le cerveau sous la loupe

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 11 Sep 2006, 22:27

agence science presse:

a écrit :

Le cerveau sous la loupe

Deux zones de notre matière grise: l’une, d’où surgit l’égocentrisme des adolescents. L’autre, qui explique que langage et démence, même combat..



11 Septembre 2006



Zone un: les adolescents sont plus égoïstes que les adultes parce qu’ils utilisent une partie différente de leur cerveau. De plus, c’est le fait que certains adultes continuent d’utiliser cette zone qui pourrait expliquer l’absence d’empathie chez eux.

Zone deux: la partie de notre cerveau responsable de notre compréhension des mots et des concepts a été localisée –et c’est une région perturbée dans certaines formes de démence.

Entre ces deux percées, à l’avant-scène du dernier Festival de l’Association britannique pour l’avancement des sciences, un même cheminement: plus nous nous enfonçons dans les profondeurs de notre cerveau et plus des comportements jusque-là analysés en terme purement psychologiques prennent une nouvelle dimension.

Adolescents et empathie

Par exemple, on se doutait depuis longtemps que certains des changements de comportement liés au passage à la puberté avaient leur origine dans notre cerveau. Les neurologues avaient même constaté que cette période de notre vie correspondait à un accroissement des connections entre les neurones, particulièrement dans une région associée à la prise de décision et à la conscience des sentiments des autres.

Mais ce que Sarah-Jayne Blakemore et ses collègues du Collège universitaire de Londres viennent d’ajouter, c’est que les adolescents utilisent la partie arrière de cette région, tandis que les adultes utilisent la partie avant; or, alors que la partie utilisée par les adolescents (sulcus supérieur temporal) est impliquée dans le traitement d’informations comportementales de base, la partie utilisée par les adultes (cortex préfrontal) est impliquée dans le traitement d’informations plus complexes, comme la façon dont nos comportements affectent les autres.

Est-ce la raison pour laquelle un adolescent agit plus impulsivement et pense moins aux dommages que ses actions peuvent causer chez les autres? Et les adultes qui agissent ainsi utilisent-ils moins la partie "adulte" de cette région de leur cerveau? Les résultats préliminaires de l’étude britannique ne permettent pas d’aller aussi loin, mais le contexte du Festival des sciences a poussé tout le monde, auteurs de l’étude y compris, à mettre cette hypothèse de l’avant.

Langage et démence

Quant à l’autre percée, elle est plus complexe. Des neurologues, effectuant des scans du cerveau, ont localisé la région responsable de ce qu’ils appellent la mémoire d’encodage sémantique: c’est ce type de mémoire qui fait que, dès l’enfance, nous apprenons à associer des mots à des objets précis, ou à des concepts.

Or, c’est aussi cette région qui est impliquée dans une forme de démence caractérisée par des patients qui deviennent incapables d’associer des images à des mots –bien qu’ils continuent de parler avec la même facilité. C’est la deuxième forme de démence la plus commune chez les moins de 65 ans, après l’Alzheimer.

En théorie, cette percée pourrait permettre de traiter ces gens, si on est un jour capable de concevoir un médicament qui ciblerait spécifiquement cette région (lobe temporal antérieur).

Dans les deux cas, ces recherches ouvrent une fenêtre de plus sur la façon dont notre cerveau donne un sens au monde qui l’entoure. Pour notre plus grand bien parfois, mais parfois aussi pour notre plus grand malheur, et celui des autres.



canardos
 
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Message par canardos » 13 Sep 2006, 10:17

sur le meme sujet avec davantage d'explications un article sur cerveau et démence publié sur Cordis (le site de l'UE):

a écrit :


[center]Percée dans la compréhension de la démence[/center]

[Date: 2006-09-11]

De nouvelles techniques plus précises d'étude de l'esprit humain ont isolé les régions particulières affectées et les types de troubles présents dans l'esprit humain.

Ces recherches, menées par Matthew Lambon-Ralph, professeur de neuroscience cognitive à l'Université de Manchester, ont été dévoilées aux participants au festival des sciences, organisé par l'Association britannique pour le progrès scientifique, à Norwich, au Royaume-Uni. Elles ont valu au professeur Lambon-Ralph le Prix Charles Darwin des sciences agricoles, biologiques et médicales.

Le professeur Lambon-Ralph a examiné la disparition de la mémoire sémantique chez des personnes atteintes de démence ou ayant subi une forme spécifique d'accident vasculaire cérébral ou de lésion cérébrale qui a provoqué une perte de la mémoire sémantique. Il a finalement constaté que les zones responsables sont les pôles temporaux, situés près des oreilles.

«La connaissance conceptuelle, ou la mémoire sémantique, fait référence à notre répertoire de significations pour les mots, les objets, les personnes, etc. Elle désigne la manière dont notre cerveau donne un sens à toutes les expériences sensorielles que nous rencontrons dans notre vie. Elle est également au coeur de la communication et du langage», a expliqué le professeur Lambon-Ralph.

«Nous avons utilisé une multitude de méthodes s'entrecoupant afin de déterminer comment le cerveau parvient à emmagasiner des significations et des concepts. L'on peut notamment citer parmi celles-ci l'étude de patients atteints d'une forme particulière de démence, les méthodes d'imagerie encéphalique et la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) - un procédé employant une bobine magnétique pour «fatiguer» une région limitée du cerveau», a-t-il commenté.

Grâce à cette technique, le professeur est parvenu à créer chez les sujets certains symptômes légers de démence, quoique temporaires. Ces travaux associent des parties précises du cerveau à la manière dont l'individu interprète ou se rappelle les concepts. En cas de démence, le sujet perd le contrôle des concepts. «Les concepts ne s'effacent pas de but en blanc, mais ils se détériorent progressivement», déclare le professeur Lambon-Ralph. «Il en résulte que les patients éprouvent de plus en plus de difficultés à différencier des concepts similaires et qu'ils commencent à confondre les concepts entre eux.»

Ces découvertes ont inspiré le titre de la conférence, «Le cas du canard à quatre pattes: études de concepts et de sens», dès lors que les personnes souffrant de démence peuvent remarquer que des concepts qui nous paraissent simples s'échappent rapidement et sans effort.

«Les patients attestent de ce phénomène quel que soit le type d'information testé. Ils témoignent donc d'une compréhension déficiente de la parole orale, de l'écrit, de l'image, de l'odeur, du son et du toucher. Cela démontre que nos significations sont conservées dans un format abstrait et qu'elles desservent ensuite toutes les formes différentes d'information verbale et sensorielle. Les mêmes problèmes se manifestent lorsque les patients tentent d'exprimer une connaissance - ils remplacent un mot par un autre mot connexe («canard» devient «poulet» ou «chat», par exemple) et ils produisent parfois des dessins étonnants, dans lesquels les concepts semblent s'amalgamer, en mélangeant les informations sur les oiseaux et les animaux pour aboutir à un canard à quatre pattes», indique M. Lambon-Ralph.

Chez des sujets normaux, le professeur Lambon-Ralph a pu réduire l'efficacité du lobe temporal pour ensuite les mettre à l'épreuve. Les mêmes types de dégénérescence sont apparus - pas dans la même mesure que chez les sujets atteints de démence, mais ils restaient néanmoins identifiables. «Nous avons utilisé des modèles informatiques/mathématiques pour reproduire le fonctionnement de cette zone et de ses connexions cérébrales, et montrer ainsi comment elle construit les concepts. Elle réunit à cette fin les informations de tous les sens et elle les distille dans une réserve unique», a-t-il affirmé.

Référence du Document: D'après des informations communiquées par l'Association britannique pour le progrès scientifique


canardos
 
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