Violents incidents a smt micro

Message par Louis » 10 Juin 2004, 13:37



De échauffourées ont opposé jeudi matin à Rennes la police à plusieurs centaines de salariés de STMicroelectronics qui s'opposaient à la délocalisation d'une partie de l'activitéà Singapour.

Par Libération.fr




Les salariés de STMicroelectronics (semi-conducteurs), un des leaders mondiaux du secteur et valeur de référence «techno» de la bourse de Paris, se sont opposés avec force au déménagement de machines de l'usine dont une partie de l'activité est délocalisée à Singapour. De violentes échauffourées ont opposé la police à plusieurs centaines de salariés de l'entreprise. Ces derniers, très déterminés, ont d'abord jeté divers projectiles (bouteilles, pierres, pneus) sur les CRS qui avaient pris position tôt jeudi matin devant l'entrée de l'usine, dans la proche banlieue rennaise. Ce déploiement policier exceptionnel avait été mis en place pour permettre le déménagement des machines «en application d'une décision de justice», avait indiqué la préfecture.


Incidents en centre ville
Un peu plus tard, les salariés ont allumé un feu de palettes devant l'entrée nord de l'usine pour empêcher la sortie des camions emportant les machines. Puis les forces de l'ordre ont commencé à charger et à lancer des grenades lacrymogènes.

D'après des témoins sur place, les camions sont finalement sortis de l'usine alors que des salariés se couchaient en travers de la chaussée et que d'autres s'accrochaient aux véhicules escortés par les CRS. Ces incidents, qui se sont poursuivis pendant au moins un kilomètre après la sortie des camions de l'usine, se sont déroulés en pleine ville où des passants se sont trouvés pris dans les émanations de gaz lacrymogènes. Les salariés de STMicro sont ensuite partis en cortège à la préfecture.

Stupéfaction des élus PS
Le 21 mai dernier, le président du tribunal de grande instance de Rennes avait ordonné de «supprimer ou de faire cesser tout obstacle qui entrave la liberté de circulation» sur le site. Depuis début mai, des salariés bloquaient à tour de rôle l'entrée de l'usine à la suite de la décision de la direction d'arrêter la production sur ce site, annoncée en septembre 2003.

La tension était encore montée d'un cran lorsqu'il y a quelques jours, la direction du fabricant de puces franco-italien avait annoncé mercredi qu'elle suspendait les projets en cours de reconversion et de réindustrialisation de son site de Rennes (Ille-et-Vilaine) en raison du blocage de l'usine.

Seul un projet présenté par des cadres de l'usine et concernant le domaine spatial restait à l'étude. Les élus locaux socialistes avaient alors exprimé leur «stupéfaction», au moment même où «des avancées significatives» avaient été enregistrées pour permettre la «reprise» d'une partie du site. Après la décision de justice du 21 mai, la direction se plaignait qu'elle n'ait donné lieu à aucun changement et que le site «reste toujours bloqué par une trentaine de personnes».

Bénéfice de 213 millions
Spécialisée dans la production de puces sur plaques de silicium de six pouces, l'usine employait quelque 600 salariés avant que la direction ne prenne la décision, en septembre 2003, de fermer l'activité en France pour la transférer à Singapour. Environ 150 intérimaires «ont depuis perdu leur travail» et plus de «200 des CDI ont reçu leur lettre de licenciement», expliquait tout récemment Jean-Marie Michel, délégué CFDT.

Détenu à 16,3% par l'Etat français, le groupe STMicroelectronics a dégagé en 2003 un bénéfice net de 213 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 6,09 milliards d'euros.

Louis
 
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Message par Louis » 10 Juin 2004, 15:11

Le Medef reçoit l'aide de la police

Déclaration d'Olivier Besancenot


Il aura fallu l'intervention brutale de dizaines de policiers pour permettre à la direction de STMicroelectronics de faire un pas de plus dans sa tentative de délocalisation.
A Rennes, ce matin, plus de 200 salariés de STM et leurs soutiens ont tenté courageusement d'empêcher le déménagement des machines. Ils ont tenu une heure, avant que la police ne réussisse à exaucer les voeux du Medef. L'un des manifestants a été blessé.
Demain, vendredi 11 juin, le tribunal de Nanterre rendra une nouvelle décision dans cette affaire. Les salariés de STM ont rendez-vous, devant le tribunal, à 15h. Je serai avec eux, pour dire qu'il ne faut pas laisser à une minorité d'actionnaires et de patrons le droit de priver qui que ce soit de son emploi.
A Rennes ou à Singapour, nos vies valent plus que leurs profits.

Le 10 juin 2004
Louis
 
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Message par Catharos » 16 Juin 2004, 20:32

Ils ont raison les prolos, et vive la lutte de classe, car la classe en colère, c'est le vent qui nous pousse.
Catharos
 
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Message par pelon » 18 Juin 2004, 16:28

a écrit :
STMicroélectronics : L'État au secours des patrons voyous

STMicroélectronics n'est pas une PME au bord du dépôt de bilan. C'est au contraire une entreprise multinationale de 43000 salariés dans le monde, dont 9600 en France, qui a réalisé un bénéfice net de 253 millions de dollars en 2003.

Cette même année, le PDG, Pasquale Pistorio, pas gêné, déclarait dans un communiqué: "Nous définirons un plan d'action afin d'améliorer notre compétitivité en termes de coûts, en migrant la moitié de notre production 6 pouces basée en Europe et aux États-Unis, vers des sites de production 8 pouces à géométrie plus fine, ou vers nos lignes de production 6 pouces à Singapour."

La seule raison de cette délocalisation est donc l'amélioration de la rentabilité d'une entreprise largement bénéficiaire et qui, de plus, profite largement des aides européennes.

Pendant des mois, les pouvoirs publics ont lanterné les salariés. Nicole Fontaine avait obtenu un sursis de 2 mois qui, bien sûr, n'a rien changé. Quant à Sarkozy, il a osé déclarer: "Pour lutter contre les délocalisations, les aides aux entreprises doivent perdre leur caractère automatique. Et celles qui délocalisent malgré tout devront rembourser." En attendant, ST devrait toucher 600 millions d'euros de subventions publiques d'ici 2007 et, au lieu de lui reprendre ces subventions, l'État a envoyé ses CRS pour aider "le patron voyou" à faire son sale coup.

Le lendemain, vendredi 11juin, une demande d'annulation de la procédure de licenciements économiques, déposée par les salariés, devait être jugée au tribunal de grande instance de Nanterre.

Ce jour-là, quatre cars de CRS attendaient, devant le siège de ST à Montrouge, les manifestants venus en délégation avec un car de Rennes. Quant à la préfecture de Nanterre, de nombreux cars de CRS y étaient mobilisés également pour accueillir ces salariés.

Heureusement d'autres militants étaient venus les accueillir devant les grilles de la préfecture, notamment des salariés de LU Danone ainsi qu'Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, venus apporter leur soutien à la lutte menée par les salariés. "L'interdiction des licenciements dans toutes les entreprises qui font des profits" est une revendication qui sonne particulièrement juste à leurs oreilles et ils étaient contents qu'Olivier Besancenot ait parlé d'eux la veille au soir lors de l'émission Mots croisés sur les Européennes.

Le jugement a été mis en délibéré le 2 juillet. Mais le patron et l'État ne l'ont pas attendu pour faire leur mauvais coup. Les travailleurs, eux, ne peuvent qu'être largement du côté des salariés de ST. Il en va de notre avenir à tous.

Lutte Ouvrière n°1872 du 18 juin 2004



a écrit :
La direction de STMicroelectronics ne renonce pas à la liquidation de l'usine de Rennes. Jeudi 10 juin, elle a déménagé les premières machines.Mais il a fallu compter avec l'opposition des travailleurs de l'usine, et c'est avec l'aide des gardes mobiles que l'évacuation s'est faite.

Ceux-ci sont intervenus vers 5h30 du matin et sont entrés dans l'usine. Les salariés qui montaient la garde sous la tente, à l'entrée, ont pu prévenir par téléphone d'autres salariés et des militants qui avaient laissé un moyen de les contacter. À partir de 8h, une bonne centaine de personnes se sont rassemblées devant les entrées. Leur nombre a grossi au point que, quand les camions ont voulu sortir, vers 10 h 30, ils se sont heurtés à l'hostilité des présents.

Les gardes mobiles ont alors dégagé une entrée à coups de gaz lacrymogène et ont repoussé les manifestants pour permettre aux camions d'avancer. Il y a eu alors, sur plus de 500 mètres dans la ville, une sorte de bataille de rues. Les travailleurs cherchaient à bloquer les camions en abandonnant leurs voitures au milieu de la chaussée des rues du quartier. C'est mètre par mètre que le convoi a progressé, à coups de charges de la police et à grand renfort de gaz lacrymogène. Tout ce qui pouvait retarder les camions et les gardes mobiles était jeté sur la chaussée par les manifestants et dégagé, étape par étape, par les gardes mobiles.

Des cailloux ont été lancés contre les camions et deux pare-brise ont été cassés. Le convoi progressant quand même sous la pression policière et les gaz, des salariés se sont couchés sur la chaussée et ont été traînés sur les trottoirs. Pour finir, le convoi a pu sortir de la ville et rejoindre la rocade, escorté par les motards et des camions de la police. Ensuite une centaine de manifestants se sont encore rendus à la préfecture pour protester.

Tous ceux qui ont assisté à ce qui se passait ont pu voir la police escorter et appuyer l'offensive des patrons contre les salariés. L'intervention policière au service d'un patron licencieur et la résistance des salariés ont entraîné une réelle émotion et beaucoup de sympathie dans ce quartier populaire de la ville et chez ceux qui ont vu les images à la télévision.

Pour se justifier, la préfète dit qu'elle n'a rien fait d'autre qu'envoyer la police à STM pour faire exécuter une décision de justice. Mais en l'occurrence, sa justice est là pour satisfaire les calculs cyniques des financiers et pour jeter à la rue des centaines de travailleurs.

La bataille n'est pas terminée. Elle continue sur les deux plans où les salariés l'ont menée depuis l'annonce des licenciements. Sur le plan juridique, ils contestent la validité des licenciements, qualifiés de licenciements boursiers. Le lendemain des affrontements, vendredi 11 juin, ils étaient une cinquantaine à se retrouver devant le tribunal de Nanterre.

Le combat continue aussi sur le terrain, pour contrecarrer les prochaines manoeuvres de STM et pour défendre leur emploi.

Samedi 12 juin, une manifestation a rassemblé un millier de personnes pour protester contre l'intervention policière et, bien sûr, contre la fermeture de cette usine par ce groupe florissant qui jette à la rue 600 salariés pour accroître encore ses profits.

Les travailleurs de STM et ceux qui les ont soutenus sont fiers de la résistance qu'ils ont opposée à ce mauvais coup, même si les patrons ont réussi à sortir quelques machines. Ils sont conscients que s'opposer aux mauvais coups du patronat, c'est défendre sa dignité. C'est aussi préparer les luttes qui aient assez d'ampleur pour réussir à faire que la peur change de camp.

Lutte Ouvrière n°1872 du 18 juin 2004
pelon
 
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Message par Louis » 18 Juin 2004, 16:39

a écrit :STmicroelectronics
Résistance

Le 10 juin, plus de deux cents salariés de STMicroélectronics-Rennes résistaient pied à pied aux départs de machines sous la protection des gardes mobiles. Le 11, l'affaire était jugée sur le fond à Nanterre. Le 12, une importante manifestation de solidarité défilait dans les rues de Rennes. Jean-Marie Michel, le porte-parole des salariés, fait le point.

- Certains n'ont vu dans les événements de jeudi 10 juin qu'un baroud d'honneur...
Jean-Marie Michel - Cela fait maintenant un an que nous luttons contre la délocalisation. Cet épisode lamentable, commandité par un gouvernement qui montre son vrai visage, ne nous fera pas plier. La tournure devient plus judiciaire, le débat de fond devient public. Le juge se prononcera le 2 juillet. Ce débat est devenu possible parce que les salariés, et en premier lieu les femmes, sont déterminés dans leur résistance. Et la population a montré une forte solidarité.
La veille de l'attaque des gendarmes, je pensais que le gouvernement jouait le pourrissement. Mais les patrons de STM ont un besoin impérieux de ces machines pour répondre aux besoins du marché de la puce électronique. Ils n'ont pas bien estimé notre volonté de résister. Choisir la force la veille du procès et trois jours avant les élections était une erreur fatale. La preuve : la force des réactions.
Des élites syndicales aux directions politiques, l'opinion générale considère les délocalisations comme inéluctables, donc acceptables. A STM, nous avons montré au contraire que les ficelles étaient grosses. La véritable situation économique ne justifie en rien la fermeture du site.

- Vous invitez à une nouvelle rencontre à Rennes le 26 juin, pour organiser la résistance aux licenciements à l'échelle du pays...
J.-M. Michel - Le débat citoyen se met en place, il a besoin de mûrir avant de porter ses fruits. Toutes les entreprises qui se battent ont besoin de se rencontrer. Notre lutte, par sa longueur et son côté pacifique, peut servir d'exemple. Mais il faut construire un mur solide avec toutes les pierres des luttes passées, celles de Metaleurop, de Lu-Danone...

Propos recueillis par Jack Aren

Rouge 2069 17/06/2004
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Message par boispikeur » 18 Juin 2004, 19:06

:blink:
pourquoi Lo "oublie" de parler de la rencontre du 26, quelqu'un-e sait?
boispikeur
 
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Message par boispikeur » 22 Juin 2004, 19:48


L'appel en question

a écrit :Le 17 avril ne doit pas rester le succès d’un jour : tous à Rennes le 26 juin !

Dans le cadre de la lutte contre les licenciements, le 17 Avril près de 20 délégations de salariés d’entreprises syndiquées pour la plupart, ont répondu à l’Appel de Rennes. Cette rencontre fut très riche par l’échange de nos expériences militantes. A l’issue de cette journée, il nous est apparu nécessaire de créer une structure unitaire pour combattre les vagues de licenciements qui déferlent les unes après les autres.

Ce moment est venu !

Nous vous invitons le 26 Juin pour travailler à la création de cette structure.

L’idée forte de cette structure est le rejet du fatalisme face aux licenciements. Nombres d’expériences démentent cette inéluctabilité. Ainsi, à Thomson, la Direction a renoncé aux licenciements après 6 mois de lutte ; A STM, la lutte des salariés contraint la Direction à modérer l’empressement à fermer le site et oblige les politiques à étudier plus sérieusement la ré industrialisation du site.

La voie de la lutte reste la plus sûre pour la « gagne ».

Mais la lutte doit être unitaire, large et durable pour vaincre cette politique dite libérale qui permet aux entreprises de licencier et précariser en toute liberté après avoir bien souvent empoché de grosses subventions. Beaucoup d’entre nous sont syndiqués et pensent que toutes les énergies sont nécessaires pour construire le « tous ensemble » ! Alors à côté des syndicats et nous espérons avec leur total soutien nous avons décidé d’aller de l’avant !

Oui aller de l’avant en nous dotant d’une structure permanente, qui soit un véritable outil de combat car réellement nous n’avons pas d’autre alternative que de combattre pour notre devenir.
 Tous ceux qui constatent que le pouvoir des élus dans les entreprises est insuffisant !
 Tous ceux qui pensent que les fonds publics seraient mieux utilisés s’ils n’étaient pas distribués aux entreprises qui délocalisent et licencient finançant du même coup nos propres licenciements !
 Tous ceux qui pensent que le salaire doit être un droit inaliénable et une vraie formation une obligation dans l’attente d’un nouveau travail.
Tous ceux-là doivent se donner rendez-vous à Rennes le 26 juin.

Le 26 juin à Rennes soyons tous « Carrément Anti-Licenciements » !

☛ Contacts : José (06 07 46 97 34), Jean-Marie(06 81 57 53 93), Patrick(06 65 55 75 69), Yves(06 89 86 59 86), Jean-Georges (06 70 10 00 99)

boispikeur
 
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Message par alex » 28 Juin 2004, 15:40

Autour de STMicroelectronics, un collectif de salariés tente de s'opposer aux délocalisations

LE MONDE

"STMicroelectronics est un cas qui doit faire école."

Deux semaines après l'intervention de la police contre les salariés qui voulaient empêcher le déménagement des machines de l'usine de Rennes (Le Monde du 12 juin) vers l'unité de Singapour (Malaisie), Jean-Marie Michel, délégué CFDT, ne désespère toujours pas faire plier la direction du groupe mondial de semi conducteurs. Parce que, selon lui, il ne peut y avoir de "fatalisme" contre les groupes qui délocalisent, une centaine de représentants d'entreprises menacées de fermeture ou victimes de plans sociaux se sont retrouvés, samedi 26 juin, à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour jeter les bases d'un "collectif national contre les licenciements et pour le droit à l'emploi".Depuis bientôt un an, les "ST" de Rennes ne se sont toujours pas résolus à accepter la fin de leur unité condamnée, faute de "rentabilité suffisante". Jour et nuit, une équipe s'est installée aux portes de l'usine pour prévenir l'enlèvement de nouvelles installations. Alors que la plupart des 430 salariés ont reçu leurs lettres de licenciement, les représentants syndicaux attendent le jugement du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) qui doit se prononcer, vendredi 2 juillet, sur la validité du plan social en cours."Nous mènerons la lutte jusqu'au bout même si nous ne sommes pas des jusqu'auboutistes", assure M. Michel, impatient du rendez-vous promis par Nicolas Sarkozy lors de son déplacement, lundi 21 juin, à la nouvelle unité STMicroelectronics de Crolles, près de Grenoble (Isère). A cette occasion, le délégué de Rennes entend rappeler au ministre de l'économie et des finances ses engagements, selon lesquels "il ne saurait y avoir de fatalité contre les délocalisations". "Les aides publiques aux entreprises doivent perdre leur caractère automatique. Et celles qui délocalisent malgré tout devront rembourser", avait affirmé M. Sarkozy.Fort de leur expérience d'une année de mobilisation, les "ST" de Rennes ont pris l'initiative d'une rencontre avec les délégués des autres "entreprises en lutte", LU-Danone, Thalès, Thomson, Alstom, ACT-Manufacturing, Metaleurop, Nestlé, Aventis... Après une première réunion en avril, ils ont décidé, samedi, de créer un collectif de "coordination contre les licenciements".Le texte de leur appel concerne bien sûr les salariés des entreprises concernées "pour fédérer les expériences et organiser les solidarités". Il revendique à nouveau "l'interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiaires". Mais l'appel s'adresse aussi aux élus et aux responsables politiques, en leur demandant de renforcer le contrôle dans l'attribution des fonds publics aux entreprises qui ne tiennent pas leurs engagements.Issus de sections CGT, CFDT, CFTC, FO ou de SUD, les délégués présents à Rennes prennent soin d'affirmer qu'ils ne s'inscrivent pas dans une "démarche antisyndicale". "Nous constatons seulement que la réponse des syndicats est insuffisante", affirme José Terol, ancien délégué CFDT de Thomson à Rennes, passé puis peu à SUD. Patrick Reignier, délégué (CFTC) de LU-Danone à Evry (Essonne) évoque lui aussi les tiraillements à l'intérieur de chaque organisation pour "accompagner jusqu'au bout la résistance aux pertes d'emploi".M. Michel déplore lui aussi que "l'opposition résolue aux fermetures ne s'inscrive plus dans les préoccupations des permanents locaux ou régionaux. Ils ont accepté le fatalisme en nous incitant à négocier les plans sociaux". Pour autant, le collectif n'en est encore qu'à ses balbutiements. Il doit encore se prononcer sur l'organisation matérielle et financière de la structure, seul moyen d'élargir son action dans toute la France.

Michel Delberghe•

PARU DANS L'EDITION DU 29.06.04
alex
 
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Message par boispikeur » 12 Juil 2004, 23:00

A l'issu de la rencontre initiée par les salarié-e-s de SMT Micro, un collectif a été créé, dont voici l'appel.

a écrit :APPEL DU COLLECTIF RESISTANCE 2004
Lors des rencontres, des 17 avril et 26 juin 2004 à Rennes, à l'initiative des salariés de STMicroelectronics et Thomson, de nombreuses délégations d'entreprises en lutte contre des plans sociaux et des licenciements ainsi que des salariés duservice public ont partagé leurs expériences et déclarent :

• Que ces licenciements et ces délocalisations ne relèvent pas d'une quelconque fatalité mais sont le résultat d'une politique patronale visant à toujours plus de profits en exploitant les salariés où sont délocalisées les productions.
• Qu’il est de notre devoir de lutter contre ces licenciements et de nous en donner les moyens.

En conséquence il a été décidé la création d’un collectif national pour fédérer les luttes contre les licenciements et pour garantir le droit au travail.

Ce collectif RESISTANCE 2004 lance un appel exigeant la modification de la législation sociale afin de :

Garantir le pouvoir décisionnel des salariés dans leur entreprise
Actuellement les dispositions du code du travail ne donnent pas aux salariés les moyens de rejeter les raisons invoquées par le patron lors des licenciements.
 Les instances représentatives du personnel doivent avoir un vrai pouvoir décisionnel au niveau de l’entreprise et de la branche, en particulier, ils doivent pouvoir contester les raisons de licenciement invoquées par le patron et posséder un droit de veto.
 Les mêmes dispositions doivent être valables au niveau européen
 La loi doit interdire aux entreprises ou groupes la pratique des licenciements de profitabilité

Assurer le contrôle des fonds publics alloués aux entreprises
Il est intolérable de voir « privatiser les profits et nationaliser les pertes ». Par exemple STM, bien qu’ayant bénéficié de 800 millions € de subventions entre 20003 et 2004, délocalise son site de Rennes et ce sont les collectivités locales qui vont devoir investir pour essayer de ré-industrialiser ce site.
La loi doit donc:
 Assurer une totale transparence dans l’attribution et le suivi des fonds publics au travers d’une convention et d’une instance de suivi et de contrôle.
Cette instance sera composée des représentants des salariés et des collectivités en responsabilité des ressources affectées.
 Exiger le remboursement des aides de la part des entreprises en cas de non-respect de la convention, au prorata des obligations non respectées.

Assurer un emploi et un salaire
Le risque principal réside aujourd’hui dans le chômage et la précarité. Les reclassements après licenciements
signifient déclassement, précarité et pour les non reclassés chômage et exclusion.
 Il faut garantir le droit au travail et affirmer le salaire comme un droit imprescriptible
 En cas de perte d’emploi, il ne doit pas y avoir de discontinuité concernant l’attribution du salaire, ce financement sera à la seule charge du patronat grâce à un fond patronal obligatoire.

« le seul combat que l’on perd vraiment est celui que l’on refuse de livrer »
Le collectif national RESISTANCE 2004
invite toutes les personnes, associations, collectifs, syndicats, voulant se
battre contre les licenciements à signer cet appel et rejoindre ce collectif.


Je le mets aussi en PDF (Meilleure mise en forme)

cr_ation_collectif.pdf
boispikeur
 
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