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[center]Des chercheurs révèlent la manière dont les températures des mers affectent la physiologie des poissons[/center]
[Date: 2007-01-05]
Des chercheurs ont démontré pour la première fois comment l'augmentation des températures des mers affecte physiologiquement les poissons et provoque ainsi des réductions de la taille des populations.
Les scientifiques de l'institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine de Bremerhaven (Allemagne) ont observé la relation entre les températures marines saisonnières et la population de la blennie vivipare (Zoarces viviparus) dans le sud de la mer du Nord. Z. viviparus est un poisson bioindicateur utilisé à des fins de surveillance environnementale en mer du Nord et en mer Baltique.
Les chercheurs ont étudié la physiologie du poisson pour déterminer comment la hausse des températures affecte ses systèmes internes. Leurs résultats sont publiés dans la dernière édition de la revue Science.
Au cours des 40 dernières années, les températures de la région méridionale de la mer du Nord ont enregistré une hausse de plus de 1 °C et devraient continuer à augmenter au cours du siècle prochain. Les chercheurs ont remarqué que la taille de la population de la blennie vivipare chute durant les étés plus chauds.
Des expériences en laboratoire ont démontré qu'au-delà de certaines températures, la capacité du poisson à véhiculer de l'oxygène dans tout son organisme est sérieusement compromise. Cela affecte l'activité musculaire, le comportement, la croissance et la reproduction et pourrait également rendre le poisson plus enclin à la prédation, à la famine et aux maladies. En outre, les eaux plus chaudes contiennent moins d'oxygène dissous, aggravant ainsi le problème.
Dans l'article, les scientifiques avertissent qu'étant donné que les différentes espèces ont des «seuils thermiques» différents, les changements de température de la mer pourraient provoquer des perturbations dans le réseau trophique, à l'image de la morue atlantique.
«Le passage de la grande faune copépode (Calanus finmarchicus) à la petite (C. helgolandicus) dans le sud de la mer du Nord a provoqué une réduction de la disponibilité de la nourriture pour la morue atlantique (G. morhua). Ce changement de régime a été en grande partie déterminé par la différence de seuil thermique des deux espèces de copépodes», écrivent les auteurs. «Les réductions de la population de morue liées au réchauffement sont ainsi causées tant directement [en raison de la sensibilité thermique de la morue] qu'indirectement [par le réseau trophique], mais se basent sur les mêmes principes physiologiques.»
Référence du Document: Pörtner, HO & Knust, R. (2007) Climate change affects marine fishes through the oxygen limitation of thermal tolerance. Science 315: 95-97.