La lutte des employés de la SNCM

[ianovka]

SNCM : marins et direction parviennent à un accord

NOUVELOBS.COM | 24.09.04 | 08:39

L'intersyndicale, en grève depuis mercredi soir pour protester contre l'accord jugé "discriminatoire" signé entre la direction et le STC, a obtenu une requalification des " CDD en CDI quel que soit le lieu de résidence". Deux navires ont déjà pu reprendre la mer.

A près trois semaines d'un conflit à rebondissements, les salariés de la SNCM, réunis en assemblée générale à Marseille, ont voté jeudi 23 septembre au soir la reprise du travail, permettant à deux premiers navires de reprendre la mer.
Trois cents salariés, réunis sur le ferry Napoléon Bonaparte, ont voté à l'unanimité, moins une voix, la fin de la grève. Toutefois, un nouveau préavis de grève a été déposé dans l'hypothèse où un prochain comité d'entreprise irait à l'encontre des exigences de l'intersyndicale, selon Jean-Paul Israël, secrétaire général des marins CGT.

Deux navires en mer

Deux navires de la SNCM devaient appareiller pour la Corse "dans la soirée", selon la direction. Seul le NGV Liamone avait circulé dans la journée entre Nice et la Corse. Le retour à la normale du trafic est prévu dans la journée de vendredi.
Un millier de salariés, réunis par l'intersyndicale, en grève depuis la veille, ont écouté à partir de 14h00 sur le Napoleon Bonaparte les explications de leur PDG Bruno Vergobbi sur le compromis conclu entre la direction et le syndicat des travailleurs corses (STC-indépendantistes), portant notamment sur un "rééquilibrage" des recrutements de navigants en faveur de "résidents corses".
Les engagements de M. Vergobbi ont ensuite été consignés par écrit et un accord été signé en milieu de soirée entre la direction et l'intersyndicale CGT (majoritaire), FO, CFTC, CFE/CGC et SNPOMM.
"Les conditions sont remplies particulièrement en matière d'emploi et elles vont très, très clairement à l'encontre" du compromis avec le STC, a déclaré M. Israël.
M. Vergobbi s'est félicité devant la presse d'un débat "nourri et très correct" qui nous a permis de "lever un certain nombre d'inquiétudes par rapport à l'accord d'Ajaccio", conclu avec le STC. Il a cependant estimé que "les deux documents (de Marseille et d'Ajaccio, ndlr) ne sont pas contradictoires".
"Il y en a un qui va tordre le nez, mais il ne représente que 3%. Il ne peut pas avec ses 3% décider de l'avenir de 2.400 familles", a déclaré M.
Israël en faisant allusion au secrétaire national des marins du STC Alain Mosconi.

Les CDD requalifiés

S'agissant du point controversé du "rééquilibrage" des emplois, "la direction s'est engagée à requalifier les CDD en CDI quel que soit le lieu de résidence", a déclaré M. Israël, en expliquant l'accord aux salariés.
A propos de la direction locale à Bastia, autre point de litige, la direction a confirmé qu'"elle ne filialiserait pas son activité de desserte de la Corse" et "son engagement dans l'unicité de l'entreprise".
M. Mosconi a estimé qu"à aucun moment le rééquilibrage n'est remis en question", ajoutant que la "filialisation" de la compagnie publique ne relevait pas de la direction mais d'une "volonté politique".
Une partie du débat de l'après-midi avait été consacrée à l'avenir de la SNCM fragilisé par un contexte économique morose, la concurrence de sa rivale privée, la Corsica Ferries, et deux grèves dures du STC. Les pertes prévisionnelles étaient estimées à 21 MEUR avant cette grève qui a déjà coûté plus de 4,5 MEUR de manque à gagner.
De nombreux salariés ne cachaient pas leur inquiétude.
Les syndicats craignent en particulier une suppression de la liaison NGV entre Nice et la Corse. Sur ce point, le PDG a refusé de s'exprimer.
Un CE extraordinaire pourrait être organisé sur la question du redressement de la compagnie "dans les prochains jours", avant un conseil d'administration le 7 octobre, selon une source syndicale. "La direction sera obligée de nous expliquer où en est l'entreprise. Si elle nous dit que la seule solution c'est d'arrêter les lignes de Nice, on reprendra un conflit d'importance", a affirmé Bernard Marty (CGT).

[Screw]

A Manca naziunale , qu'est-ce que c'est?
Duval donne quand même un autre point de vue.

[Barikad]

Atten,dez, pour etre complet, il faut dire que cet article est un texte d'un militant nationaliste corse d'A Munca Nazionale. Dans le meme numero, et sur la meme page, il y a un article de Duval, dirigeant de la LCR que je vous met:

Malaise

La polémique qui a éclaté à propos de l’accord SNCM est sûrement déplorable. Ainsi, quand Patrick Devedjian évoque sans sourciller le « statut des Juifs sous l’Occupation », on peut juger qu’il dépasse la mesure, lui dont la jeunesse militante s’est située au sein de la droite extrême, voire de l’extrême droite. Mais quand le STC dénonce le « clientélisme » de la CGT marseillaise, on a envie de dire que c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Certes, la volonté affirmée de « rééquilibrer les nouveaux recrutements » n’implique en elle-même aucune « dérive ethnique », aussi longtemps que le critère retenu est bien celui de la résidence. Pour autant, cet accord et cette polémique suscitent un malaise : du rééquilibrage à la corsisation des emplois - puisque tel est bien l’arrière-plan du débat - il n’y a qu’un pas que le mouvement syndical serait bien avisé de ne pas franchir. L’exigence de « vivre et travailler au pays », la prise en compte de la question nationale corse, la lutte pour le droit à l’autodétermination, la reconnaissance du peuple corse et la caractérisation de l’économie corse comme une économie dominée, soumise aux exigences de la bourgeoisie française, n’impliquent nullement comme réponse du mouvement ouvrier, corse ou français, cette version insulaire de la « préférence nationale ». Comment en effet ne pas noter que, au-delà des cris d’orfraie de certains ministres, le gouvernement Raffarin s’est empressé d’avaliser cet accord ? La raison profonde en est fournie sans fard par F. Goulard, secrétaire d’État aux Transports et à la Mer : après tout, affirme-t-il crûment, les dispositions de l’accord entre la SNCM et le STC s’apparentent « aux avantages qu’offrent les zones franches ». Tel est bien l’enjeu de la discussion : l’avenir de la Corse passe-t-il par la transformation de l’île en une gigantesque zone franche avec une fiscalité dérogatoire, une législation du travail dérogatoire ? Et demain, un Smic et des minima sociaux dérogatoires... Ce n’est pas dans cette direction qu’il faut rechercher la voie de la libération nationale et sociale.

François Duval

[Valiere]

C'est de fait un soutien de la LCR au particularisme régionaliste, ce texte a certainement une fonction interne par rapport aux courants de soutien aux régionalismes...
Pas étonnant mais inquiétant!

[Barikad]

Atten,dez, pour etre complet, il faut dire que cet article est un texte d'un militant nationaliste corse d'A Munca Nazionale. Dans le meme numero, et sur la meme page, il y a un article de Duval, dirigeant de la LCR que je vous met:

C'est vrai, c'est vrai. Mais pourquoi aller offrir une tribune à ces gens là ? :blink:

Peut etre parceque la LCR defends le droit à l'autodetermination des corses. Peut etre qu'elle considère egalement que cela passe par un soutien à un certain "nationalisme de gauche" représenté par A Munca Nazionale.
Inutile d'ajouter que c'est une position que je ne partage pas.
En tout cas, je suis bien content que Duval ait fait cet article de defense du syndicalisme ouvrier, je me sens moins seul. Peut etre va t il se faire traiter de "colon" lui aussi, comme cela m'est arrivé dernierement :hinhin:

Barikad

 

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[Valiere]

Tout ceci a une fonctioninterne dans le cadre de la préparation du prochain congrès et de la construction des rapports de force.

[Barikad]

Tout ceci a une fonctioninterne dans le cadre de la préparation du prochain congrès et de la construction des rapports de force.

:247:

Barikad

 

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