Forts soupçons de toxicité sur un maïs OGM

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Sterd » 13 Mars 2007, 15:17

[quote=" ("Le Monde""]
[b]Forts soupçons de toxicité sur un maïs OGM[/b]
LE MONDE | 13.03.07 | 13h59  •  Mis à jour le 13.03.07 | 13h59

Autorisé à la mise sur le marché en France et en Europe, le MON 863, un maïs transgénique conçu par Monsanto, est depuis plus de deux ans au centre d'une polémique sur son innocuité (Le Monde du 23 avril 2004). Ces débats pourraient reprendre après la publication, mardi 13 mars, dans la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology, d'une étude suggérant une toxicité de cet organisme génétiquement modifié (OGM) pour le foie et les reins.

[i]Selon ces travaux, la consommation de maïs MON 863 perturbe plus ou moins fortement, chez le rat, de nombreux paramètres biologiques : poids des reins, poids du foie, taux de réticulocytes (jeunes globules rouges), de triglycérides, etc. La chimie urinaire est également modifiée, avec des réductions de sodium et de phosphore excrété pouvant aller jusqu'à 35 %. Les effets varient selon le sexe des animaux. "Chez la femelle, on observe une augmentation des graisses et du sucre dans le sang, une augmentation du poids du corps et du poids du foie par rapport au poids du corps, le tout associé à une plus grande sensibilité hépatique[/i], dit M. Séralini, principal auteur de cette étude et par ailleurs président du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen). [i]Chez le mâle, c'est le contraire, avec une chute du poids du corps et des reins.[/i]"

Les auteurs de ces travaux ont utilisé les données tirées d'une expérience commanditée par Monsanto, qui a porté sur l'étude de 400 rats pendant 90 jours. Le traitement statistique appliqué à ces données par les experts de la firme agrochimique avait été publié, en août 2005, par Food and Chemical Toxicology. Ces travaux avaient bien mis en évidence des variations significatives de paramètres biologiques entre les animaux nourris au maïs MON 863 et ceux nourris avec son isogène - la même variété végétale, mais non modifiée génétiquement.

Les chercheurs de Monsanto avaient pour leur part conclu que ces écarts entraient dans le cadre de la variabilité naturelle des paramètres mesurés. Les effets produits par l'OGM n'avaient ainsi pas été considérés comme pathologiques. Quant à la "variabilité naturelle", elle avait été établie en mesurant les mêmes séries de données sur des rats nourris avec d'autres variétés de maïs non OGM, aux vertus nutritives différentes du maïs MON 863 et de son isogène.

Les données expérimentales brutes - plus d'un millier de pages - ont été tenues confidentielles par la firme agrochimique jusqu'à ce que Greenpeace en obtienne la publicité au printemps 2005, devant la cour d'appel de Münster (Allemagne).

Le Criigen a ainsi pu les examiner en détail et leur appliquer un nouveau traitement statistique. Celui-ci a notamment consisté, selon M. Séralini, à extraire des données brutes les effets les plus significatifs spécifiquement imputables à l'absorption de l'OGM.

"Sur les 58 paramètres mesurés par Monsanto
, précise le chercheur, [i]tous ceux qui sont altérés concernent le fonctionnement des reins ou du foie."[/i] [i]"En outre, Monsanto avait considéré que, puisque les mâles et les femelles réagissaient différemment, il n'y avait pas matière à inquiétude[/i], poursuit M. Séralini. [i]Or le foie, par exemple, est un organe qui réagit différemment en fonction du sexe."[/i] De même, le fait que la réponse biologique mesurée ne soit pas toujours en adéquation avec la dose d'OGM reçue avait été interprété par les experts du semencier comme la preuve que le maïs transgénique testé n'était pas en cause. Un principe que conteste M. Séralini : [i]"Lorsque les perturbations sont hormonales, par exemple, l'effet peut ne pas être proportionnel à la dose"[/i], dit-il.

Le toxicologue Gérard Pascal, membre, comme M. Séralini, de la Commission du génie biomoléculaire, juge erronées certaines conclusions du Criigen. [i]"Je récuse l'analyse des courbes de poids des animaux, menée sans tenir compte de leur alimentation[/i], dit M. Pascal. [i]Mais je suis d'accord sur le fait que les réponses biologiques peuvent varier entre mâles et femelles et sur le principe qu'on ne doit comparer les effets d'un maïs OGM qu'avec son isogène, sans tenir compte des effets produits par d'autres variétés de maïs conventionnel."[/i]

Selon M. Pascal, l'inadéquation entre dose d'OGM reçue et effets constatés sur les paramètres hépatiques disqualifie les conclusions de toxicité pour le foie. "[i]Des différences significatives au niveau du poids des reins"[/i] et [i]"les variations de sodium, de phosphore et de potassium urinaire"[/i] évoquent bien, elles, un effet rénal. "[i]Mais[/i], rappelle M. Pascal, [i]la CGB avait poussé, à ma demande, les investigations sur les reins et n'avait trouvé en définitive aucune preuve de toxicité"[/i] (Le Monde du 15 décembre 2004). [i]"Reste les variations des taux de réticulocytes et d'éosinophiles (globules blancs)[/i], ajoute M. Pascal. [i]Cela, je ne sais pas l'interpréter, mais ce sont des paramètres qui bougent beaucoup dans les expérimentations."[/i] Pour M. Pascal, les éléments apportés par le Criigen ne sont pas de nature à remettre en cause les avis favorables délivrés au MON 863. [i]"Il ne s'agit là que d'une interprétation personnelle[/i]", ajoute le toxicologue.

Les travaux du Criigen ont été financés par Carrefour et Greenpeace, mais, justifie M. Séralini, [i]"il n'existe aujourd'hui malheureusement pas de budgets publics pour mener ce genre de travaux"[/i]. Situation d'autant plus dommageable que, selon M. Séralini, [i]"il faudrait refaire toute l'étude toxicologique en tenant des dosages hormonaux"[/i] et, surtout, poursuivre les tests bien au-delà de 90 jours, et sur d'autres espèces que le rat, pour pouvoir trancher.

Stéphane Foucart[/quote]

Sterd
 
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Message par canardos » 13 Mars 2007, 16:08

damned, grillé par Sterd!

le MOM 863 était le maïs gm dont parlait le "documentaire" de canal + soit disant censuré.

lisez le fil à ce sujet:

OGM - Monsoto : le documentaire censuré

dans ce maïs avaient été produisant des gènes d'une bactérie, Bacillium Thuringiensis, responsable de la production d'une toxine insecticide, un insecticide naturel en quelque sorte.

et il s'agissait de savoir si cette toxine, contenue dans la plante pouvait avoir aussi un effet toxique sur les mammifères comme le rat....ou l'homme...

Monsanto qui developpait ce maïs avait bien justifié que les anomalies constatées sur les cellules des rats ne sortaient pas des écarts statistiques normaux mais n'avait rendu publiques les données brutes qu'en 2005 à la suite d'un proces avec Greenpeace.

voila les références:

Hammond B, Lemen., J., Dudek R., Ward D., Jiang C., Nemeth M. and Burns J.. “Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn rootworm-protected corn ». Food and Chemical Toxicology 2006 44 : 147-160.

mais comme le disait Houdebine pour relativiser:

a écrit :

La publication de Monsanto apporte également des informations intéressantes sur l’impact du maïs en question chez l’homme. On apprend ainsi que les rats ont reçu 21g de maïs par kg de poids vif pendant trois mois. Cette quantité est à rapprocher de celles qui sont données aux poulets et porcs d’élevage, respectivement de 57 et 26 g/kg. Il est important également de noter que les consommateurs humains n’absorbent pas plus de 0, 27g/kg de maïs, les jours où ils en mangent. Il est donc loisible de conclure que la marge de sécurité entre les rats expérimentaux et les consommateurs nord-américains est de 432 fois. Elle est supérieure à 800 fois pour les européens qui ont chez eux moins de maïs MON863. Un autre chiffre mérite considération. Les feuilles de maïs contiennent la toxine Bt cry3Bb1 à raison de 70g/g de poids frais et les grains des quantités non mesurables, inférieures à 0, 076g/g.



et

a écrit :

Une série de tests est pratiquée pour évaluer la toxicité aiguë et chronique des OGM [1]. Le plus contraignant consiste à ajouter à la ration alimentaire de rats expérimentaux des quantités d’OGM aussi élevées que possible pendant trois mois. Pendant cette période, les rats achèvent leur croissance, se reproduisent et les femelles allaitent leurs petits. Ce laps de temps correspond donc à environ vingt ans pour un homme. Ce type de test est considéré par les experts mondiaux comme suffisant pour révéler des effets nocifs des médicaments. La croissance, la reproduction et la lactation sont en effet des fonctions très sensibles aux perturbations métaboliques. Dans le cas des médicaments cependant, les tests sont prolongés à six mois, car les médicaments sont faits pour agir sur les fonctions biologiques des patients, pas les OGM actuellement commercialisés. La période de trois mois appliquée aux OGM est un compromis considéré par les experts comme adapté au niveau des risques des OGM actuels. Des tests supplémentaires seront imposés au cas par cas pour les OGM de deuxième génération dont la composition aura été délibérément modifiée pour améliorer leurs qualités nutritives. Il faut ajouter qu’il est impossible de démontrer strictement l’absence totale de nocivité d’un aliment, ne serait-ce que parce qu’on le mange toujours pour la première fois. Même les inoffensives pommes de terre contiennent des toxines en petite quantité et le chou brocoli des substances cancérigènes mais aussi d’autres substances qui ont un effet opposé. De nombreuses plantes contiennent ainsi des toxines diverses dont elles se servent pour éliminer leurs prédateurs. Ce n’est pas pour autant dangereux de consommer ces plantes en quantité raisonnable. Les tests sont donc comparatifs et ils ne visent pas à démontrer une absence totale de toxicité. Les conclusions des commissions d’experts se limitent de ce fait à dire que les tests ne permettent pas de faire une distinction entre le nouvel aliment, un OGM en l’occurrence, et la plante d’origine.



outre Gérard Pascal l'un des deux toxicologues cités dans "le Monde", plusieurs experts ont conclu à l'absence de toxicité à partir de ces données brutes, je cite:

G. Flachowsky, K. Aulrich, H. Böhme and I. Halle. (2007). « Studies on feeds from genetically modified plants (GMP) – Contributions to nutritional and safety assessment. » Anim Feed Sci Technol. 133 : 2-30.

Trevor W. Alexander, Tim Reuter, Karen Aulrich, Ranjana Sharma, Erasmus K. Okine, Walter T. Dixon and Tim A. McAllister. (2007). « A review of the detection and fate of novel plant molecules derived from biotechnology in livestock production ». Anim Feed Sci Technol. 133 : 31-62

Il n'en reste pas moins que Seralini, cité aussi dans l'article du Monde, a, lui constaté dans une nouvelle étude financée par Greenpeace et Carrefour des anomalies qu'il estime statisquement significatives:

a écrit : la consommation de maïs MON 863 perturbe plus ou moins fortement, chez le rat, de nombreux paramètres biologiques : poids des reins, poids du foie, taux de réticulocytes (jeunes globules rouges), de triglycérides, etc. La chimie urinaire est également modifiée, avec des réductions de sodium et de phosphore excrété pouvant aller jusqu'à 35 %. Les effets varient selon le sexe des animaux. "Chez la femelle, on observe une augmentation des graisses et du sucre dans le sang, une augmentation du poids du corps et du poids du foie par rapport au poids du corps, le tout associé à une plus grande sensibilité hépatique, dit M. Séralini, principal auteur de cette étude et par ailleurs président du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen). Chez le mâle, c'est le contraire, avec une chute du poids du corps et des reins."


en conclusion, on ne sait pas encore si le Maïs MON 863 présente des risques toxicologiques significatifs si il est ingéré à doses massives pendant tres longtemps. les avis des experts sont partagés.

Mais Séralini a raison sur deux points à coup sur:

Monsanto aurait du rendre publiques des le début ces données brutes

dans le doute, il ne fallait pas autoriser et faire des essais approfondis de plus longue durée qui permettent d'éliminer les biais statistiques

canardos
 
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Message par Crockette » 14 Mars 2007, 11:06

mais qui parle de risque toxicologique canardos ?

Ce mais est tout à fait comestible d'ailleurs aux usa ils en mangent tous les jours...


le problème c'est qu'à la longue, le sucre, les graisses s'accumulent dans le sang, et ton foi grossi...tu peux, je dis bien tu peux, à terme devenir diabétique ou développer un cancer du foi, tout est envisageable à partir du moment où les grandes firmes jouent aux apprentis sorciers avec la vie des gens.
Nos vies valent plus que leurs profits bon sang ! il est temps de développer à l'échelle mondiale un organisme scientifique indépendant chargé de se pencher sur les ogm et plus largement sur les modes de conservation des aliments sortant de l'industrie agro alimentaire.
mais y a pas que le mais ogm qui est responsable de la détérioration de notre foi et de l'explosion des populations diabétiques sur la planete. C'est toute la complexité du problème.
Crockette
 

Message par canardos » 14 Mars 2007, 11:16

(Crockette @ mercredi 14 mars 2007 à 11:06 a écrit :
mais y a pas que le mais ogm qui est responsable de la détérioration de notre foi

c'est vrai la détérioration de ma foi est très avancée et pourtant je ne consomme pas de maïs....

mais si le maïs avait cet effet là, ça se verrait aux états unis, chez les bigots de la corn belt....
canardos
 
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Message par Crockette » 14 Mars 2007, 11:23

je parlais évidemment de cet organe comprenant des lobes, un canal hépatique et cystique une veine porte et cave etc.

ce n'est pas un lapsus quoi que la foi en la science (non corrompue) je l'ai encore un peu.
Crockette
 


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