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Un nuage d’éthane sur Titan [/center]

Sur ces images de l’hémisphère nord de Titan prises dans l’infrarouge en 2004 et 2005, le nuage d’éthane apparaît sous forme d’une bande rouge brillante.
(NASA/JPL/University of Arizona)
Un vaste nuage d’éthane s’étendant au-dessus du pôle Nord de Titan pourrait déverser des flocons de neige d’éthane sur les lacs en-dessous. Après avoir observé en juillet de grands lacs de méthane près du pôle Nord du satellite de Saturne, les chercheurs de la mission Cassini-Huygens ont détecté une source importante d’éthane, un nuage situé entre 30 et 60 kilomètres d’altitude au-dessus du cercle polaire de Titan.
L’un des objectifs majeurs de la mission Cassini-Huygens est de comprendre le cycle du méthane sur Titan. La sonde a révélé que la surface de Titan n’était pas recouverte d’océans ou de lacs d’hydrocarbures comme on l’avait supposé. L’hypothèse de réserves souterraines de méthane, expliquant la présence de cette molécule en très grande quantité dans l’atmosphère, a été avancée.
Les survols de Titan par Cassini ont cependant permis d’observer des réseaux de lacs dans certaines régions. Il semble que les dépôts d’hydrocarbures soient plus importants aux pôles qu’aux autres latitudes de Titan, expliquent les chercheurs qui ont étudié le nuage d’éthane avec l’instrument VIMS de Cassini.
Le rayonnement UV du Soleil dégrade la molécule de méthane dans l’atmosphère et l’éthane est le principal produit dérivé de cette réaction. Pendant l’hiver polaire, il est probable que le nuage provoque des pluies, ou des chutes de neige, et remplissent d’éthane les lacs de méthane du pôle nord.
Pour l’instant les chercheurs n’ont pas trouvé la preuve d’une épaisse couche de glace d’éthane aux pôles de Titan. Les images du pôle sud révèlent plutôt la présence d’écoulements que de calotte glaciaire. Quant au pôle nord, il n’est pas entièrement éclairé par le Soleil –il ne le sera qu’en 2010- et les chercheurs doivent attendre les prochains survols pour compléter leur portrait du pôle nord.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Science datée du 15 septembre.
C.D.