Manifestation des travailleurs sociaux

Message par Screw » 17 Mars 2004, 16:53

a écrit :Des milliers de travailleurs sociaux dans la rue contre le projet Sarkozy

PARIS (AFP) - Plusieurs milliers de travailleurs sociaux sont partis, mercredi en début d'après-midi, de l'avenue des Gobelins à Paris pour manifester contre l'avant-projet de loi Sarkozy de prévention de la délinquance.

Sous le slogan "Educateurs, pas délateurs", éducateurs de rue, médecins de PMI, assistantes sociales de l'Education nationale, éducateurs de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) se dirigeaient vers le ministère des Affaires sociales qu'ils veulent "obliger à se positionner".

Les manifestants protestent contre un projet de texte qu'ils jugent "extrêmement dangereux"

C'est essentiellement la disposition qui imposerait aux intervenants sociaux un "devoir de signalement" aux maires lorsqu'ils interviennent "au bénéfice d'une personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles" qui a provoqué la colère des "éducateurs".

Parallèlement à la manifestation, le collectif de syndicats qui l'a organisée avait appelé ses adhérents à des mouvements de grève ce mercredi.
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Message par Emma » 17 Mars 2004, 21:24

Ce qui est très intéressant et encourageant c'est que les étudiants en travail social se sont fortement mobilisés à l'occasion de cette manifestation. Le 92 était pour une fois très mobilisé (on les comprends, ils récupèrent bientôt sarko comme président du conseil général)
Emma
 
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Message par Screw » 18 Mars 2004, 11:12

Dans Libération de ce jour:
a écrit :Les travailleurs sociaux ont manifesté contre le projet de loi de prévention de la délinquance.
«C'est la négation de nos métiers»
   
Par Jacqueline COIGNARD

Débarqués de toutes les régions, plusieurs milliers de travailleurs sociaux ont manifesté hier dans les rues de Paris pour protester contre l'avant-projet de loi sur la «prévention de la délinquance» que mitonne Nicolas Sarkozy au nom de divers ministères (Intérieur, Justice, Affaires sociales, Education nationale, Jeunesse et Sports, Ville). A Lyon, Bordeaux, Limoges, Toulouse ou Marseille, d'autres bataillons avaient répondu à l'appel de nombreux syndicats et collectifs (1). Une délégation a été reçue chez François Fillon, au ministère des Affaires sociales, alors que le cortège parisien stationnait à quelques encablures de là, sur le boulevard des Invalides, où il avait été bloqué par des cordons de CRS. Mais, d'emblée, les organisateurs avaient annoncé la couleur : «Nous exigeons que ce projet ne soit pas présenté ! Il n'est pas question de négocier, mais de résister. Et si ce projet passe, nous entrerons dans une deuxième phase de lutte : la désobéissance.»

Les pancartes, les slogans et les discours tournent autour de deux thèmes. Pas question de se transformer en «indics» et de signaler au maire les personnes qui viennent chercher de l'aide. Pas question d'accepter que les gens en difficulté soient, de facto, assimilés à des délinquants potentiels. Françoise, assistante sociale dans l'Education nationale, est venue de Lyon : «Une société a besoin de gens qui aident sans conditions. Il faut des lieux-refuges où, qui que l'on soit, on puisse venir décharger ses ennuis», dit-elle. «Il faudrait que j'aille prévenir le maire que Aziza a fait une IVG et que ses parents n'ont pas des papiers en règle ?», interroge-t-elle. «Signaler des enfants maltraités, c'est une obligation pour nous comme pour tout citoyen. Mais depuis quelque temps, on ne met plus en avant que l'article 40 du code de procédure pénale : l'obligation de dénoncer prend le pas sur l'obligation de porter secours», renchérit sa collègue Christine. Ce projet de loi, il faut se l'imaginer pour soi-même, insistent-elles : peut-on aller voir un psy, un médecin, une assistante sociale et parler librement ?

Yves, directeur de l'action sociale dans le Val-de-Marne, résume : «Si le projet passe tel quel, c'est la négation de nos métiers.» A ses côtés, Claude insiste : «C'est la philosophie de cette société qu'on est en train de nous construire qui inquiète, à tous les échelons hiérarchiques.» Ce qui se confirme, au fil du cortège. Dominique : «Je suis venue en tant que citoyenne. On peut tous avoir besoin d'aide un jour ou l'autre. Doit-on pour autant se retrouver fiché ?» Un étudiant éducateur de Strasbourg prend le micro : «Nous ne sommes pas là pour défendre seulement notre contrat de travail, mais une vision de la société, une vision de l'autre.» Même le ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo, commence à s'énerver contre son ami Nicolas : «Il y a des sujets de prédélinquance sur lesquels le regard de l'Intérieur est pertinent, et des sujets de prévention sur lesquels il l'est moins.» Et d'ajouter que Matignon arbitrerait début mai.

(1) La FSU, la CGT, SUD,
le Syndicat de la magistrature,
le Syndicat des avocats
de France, le Syndicat national
des médecins de PMI..


Screw
 
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Message par conformistepote » 01 Avr 2004, 08:26

a écrit :Charte élaborée par le Collectif Unitaire National contre l’avant-projet de loi de prévention de la délinquance


Charte de résistance à la délation
Nous, professionnels du champ social, médico-social et éducatif refusons de participer à la stigmatisation des populations. Nous concevons nos missions dans le respect des droits fondamentaux et revendiquons pour tous l’égalité de droits et de traitements sur l’ensemble du territoire.

A ce titre

  Nous exigeons l’abandon de l’avant projet de loi sur la prévention de la délinquance.

  Nous refusons dès à présent d’appliquer les dispositions inscrites dans les protocoles, conventions et contrats de travail déjà mis en place dans certains départements, qui obligent les travailleurs sociaux à rendre publiques des informations confidentielles reçues dans le cadre d’une relation de confiance, garantie par leur déontologie professionnelle. Il est hors de question de considérer toute personne en difficulté sociale, éducative ou matérielle comme un délinquant potentiel. Dans un des pays dont la puissance économique pourrait permettre d’autres choix, les politiques actuelles génèrent des régressions sociales sans précédent. Pour faire respecter les droits des personnes et répondre à leurs besoins, il est indispensable de recourir à des professionnels formés, qualifiés et reconnus dans leurs compétences.

  Nous refusons l’obligation de délation qui anéantit toute politique de prévention et d’accompagnement des personnes.

  Nous refusons tout amalgame entre le champ du social, de l’éducatif de la santé et le champ du répressif et du sécuritaire.

  Nous refusons catégoriquement toute action commune comme toute formation qui entraîneraient une confusion des interventions et la perte du sens de nos métiers.

Le travail social ne peut se faire sans une politique sociale ambitieuse : priorité nationale du logement, protection sociale, travail, éducation, santé... Il faut également donner aux professionnels de ces secteurs des moyens de remplir toutes leurs missions.

  Nous réaffirmons notre volonté de ne pas faire entrer ces secteurs dans le domaine de la marchandisation tel que le propose le MEDEF.

  Nous résisterons à la mise en place de ces projets et nous appelons à la désobéissance en refusant demain d’appliquer les dispositions contenues dans l’avant projet de loi et dès aujourd’hui celles contenues dans les conventions et protocoles déjà en vigueur.

Les signataires de ce texte s’engagent à être solidaires des professionnels qui subiraient toutes formes de répression. Dés à présent nous organisons un réseau de vigilance.

Nous appelons à la mobilisation pour lutter contre ce projet de société qui criminalise les pauvres, les jeunes et toutes personnes « dites » en difficulté.

conformistepote
 
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Message par conformistepote » 01 Avr 2004, 08:32

a écrit :
LETTRE OUVERTE À LA POPULATION

Cette société là, on n’en veut pas !

Nous, professionnels du social, de santé, de l’éducation et de la justice, animateurs, étudiants, formateurs en travail social et enseignants... nous nous mobilisons contre le projet de loi dit « prévention de la délinquance ». L’ensemble de la population est concerné ! Pourquoi ?

Ce projet de loi participe à la construction d’une société basée sur l’exclusion, le contrôle et la répression. Le texte contraint entre autre, ces professionnels à signaler aux maires « toutes personnes présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles ». Il oblige donc à rendre publiques des informations confidentielles reçues dans un cadre professionnel fondé sur une relation de confiance.

Les personnes dénoncées pourraient être :

  Un enfant s’absente souvent de l’école. Nous devons le dénoncer au maire et les parents seront convoqués afin de suivre un stage de parentalité et devront payer une amende de 750 euros. Est-ce la solution ?
  Une personne perdant son travail
  Une personne malade
  Une personne se trouvant en situation de séparation
  Une famille ayant des difficultés financières
  Un élève en situation d’échec scolaire Ces situations font-elles de nous des coupables ?

Notre société est de plus en plus ulta libérale. Les richesses ne profitent qu’aux riches. La protection sociale (sécurité sociale, assedic, CAF, retraite, santé) basé sur la solidarité et le partage, est mise à mal. En conséquence, un grand nombre de personnes basculent dans la pauvreté et l’exclusion. Le projet fait de chacun d’entre nous un délinquant potentiel.

Nous ne pouvons pas laisser passer un tel projet de loi aussi liberticide et anti démocratique, bafouant tout le travail éducatif et de prévention. Nos professions sont fondées sur une relation de confiance sans jugement dans laquelle l’individu n’est pas suspecté mais au contraire respecté.

Résistons ensemble pour une société où liberté, égalité et solidarité ne seront pas que des mots.
Le Collectif Unitaire National

CGT - FSU - SUD - Syndicat de la Magistrature - SNMPMI (Syndicat National des Médecins de PMI) - Union Syndicale G10 Solidaires - CNT - Coordination des Etudiants du Travail Social - Collectifs de Prévention spécialisée -AC ! - Ligue des Droits de l’Homme - APEIS - CFDT Cheminots - Collectif Informatique Fichiers et Citoyenneté - Collectif des formateurs en travail social - CPO (Conférence Permanente des Organisations professionnelles) 7-8-9 vers les états généraux du social.

conformistepote
 
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Message par conformistepote » 11 Avr 2004, 20:07

a écrit :"Prévention de la délinquance" : communiqué de presse du collectif national unitaire


Malgré la mobilisation des professionnels des secteurs sociaux, sanitaires et éducatifs et notamment la journée de grève du 17 mars 2004 qui a vu plusieurs milliers d’entre eux descendre dans la rue pour dire ‘’ non à la délation, oui à la prévention’’ le nouveau gouvernement continue d’appliquer les méthodes du précédent : opacité manœuvre et dissimulation.

Lors de l’entrevue au ministère des affaires sociales le 17 mars 2004, les membres du cabinet de monsieur FILLON admettaient qu’un ‘’document de travail’’ existait. La demande d’avoir communication officielle de ce document n’a toujours pas été satisfaite.

Quelques jours plus tard, en Corrèze monsieur SARKOZY déclarait que l’article 11 n’avait jamais existé. Il affirmait cependant que l’information ne pouvait plus être confisquée par les professionnels, comme si les informations confiées par les familles aux travailleurs sociaux lui appartenaient !

Enfin des rumeurs ont fait état du retrait de l’article 11....devenu en réalité article 22 dans la dernière version connue.

Le nouveau gouvernement n’à toujours pas répondu aux demandes du collectif national unitaire et malgré ses déclarations d’intention fait la sourde oreille et continue la politique du secret.

En conséquence le collectif national unitaire
  réaffirme sa revendication d’abandon de l’ensemble de l’avant projet de loi dit de prévention de la délinquance.
  Appelle l’ensemble des professionnels des secteurs concernés à rester vigilants, à s’organiser dans les collectifs locaux unitaires qui se développent et à prendre toute initiative qu’ils jugeront utiles.
  Appelle notamment à multiplier les interpellations des élus locaux (maires, députés, conseillers généraux) autour de la charte contre la délation.
  Appelle à participer massivement à la journée du 21 avril 2004, dans toutes les régions. .

conformistepote
 
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Message par conformistepote » 20 Avr 2004, 11:46

a écrit :Flicage généralisé : test grandeur nature dans la Marne




Alors que plusieurs dizaines de collectifs se sont créés un peu partout pour
s’opposer à un projet de loi dont seuls quelques bribes ont (habilement)
filtré, l’application de ce qui est encore illégal est non seulement prévue
dans 23 sites pilotes mais en cours d’exécution dans l’un d’eux : il s’agit
de Vitry-le-François.

Ville marnaise de 17 000 habitants, c’est sur tout son territoire que s’
opère le « test » et non pas sur l’un de ses quartiers.

Nul doute que sa paupérisation galopante depuis 25 ans, son taux de chômage
record, ses logements sociaux vieux de 40 ans (et qui représentent 70% du
parc locatif) se sont glissés à l’oreille de l’ex-ministre, lui soufflant qu
’une telle dévastation socio-économique représentait un terrain d’essai
idéal pour tenter la mise au pas du social sauce répression.

Le Conseil Général étant lui-même friand de contrôle social, la « Direction
de la Solidarité Départementale » s’est précipitée sur l’aubaine et a mis au
point en deux temps trois mouvements une « fiche ».

Morceau d’anthologie, tout ce qui foule aux pieds la liberté individuelle,
le droit à la vie privée, le secret professionnel, le devoir de
confidentialité et le respect de l’individu est contenu dans cette fiche.
Nominative, avec état civil et adresse, composition du foyer et budget
familial, elle précise également les problématiques rencontrées, à cocher
par le travailleur social :
§ Logement § Education des enfants
§ Alcoolisme
§ Toxicomanie
§ Couple
§ Santé mentale
§ Marginalité des enfants
§ Marginalité des adultes
§ Emploi
§ Autres problèmes de santé
§ ... ainsi que les actions engagées par celui-ci.

Ces fiches ont été transmises au personnel de la Circonscription de la
Solidarité Départementale de Vitry-le-François qui a été sommé de les
remplir pour toute personne rencontrée depuis le début de l’année 2003, avec
dans un premier temps l’interdiction orale d’en informer les usagers.

Mais la gourmandise ne s’arrête pas là.

Les fiches ont été envoyées également à la Caisse d’Allocations Familiales
(qui les a déjà renvoyées), à la Mission Locale pour la Jeunesse, aux
organismes logeurs, au Centre Communal d’Action Sociale, à l’Education
Nationale, à L’UDAF, à la Sauvegarde de l’enfance, à l‘EPSDM (service de
santé mentale) ... et peut-être nous en manque-t-il !

Si dans un premier temps le personnel de circonscription a refusé d’
obtempérer, les pressions diverses (dont convocations des récalcitrant(e)s
par la hiérarchie) sont venues à bout de la désobéissance, beaucoup n’étant
pas encore titularisé(e)s.

C’est ainsi qu’en toute illégalité s’opère un fichage généralisé des
personnes plus ou moins en difficultés sur une ville entière par le
regroupement des informations issues des différents services ou associations
auxquelles ces personnes ont ou ont eu affaire.

Le maire de Vitry-le-François, Michel Biard, UMP, s’en réjouit dans une
interview accordée à l ‘Union (journal local) le 27 janvier dernier : il
espère ainsi palier un dispositif policier qu’il estime déficitaire, les 52
policiers dont sa ville bénéficiait ayant été remplacés par une trentaine de
gendarmes.

Un Collectif marnais de Veille contre les Dérives Sécuritaires et les
Atteintes aux Libertés des Personnes s’est créé le 5 avril dernier pour
réagir à ces atteintes graves et s’opposer à leur généralisation.

Nous appelons toute personne à venir manifester le mercredi 21 avril à 14
heures devant la Préfecture à Châlons-en-Champagne où nous prévoyons de
diffuser la Charte du Collectif National Unitaire et de distribuer des
tracts informant la population de ce qui se passe à Vitry-le-François et
plus globalement du projet de loi liberticide en cours d’élaboration.

Mais surtout nous appelons les autres collectifs à réagir auprès de la
Préfecture 1 rue de Jessaint 51000 Châlons-en-Champagne, du Conseil Général
de la Marne 40 rue Carnot, 51000 Châlons-en-Champagne et de la Mairie de
Vitry-le-François Place de L’Hôtel de ville, 51300, en manifestant votre
opposition à ces pratiques totalitaires.

De plus, nous sommes évidemment preneurs de vos idées ou conseils nous
permettant de réagir à cette situation.

Pour le collectif marnais de Veille contre les Dérives Sécuritaires et les
Atteintes aux Libertés des Personnes

Le Collectif Marnais souhaite faire partie du Collectif Unitaire National.


http://www.abri.org/antidelation
conformistepote
 
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