxième fédération de parents d'élèves, a fait part de "nombreuses inquiétudes chez les parents", réduction des offres d'options dans le secondaire, regroupement des formations dans l'enseignement professionnel, incertitude sur l'avenir des "travaux personnels encadrés" (TPE) et des "itinéraires de découverte" (IDD).
a écrit :vendredi 12 mars 2004, 18h01
Education: 68.000 manifestants dans toute la France selon la police
PARIS (AP) - Le ministère de l'Intérieur a recensé 68.000 manifestants, ce vendredi dans toute la France, à l'occasion de la journée de grève et d'action organisée par les principales fédérations de l'éducation (FSU, SGEN-CFDT, FERC-CGT, UNSA-Education) qui protestent notamment contre les suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine.
A Paris, le cortège a rassemblé 11.000 personnes selon la police, 15.000 selon les organisateurs, entre les abords du métro Sèvres-Babylone et la faculté de Jussieu.
AP