cerveau, nicotine et maladies neurologiques

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 03 Mai 2007, 21:48

où l'on retrouve la nicotine....et la schizophrenie...

sur le site du CNRS:


a écrit :

Paris, 3 mai 2007

[center]Cerveau et exposition chronique à la nicotine[/center]


Des chercheurs de l'Institut Pasteur associés au CNRS, en collaboration avec des chercheurs du Karolinska Institute (Stockholm) et de l'université de Bordeaux 1, viennent d'analyser le subtil équilibre entre différents types de récepteurs nicotiniques dans le cerveau lors de l'exposition chronique à la nicotine. Leurs travaux, publiés dans les PNAS, pourraient permettre d'orienter la mise au point de molécules thérapeutiques plus spécifiques, tant pour le sevrage tabagique que pour certaines pathologies neurologiques, comme la maladie d'Alzheimer et l'autisme, ou psychiatriques, comme la schizophrénie.


La nicotine est la principale substance du tabac impliquée dans la dépendance, notamment par l'altération qu'elle provoque du système de récompense, qui gère naturellement nos désirs, nos plaisirs et nos émotions. Elle agit en se fixant aux récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine. Ces récepteurs résultent de l'assemblage de cinq sous-unités, et il existe une dizaine de sous-unités avec comme conséquence une très grande diversité de leurs propriétés pharmacologiques. Mais toutes sont activées par le neurotransmetteur endogène, l'acétylcholine, ainsi que par la nicotine. Ces différents types de récepteurs pourraient donc avoir des fonctions physiologiques distinctes, et constituer des cibles pharmacologiques spécifiques. D'où l'intérêt d'étudier leurs rôles respectifs.



La nicotine est la principale substance du tabac impliquée dans la dépendance, notamment par l'altération qu'elle provoque du système de récompense, qui gère naturellement nos désirs, nos plaisirs et nos émotions. Elle agit en se fixant aux récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine. Ces récepteurs résultent de l'assemblage de cinq sous-unités, et il existe une dizaine de sous-unités avec comme conséquence une très grande diversité de leurs propriétés pharmacologiques. Mais toutes sont activées par le neurotransmetteur endogène, l'acétylcholine, ainsi que par la nicotine. Ces différents types de récepteurs pourraient donc avoir des fonctions physiologiques distinctes, et constituer des cibles pharmacologiques spécifiques. D'où l'intérêt d'étudier leurs rôles respectifs.



C'est ce qui vient d'être réalisé dans une étude menée par Philippe Faure et Sylvie Granon, dans l'unité "Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques" de l'Institut Pasteur associée au CNRS. Ces chercheurs avaient décrypté l'an dernier les bases moléculaires de l'activation de notre système de récompense lors d'une injection aiguë de nicotine. Ils avaient montré le rôle majeur d'une sous-unité du récepteur nicotinique, nommée ß2, dans cette activation, et suggéré l'intervention d'un deuxième type de sous-unité : a7.



Dans la présente étude, les chercheurs ont analysé le rôle de ces récepteurs lors d'une exposition chronique à la nicotine. Ils ont administré à des souris, pendant plusieurs semaines, des doses de nicotine permettant d'obtenir des concentrations de nicotine dans le plasma analogues à celles qu'on trouve chez un fumeur, et suffisantes pour déclencher un syndrome de sevrage.



En comparant des souris « contrôles » et des souris génétiquement dépourvues du récepteur ß2, ils ont pu démontrer que l'exposition chronique à la nicotine modifiait l'équilibre entre deux processus opposés, orchestrés par les récepteurs ß2 et a7. Les récepteurs ß2, après un temps d'exposition suffisamment long, subissent une inactivation de longue durée, une désensibilisation. Cet effet est contrebalancé par une adaptation des circuits neuronaux qui dépend d'a7. Ceci est particulièrement évident chez les souris déficientes en sous-unités ß2, pour lesquelles des déficits comportementaux liés au système de récompense se trouvent compensés par l'exposition chronique à la nicotine. Cette compensation n'apparaît pas si les récepteurs a7 sont bloqués.



Il semble donc, au vu de cette étude, qu'il faille prendre en compte ces deux types de récepteurs pour mettre au point des molécules qui aideraient au sevrage tabagique.



Par ailleurs, les auteurs soulignent qu'il existe des pathologies qui engagent, parmi d'autres altérations biochimiques, les récepteurs nicotiniques. « C'est le cas de la schizophrénie notamment, explique Philippe Faure. Les personnes traitées pour cette maladie fument significativement plus que la population standard et certains auteurs pensent que ce serait une forme d'automédication. Ce phénomène pourrait être dû à l'action d'un mécanisme de compensation lié aux récepteurs a7 ». D'autres pathologies neurologiques, comme la maladie d'Alzheimer, le syndrome d'hyperactivité ADHD (Attention Deficit Hyperactivity Disorder) ou l'autisme, paraissent aussi affecter divers types de récepteurs nicotiniques.



« Ces résultats offrent des nouvelles pistes pour la mise au point et le développement d'agents « nicotine-like » pour le traitement de certaines maladies neurologiques et psychiatriques », concluent les auteurs



Références :
Long-term effects of chronic nicotine exposure on brain nicotinic receptors. Morgane Bresson, Sylvie Granon, Monica Mameli-Engvall, Isabelle Cloëz-Tayarani, Nicolas Maubourguet, Anne Cormier, Pierre Cazala, Vincent David, Jean-Pierre Changeux et Philippe Faure. Proceedings of the Natural Academy of Sciences, mai 2007.

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Message par canardos » 09 Mai 2007, 07:12

Dans le Figaro:


a écrit :

[center]Les fumeurs inégaux face à la dépendance[/center]

JEAN-MICHEL BADER. Publié le 09 mai 2007


Le mécanisme de la dépendance cérébrale à la nicotine se dévoile, grâce à l'élucidation de nouveaux récepteurs nicotiniques.

DES CHERCHEURS de l'Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec des chercheurs du Karolinska Institute (Stockholm) et de l'université de Bordeaux-I, viennent d'analyser le subtil équilibre entre différents types de récepteurs nicotiniques dans le cerveau lors de l'exposition chronique à la nicotine. Leurs travaux, publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) américaine, pourraient permettre d'orienter la mise au point de molécules thérapeutiques pour le sevrage tabagique.

La même équipe des neuro-sciences de l'Institut Pasteur de Paris a d'ailleurs accumulé un corpus de données considérable depuis plusieurs années sur ce thème. En 2005, réalisant un véritable travail de serrurier molé- culaire, l'équipe de Jean-Pierre Changeux avait déjà publié dans Nature des résultats sur les récepteurs : sur quelques neurones dans une zone profonde centrale du cerveau, l'aire tegmentaire ventrale (VTA), se logent ces récepteurs spécialisés. Ils ont pour caractéristiques de lier spécifiquement la drogue nicotine : ce sont comme autant de serrures microscopiques taillées sur mesure, par assemblage de cinq sous-unités protéiques qui s'emboîtent les unes aux autres et définissent une cavité, où se loge la clé nicotine.

Système de récompense

On connaît 9 sous-unités dites Alpha et 3 sous-unités Bêta, qui peuvent se combiner à la surface des neurones en des centaines de variétés de récepteurs nicotiniques ayant des propriétés pharmacologiques très distinctes. Et cette zone VTA est considérée par les neurophysiologistes comme la région principale du « renforcement » et donc de la dépendance à de très nombreuses drogues, dont la nicotine. Les chercheurs ont même génétiquement programmé une souris dont le récepteur nicotinique ne dispose pas de la sous-unité Bêta 2, la plus fréquemment trouvée dans le cerveau normal. Ces souris, qui ont quelques difficultés d'apprentissage, refusent obstinément de se gaver de nicotine. Alors que les souris normales, munies d'un injecteur à nicotine et d'une pédale, deviennent accros en un rien de temps et appuient sur la pédale toute la jou rnée pour avoir leur dose.

Les mêmes chercheurs ont décrypté en 2006 les bases mo- léculaires de notre système de récompense, un système qui joue un rôle central dans les phénomènes de dépendance aux drogues. Lorsqu'on fume une cigarette, les récepteurs nicotiniques de cette zone du cerveau sont activés par la nicotine, et cela entraîne une augmentation de l'activité des neurones porteurs de ces récepteurs, ce qui déclenche la sensation de plaisir associée. Une fois de plus, ce sont les récepteurs de type Bêta 2 qui sont responsables de cette réponse. Cette fois, l'équipe Pasteur/CNRS/Karolinska s'est intéressée à l'exposition chronique d'animaux de laboratoire à la nicotine. Ils ont mis en évidence un nouveau mécanisme inconnu jusqu'à présent, par lequel la nicotine déclenche un subtil équilibre entre plusieurs récepteurs, d'une part les récepteurs Bêta 2, mais aussi Alpha 7. Chez les souris sauvages, l'exposition chronique à la nicotine ne provoque aucune dépendance. En revanche, chez les souris programmées génétiquement qui ne disposent pas du récepteur Bêta 2, ce sont les Alpha 7 qui prennent le relais.

Alzheimer et schizophrénie

Ces résultats pourraient être transposés chez les humains : il y aurait une sorte d'équilibre fonctionnel entre les différents types de récepteurs nicotiniques. Ce qui devrait permettre de mettre au point des stratégies pharmacologiques de lutte contre le tabagisme, mais aussi d'agir sur le système de récompense du cerveau des pa-tients atteints de maladies d'Alzheimer, de schizophrénie ou d'autisme. Les chercheurs observent une prévalence très élevée de dépendance tabagique chez les schizophrènes, les malades d'Alzheimer, et chez les enfants hyperactifs. Philippe Faure, chercheur à l'Institut Pasteur, l'explique : « Le système de récompense du cerveau est utilisé dans énormément de comportements, il est très puissant. » Chez ces malades, l'intoxication tabagique procurant la nicotine serait une forme d'automédication qui démontrerait l'action d'un mécanisme compensatoire utilisant ces nouveaux sous-récepteurs Alpha 7 à la nicotine. « Ces résultats offrent de nouvelles pistes pour la mise au point d'agents nouveaux. »

canardos
 
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