par Valiere » 07 Sep 2004, 22:12
Ce jour mardi 7 septembre obsèques, deuil, révolte, premières manifs contre le silence dominant qui s’ajoute à l’assassinat
Comme si le Périgord était l’Amérique sudiste, même les obsèques ont été traitées en second ordre comme un fait divers !
Il ‘agit dans “Sud-ouest” d’un “coup de folie” ou d’un “drame”, d’un pauvre exploitant harcelé qui a “pété les plombs”...
Tout juste si on n’a pas tu le nom des victimes, leur famille, pas d’enquête, pas de portrait ni des humains ni des missions
on n’a pas parlé des 800 000 saisonniers (M Borloo prétendait lutter contre le travail dissimulé, illégal..)
Pourtant sur ces 800 000, 18 % n’ont pas de contrat de travail 25 % travaillent plus de 56 h, ce qui n’a rien a voir avec les 35 h, ils sont surexploités et sous payés
Pour deux gendarmes
Pour deux journalistes
Pour un préfet
L’émotion nationale aurait été autre,
Ni Raffarin, ni Chirac n’ont été à la hauteur, ni Gaymard, ni Larcher, ni Borloo,
Pas un mot sur le Medef qui appelle à la fin du code du travail sur 81 députés de l’ump qui veulent supprimer l’inspection du travail
Sur le climat anti réglementation, les discours à l’université d’été du Medef qui a favorisé cet acte criminel,
Même les mots “criminel” et assassinats” sont peu employés...
Mais les personnels concernés, au coeur de l’oeil du cyclone, en matière de déréglementation du droit du travail, se mobilisent unanimement
Aujourd’hui
Il semblerait selon Martine Aubry qu’il y ait eu 350 personnes manifestant ce jour à Lille
Selon une autre source cgtiste 150 à Nantes, (voir cet appel en annexe des personnels de seine maritime)
Et 350 en Dordogne, aussi à Lyon...
IL y a eu 500 agents travail, agriculture, à Paris ce jour qui ont manifesté de 10 h à 16 h à M° Varenne, du ministère du travail a l’agriculture, et au Medef, avenue Bousquet où ils ont fait un sit in pendant une heure en bloquant l’avenue.
Aucune caméra, aucun photographe de presse, aucun journaliste n’a “couvert” la manif parisienne alors que 100 % du corps était présent, et que toutes les rédactions avaient été informées par les cinq syndicats unis.
Reçus au ministère du travail et puis de l’agriculture, ce matin,
nous avons pu constater qu’on n’avait rien à nous dire, ni regrets sur le traitement de l’information, sur l’absence de réaction suffisante des pouvoirs publics, ni rien à proposer pour rétablir la loi, le code du travail, les contrôles et les sanctions contre la délinquance et maintenant, pour la première fois contre l’inspection du travail, en 112 ans, les crimes patronaux.
Rien à dire non plus contre le Medef et ses appels à casser le Code du travail.
Ni contre le Fnsea et ses “prix de l’ours” décernés en Dordogne au plus “détestable des inspecteurs du travail”.
Gaymard n’a pas condamné l’acte et il a mis victimes et assassins sur le même plan dans son premier communiqué.
Les médias dans leur majorité, ont mis des heures à mesurer l’importance du double assassinat puis l’ont traité majoritairement comme un fait divers, ce qu’il ne font pas pour l’assassinat de deux gendarmes ou pour celui d’un préfet ou de deux journalistes.
Rien contre les communiqués de la Cdsea du Périgord qui jugent qu’il faut à l’avenir, “davantage d’humanité dans les contrôles”... Et qui exonère le pauvre exploitant agricole ( un réac qui avait annoncé et donc prémédité son double assassinat, il s’est repris à deux fois, tuant le contrôleur droit dans l’abdomen, et tuant la jeune contrôleuse, qui s’enfuyait, directement, d’un seul coup dans le dos. Puis il a changé de fusil et s’est raté, se blessant seulement, lui, ancien militaire, chasseur) dont les voisins exploitants disent qu’il aurait malencontreusement “pété les plombs”
Aujourd’hui une collègue qui faisait son travail et contrôlait un employeur s’est entendue dire : “ vous n’avez pas mis votre gilet pare-balles ?”...
Un vote a eu lieu lors de la manifestation des 500 inspecteurs et contrôleurs parisiens, ce jour, pour demander a l’ensemble des organisations syndicales d’appeler à une journée de grève nationale, unitaire, mardi prochain avec manif, colloque, info à la presse.
Gérard Filoche
Pour info copie du
Communiqué du Bureau national du Parti socialiste réuni ce jour 7 septembre à 18 h
En ce jour de leurs obsèques, les membres du Bn du Parti socialiste s’associent à la douleur des familles, des proches, et des collègues de Sylvie Tremouillé, contrôleur du travail et Daniel Buffiére, inspecteur, de la Mutualité sociale agricole, assassinés, dans l’exercice de leur fonction.
Le Parti socialiste s’inquiète des attaques récurrentes contre la fonction publique, le code du travail, et les droits des salariés qui sont de nature à entraver le travail des fonctionnaires et à créer un climat délétère.
Ce n’est pas un fait divers. C’est un fait de société. C’est la première fois en 112 ans de l’histoire de l’inspection du travail que deux inspecteurs sont assassinés.
Le Parti socialiste partage l’inquiétude des agents et de leurs organisations syndicales sur les difficultés à exercer normalement les missions de service public et notamment leurs missions de contrôle.
Ces agents ont, au nom de tous, la lourde charge, de faire respecter le droit et en l’espèce : le droit du travail, protecteur des salariés.
Nous déplorons que leur ministre de tutelle, Hervé Gaymard, se soit contenté, le jour du double meurtre, de plaindre l’ensemble des victimes et de leurs familles alors qu’il était attendu de lui une défense sans faiblesse du corps de contrôle des inspecteurs.
Le Parti socialiste réaffirme son soutien à l’ensemble des agents publics et notamment à ceux en charge des missions de contrôle. Il appelle à la vigilance, à la restauration de l’ordre public social et au devoir de protection par l’Etat de ses fonctionnaires