Dès 1919 en Allemagne, la question de la participation à des élections, au parlementarisme, à des organisations syndicales, bref à tout ce qui décore le "terrain du capitalisme" dans les états bourgeois est traitée négativement par ceux que Lénine appelle les communistes allemands de "gauche". Si je m'écoutais je te mettrais en citation de très nombreuses pages où Lénine démolie scientifiquement leur "théorie"
de non-participation des communistes aux syndicats réactionnaires. Seulement les citations longues, c'est insuportable sur les forums, donc le mieux serait que tu lises ce petit bouquin : je suis persuadé que si tu arrives à le lire vite, la guérison te guette, et tu seras dans la rue avec nous le 5 Juin.
On est plus en 1919 !
J'ai trouvé une bonne explication chez "La Riposte" qui sont au sein du PCF :
a écrit :D’une manière générale, lorsque la majorité des travailleurs soutiennent des partis et des syndicats dont les directions sont réactionnaires ou réformistes, refuser d’y travailler, d’y mener un travail de propagande, revient à abandonner les travailleurs à l’influence de ces mêmes directions. Quant à s’imaginer que les travailleurs se lèveront, un beau matin d’Octobre, las d’être constamment exploités par le patronat et trahis par leurs directions syndicales et politiques, et qu’ils se dirigeront en masse vers une minuscule organisation de "purs" qui, la veille, les méprisait, c’est "fonder une tactique sur le seul sentiment révolutionnaire". La très grande majorité des travailleurs ne parviennent pas aux idées socialistes par des lectures et des discussions, mais à travers leur propre expérience politique. Il convient donc aux socialistes de participer à cette expérience, tout en expliquant patiemment et fraternellement leurs arguments. Aux gauchistes qui déclaraient que ceci revenait à "soutenir les dirigeants réformistes", Lénine répondait avec ironie: les soutenir, oui, "exactement comme la corde soutient le pendu". Et en effet, c’est en mettant à l’épreuve les dirigeants qui ne sont pas réellement socialistes que le mouvement social finira pas s’émanciper de leur emprise.
(Source :
http://www.lariposte.com/10/la_maladie_inf...u_communis.html)
Dans le cas présent, refuser de participer à la manifestation du 5 juin avec les syndicats réformistes, n'est aucunement du gauchisme. C'est simplement à partir de l'analyse des positionnements des masses, que j'en ai conclu qu'il ne fallait pas y aller. Je n'abandonne pas les travailleuses et les travailleurs, puisqu'elles et ils en ont marre des directions syndicales et puisqu'on observe un recul constant des syndicats bureaucratiques, qui n'ont plus le soutien des masses, qui les désertes. Les gens disent (dans l'éducation par exemple) : on a fait 25 grèves qui n'ont servi à rien, pourquoi en ferait-on une 26e ? Ce n'est donc pas du gauchisme que je fais, c'est simplement l'adoption d'une politique en concordance avec les masses.