Le truc de gould le plus "histoire du darwinisme" c'est Darwin et les grandes énigmes de la vie, mais il y a plein d'aspects historiques dans ses autres bouquins. De même qu'il aborde le sujet des rapports "théorie de l'évolution/religion" (donc en particulier le créationnisme) dans plusieurs livres, mais là dessus en particulier Et Dieu dit : "que Darwin soit".
Sur Gould, je n'irais pas jusqu'à dire qu'il "n'est pas totalement darwinien". D'un point de vue scientifique il a proposé avec Eldredge une variante du Darwinisme, la théorie des équilibres ponctués. Mais cette théorie s'inscrit pleinement dans le cadre théorique posé par darwin dans l"origine des espèces (ensuite si on discute des mécanisme en détail, personne aujourd'hui n'est plus "totalement darwinien" ne serait-ce que parce que les avancées de la biologie, en premier lieu la génétique, ont -et ce n'est évidemment pas un reproche à Darwin- apporté un certain nombre de chose que Darwin ne pouvait savoir). Ensuite sur l'aspect "antidéterministe" de Gould, c'est moins une discussion sur son "darwinisme" que sur sa conception du monde, et là en effet, je pense que Gould tord vachement le bâton sur le rôle de la contingence (ou plutôt qu'il ne comprend pas le rapport dialectique entre contingence et déterminisme).
Sur Gayon, je ne savais pas qu'il était proche de Chaline. En tout cas pour le connaître un peu, s'il est tout sauf marxiste, c'est un darwinien pur souche, en particulier en ce qui concerne les différentes variantes de créationnisme (et par ailleurs sur un autre débat, sa position par rapport aux constructivisme social à la Latour est plutôt correcte). Cela dit le bouquin que j'ai cité aborde peu l'aspect contemporain du débat, et est surtout axé sur la théorie de Darwin, et la synthèse néo-darwinienne. Ca reste surtout un bouquin centré sur le contenu scientifique des théories et peu sur l'aspect "histoire sociale du darwinisme".