a écrit :L'Education se met à bouillir à petit feu
Parents, professeurs, élèves.. la grogne perlée contre le budget 2004 s'étend.
Par Salma BELABES et Emmanuel DAVIDENKOFF
Les mouvements de protestation contre les effets du budget 2004 de l'Education qualifié en son temps «d'excellent» par Luc Ferry se multiplient. Au collège Le Racinay de Rambouillet (Yvelines), ce sont des parents d'élèves qui dénoncent la suppression de classes à effectifs allégés, «indispensables pour remettre à niveau les élèves en difficulté». Au lycée Romain-Rolland d'Argenteuil (Val-d'Oise), plus de quatre classes sont supprimées. A Villes-sur-Auzon (Vaucluse), 1 040 habitants, c'est madame le maire, Odette Boyac, qui mène le combat contre la fermeture d'une classe... dont l'ouverture avait été actée il y a un an. Au lycée Romain-Rolland de Goussainville (Val-d'Oise), des enseignants protestent: leur établissement, «classé ZEP, zone sensible, zone violence», subirait «les pertes horaires les plus importantes» du département. Au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les enseignants ont lancé hier un «appel aux proviseurs» pour qu'ils «fassent part de leur consternation quant à la disparition de milliers d'heures de cours dans les lycées à la rentrée prochaine».
Message anticipé par les chefs d'établissements et les intendants de l'académie de Nice : ils ont lancé une grève administrative et dénoncent l'argument ministériel d'un nécessaire rééquilibrage entre académies du Nord et du Sud: «Cela relève d'une imposture.»
Lycéens et étudiants se mobilisent également. Côté lycéens, l'Ariège manifestait avant-hier. Côté étudiants, le mouvement lancé par les étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) pour protester contre la diminution drastique du nombre de postes ouverts aux concours d'enseignement prend de l'ampleur. 200 à 250 manifestants hier à Dijon, au moins autant à Montpellier charge de CRS, lacrymos et coups de matraques en prime , une grève qui dure depuis quinze jours à Toulouse 3, une mobilisation constante à Rennes...
Tous se retrouveront demain à Paris pour manifester. Quant à Poitiers, seule fac où les sportifs ont entraîné leurs camarades (Libération du 12 mars), on ne mollit pas: un millier d'étudiants ont occupé l'IUFM lundi et le conseil d'administration de l'université a voté une motion de soutien au mouvement.