developpement foetal et maladies mentales

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 19 Déc 2006, 07:47

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Sérotonine de la mère et cerveau foetal[/center]

C. P.. Publié le 19 décembre 2006

La mère influencerait beaucoup plus le développement cérébral de son enfant que ce que l'on croyait jusqu'à présent. Certains gènes exprimés par la mère et en particulier ceux qui codent pour la sérotonine un neurotransmetteur cérébral impliqué dans de très nombreuses maladies mentales (autisme, dépression, schizophrénie) interviendraient directement dans le développement du foetus. C'est du moins ce que permettent d'envisager des travaux sur la souris publiés hier dans les PNAS par l'équipe de Jacques Mallet (laboratoire de génétique moléculaire de la neurotransmission et des processus neuro-dégénératifs, CNRS Université Paris-VI). Cette équipe vient en effet de démontrer chez le petit rongeur que la source principale de sérotonine aux stades précoces du développement est d'origine maternelle et non pas foetale. Or on sait que le niveau de sérotonine circulant (soit sous forme libre, soit dans les plaquettes sanguines) constitue un facteur majeur des toutes premières étapes du développement cérébral. Ce neurotransmetteur serait impliqué dans la formation du système nerveux central du foetus. Ces travaux pourraient avoir des implications sur les traitements psychotropes prescrits aux femmes enceintes et en particulier ceux qui modifient les taux de sérotonine circulants (certains antidépresseurs). « Nous allons déterminer s'il existe une relation entre les taux de sérotonine circulant chez la mère et la survenue de troubles autistiques chez l'enfant », précise le professeur Jacques Mallet.

canardos
 
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Message par canardos » 19 Déc 2006, 07:56

a écrit :

[center]L’embryon dépend aussi des gènes de la mère[/center]

NOUVELOBS.COM | 18.12.2006 |


La sérotonine est un neuromédiateur impliqué dans de nombreuses fonctions physiologiques : la régulation du cycle éveil/sommeil, la digestion ou encore la pression artérielle. Chez l’embryon, la sérotonine serait impliquée dans le développement cérébral. Elle semble agir avant même que les cellules destinées à la produire soient formées. De fait, la sérotonine à l’œuvre chez l’embryon est d’origine maternelle, montre l’équipe de Jacques Mallet, du Laboratoire de génétique moléculaire de la neurotransmission et des processus neurodégénératifs (Paris 6/ CNRS).

Grâce à des souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont comparé le développement embryonnaire chez des souris déficientes en sérotonine et chez des souris normales. En l’absence du neuromédiateur chez la mère, le développement du cerveau et d’autres tissus de l’embryon était anormal, rapportent les chercheurs. Des croisements génétiques ont permis de confirmer que la sérotonine impliquée dans les premiers stades du développement embryonnaire vient de la mère. La morphogenèse du cerveau, mais aussi probablement du cœur et du système digestif, en dépendrait, estiment Mallet et ses collègues.

Des anomalies dans l’expression du gène maternel pourraient être à l’origine de certaines maladies neurologiques, comme l’autisme, suggèrent les chercheurs. Le cas de la sérotonine n’étant sans doute pas unique, c’est tout un champ de recherches qu’il reste à défricher.

Ces travaux sont publiés cette semaine dans l’édition électronique des Proceedings of the National Academy of Sciences.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(19/12/06)

canardos
 
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Message par canardos » 19 Déc 2006, 18:48

a écrit :

[center]Le développement cérébral du foetus est sous la dépendance du génome maternel[/center]

LE MONDE | 19.12.06 |

C'est un résultat inattendu et qui remet en question bien des certitudes. Une équipe de biologistes du CNRS vient de découvrir que le développement neurologique précoce de l'embryon et du foetus ne se fait pas de manière totalement autonome mais sous la dépendance de facteurs exprimés uniquement par le génome de la mère.

Pour le professeur Jacques Mallet qui, dans les Comptes-rendus de l'Académie nationale des sciences américaines du 18 décembre, signe ce travail avec son équipe du laboratoire de génétique moléculaire de la neurotransmission et des processus neurodégénératifs (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris), ce résultat "pourrait avoir des conséquences en termes de prévention et de traitement de certaines maladies neuropsychiatriques comme l'autisme".

Cette recherche a pour fil conducteur la sérotonine. Découvert au début des années 1950, ce neurotransmetteur joue un rôle majeur dans la régulation - normale ou pathologique - de phénomènes aussi divers que la douleur, l'anxiété, la régulation thermique, les comportements alimentaires et sexuels ou encore le cycle veille-sommeil. On sait aussi, grâce notamment aux travaux de l'équipe de Jacques Mallet, que la sérotonine est produite par l'expression de deux gènes différents. Il existe ainsi une sérotonine du système nerveux central et une autre, "périphérique", produite au sein de certaines cellules de l'intestin ainsi que dans la glande pinéale. Les différentes actions de cette molécule dans l'organisme sont fonction de ses taux de concentration et des tissus où elle se trouve.

L'équipe du CNRS, coordonnée par Guilan Vodjdani et Francine Côté, a mené ses travaux sur des souris gravides dont les deux gènes, central et périphérique, dirigeant la synthèse de sérotonine avaient ou non été inactivés. Ils ont ensuite comparé le génotype (l'ensemble de l'information génétique exprimée ou non) des mères et les phénotypes (l'ensemble des caractéristiques physiques) des embryons ou des foetus. "Au terme des différentes comparaisons que nous avons effectuées, nous parvenons à fournir la démonstration que c'est bien le génome de la mère qui, via la production de la sérotonine périphérique dans le sang, "dicte" durant plus de la moitié de la gestation, le développement neurologique et la viabilité future de l'organisme qu'elle porte, explique Guilan Vodjdani. Tout se passe comme si certains gènes de l'organisme de la mère s'imposaient durablement à ceux de l'embryon et du foetus."

LE RAPPROCHEMENT AVEC L'AUTISME

Pour ces biologistes, il ne fait aucun doute que cette "perméabilité" dépasse la seule sérotonine et que l'on peut aussi extrapoler de la souris à l'homme. "Nous devons replacer cette découverte dans un cadre plus général et notamment la rapprocher des travaux en cours sur l'autisme, souligne Jacques Mallet. On sait en effet qu'il existe des liens, encore mal précisés, entre cette maladie du développement cérébral et une production trop élevée de sérotonine. Nos résultats éclairent ainsi d'un jour nouveau le rôle qui pourrait être celui de la mère."

Les anomalies du développement neurologique induites par une production anormale de sérotonine d'origine "maternelle" observée chez la souris pourraient-elles être, chez la femme, directement impliquées dans l'apparition de syndromes autistiques ? Les membres de l'équipe du CNRS le pensent tout en voulant rester prudents. "Plusieurs mécanismes restent à élucider et différentes molécules sont sans aucun doute impliquées, mais nous pensons bien avoir mis en évidence un phénomène physiologique qui pourrait être impliqué dans différents états pathologiques de nature psychiatrique", fait valoir Jacques Mallet.

Ce résultat pourrait soulever de nouvelles questions éthiques et conduire notamment à modifier la prise en charge médicale des grands prématurés dont le système nerveux central n'a pas encore acquis l'autonomie suffisante pour produire sa propre sérotonine et assurer un bon développement cérébral. Une autre question concerne la pratique - interdite en France mais tolérée dans de nombreux pays - des mères porteuses dans la mesure où la gestation ne peut plus, désormais, être assimilée à un simple "portage".

Jean-Yves Nau

canardos
 
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