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[center]L'allaitement maternel et les probiotiques peuvent protéger les enfants des allergies[/center]
[Date: 2006-11-21]
Les membres du réseau d'excellence GA2LEN ont présenté les preuves selon lesquelles l'allaitement maternel, les aliments pour nourrissons et les probiotiques pourraient avoir un effet sur le développement d'allergies chez les enfants.
GA2LEN est financé au titre du sixième programme-cadre (6e PC) et réunit 26 centres de recherche de toute l'Europe, ainsi que l'Académie européenne d'allergologie et d'immunologie clinique (EAACI) et la Fédération européenne des associations d'allergiques et de malades respiratoires (EFA).
Le nombre de personnes souffrant d'allergies a fortement augmenté au cours des dernières décennies. Le phénomène touche plus particulièrement la population infantile puisqu'un enfant sur trois est aujourd'hui allergique. GA2LEN prévoit que d'ici à 2015, la moitié des Européens présenteront des symptômes allergiques.
«Il est généralement admis que la combinaison de l'hérédité et de facteurs environnementaux est responsable du développement de l'allergie et de l'asthme. Toutefois, l'évolution de ces maladies a été beaucoup trop rapide que pour chercher la seule explication dans le domaine de la génétique», affirment les partenaires de GA2LEN.
Les changements dans l'alimentation opérés au cours des 20 à 40 dernières années constituent une des raisons qui expliquent l'expansion rapide des allergies. Dans un article paru dans la revue Clinical and Experimental Allergy Reviews, 12 experts européens de GA2LEN montrent que le développement des allergies est susceptible d'être influencé par trois facteurs: l'allaitement maternel, les aliments pour nourrissons et les probiotiques.
«Il semble que l'allaitement maternel exclusif au cours des quatre premiers mois aide à protéger l'enfant contre l'allergie à la protéine du lait de vache jusqu'à ses 18 mois, réduit la probabilité qu'il souffre de dermatite (allergie de la peau) jusqu'à ses trois ans, et réduit le risque de sifflement (ou asthme) récidivant jusqu'à l'âge de six ans. Les effets à long terme de l'allaitement maternel sur les allergies et leur apparition restent toutefois une énigme et nécessitent une recherche», déclarent les membres de GA2LEN.
Les travaux de recherche suggèrent également que les nourrissons qui ne peuvent pas être allaités au sein peuvent réduire le risque d'allergie en buvant des formules hypoallergéniques et en évitant de manger des aliments solides au cours de leurs quatre à six premiers mois. C'est particulièrement important si l'un des parents présente des antécédents allergiques.
La composition de l'alimentation semble être un second facteur important. Si l'on en croit les travaux de recherche, une alimentation contenant des antioxydants comme la vitamine C, la vitamine E et le sélénium, dont la plupart sont présents dans les fruits et légumes, présente un effet protecteur. Davantage de recherche dans ce domaine est cependant nécessaire. «La plupart des travaux de recherche menés à ce jour ne reposent pas sur une approche systématique. Par conséquent, il est très difficile de tirer des conclusions solides», affirment les partenaires de GA2LEN.
Selon les membres du réseau d'excellence, les pro- et prébiotiques représentent une autre priorité pour la recherche future. Ces organismes vivants semblent jouer un rôle protecteur contre le développement des allergies en engendrant des modifications dans la bactérie présente dans l'intestin qui stimulent le système immunitaire.
Les auteurs de l'article appellent à davantage de recherche dans l'ensemble de ces domaines en vue d'identifier les habitudes alimentaires susceptibles d'être impliquées dans le développement des allergies et de l'asthme. Ils recommandent en outre de créer une base de preuves afin de déterminer si l'apport de graisses spécifiques ou de probiotiques pourrait contribuer à protéger ou à traiter les enfants allergiques. «Les études requises devront être conduites à grande échelle et être correctement planifiées, conçues et exécutées. Elles nécessiteront probablement une collaboration au niveau international», déclarent les membres.