a écrit :les usagers jugent trop "timides" les mesures proposées.
le journaliste du Monde se prend pour "les usagers".
l'association "Liberté chérie" (ex-Liberté j'écris ton nom) peut compter sur un sincère porte-parole.
a écrit :
Lutte Ouvrière n°1878 du 30 juillet 2004
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Service minimum : Un projet scélérat contre les travailleurs
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La commission Mendelkern, nommée par Raffarin et Chirac, avait pour mission de réfléchir aux possibilités de mise en place d'un service minimum dans les transports collectifs terrestres- c'est-à-dire non seulement à la SNCF et la RATP, mais dans toutes les entreprises de transport, publiques ou privées. Le terme de "service minimum" a eu beau être hypocritement remplacé par celui de "service garanti", c'est bien d'une limitation, voire d'une interdiction pure et simple du droit de grève, que l'on parle. La commission a rendu ses conclusions mercredi 21 juillet. Des conclusions qui, si elles étaient suivies par le gouvernement, constitueraient une nouvelle -et profonde- régression sociale.
Il s'agit en fait de répondre aux demandes d'un certain nombre de patrons gênés par les grèves dans les transports et, au passage, de flatter l'électorat le plus réactionnaire.
La commission, qui se dit soucieuse des droits des travailleurs (!), dit préférer à toute solution radicale la "négociation": plutôt que de laisser les grèves paralyser le trafic, il n'y a qu'à faire en sorte qu'il n'y ait plus de raisons de faire grève... Pour cela, elle préconise de rendre obligatoire une période de négociation de sept jours avant la moindre heure de grève! Si ce délai n'était pas respecté, la grève pourrait être déclarée illégale- avec toutes les sanctions que cela peut signifier pour les travailleurs concernés.
Mais une négociation, cela se fait à deux: et si c'est le patron qui refuse de négocier, que se passera-t-il? La commission, qui regarde vraiment le patronat avec les yeux de Chimène, estime le cas peu probable. Mais si cela devait arriver quand même, quelles sanctions pour les entreprises? Un membre de la commission a expliqué que "dans ce cas, nous avons estimé que des sanctions d'ordre financier seraient malvenues." Ce sera donc... un blâme! Le patronat doit trembler devant cette menace.
Autre bâton mis dans les roues des travailleurs souhaitant se mettre en grève: la commission souhaite mettre en oeuvre tous les moyens permettant, en cas de grève, de "mieux informer le public et les usagers". Autrement dit: de savoir précisément quel trafic il sera possible d'assurer. Pour cela, les grévistes devraient se déclarer individuellement 48 heures à l'avance à leur hiérarchie!
Pour répondre à une question sur les risques de pression que risquaient de subir les salariés concernés, Jean-Paul Bailly, ex-patron de la RATP et actuel dirigeant de La Poste, membre de la commission, a eu le culot de répondre qu'il ne voyait pas où était le problème, puisque "une grève est de toute façon un acte public, et qu'il faut bien connaître les noms des grévistes pour pouvoir retenir leur salaire"! Comme si se mettre en grève, collectivement, au milieu de ses camarades, était équivalent à aller se déclarer futur gréviste, tout seul, dans le bureau de son chef!
Si toutes ces mesures échouent pour empêcher les grèves, alors la commission admet qu'il faudra "se résoudre" à limiter le droit de grève. Mais elle préconise de le faire non pas nationalement, mais de façon décentralisée. On demanderait alors aux régions, départements et communes de définir quels sont les axes de transport "essentiels aux besoins du pays", et on les autoriserait à supprimer purement et simplement le droit de grève sur ces lignes. Dans le cas où une commune, par exemple, sous-traiterait les transports à une entreprise privée, elle pourrait inclure cette interdiction dans le contrat dit de "délégation de service public".
On pourrait se dire qu'au moins, cela laisserait la liberté à certains élus hostiles à ces régressions de refuser ces pratiques. Même pas: la commission recommande la création d'une commission administrative qui veillerait à interdire aux élus de faire du zèle... "dans un sens ou dans l'autre". Ainsi un élu qui refuserait d'interdire le droit de grève pourrait se voir sanctionné.
Avec la publication de ce rapport, le gouvernement entame les grandes manoeuvres contre les travailleurs des transports. Naturellement, un rapport n'est pas une loi, et il ne s'agit ici que de recommandations. N'empêche: c'est une façon de commencer à préparer les esprits à une limitation du droit de grève.
Le ministre des Transports a salué les conclusions de la commission en les qualifiant de "modérées et faisables". Si, à la rentrée, le gouvernement se lance dans la mise en oeuvre de ces mesures, il reviendra aux travailleurs concernés de faire échec à ces projets scélérats pour interdire les grèves.
Pierre VANDRILLE
a écrit :La levée du courrier avancée à Paris
AU 1 e r SEPTEMBRE, la Poste de Paris avancera la levée des boîtes aux lettres, a révélé hier la CGT-PTT. Selon le syndicat, « la Poste, en catimini, vient de décider d'avancer les heures de levée du courrier. Les boîtes aux lettres seront relevées à 16 heures au lieu de 18 heures pour certaines.
C'est un nouveau recul du service public », a-t-il déploré. « Ce sont les premières conséquences du plan Cap qualité courrier 2007, qui vise à restructurer le réseau d'acheminement du courrier en concentrant l'activité sur de grands centres de tri. Son objectif est surtout et d'abord de supprimer des emplois », a estimé la CGT. La direction de la Poste a indiqué « étudier une harmonisation des heures de levée des boîtes aux lettres de rue à Paris, compte tenu des différentes contraintes que nous avons concernant le traitement du courrier ».
a écrit :
Robien veut "organiser" le droit de grève dans les transports
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PARIS (Reuters) - Le gouvernement ne souhaite pas remettre en cause le droit de grève dans les transports mais l'organiser afin que les conséquences des grèves soient "adoucies", notamment pour les personnes les plus fragiles, a déclaré mercredi Gilles de Robien, qui entame mercredi une série d'entretiens sur le service minimum.
"Ce n'est pas un dossier explosif", a estimé le ministre des Transports sur France Info. "Il ne s'agit pas de remise en cause du droit de grève, il s'agit de l'organiser. Il s'agit de donner des moyens supplémentaires, du temps supplémentaires aux partenaires sociaux pour dialoguer", a-t-il ajouté.
Les principes de service public d'une part et de droit de grève de l'autre "peuvent être conciliés par des moyens supplémentaires pour éviter que les préavis de grève systématiquement entraînent des grèves parce que le dialogue est insuffisant", a-t-il poursuivi.
"Quand il y a grève, puisque je vous garantis qu'on gardera évidemment le droit de grève, organisons le respect des usagers", a insisté Gilles de Robien, qui veut "adoucir les conséquences les plus rudes de la grève (...) pour les plus fragiles, les plus faibles", notamment les personnes âgées ou les malades.
Il souhaite "organiser certaines lignes qui représentent des services essentiels dans une ville, une agglomération ou le pays".
Mais le droit de grève, inscrit dans la Constitution "ne risque rien", a martelé le ministre des Transports, qui doit recevoir dans la journée François Chérèque, secrétaire général de la CFDT avant le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, jeudi.
Au total, une vingtaine d'entretiens sont inscrits à l'agenda du ministre pour le mois de septembre avec les représentants syndicaux mais également des usagers ainsi que les responsables des entreprises de transports publics et des collectivités locales.
Le rapport Mandelkern, remis en juillet au Premier ministre sera au coeur de ces discussions. Dénoncé unanimement par les syndicats, il préconise un "nouveau cadre législatif" pour réformer le droit de grève et propose de créer un "préavis de grève individuel".
"Je prendrai une décision quand j'aurai écouté tout le monde", a déclaré Gilles de Robien, sans donner plus de précisions sur une éventuelle loi et sur la date à laquelle il l'envisageait.
Samedi, il avait espéré une solution "dans les mois qui viennent" et affirmé qu'une loi pourrait être adoptée "si nécessaire au premier semestre 2005".
Le service minimum était l'une des promesses électorales de Jacques Chirac, qui est revenu sur la continuité du service public lors de ses voeux de janvier 2004.
a écrit :A.LAGUILLER : SUR LES LIMITATIONS AU DROIT DE GREVE
De Robien, le ministre des Transports, relance les attaques contre le droit de grève, déguisées en “discussion” sur la “continuité du service public” car, comme il l’a dit cyniquement sur France 2 ce matin, un “service minimum” suscite trop de remous.
Le gouvernement comme le grand patronat se croient décidément tout permis. Les patrons, petits et grands, foulent déjà au pied la législation sociale. Au lieu de faire respecter les rares lois qui protègent les travailleurs, le gouvernement les modifie pour soutenir le patronat. Celui-ci pousse une fraction croissante des travailleurs vers les bas salaires, l’insécurité et le chômage. Et quand le gouvernement parle de négociations, le jeu est truqué.
Mais qu’ils se méfient des retours de bâton car ce n’est pas la limitation du droit de grève qui les protégera lorsque la colère éclatera sous forme d’une grève sauvage.
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