La lutte des employés de la SNCM

Message par quijote » 14 Sep 2004, 00:50

Qui a des détails sur la lutte des travailleurs de la SNCM ( bateaux faisant la navette entre le continent et la Corse )

Il y a -t-il des gens du coin pour nous donner des détails ?
quijote
 
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Message par emma-louise » 14 Sep 2004, 05:49

a écrit :AFP / Actualité paca 13/09/2004 - 13h45 

Grève SNCM : Bernard Thibault (CGT) soucieux de la "continuité territoriale"
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a indiqué lundi à Arles, à propos de la grève à la SNCM, que la CGT était "soucieuse en toute circonstance de la continuité territoriale et d'un service public".

"Nous sommes soucieux qu'en toute circonstance on puisse assurer la continuité territoriale et d'un service public, sans quoi la Corse serait dans une situation plus dramatique au plan social", a déclaré M. Thibault, lors d'une visite de soutien aux salariés de l'usine Lustucru d'Arles promise à la fermeture.

"Nous nous méfions de revendications qui soient de nature à cliver les salariés entre eux", a ajouté le sécrétaire général de la CGT.

Le trafic de la SNCM entre la Corse et le continent est paralysé depuis dix jours, le syndicat des travailleurs corses (STC) bloquant la quasi-totalité des bateaux de la compagnie.

En présence de 300 salariés de l'usine Lustucru d'Arles et d'autres entreprises concernées par des plans sociaux ou des délocalisations, dont ST Microelectronics à Rousset (Bouches-du-Rhône), Nestlé Saint-Menet et Panzani à Marseille et Perrier à Vergèze (Gard), M. Thibault a par ailleurs dénoncé "les délocalisations, nouvel argument pour le gouvernement pour débloquer des fonds au profit des entreprises".

En matière d'emploi, "il faut faire reconnaître la responsabilité économique et sociale des entreprises, elles ne devraient pouvoir délocaliser qu'une fois ce dommage réparé", a-t-il réclamé.

Selon la CGT, quelque 1.500 emplois seraient menacés notamment par les délocalisations dans le secteur agro-alimentaire dans la seule région PACA.
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 14 Sep 2004, 05:51

a écrit :AFP/ Actualité paca 13/09/2004 - 16h17 

Grève à la SNCM: durcissement d'un conflit jugé "politique"

La grève du Syndicat des travailleurs corses (STC), qui paralyse depuis 10 jours la Société nationale Corse Méditerranée, s'est durcie lundi, avec l'entrée des marins de l'organisation nationaliste dans un conflit dénoncé comme "politique" par les autres syndicats.

Six navires, sur un total de 11 bâtiments, étaient bloqués lundi dans les ports corses, selon la direction, qui chiffre le coût du conflit à 2,2 millions d'euros et 28.000 passagers perdus.

Le préavis des marins STC est illimité, comme celui des sédentaires, en grève depuis le 4 septembre, a prévenu le responsable du syndicat, Alain Mosconi. Le STC exige notamment le renforcement des pouvoirs de la direction locale de Bastia et le "rééquilibrage" des recrutements en faveur des insulaires. Ce dernier point a fait l'objet d'un accord conclu en mars avec la direction avant d'être cassé en justice à la demande de la CGT qui le jugeait "discriminatoire".

La direction juge avoir proposé le "maximum" dans un contexte économique difficile, marqué par la concurrence de Corsica Ferries, la hausse du prix de l'énergie et une baisse du trafic passagers. Selon la SNCM, le déficit 2004 devrait atteindre 20 M EUR, soit près du tiers des 66 M EUR de recapitalisation accordée en 2003 par l'Etat.

Les négociations entre le STC et la direction sont rompues depuis jeudi, et le préfet de Corse Pierre-René Lemas s'est déclaré prêt à recourir à la force pour débloquer les bateaux. "Nous assumerons la répression", a rétorqué Alain Mosconi, tout en déclarant privilégier le "dialogue social".

"régionalisation"

Rejoignant l'analyse de leur PDG Bruno Vergobbi, qui avait jugé que le conflit dépassait le seul cadre de l'entreprise, les autres syndicats de la SNCM dénoncent une grève "politique".

Le STC, jusqu'alors dans l'intersyndicale "pour défendre le périmètre et les emplois de l'entreprise" face à la "tornade jaune" (Corsica Ferries, , est "sorti du bois", accuse un syndicaliste de la CGT.

"Les nationalistes, qui se voyaient à 30% aux élections territoriales ont échoué (avec 17,34% des suffrages, ndlr)", ajoute un autre responsable. "Ils ont décidé d'investir le terrain social et ils jouent le démantèlement de la SNCM au profit d'une petite compagnie régionale".

Le STC dément qu'une "régionalisation" de la SNCM, en une compagnie dédiée à la Corse et une autre au Maghreb, soit l'objet du conflit actuel. "Philosophiquement, nous sommes pour la régionalisation", reconnaît Alain Mosconi, "mais elle n'est pas à l'ordre du jour".

La quasi-totalité des autres syndicatsreprésentant 80 % des salariés), qui avaient déposé un préavis de grève pour jeudi, l'ont levé lundi, estimant avoir obtenu des garanties suffisantes de l'Etat sur "la pérennité" et "l'unicité" de l'entreprise, lors d'une réunion samedi à Paris. Ils attendent désormais d'un comité d'entreprise extraordinaire fixé à vendredi des éclaircissements sur la situation financière de la SNCM.
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 14 Sep 2004, 05:53

a écrit :AFP/ Actualité paca 13/09/2004 - 17h43 

Grève à la SNCM: perte sèche pour la compagnie, Corsica Ferries en profite
En dix jours de conflit, la SNCM a perdu 28.000 passagers sur les lignes entre la Corse et le continent, ce qui représente un manque à gagner de 2,2 millions de recettes brutes, admet-on à la direction de la compagnie maritime publique basée à Marseille.

Mais sa rivale privée, la Corsica Ferries, profite d'un report de passagers. Depuis le début de la grève, "nous avons récupéré entre 15.000 et 20.000 passagers", a estimé M. Pierre Mattei, directeur général de Corsica ferries (groupe Pascal Lota), société française battant pavillon italien.

Avec la mise en service d'un nouveau méga-express au départ de Toulon, la compagnie privée dispose de 700.000 places supplémentaires par rapport à 2003 et a "largement de quoi faire face" à un afflux de passagers imprévu, a-t-il précisé.

Pour la SNCM, la perte de trafic intervient dans un contexte de baisse globale du trafic maritime vers la Corse. Avec 1.452.260 passagers comptabilisés depuis le début de la saison (de mai à juillet), le trafic accuse une perte de 93.642 passagers, soit -6% sur 2003, selon l'observatoire régional des transports de la Corse.

La baisse globale est essentiellement liée à la chute du trafic SNCM sur le réseau français, déjà nettement perceptible avant la grève. En juillet le trafic de la compagnie publique avait chuté de 15% à 234.838 passagers, tandis que celui de Corsica Ferries progressait de 20% à 207.832 passagers. Le trafic du troisième opérateur, la Compagnie méridionale de navigationfret-passagers), spécialisée dans le fret, a augmenté de 4% à 27.052 passagers.

La SNCM a subi une baisse de 20% depuis janvier, reconnaît la direction.

La CMN a indiqué que son trafic passager a augmenté de "quelques milliers" de personnes depuis le début du mouvement, une augmentation limitée par la capacité réduite de ses trois navires mixtes. En revanche, le conflit a permis à la CMN de "faire le plein" de trafic fret, reconnait son directeur commercial, M. Jacky Dagonneau.
emma-louise
 
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Message par othar » 15 Sep 2004, 07:55

(rojo @ mercredi 15 septembre 2004 à 08:52 a écrit : Les nationalistes s'y mettent

a écrit :BASTIA, 14 sept 2004 (AFP)
Grève à la SNCM : Jean-Guy Talamoni demande la reprise des négociations

L'élu indépendantiste corse Jean-Guy Talamoni a demandé mardi la reprise des négociations entre le Syndicat des travailleurs corses (STC) et la direction de la SNCM, lors d'une réunion à bord du ferry Pascal Paoli, bloqué par le STC, en grève depuis 11 jours. "La SNCM porte toute la responsabilité de ce conflit, car elle a honteusement renié ses engagements écrits et s'il y a une grève légitime dans les transports en Corse, c'est celle d'aujourd'hui", a déclaré M. Talamoni devant une centaine de personnes, dont des nationalistes élus à l'Assemblée de Corse et des acteurs économiques de l'île. Selon lui, "il faut faire tous ensemble pression sur la direction" de la Société nationale Corse Méditerranée "pour qu'elle reprenne les négociations" interrompues jeudi dernier, a-t-il indiqué, en demandant l'application de deux accords conclus entre le STC et la compagnie maritime. Selon Alain Mosconi, responsable du STC, le premier accord, signé en 2002, "prévoit le renforcement de la direction locale en Corse", l'autre, signé en 2004, "un rééquilibrage des emplois entre Corse et continent". Ce dernier texte a été cassé par la justice à la demande de la CGT qui le jugeait "discriminatoire". "La crise n'a que trop duré, il faut imposer à la direction générale de la SNCM de retourner à la table des négociations", a déclaré de son côté le leader syndical, qui a invité les présents à créer un "collectif de défense du service public" dans les transports corses. "Quand la Corse parle d'une même voix, elle est plus forte" a ajouté M. Mosconi.


Si j'ai bien saisi, "le rééquilibrage des emplois entre Corse et continent" ça veut dire l'application de la préférence nationale pour les emplois à la SNCM aux travailleurs corses. Quelqu'un confirme ?

en cas de plan de licenciement, ça peut aussi être de commencer par licencier ceux qui ne sont pas corses d'origine?
othar
 
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Message par pelon » 15 Sep 2004, 08:25

(rojo @ mercredi 15 septembre 2004 à 08:52 a écrit :Les nationalistes s'y mettent

a écrit :BASTIA, 14 sept 2004 (AFP)
Grève à la SNCM : Jean-Guy Talamoni demande la reprise des négociations

L'élu indépendantiste corse Jean-Guy Talamoni a demandé mardi la reprise des négociations entre le Syndicat des travailleurs corses (STC) et la direction de la SNCM, lors d'une réunion à bord du ferry Pascal Paoli, bloqué par le STC, en grève depuis 11 jours. "La SNCM porte toute la responsabilité de ce conflit, car elle a honteusement renié ses engagements écrits et s'il y a une grève légitime dans les transports en Corse, c'est celle d'aujourd'hui", a déclaré M. Talamoni devant une centaine de personnes, dont des nationalistes élus à l'Assemblée de Corse et des acteurs économiques de l'île. Selon lui, "il faut faire tous ensemble pression sur la direction" de la Société nationale Corse Méditerranée "pour qu'elle reprenne les négociations" interrompues jeudi dernier, a-t-il indiqué, en demandant l'application de deux accords conclus entre le STC et la compagnie maritime. Selon Alain Mosconi, responsable du STC, le premier accord, signé en 2002, "prévoit le renforcement de la direction locale en Corse", l'autre, signé en 2004, "un rééquilibrage des emplois entre Corse et continent". Ce dernier texte a été cassé par la justice à la demande de la CGT qui le jugeait "discriminatoire". "La crise n'a que trop duré, il faut imposer à la direction générale de la SNCM de retourner à la table des négociations", a déclaré de son côté le leader syndical, qui a invité les présents à créer un "collectif de défense du service public" dans les transports corses. "Quand la Corse parle d'une même voix, elle est plus forte" a ajouté M. Mosconi.


Si j'ai bien saisi, "le rééquilibrage des emplois entre Corse et continent" ça veut dire l'application de la préférence nationale pour les emplois à la SNCM aux travailleurs corses. Quelqu'un confirme ?

Je confirme. Cela montre comment les nationalistes peuvent diviser la classe ouvrière. Il s'agit d'embaucher plus de corses et moins de ... non-corses, ce qu'ils appellent un rééquilibrage. Que l'on vienne m'expliquer la différence avec la revendication du FN "les français d'abord". Oui, ici ce sont "les corses d'abord".
Ceci n'a rien à voir avec la défense d'un emploi existant que l'on voudrait délocaliser ni même la juste revendication de créations d'emplois; ce "rééquilibrage" pue.
pelon
 
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Message par pelon » 15 Sep 2004, 13:29

Je n'ai que ce qu'en dit le STC qui met l'accent sur 2 points :
a écrit :
Selon lui, "il faut faire tous ensemble pression sur la direction" de la Société nationale Corse Méditerranée "pour qu'elle reprenne les négociations" interrompues jeudi dernier, a-t-il indiqué, en demandant l'application de deux accords conclus entre le STC et la compagnie maritime. Selon Alain Mosconi, responsable du STC, le premier accord, signé en 2002, "prévoit le renforcement de la direction locale en Corse", l'autre, signé en 2004, "un rééquilibrage des emplois entre Corse et continent". Ce dernier texte a été cassé par la justice à la demande de la CGT qui le jugeait "discriminatoire".


Voilà les 2 points.
pelon
 
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Message par pelon » 20 Sep 2004, 08:07

a écrit :
Corse: reprise du trafic à la SNCM après la fin de la grève
AFP | 19.09.04 | 00h00

Les sept navires de la SNCM bloqués à quai depuis 15 jours en Corse reprendront peu à peu la mer après l'accord conclu dimanche entre le Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste) et la fragile compagnie publique, au terme d'une nuit de négociations à Ajaccio.

Selon la direction, le trafic ne connaîtra un retour à la normale que lundi soir en raison des "impératifs techniques" nécessaires à la "remise en configuration" de la flotte. Deux des sept navires bloqués en Corse (sur un total de 11) quitteront toutefois l'île dimanche.

"Je suis satisfait de cet accord qui prouve que nos revendications étaient justes et raisonnables, puisque nous avons obtenu satisfaction", a commenté le secrétaire national maritime du STC, Alain Mosconi, au sortir de 12 heures de négociations en présence notamment du président de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), Ange Santini et du président de l'Office des transports de Corse, Antoine Sindali.

"Il y a eu des efforts complémentaires par la compagnie", a reconnu le président de la Société nationale Corse Méditerranée Bruno Vergobbi. "Je suis soulagé, car il était important que l'activité reprenne rapidement. Il faut établir durablement une sérénité sociale au sein de la compagnie" déjà fragilisée par un contexte économique morose, la concurrence accrue de la compagnie privée Corsica ferries et une précédente grève du STC en mars dernier, a-t-il ajouté.

Le syndicat nationaliste exigeait des revalorisations salariales, un renforcement des pouvoirs de la direction locale de Bastia ainsi qu'un "rééquilibrage" des embauches en faveur des insulaires. Ce dernier point avait fait l'objet en mars dernier d'un accord cassé par la justice à la demande de la CGT qui le jugeait "discriminatoire".

Aux termes du texte signé dimanche matin, la SNCM, dont 800 salariés sur 2.400 sont insulaires, doit, "à compétence égale et dans le cadre des normes de recrutement de l'entreprise, rééquilibrer les nouveaux recrutements de navigants résidant en Corse et dans les autres régions".

La prime d'insularité perçue par les agents corses sera revalorisée avec effet rétroactif au 1er janvier 2004 pour les salariés ayant plus de 18 mois d'ancienneté, et portée à 30 et 50 euros par mois, selon les catégories professionnelles.

Le directeur général adjoint pour la Corse verra sa fonction "confortée" et "renforcée". Il sera chargé de développer des partenariats avec les organismes de formation et notamment "mettre en place avec l'administration des affaires maritimes les moyens pour embarquer les stagiaires issus des lycées professionnels corses".

A Marseille, les autres syndicats de la SNCM, qui accusaient le STC de mener un combat "politique" dans le but de "régionaliser" la compagnie et avaient demandé à la direction et à l'Etat des garanties sur son "unicité", étaient réunis dimanche matin au siège pour analyser la situation.

Certains syndicats craignent désormais de nouvelles mesures de redressement de la compagnie, après un premier plan de réduction de la flotte à 11 navires et la suppression de 300 emplois.

La direction avait estimé à 300.000 euros par jour le coût du conflit, soit 4,5MEUR au total, s'ajoutant au déficit 2004 estimé à 20 millions d'euros, c'est-à-dire le tiers de la recapitalisation accordée par l'Etat en 2003. Sur les huit premiers mois de l'année, le trafic sur la Corse a subi une baisse de 21%, représentant une perte de 210.000 voyageurs.
pelon
 
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