
Publié :
11 Sep 2004, 17:50
par Valiere
Lors de l'assemblée préparatoire au FSE de Londres (assemblée qui se tient à Bruxelles), le groupe qui travail sur l'éducation, a adopté un message de soutien à Roland Veuillet.
a écrit :
"Nous, membres des organisations participant au groupe ouvert "éducation au FSE" présents à l'Assemblée européenne de préparation du FSE de Londres :
- affirmons notre soutien à Roland Veuillet contre la répression administrative, dont il fait l'objet en raison de son activité syndicale pendant les grèves du printemps 2003 en France,
- notons que Roland Veuillet a été muté par décision de son administration à 250 km de son domicile et de sa famille,
- demandons l'abrogation de cette décision administrative, et la réintégration dans son établissement d'origine à Nîmes."
Signatures :
Nicole Desautels (Émancipation - France)
Christian Banliat (SNESup - France)
Jean-Paul Lainé (SNESup - France)
Dominique Gianotti (SNES - France)
Gabriella Giorgetti (CGIL Scuola - Italie)
Anna Gasgar (FEN Prof - Portugal)
Alasdair Smith (NUT - Royaume-Uni)
Kate Ford (NUT-Royaume-Uni)
Richard Pont (ECOSY - Royaume-Uni)
Ayse Ersay (Revolutionary Proletariat - Turquie)
Richard Hatcher (NUT - Royaume-Uni)
Elettra Anghelino (COBAS - Italie)
Ken Jones (AUT - Royaume-Uni)

Publié :
20 Sep 2004, 11:09
par Proudhon
Paru dans Libération
Lundi 20 septembre 2004
Roland Veuillet ou l’individu contre le néolibéralisme
Philippe Corcuff
Maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon
Roland Veuillet est conseiller principal d’éducation en lycée. A la suite de la grève des surveillants et des aides-Educateurs de janvier 2003, ce militant du syndicat SUD Education a été sanctionné et muté de Nîmes à Lyon, loin de sa famille et de ses enfants. Roland n’a pas accepté cette mesure arbitraire orientée contre le droit de grève et entachant son intégrité personnelle. Alors, marathonien, Roland a couru pour protester. Pendant les périodes de congés scolaires, il a parcouru environ 5000 km en un an : de Nîmes à Lyon, autour du ministère de l’Education nationale, etc. Mais rien n’y a fait.
«Les chaînes de l’humanité torturée sont en papier de ministère», écrivait l’individualiste libertaire Kafka. La rage antisyndicale et les petites lâchetés bureaucratiques d’un proviseur et d’un recteur ont été entérinées par les ministres successifs : hier Luc Ferry, aujourd’hui François Fillon. Roland a alors entamé une grève de la faim le lundi 30 août dans sa voiture devant le ministère de François Fillon. Une action reposant sur le courage individuel, mais une action de dernier recours, mettant en danger son corps.
Le combat de Roland est exemplaire quant au statut nouveau de l’individualité dans les combats contre le néolibéralisme. Tout d’abord, parce qu’il met en évidence que ce néolibéralisme continue à promouvoir un individu passif, soumis, standardisé, coincé entre la réduction marchande de ses capacités et l’arbitraire des grandes bureaucraties privées et étatiques. Face à cela, Roland incarne la résistance de l’individualité méprisée. Comme les jeunes salariés en lutte dans les McDonald, etc., Roland ne plie pas face à l’injustice. Comme eux, il est têtu, individuellement déterminé. Combien lui ont conseillé de courber l’échine, de rentrer dans le rang, le temps que «ça se tasse» selon le bon vouloir d’une hiérarchie indigne, dans le silence de la servitude volontaire. Ya Basta, répond-il en zapatiste au cœur de nos univers policés et volontiers conformistes !
Les mouvements sociaux et la critique antilibérale ont souvent, de ce point de vue, du retard. Insistant légitimement sur les solidarités collectives défaites par la flexibilité néolibérale, et indispensables à son renversement, ils oublient de faire de l’individualité un point d’appui et une finalité de nos luttes. Ils laissent alors trop facilement le monopole de l’individu au management néocapitaliste (le jeu de l’individualisation pour casser les collectifs syndicaux) et au marché (l’individu consommateur). Pourtant, la critique sociale révèle bien dans son patrimoine historique une forte attention à l’émancipation individuelle. La tradition anarchiste (Proudhon, Bakounine, Pelloutier, etc.) a ainsi su prendre en compte les exigences de l’individualité contre les penchants trop «collectivistes» de nombreux marxistes. Marx lui-même, si on sort des lectures les plus routinisées de son œuvre, n’a-t-il pas mis l’individu au centre de sa critique du capitalisme ? Un individu non pas isolé mais potentiellement riche de ses relations sociales, porteur de possibilités créatrices entravées par l’hégémonie de la mesure marchande de ses activités et par la division du travail de l’usine capitaliste. Sait-on même que, dans ses Manuscrits de 1844, Marx récusait un «communisme vulgaire» qui, «niant partout la personnalité de l’homme», «cherche à tout ramener à un même niveau», dans la logique d’un «nivellement», et non du développement souhaitable des capacités singulières de chaque individu ? Quant au socialisme français, un Jaurès s’efforçait de concilier l’appropriation sociale des moyens de production et d’échange avec la dynamique de l’individualisme. Ce patrimoine apparaît particulièrement actuel au moment où le néolibéralisme s’attaque aux «supports collectifs de l’individu moderne» (Etat social et services publics), selon l’expression du sociologue Robert Castel, c’est-à-dire aux outils collectifs qui ont permis à l’autonomie individuelle de se consolider. Au nom d’une vision erronée, autosuffisante et égoïste, de l’individu, les prophètes néolibéraux saperaient les bases concrètes sur lesquelles l’individualisme contemporain a pu se développer, et donc menaceraient les fragiles acquis de l’autonomie individuelle. D’où la nécessité de nourrir la critique sociale d’une double référence aux solidarités collectives et à l’individualité.
L’entêtement de Roland se situe bien à cette croisée de l’individuel et du collectif, du je et du nous. C’est une personne et un syndicaliste, qui se bat à la fois pour lui et pour nous, pour sa dignité et pour la défense d’acquis collectifs. Sa lutte suppose l’affirmation d’une volonté individuelle, dans le cadre d’un mouvement collectif. Il met en jeu sa responsabilité individuelle, mais en appelant à un sens collectif de la responsabilité.
Comme dans les luttes écologistes, où ce qui relève de la responsabilité de chacun (mode de vie, consommation, rapports à l’environnement, etc.) vient étayer une visée collective (l’avenir des générations futures et de la planète). L’action de Roland (comme celle des altermondialistes, des salariés de McDonald et de Pizza Hut, des intermittents, des syndicalistes refusant les délocalisations, des écologistes, des sans-logis, des sans-papiers, etc.) nous convie alors à un double défi, à court et à moyen terme.
A court terme, il s’agit de se mobiliser pour que ces combats indissociablement individuels et collectifs débouchent sur des avancées. Afin que la possibilité que des énergies individuelles se déploient plus largement dans des mouvements collectifs soit renforcée, donnant alors de nouvelles bases sociales et une confiance renouvelée à une perspective d’émancipation pour le XXIe siècle. Dans le cas de Roland, le temps presse : sa santé, jour après jour, court des risques grandissants. François Fillon doit accepter que justice soit faite. Il faut que, individuellement et collectivement, pour Roland et pour chacun d’entre nous, pour notre avenir commun, nous l’y poussions.
A moyen terme, il faut capitaliser ces expériences, explorer les traditions oubliées, repenser la critique sociale en donnant tout sa place à l’individualité.

Publié :
24 Sep 2004, 11:34
par Valiere
25è jour de grève de la faim
Le ministère de l' Education Nationale s' obstine à maintenir une sanction injustifiée et anti-syndicale contre un enseignant, pour fait de grève.
François FILLON refuse même d' engager une Enquête Administrative
qui établirait pourtant la vérité.
Roland VEUILLET, CPE sanctionné poursuit la grève de la faim
qu'il a commencée le lundi 30 aout (25ème jour).
Pétition :
http://sud-arl.org/article.php3?id_article=241 Dossier complet : perso.wanadoo.fr/sudeduc30

Publié :
30 Sep 2004, 12:19
par Valiere
Texte adopté par le Conseil Déllibératif Fédéral National de la FSU
a écrit :CDFN des 28-29 septembre 2004
Texte présenté par EMANCIPATION et le SNES
Pour la levée des sanctions à l'égard de Roland Veuillet
Roland VEUILLET, CPE, militant syndical, a été sanctionné très lourdement pour ses prises de position syndicales pendant la grève de 2003. Il s'était opposé notamment au remplacement des surveillants grévistes par des maîtres au pair (étudiants du lycée nourris et logés gratuitement).
A l'issue d'un conseil de discipline qui fut une véritable parodie de justice de la part de l'administration, notre camarade a été muté d’office à Lyon à la rentrée de septembre 2003. Cette sanction aux lourdes conséquences personnelles a marqué par sa sévérité exceptionnelle. Pour protester contre cette sanction, il a parcouru plus de 5000 km à pied en 7 "Arbitrairathons".
Le ministère a annoncé qu'il refusait son retour dans le Gard, prolongeant encore d'une année au moins la sanction.
Notre camarade a choisi d'entamer une grève de la faim depuis le 30 août 2004 devant le Ministère de l’EN, rue de Grenelle à Paris.
La FSU demande
- l'annulation de la sanction frappant Roland VEUILLET
- la mise en place d'une enquête administrative permettant que ce dossier soit réexaminé.
La FSU décide de contribuer le plus largement possible à la mobilisation pour que le Ministère apporte au plus vite à Roland Veuillet les réponses lui permettant de mettre un terme à sa grève de la faim. Elle invite l'ensemble des collègues à signer massivement la pétition intersyndicale de soutien à Roland Veuillet, à participer à toutes les actions unitaires organisées pour sa défense.
La FSU décide de s'impliquer dans l'intersyndicale et, en liaison avec le comité de soutien, d'apporter un appui technique et financier aux actions engagées dans ce cadre.

Publié :
06 Oct 2004, 12:16
par Valiere
Original Message -----
From: claudie Martens
To: Thonnat Frédérique
Sent: Tuesday, October 05, 2004 7:11 PM
Subject: Fw: communiqué de presse aujourd'hui 12h
Sud-Education - Snes-fsu - Unsen-cgt - cnt-fte
snetaa-cpe-eil - snfolc
Communiqué de Presse
ROLAND VEUILLET : Audiences des 30 septembre et 5 octobre 2004
Les organisations syndicales présentes (Sud-Education, SNES-FSU,
UNSEN-CGT, CNT-FTE, Snetaa-CPE-EIL, SNFOLC) ont pris acte :
a.. La médiation commencera dès lors qu'il y a accord des deux parties
(en l'occurrence accord de M. VEUILLET et de l'administration) et dès
lors que M. VEUILLET aura suspendu la grève de la faim.
a.. Le médiateur entendra les organisations syndicales séparément ou
collectivement.
a.. Le médiateur mènera des entretiens contradictoires et pour cela
entendra toute personne partie à l'affaire ou toute personne qui le
souhaite ou que souhaite M. VEUILLET.
a.. Le médiateur se déplacera sur les académies de Lyon et de
Montpellier s'il le juge utile.
a.. Le médiateur fera un point régulier sur l'avancement des travaux
et en informera les parties.
a.. Les conclusions du médiateur remises à M. DUWOYE, directeur des
personnels enseignants, seront portées à la connaissance de toutes les
parties concernées.
a.. M. DUWOYE suivra les recommandations du médiateur.
Paris, le 5 octobre 2004

Publié :
07 Oct 2004, 12:15
par alex
Le CPE Roland Veuillet a cessé sa grève de la faim après 38 jours de jeûneRoland Veuillet, un conseiller principal d'éducation (CPE) qui avait entamé le 29 août une grève de la faim pour protester contre une sanction disciplinaire, a suspendu son action mercredi après 38 jours de jeûne, a-t-on appris jeudi de source syndicale.Soutenu par la FSU, SUD, la CGT, la CNT, FO et l'EIL, qui demandent l'annulation de la sanction, Roland Veuillet, 47 ans, était installé dans sa voiture devant le ministère de l'Education nationale et il demandait l'ouverture de négociations.Une médiation lui a été accordée, avec promesse d'entretiens contradictoires et rencontre avec l'intéressé et les syndicats, médiation devant commencer dès lors que M. Veuillet aurait suspendu sa grève, ce qu'il a accepté de faire mercredi.CPE dans un établissement du Gard, il avait été muté d'office à Lyon à la rentrée 2003 pour, selon le recteur, avoir "porté atteinte au bon fonctionnement de son lycée et avoir mis en danger les élèves".Selon l'intéressé, qui a toujours refusé cette mutation, la décision était liée à sa participation au mois de janvier précédent à une grève de surveillants en tant que délégué Sud-Education du personnel au conseil d'administration.
© AFP 07/10/04