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[center]Des tomates gorgées d’antioxydants grâce à l’eau de mer[/center]
L'eau de mer diluée peut être utilisée dans l’irrigation des tomates hors-sol. Ce mode de culture produit des fruits avec des niveaux sensiblement plus élevés en antioxydants, bénéfiques pour la santé.
Vitamine C, vitamine E, bêta-carotène (précurseur de la vitamine A),polyphénols... Les tomates cultivées par les agronomes italiens de l’Université de Pise ont atteint des taux inégalés d’antioxydants en poussant… dans l’eau de mer ! Les plantes poussaient en réalité sur un support hydroponique, de la laine de verre, baigné dans une solution contenant 10% d’eau de mer. Cette technique pourrait permettre des économies non négligeables d’eau potable dans les régions arides bordées par les océans (péninsule arabique, bordure atlantique des Andes) tout en apportant une plus-value nutritionnelle aux fruits.
Riccardo Izzo et son équipe ont effectué des tests sur plusieurs variétés ordinaires de tomates (Solanum lycopersicum) afin de déterminer si les effets combinés de l'eau de mer diluée et de la maturation complète pourraient améliorer les propriétés nutritionnelles de ces fruits naturellement riches en composés antioxydants. Comparée à la culture hors-sol standard, la maturation n’a pas été ralentie et le rendement était similaire. Par contre, la concentration des antioxydants a bondi avec l’eau de mer.
Les chercheurs pensent que la plante en produit beaucoup plus afin de lutter contre la nocivité du sel. Le chlorure de sodium, en grande quantité, dérègle le métabolisme et détruit les cellules végétales qui, en éclatant, libèrent des composés oxydants nocifs. Pour contrecarrer ce stress oxydatif, la tomate produit vitamines et polyphénols qui se concentrent à mesure de la maturation. Une fois dans l’assiette, ces tomates «marines» pourraient être très bénéfiques. Selon l'étude française Suvimax, l'apport d'antioxydants, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, fait baisser de plus de 30 % le risque de cancer et la mortalité des hommes. En revanche, cet effet n'a pas été retrouvé chez les femmes.
Cette étude a été publiée dans la dernière édition de l’American Chemical Society.
Philippe Salomon
Sciences et avenir.com
(22/03/07)