poissons des profondeurs et surpêche

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 05 Jan 2006, 16:38

dans science et avenir:

a écrit :

[center]Les poissons des profondeurs en danger [/center]


La pêche en eaux profondes met en danger des espèces de poissons dont la reproduction est lente, confirme une étude publiée aujourd’hui dans la revue Nature qui s’intéresse à cinq espèces vivant sur la pente continentale de l’océan Atlantique Nord. Ces poissons n’étaient pêchés que rarement avant les années 70, soulignent Jennifer Devine et ses collègues, avant que les bateaux de pêche descendent leurs filets plus bas, entre 500 et 1.500 mètres de profondeur.

Ces biologistes ont analysé les registres officiels du ministère de la pêche au Canada pour estimer l’évolution de cinq espèces : le grenadier de roche (Coryphaenoides rupestris), le grenadier berglax (Macrourus berglax), l’antimora bleu (Antimora rostrata), la raie à queue épineuse (Bathyraja spinicauda) et le tapir à grandes écailles (Notacanthus chemnitzi).

En 1978 et 1994, l’abondance de ces poissons a décliné de 87 à 98%. Pour le grenadier berglax et le grenadier de roche le déclin est de 99,6% et 93,3% respectivement sur 26 ans entre 1978 à 2003. Or une baisse de population de plus de 80% sur trois générations est un critère fixé par l’Union internationale de protection de la nature (IUCN) pour classer une espèce dans la catégorie «sérieusement menacée» de disparition.

Les chercheurs canadiens estiment donc qu’il est urgent de prendre des mesures de protection de ces espèces des profondeurs. Leur durée de vie peut atteindre 60 ans : ils n’atteignent la maturité sexuelle que tardivement, ce qui les rend vulnérables. Certaines de ces cinq espèces sont pêchées accidentellement alors que d’autres espèces commerciales sont visées. Par conséquent si les quotas de pêche ne concernent que les espèces menacées ils sont inefficaces pour enrayer leur déclin.

Cécile Dumas
(05/01/06)

canardos
 
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Message par canardos » 09 Jan 2006, 08:45

1 000 000 000 d'hommes vivent des produits de la peche et risquent de voir leurs ressources alimentaires disparaitre dans les prochaines années.

comme quoi, contrairement à ce que pense zelda, on ne peut opposer la satisfaction des besoins de la population et l'environnement....l'une et l'autre sont totalement liées


dans Liberation:

[center]Pêche. Selon deux études, leurs poissons auraient disparu à plus de 98% en vingt ans.[/center]

[center]Grands fonds en voie de désertification[/center]

par Denis DELBECQ
QUOTIDIEN : lundi 09 janvier 2006




Il aura fallu moins de vingt ans. Dix-sept exactement, pour conduire plusieurs espèces de poissons des grands fonds du nord-ouest de l'Atlantique au bord de l'extinction. Une étude canadienne publiée jeudi dans Nature montre que les populations de hoki (Antimora rostrata), de grenadiers de roche (Coryphaenoides rupestris), de berglax (Macrourus berglax), de tapir à grandes écailles (Notocanthus chemnitzi) et de raie à queue épineuse (Bathyraja spinicauda) ont chuté de 87 % à 98 % entre 1978 et 1994. Pire, en agglomérant ces résultats avec ceux d'une autre étude portant sur 1995-2003, la population du grenadier de roche aura chuté de 99,6 % entre 1978 et 2003... L'étude suggère que les cinq espèces répondent désormais aux critères qui permettent à l'Union internationale pour la protection de la nature de placer un animal (ou un végétal) sur sa liste rouge, et donc d'interdire son exploitation. Elles seraient, dans l'Atlantique Ouest, en situation plus critique que le panda.

Hécatombe.

La pêche en eau profonde s'est fortement développée depuis les années soixante-dix au fur et à mesure de la réduction des prises en surface... et de l'amélioration des techniques de pêche. Les grenadiers sont généralement pêchés entre 600 et 800 mètres de profondeur, quand d'autres prises sont capturées jusqu'à 2 500 mètres, rappelle Jennifer Devine, de la Memorial University (Terre-Neuve), et coauteure de l'étude. Une profondeur qui explique le peu de données disponibles sur les stocks de poissons qui y vivent, souligne David Griffith, le secrétaire général du Conseil international pour l'exploration de la mer (ICES), un organisme scientifique qui conseille les institutions européennes en matière de pêche (1). Mais les spécialistes avaient prévenu il y a longtemps : la pêche massive des espèces de grande profondeur provoquera rapidement une hécatombe dont les effets se feront sentir pendant des décennies. Pour une raison très simple : ce sont des poissons à croissance lente et de grande durée de vie, et aussi à maturité sexuelle tardive. De plus, les espèces profondes ont une faible fécondité.

«Contrairement aux morues, dont les générations se renouvellent au bout de sept-huit ans, rappelle Jennifer Devine, les espèces que nous avons étudiées voient leurs générations se régénérer entre dix-sept et vingt et un ans...» Ce qui ne rend pas la scientifique très optimiste sur l'avenir de ces poissons. «Le moratoire sur la morue, décrété en 1992 à Terre-Neuve, n'a pas permis de rebond depuis. Si on décrétait un même moratoire sur la pêche profonde, on ne verrait donc pas d'amélioration pendant au moins cent ans !»

Pour Jennifer Devine et ses collègues, la question d'un moratoire n'est donc pas à l'ordre du jour. Ils préfèrent mettre en avant l'idée de «sanctuaires pour protéger leurs forêts coralliennes et les zones qui servent de nurserys aux poissons menacés». Mais la chercheuse estime qu'une «pêche soutenable» de ces espèces n'est peut-être pas viable économiquement. «Compte tenu de leurs caractéristiques biologiques, une pêche raisonnable donnerait trop peu de prises pour être rentable.»

Exploitation. Compte tenu aussi que l'hécatombe se produit à l'échelle d'une seule génération de ces espèces d'eau profonde, l'ICES penche pour une quasi-interdiction de leur pêche. «Notre dernier avis adressé à la Commission européenne, en octobre dernier, recommande des quotas très bas jusqu'à ce que la preuve soit faite qu'on peut exploiter ces espèces de manière durable», affirme David Griffith, qui ajoute qu'il faut interdire toute nouvelle exploitation d'espèce d'eau profonde. Beaucoup sont d'ailleurs des pêches sans véritable valeur commerciale, des victimes collatérales de la quête de flétan du Groenland et du sébaste, par exemple. En Atlantique Est, l'ICES s'avoue très inquiet pour les populations de certains requins d'eau profonde.

[QUOTE]
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Message par canardos » 22 Nov 2006, 07:54

et voila comment réagit l'état français pendant que chirac donne des leçons d'écologie...


dans le Monde:

a écrit :

[center]La France s'oppose à une réduction de la pêche en eaux profondes[/center]

LE MONDE | 21.11.06 |BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN


Après le cabillaud, le sabre noir : la France, dont les pêcheurs ont été parmi les premiers à se tourner vers la pêche en eaux profondes, au début des années 1990, lorsque la ressource en merlu ou en sole a commencé à se raréfier, s'oppose à ce que l'Union européenne limite ce nouveau type de pêche pour protéger les écosystèmes des grandes profondeurs.

Alors que tous les candidats à la présidentielle française multiplient les professions de foi sur l'environnement, le ministre Dominique Bussereau a dit non, lundi 20 novembre à Bruxelles, lors du Conseil des ministres de l'agriculture et de la pêche, à un texte qui préconisait de diminuer d'environ 30 %, par rapport à 2006, les prises de requins des profondeurs, de lingue bleue, d'hoplostète orange. Ce texte, rédigé par la présidence finlandaise de l'Union, était pourtant moins dur que celui qu'avait initialement proposé la Commission.

Le gouvernement français, qui, avec les autres pays du sud, n'a cessé ces dernières années de freiner la réduction des autorisations de prises en eaux peu profondes, est en tête du front du refus. Elle dispose de la plus grosse flotte européenne de chaluts de fonds, avec une cinquantaine de bateaux qui opèrent dans l'Atlantique nord depuis Boulogne, Concarneau, Lorient ou Le Guilvinec. Cette activité représente, de source officielle, mille emplois directs à bord, et deux mille emplois indirects. Paris est soutenu par l'Espagne, le Portugal, la Pologne et la Lituanie : des pays dont les gouvernements "ont continuellement ignoré les avis scientifiques sur l'état critique des stocks de pêche !", proteste l'ONG Oceana.

"Les avis scientifiques sont sujets à caution", s'est justifié un diplomate français, à l'encontre du principe de précaution tant affirmé aujourd'hui. "Il faut avoir à l'esprit les questions environnementales mais aussi les questions socio-économiques", a-t-il dit. Pour Oceana, "le fait que les bateaux ont, en 2006, pêché beaucoup moins que ce qui était autorisé prouve néanmoins que la ressource s'épuise".



Rafaële Rivais




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Message par canardos » 22 Nov 2006, 13:26

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]L’Europe limite la pêche en eaux profondes [/center]
   

Appelés à protéger les populations de poissons des profondeurs, les 25 ministres de l’environnement européens ont adopté des quotas de pêche inférieurs à ce que proposait la Commission européenne. Le vote a eu lieu mardi à Bruxelles, à l’issue de plusieurs heures de négociations et de marchandages.

La Commission proposait de réduire de 33% les quotas de prises pour 2007 et 2008. Des pays comme la France ou l’Espagne, qui ont d’importantes flottes de pêche, ont lutté pour réduire ces chiffres.

Pour les poissons des profondeurs, il a été décidé de réduire de 20% les quotas de prises de la lingue bleue dès 2007, et de 15% pour le grenadier de roche. Les ministres ont convenu d’arrêter progressivement la pêche de l’hoplostète orange et des requins d’eaux profondes d’ici 2010.

Le Commissaire européen pour la pêche, en l’occurrence le Maltais Joe Borg, s’appuie sur les rapports du Conseil international pour l’exploitation de la mer (ICES) pour proposer les nouveaux quotas de pêche. Cette année, Joe Borg a souhaité rendre le système plus transparent en publiant plusieurs semaines avant la réunion ministérielle les propositions de la Commission. In fine, les décisions sont prises au cours d’âpres discussions politiques où la voix des experts scientifiques est couverte par celle des organisations professionnelles de la pêche.

Les ministres européens se sont également mis d’accord sur l’adoption d’un nouveau règlement de pêche en Méditerranée, où des poissons comme la sole, le rouget ou le merlu sont menacés par la surexploitation. Les pêcheurs devront augmenter la taille des mailles de leurs filets et des zones protégées doivent être établies pour préserver les lieux de reproduction de ces espèces.

Enfin, pour lutter contre la pêche illégale, de nouvelles techniques de détection des bateaux par satellite vont être mises en place. Pour mieux contrôler les données sur les prises, les bateaux de pêche devront s’équiper d’ici 3 à 4 ans d’un livre de bord électronique qui remplacera le registre papier et permettra de télétransmettre les chiffres.

C.D.
(22/11/06)



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