Un autre regard sur la psychiatrie

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Corto » 05 Mars 2005, 07:42

J'ai apprécié dans les "débats" autour de la psychiatrie suite au drame de Pau, les textes de Lucien Bonnafé (1912 - 2003) - Nous sommes quelques uns à militer depuis si longtemps pour une psychiatrie désaliéniste. Depuis plusieurs années les directives économiques de l'OMC et de Bruxelles laminent le champ de la santé (pivatisation/casse de la sécu...) mais la psychiatrie Française de service public est-elle particulièrement attaqué, récemment une circulaire dater du 31 janvier 2005 et parue au JO du 16 février, ouvre la porte à la privatisation des CMP (Centre médico-psychologique) ce sont les dispensaires ou les patients viennent consulter gratuitement.
Donc je vous propose dans ce nouveau fil de débattre autour de ce thème (ambitieux) quelle psychiatrie pour le XXI éme siècle ?

Voici une info sur un film de cout métrage Espagnol.
Animación en la sala de espera (Animation dans la salle d’attente / Animation in the Waiting Room), Carlos Rodriguez Sanz, Manuel Coronado, 80’, prod. Ghetto Films, 1981
•Trois ans de la vie quotidienne d’un hôpital psychiatrique de Léganès (province de Madrid). Dans la parole des « fous », le récit des oppressions et la douleur d’une société.
•Over three years, daily life in a psychiatric hospital in Leganes, a town near Madrid. In the words of the “lunatics”, tales of oppression, and the pain of a whole society.
Samedi 5 mars
21h, Petite salle
Samedi 12 mars
16h, Le Latina
Samedi 12 mars
20h30, Petite salle
Centre Pompidou
place Georges Pompidou - 75004 Paris
Cinéma 1 (niveau 1)
Cinéma 2, Petite salle, Grande salle (niveau -1)

Cinéma Le Latina
20 rue du Temple - 75004 Paris
Tél. : 01 42 78 47 86
------------------------------------------------------------------------
• Les tarifs

Plein tarif : 5 €
Tarif réduit : 3 €
Carte d'abonnement :
pour une journée : 12 €
pour la durée du festival : 48 € (catalogue offert)
Catalogue : 10 €
Corto
 
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Message par Wapi » 05 Mars 2005, 16:39

a écrit :
a écrit : (Corto @ samedi 5 mars 2005 à 11:46)

C'est quand même hard, mais j'étais prévenus - pas d'place pour la poésie ! 

n'exagerons pas, la psychanalyse a pleinement sa place dans le forum sciences puisque son titre est sciences ET pseudosciences....


Je ne vois pas bien à quel post il est fait référence ici ?

Si on décidait de laisser tomber ces caractérisations crispantes qui ne permettent guère de discuter sereinement ?

Parce qu'à d'autres moments ... "les neurosciences" ont éte très certainement des pseudosciences... vous êtes prêts à le reconnaître au moins ?

a écrit :Depuis quelques années, les neurobiologistes utilisent l’imagerie fonctionnelle pour étudier le cerveau en action. De nombreuses études ont souligné les différences de fonctionnement entre hommes et femmes, alimentant les théories sur la capacité des unes à trouver un objet égaré et des autres à lire une carte routière.
(article de canardos sur le fil filles/garçons)

Heureusement, les pseudosciences finissent parfois par se dissiper...
Wapi
 
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Message par Quidam » 05 Mars 2005, 23:22


a écrit : par contre les differences entre le fonctionnement cerebral d'un schizophrene et d'un sujet normal se traduisent par une alteration veritable et mesurable des fonctions cognitives et affectives


Merci Canardos d'évoquer ainsi la question de l'altération des fonction cognitives que nous n'avions pas encore vraiment aborder même sur le fil "schizophrénie". Bleuler dès 1911 préconise le terme de schizophrénie de préférence à celui de démence précoce parce que pour lui l'évolution démentielle n'est pas la caractéristique essentielle de la maladie. De fait ces altérations des fonctions cognitives ne sont pas constantes et surtout ne sont pas inéluctables.
Je m'occupe actuellement d'une patiente schizoprène qui est restée délirante très longtemps. Elle pensait que tout le monde se promenait avec un masque qui cachait leur véritable identité et croyait ainsi reconnaître dans les soignants différentes personnes de son entrourage ou qu'elle avait connu antérieurement. D'ailleurs elle ne disait pas "masque" mais à la place utilisait le mot "gant". Elle reconnaissant s'être trompé. Elle confirmait qu'il s'agissait bien d'un "masque". Mais pour réutiliser le mot "gant" dans la phrase suivante. Elle parlait tellement seule en permanence qu'on lui proposait d'écrire pour la distancier un peu de son discours. Elle écrivait en effet mais sans séparer les mots sans syntaxes et noircissait des pages et des pages illisibles avec ce qui ressemblaient beaucoup à des gribouillis enfantins.
Si des tests d'efficience cognitive avait été pratiqués à ce moment-là (qui a duré très longtemps) les notes auraient été mauvaises. Aujourd'hui elle est capable de converser normalement et de remplir un formulaire de demande de logement. Ses troubles intellectuels n'étaient pas inéluctables. C'est pourquoi il ne faut pas isoler les phénomènes d'ordre cognitifs du contexte et en faire par exemple un objectif de soin spécifique ou pire, unique. C'est pourtant ce que propose la thérapie cognitivo comportementale quelque fois avec succès, dans le cadre des troubles névrotiques. Dans le cas de cette psychose en fait l'efficience s'est améliorée avec la fin du délire ou plutôt sa mise à distance.
Je rapporte tout ça pour nuancer un peu ce qui a été affirmé plus haut.
Quidam
 
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Message par Quidam » 05 Mars 2005, 23:59

Oui dès le début elle a bénéficié d'un traitement neuroleptique de plusieurs type. On a cherché la bonne molécule. Sans succès parce que pendant plus d'un an, ça n'a pas évolué. En fait ce qui semble avoir déclenché l'amélioration c'est une reprise de contact avec sa mère dont elle n'avait pas de nouvelles et qui dans son délire était une grande persécutrice et surtout un aménagement d'entrevue avec ses trois enfants qui avaient été confiés à des familles d'accueil. Entrevues courtes d'abord à l'hôpital puis dans un lieu plus neutre. En fait pour cette ivoirienne, la reconnaissante de ses qualités de mère ou la rappropriation de sa dimension maternante lui a comme redonné une identité. Enfin c'est ce que j'ai compris. En tout cas ça coincide et ce fut spectaculaire. Bien sûr encore aujourd'hui on continue les neuroleptiques. C'est peut-être ça qui marche et je me fais un roman. Je ne peux effectivement pas l'exclure. Mais j'ai vraiment le sentiment que ça s'est joué dans une dimension psychologique.
Quidam
 
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