l'évolution de l'intelligence animale

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 29 Août 2006, 13:32

dans le journal du CNRS:

a écrit :

[center]Des otaries fort dégourdies[/center]


L'otarie de Californie sait faire preuve de self-control. Autrement dit, ce pinnipède 1 est capable de « réprimer un comportement impulsif en faveur d'une alternative plus appropriée à la situation présente », explique l'éthologue Jean-Jacques Roeder, de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien 2, à l'origine de ce surprenant résultat avec Émilie Genty, postdoctorante à l'université de Saint Andrew en Écosse.

Mais d'où lui vient cette aptitude, que l'on pensait spécifique aux hommes il y a encore quelques années ? C'est ce que nos deux scientifiques cherchent à comprendre, expériences à l'appui.

Lors d'une épreuve de « récompense inversée » 3, les otaries ont le choix entre une grande quantité de nourriture et une petite. Elles optent naturellement pour la plus grande, et se voient accorder la quantité inverse de leur choix. Elles intègrent cette condition au fur et à mesure, au point de contrer complètement leur impulsion première au bout d'une centaine d'essais. Ce que font aussi les orangs-outans, mais avec un peu plus de difficultés 4. En revanche, pour que d'autres primates, tels les macaques, les singes écureuils ou les tamarins, fassent preuve de self-control, il est indispensable de leur faire subir une seconde expérience, où ils ne reçoivent de récompense que s'ils choisissent la plus petite quantité de nourriture. C'est également le cas des lémuriens, espèce de primates plus archaïque, testés en 2004 5. Dans ce cas précis, les expériences avaient été élargies : la qualité et non plus seulement la quantité des aliments avait été prise en compte.

L'une des explications proposées par les chercheurs est que, parmi les contraintes évolutives favorisant le self-control chez différentes espèces, le fait de rechercher en solitaire ses ressources alimentaires, en quantité comme en qualité, est essentiel : toute compétition entre congénères est évitée, ce qui favorise l'aptitude à ne plus réagir de façon impulsive. C'est en solo que vient le goût du self-control !



Magali Sarazin

1. Ordre de mammifères carnivores aquatiques aux membres adaptés à la nage, qui comprend les otaries, les morses et les phoques.
2. Institut CNRS / Université Strasbourg-I Louis Pasteur.
3. Expérience menée grâce à une collaboration avec le Centre national de la mer Nausicaa, à Boulogne-sur-Mer.
4. R. W. Shumaker et al., Journal of Comparative Psychology, déc. 2001, vol. 115, n° 4, pp. 385-391.
5. Le journal du CNRS, n° 179, déc. 2004, p. 11.

canardos
 
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Message par canardos » 29 Août 2006, 13:34

a écrit :

Le 14 août 2006

[center]Ça babille chez les chauves-souris! [/center]

(Agence Science-Presse) - Babillage : début de langage élémentaire chez les bébés... et les chauves-souris. Les dictionnaires vont devoir dépoussiérer la définition de ce terme qui, on l’apprend dans la revue allemande Naturwissenschaften, concerne aussi bien les humains que ces petits mammifères volants.

Pourquoi les bébés babillent-ils ? Pour imiter les sons qu’ils perçoivent de la bouche des adultes. Ainsi, dès l’âge de 6 mois, ils passent de gazouillis à la prononciation de syllabes. Ce comportement a déjà été observé chez des primates et chez certains oiseaux. Et à cette liste, Otto von Helversen de l’Université d’Erlangen-Nuremberg vient d’ajouter la chauve-souris à ligne blanche.


Bavarde, la petite dame ? En tous cas, elle dispose d’un répertoire vocal assez vaste. Le chercheur a enregistré les bavardages de bébés de cette espèce (Saccopteryx bilineata) âgés de 4 à 8 semaines. Le veinard a eu droit à de joyeux concerts de bribes sonores, jacassements et autres hululements.

Eh oui, pas facile d’apprendre à parler comme les grands alors on se contente de les imiter maladroitement ! Mais c’est un début... Surtout que ces jeunes chauves-souris se démarquent par le fait que toutes, "garçons et filles" compris, imitent des parties de vocalises que seuls les mâles produisent. Pourquoi les femelles adultes perdent-elles cette capacité à les émettre ? Voilà une question qu’il va falloir creuser.

Caroline Lepage

canardos
 
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Message par canardos » 29 Août 2006, 13:37

a écrit :

Le 31 juillet 2006

[center]Les suricates à l'école[/center]

user posted image

(Agence Science-Presse) - Souvent debout sur la pointe des pattes, le suricate semble passer son temps à scruter l'horizon. Ce drôle de petit animal vit en groupe dans le sud de l'Afrique et enfile le costume de professeur à l'âge adulte. Qu'enseigne-t-il aux plus jeunes ? L'art de savoir manger scorpions, araignées, lézards et serpents sans se faire piquer ou mordre !

C'est bien la première fois qu'une autre espèce que l'homme montre de telles capacités d'adaptation pour transmettre un savoir, souligne une étude parue en juillet dans la revue Science. On savait déjà que chez les suricates, d'autres que les parents s'occupaient aussi des enfants. Mais selon des biologistes anglais de l'Université de Cambridge, le dévouement des adultes va bien au-delà.

C'est qu'il leur faut faire preuve de patience, voire d'ingéniosité pour enseigner aux petits comment éviter les coups bas des proies les plus dangereuses. L'apprentissage se fait donc par étape. Exemple avec le scorpion: d'abord, se familiariser avec la bête! L'adulte donne au jeune un animal déjà mort. Plus tard, la leçon se corse: son professeur lui offre un scorpion blessé auquel il a retiré le dard. L'examen final ? Etre plus habile que le scorpion prêt à piquer et le faire passer sans encombres... dans son estomac !

Caroline Lepage

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Message par canardos » 29 Août 2006, 13:39

a écrit :

Le 14 août 2006

[center]Stress et petits meurtres entre amies[/center]


(Agence Science-Presse) - Retour chez les suricates (voir ce texte) où tout n’est pas si rose. Certes, ils vivent en société très structurée où l’entraide tient une place à part. Mais derrière ces bons sentiments se cache une lutte impitoyable, celle des mères...

Quand des adultes se dévouent pour enseigner l’art de manger aux plus jeunes et les dorloter, les futures mamans, elles, n’hésitent pas à exterminer ces derniers, ni à persécuter les autres femelles ! La raison de cette violence ? Faire de leurs propres petits l’attraction principale du groupe, et augmenter leur chance de survie dans cet environnement hostile qu’est le désert.

Avec sa dernière étude publiée dans la revue PNAS, Andrew Young, biologiste de l’Université de Cambridge, nous livre d’autres secrets sur les suricates qu’il a étudiés dans le Kalahari, au sud de l’Afrique. Pas glorieux ceux là...

Au final, sur un groupe d’une trentaine d’individus, 80% des portées appartiennent toutes à la plus calculatrice des mamans : la femelle dominante. Et pour cette future mère, impossible de profiter pleinement de sa grossesse sans harceler physiquement toutes celles qui pourraient représenter d’éventuelles rivales.

En les persécutant de la sorte, elle fait exploser leurs taux d’hormones glucocorticoïdes –signe de stress intense– et réduit considérablement leurs chances de tomber enceintes. Ainsi, ces ex-mamans potentielles deviendront en temps utile de formidables nounous, libres de toutes contraintes maternelles, et qui se voueront corps et âme à ces bébés qui ne sont pas les leurs... Machiavélique, non ?

Caroline Lepage

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Message par marimar » 18 Mai 2007, 21:53

salut les amis
J’ai lu sur le site
http://www.oiseau.info/formation.des.couples.html
cette importance observation sur les bases sous lequel un oiseaux fait le choix de son territoire ( Le choix d'un territoire dépend des ressources alimentaires qu'il renferme, de la sécurité qu'il offre et des possibilités d'y aménager un nid )


et la question qui se pose en revenant sur la base que le comportement d’un oiseaux et doué d’une grande logique :

comment l’oiseau a pu premièrement identifie la sécurité de ce territoire ??
et les possibilités de ménager un nid ???..ainsi la richesse de la nourriture ??
marimar
 
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Message par canardos » 20 Mai 2007, 07:18

3 hypotheses pas du tout contradictoires et qui peuvent se combiner pour expliquer le comportement de l'oiseau adulte cherchant un nid;


1) un comportement inné (ex: batir un nid en hauteur ou au sol, rechercher l'éloignement ou le rapprochement vis à vis des congéneres, selon que l'espece est grégaire ou solitaire.

2) l'experience. l'imitation des parents et des autres oiseaux de la meme espece, le souvenir de ses propres echecs, la connaissance acquise des autres sources de nourriture et des prédateurs...

3) la reflexion, le raisonnement sur la base de cette experience

les oiseaux sont des animaux intelligents dont les attitudes innées peuvent etre largement corrigées par l'experience, par l'acquis, dont le comportement peut faire preuve de plasticité.
canardos
 
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Message par canardos » 03 Sep 2008, 10:37

la pie se reconnait dans un miroir....comme jusqu'à présent seulement l'homme le chimpanzé le gorille l'orang outang le dauphin et l'éléphant.

c'est le premier vertébré autre que les mammiferes à posseder cette forme evoluée de conscience de soi et à franchir le test du miroir.

il est probable que cette aptitude est partagée par les autres corvidés (la pie appartient à la famille des corbeaux) et par les psiccatidae (la famille des perroquets).

dans Psychoweb:

a écrit :

[center]Reconnaissance de soi chez la Pie[/center]       

Proposé par Stephane Desbrosses, le 02-09-2008


La croyance populaire veut que les oiseaux ne soient pas considérés comme bien malins… Ne dis-t-on pas d’un homme idiot qu’il possède une cervelle de moineau ou qu’il répète ce qu’on lui dit comme un perroquet ? Ces croyances communes sont pourtant remises en causes depuis plusieurs années : le cerveau de l’oiseau n’en a pas terminé de révéler des capacités cognitives défiant l’idée de ce que l’on s’en faisait.

L'autocollant et la reconnaissance de soi

S’il est communément accepté que la reconnaissance de soi est une base de la conscience de sa propre existence, on acceptait par contre difficilement, jusqu'à présent, d’en créditer d’autres animaux que certains mammifères – incluant l’homme – comme les chimpanzés, les dauphins ou les éléphants.

Comment opèrent-on afin d’objectiver la présence d’une conscience d’un soi différenciée de l’environnement chez un individu ? Simplement en observant leurs réactions face à un miroir. C’est ce qu’a fait une équipe allemande menée par Helmut Prior, de l’Institut de Psychologie de l’Université Goethe de Frankfort. Pour leur recherche, Prior et ses collègues ont effectué une série de tests avec 5 Pies Européennes. Lors de l’un des tests, ils avaient muni les pies d’un autocollant de couleur qu’elles ne pourraient voir qu’avec un miroir, de la même façon que l’on peut tester un bébé en lui dessinant un point de couleur sur la joue : on considère généralement que si le bébé, voyant son reflet dans le miroir, se touche la joue et essaie d’enlever le point de couleur, alors cela signifie qu'il comprend que ce reflet est le sien.

Placées devant un miroir, les pies semblent remarquer l’autocollant et effectuent des mouvements pour s’en débarrasser, se frottant contre le sol ou se grattant avec une patte. La vidéo ci-dessous ne laisse quasiment aucun doute sur son comportement. Une fois qu’elle a réussi à l’enlever, la pie cesse de se gratter ou de se frotter contre le sol…

Y’a-t-il un stade du miroir chez la Pie ?

Mais ne serait-ce pas le contact de l’autocollant qui induit la réaction de la pie ? Pas vraiment : lorsque l’autocollant est placé à un endroit où la pie ne peut ni le voir normalement, ni le voir dans le miroir (dans le dos), la pie ignore totalement l’autocollant… De même, s’il est visible dans le miroir, mais de couleur noire…

Cette expérimentation démontre que les pies, et probablement d’autres oiseaux, sont non seulement capables de se reconnaître dans une surface réfléchissante, mais également, peuvent se servir du reflet pour se débarrasser d’objets parasites qui leur seraient collés.

Cette conclusion remet en cause l’idée selon laquelle le neocortex est une structure cérébrale essentielle au développement de la reconnaissance de soi, ce que l’on croyait jusqu’alors. En fait, l’expérience suggère que deux fois au moins dans l’histoire de l’évolution, la reconnaissance de soi s’est développée dans deux classes de vertébrés distinctes. Quoi qu’il en soit, les oiseaux démontrent une fois de plus des capacités cognitives que l’on soupçonnait seulement dans la branche évolutive des mammifères




mais voila surtout l'article original des chercheurs dans Plos biologie. on peut aussi le télécharger en PDF.

c'est en anglais mais à la fin il y a des liens vers un paquet de vidéos téléchargeables ou l'on voit les pies en action.

Mirror-Induced Behavior in the Magpie (Pica pica): Evidence of Self-Recognition
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Message par Crockette » 03 Sep 2008, 11:43

il parait aussi (vu ds un reportage tv) que la poule reconnaitrait par photos des semblables de son poulailler...mais sur que c'est pas le test du miroir, il faudrait vérifier les conditions de cette expérience...car je vois pas très bien comment on peut demander à une poule de recouper ces infos puisqu'elle n'a pas de language ni de conscience d'exister...


Crockette
 

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