les maladies cérébrales

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Mars 2007, 09:07

un interview de Marc Péchanski dans l'Express:

a écrit :

[center]Maladies cérébrales: que font les chercheurs?[/center]

Propos recueillis par Elodie Delaisement

Marc Peschanski, directeur de recherche à l’Inserm, dirige l’Institut des cellules souches pour le traitement des maladies monogéniques (Istem). Thérapie cellulaire, piste génétique: il fait le point sur les travaux actuels pour soigner les maladies cérébrales telles l’Alzheimer, Parkinson ou encore la chorée de Huntington

Aujourd’hui, quels sont les remèdes pour retarder la dégénérescence des cellules cérébrales ?

Les maladies cérébrales telles que l’Alzheimer, Parkinson, ou encore la chorée de Huntington sont très différentes les unes des autres. Il n’existe pour aucune d’entre elles un remède qui permettrait de prévenir la maladie, en protégeant les cellules cérébrales.

On doit donc remplacer les cellules malades par un composant chimique ou une autre cellule. C’est de la médecine régénératrice. Cela fait par exemple 40 ans que l’on remplace la dopamine -qui n’est plus sécrétée par les malades de Parkinson- par une molécule chimique.

La thérapie cellulaire permet donc de remplacer les cellules malades...
Oui, mais elle est toujours à un niveau expérimental, du moins pour le cerveau. Elle est déjà utilisée pour les grands brûlés: cela consiste à prendre un petit morceau de peau intact, puis à faire proliférer les cellules en laboratoire afin de fabriquer de la peau, qui sera ensuite greffée au patient.

Que permettent aujourd'hui les cellules fœtales et les cellules souches embryonnaires?

Pour le cerveau, les recherches sont pratiquées sur des patients atteints des maladies de Parkinson ou de Huntington. Il s’agit de remplacer les cellules abîmées par des cellules fœtales ou des cellules souches embryonnaires.

Les cellules fœtales sont prélevées sur des fœtus tués par une interruption volontaire de grossesse. Il faut savoir que leurs cellules cérébrales continuent leur activité, contrairement à celles de l’adulte. Elles peuvent donc être transférées chez un malade. L’inconvénient des cellules fœtales, c’est qu’elles cessent de proliférer au bout d’un certain temps.

En revanche, les cellules souches embryonnaires sont "immortelles". Ce sont des cellules particulières que l’on trouve chez l’embryon entre le 5e et le 7e jour de gestation. A ce stade, l’embryon n’est composé que de 150 cellules, dont une quarantaine de cellules souches, qui peuvent donner naissance à n’importe quelle cellule du corps humain (peau, neurones…). Une fois prélevées, nous pouvons les faire proliférer en laboratoire et les transformer en neurones.

Grâce à nos recherches actuelles, nous espérons remplacer les cellules fœtales par les cellules souches, qui sont "immortelles". Une des lignées sur lesquelles je travaille en ce moment, par exemple, date de 1999. Dans tous les cas, il nous serait impossible de soigner tous les patients avec des cellules fœtales, car nous n’en aurions pas assez.

Peut-on étudier les maladies sous l'angle de la génétique?

Aujourd’hui, on élabore des modèles à partir d’embryons prédisposés à une maladie génétique. Cela nous permet de modéliser des maladies telles que la chorée de Huntington ou encore certaines formes d’Alzheimer et de Parkinson, qui ont un facteur génétique. Malheureusement, cela ne résout pas le problème pour les maladies idiopathiques (dont l’origine est inconnue), telles que les formes courantes d’Alzheimer et de Parkinson.

Pour les maladies modélisées, nous sommes capables d’observer la façon dont la mutation altère le développement cellulaire et de mieux la comprendre. Nous pratiquons ensuite la même technique de criblage que les industries pharmaceutiques. Il faut savoir que ces dernières ont des réserves considérables de molécules qui pourraient un jour ou l’autre devenir des médicaments. Les industries pharmaceutiques créent des modèles de maladies chimiques, puis testent leurs molécules en aveugle et observent le résultat, en espérant trouver le médicament miracle. Nous appliquons la même méthode à nos modèles cellulaires. Les industriels nous prêtent leurs molécules et nous les essayons une à une.

canardos
 
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