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[center]Une étude jette de nouveaux aperçus sur les machines moléculaires[/center]
[Date: 2006-01-23]
Des chercheurs du Laboratoire européen de biologie moléculaire (LEBM) d'Heidelberg ont mené à bien, en collaboration avec la société Cellzome, l'analyse des machines moléculaires à l'oeuvre dans la levure de boulangerie commune (S. cerevisiae).
"Si l'on assimile la cellule à un atelier, nous ne connaissions jusqu'à présent que quelques composants d'une partie des machines. Cela a sérieusement limité ce que nous savons du travail cellulaire. Cette étude nous fournit une liste presque complète des pièces de l'ensemble des machines, et va même au-delà en nous disant comment celles-ci peuplent les cellules et se partagent les tâches entre elles", déclare Giulio Superti-Furga de Cellzome, qui a lancé le projet il y a quatre ans.
Les recherches ont consisté à extraire des protéines complètes de cellules en utilisant la méthode TAP (purification d'affinité en tandem), mise au point pas plus tard qu'en 2001 par les chercheurs du LEBM. Les protéines ont alors été étudiées en utilisant la spectrométrie de masse et la bioinformatique pour percer les mystères entourant les protéines de la levure. En plus d'informations plus détaillées sur les machines déjà connues, l'étude a permis de dévoiler 257 nouvelles machines moléculaires.
L'EMBL a mis a profit des solutions informatiques pour pénétrer les complexes protéiques. Les difficultés rencontrées par le passé tiennent notamment au fait que les machines moléculaires ne sont pas des entités stables, mais se modifient continuellement par démantèlement et réassemblage en de nouvelles configurations, en fonction de la tâche.
"Si la cellule devait construire chaque machine de zéro toutes les fois qu'elle en a besoin pour accomplir ceci ou cela, ce serait un cauchemar logistique. Nous avons découvert que la réalité est différente. Les cellules emploient une stratégie mixte, consistant à préfabriquer les éléments centraux des machines, puis à synthétiser les molécules 'emboîtables' supplémentaires qui confèrent à chaque machine une fonction précise. Il s'agit là d'un moyen économique de diversification, mais aussi de contrôle des processus biologiques", a déclaré Anne-Claude Gavin, qui dirige l'équipe du LEBM.
Les machines moléculaires peuvent donc s'adapter aux circonstances en produisant des pièces spécifiques en vue de tâches spécifiques. L'assemblage modulaire de ces blocs de construction a été l'un des grands aboutissements de cette étude, dans la mesure où les techniques traditionnelles n'avaient pas permis auparavant de scruter en détail des molécules de cette taille - trop petites pour les microscopes, mais trop grandes pour la cristallographie à rayons X.
Pour tout renseignement complémentaire, consulter:
http://www.cellzome.com