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[center]Un lien établi entre mutation génétique et vélocité du chien[/center]
LE MONDE | 09.05.07 |
Les chercheurs américains et britanniques viennent de mettre en évidence, pour la première fois chez le chien, un lien entre une mutation génétique et des performances musculaires supérieures à la normale. Les lévriers porteurs d'un seul exemplaire de la mutation du gène de la myostatine (MTSN) sont plus rapides que les individus possédant la forme habituelle du gène, constate, dans la revue en ligne PLoS Genetics du lundi 7 mai, l'équipe d'Elaine Ostrander, de l'Institut national de recherche sur le génome humain de Bethesda (Maryland).
La myostatine est une protéine normalement sécrétée par les cellules des muscles striés squelettiques, ceux que l'ont peut contracter volontairement. Elle joue un rôle essentiel en limitant naturellement la croissance des muscles. A l'inverse, son inhibition favorise la croissance des muscles, une piste explorée pour traiter certaines maladies musculaires.
Les généticiens avaient déjà identifié une mutation du gène de la myostatine (MTSN) responsable d'une musculature anormalement développée chez certains mammifères. L'équipe d'Elaine Ostrander a identifié une nouvelle mutation chez les Whippets, une race de lévriers élevés pour la course. Elle se manifeste par une protéine raccourcie.
Les individus dont les deux exemplaires du gène MTSN sont mutés présentent une hypertrophie musculaire qui les a fait surnommer les Whippets "brutes". Ils n'en sont pas pour autant plus rapides que les chiens dépourvus de la mutation. En revanche, les lévriers ayant une seule copie de la mutation sont à la fois plus musclés et plus rapides que leurs congénères.
Après avoir séquencé l'ADN de 85 lévriers, les chercheurs ont démontré l'existence d'un lien significatif entre le fait d'avoir un exemplaire unique de la mutation et un classement dans les catégories les plus rapides.
Les auteurs évoquent l'éventualité d'une manipulation du gène MTSN chez l'homme, qui "pourrait changer le visage de l'athlétisme de compétition dans les espèces humaine et canine". Mais ils mettent parallèlement en garde contre une telle éventualité, "compte tenu du peu de connaissances sur les conséquences sur la santé et le bien-être en général".
Paul Benkimoun
cela dit vous pouvez télécharger l'article original sur Plos genetics qui est une revue "libre" gratuite