dans Science et Avenir:
a écrit :
[center]Sida et paludisme: le cercle vicieux[/center]
En Afrique sub-saharienne, l’épidémie de paludisme nourrit l’épidémie de sida et vice-versa. Des chercheurs américains ont mis au point un modèle mathématique qui permet de chiffrer localement l’impact des co-infections.
Le VIH, le virus du sida, affaiblit le système immunitaire des malades, qui sont donc plus susceptibles d’attraper la tuberculose mais aussi le palu, une maladie provoquée par un parasite, transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique. En retour, les crises de paludisme, qui s’accompagnent de fortes fièvres, augmentent la charge virale des personnes infectées par le VIH. Il a été démontré in vitro que la réplication virale est stimulée par les cytokines, produites en plus grande quantité lorsque le parasite du palu activent les lymphocytes. Or le risque de contagion par le VIH augmente avec la charge virale.
A partir de ces données, l’équipe de James Kublin et Laith Abu-Raddad (University of Washington/ Fred Hutchinson Cancer Research Center) ont conçu un modèle mathématique et l’ont appliqué au cas de la ville de Kisumu, au Kenya, qui dispose de solides statistiques sur les deux épidémies. Les chercheurs estiment que 5% des cas d’infection par le VIH sont liés à des crises de palu. L’augmentation de la charge virale durant plus longtemps que la crise elle-même, si les personnes ont des relations sexuelles non protégées dans les semaines qui suivent elles risquent davantage de transmettre le VIH.
En retour, 10% des cas de paludisme chez les adultes seraient liés à l’infection par le VIH. Pour la ville de Kisumu, qui compte une population adulte de 200.000 habitants, cela représente 8.500 cas de VIH/sida et 980.000 crises de palu dus à la co-infection depuis 1980, ont calculé les chercheurs. Ils publient leurs résultats dans la revue Science datée du 8 décembre.
Cécile Dumas
(11/12/06)