Or cet article est assez biaisé, pour des tas de raisons !
Un article de libé :
a écrit :Les scientifiques aussi méfiants que les citoyens
Une enquête révèle une convergence de vues entre les chercheurs et le grand public sur les risques liés à l'innovation.
Par Sylvestre HUET
Comment la communauté scientifique française voit-elle les faucheurs d'OGM ? Un ennemi à abattre ? «Pas du tout», répond Daniel Boy, sociologue au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences-Po), fort d'un sondage auprès de 2000 chercheurs et ingénieurs du CNRS, en janvier (1). L'enquête a pour originalité majeure d'avoir posé aux scientifiques les questions que Daniel Boy soumet périodiquement aux Français. Le thème : la science, ses applications, son éthique, ses relations avec l'entreprise privée, avec la société en général, sa crise. Elle révèle un état de l'opinion que le sociologue trouve «à certains égards surprenant : finalement, les scientifiques réagissent comme les citoyens ordinaires vis-à-vis des innovations techniques et de leur contestation» .
L'attitude des chercheurs face à la destruction d'essais de plantes transgéniques en champ, l'une des actions les plus contestées, aux prolongations judiciaires spectaculaires, illustre parfaitement ce bilan. Contrairement à toute attente, cette action, illégale, est jugée «acceptable» par 40 % des Français en général, 44 % des Français diplômés du supérieur... et 43 % des chercheurs sondés ! Il n'y aurait donc pas là de clivage d'opinion entre la communauté scientifique et la population. Pour trouver un «effet savoir» sur le jugement exprimé, il faut prendre en compte l'extrême spécialisation de la science. S'il semble logique que l'acceptation de ces destructions monte à 51 % dans les sciences humaines et sociales, elle se situe encore à 48 % en maths, physique et sciences de l'Univers. Elle ne descend à 38 % que pour le département «environnement et développement durable» et surtout à 28 % chez les biologistes. 67 % de ces derniers reconnaissent en revanche la légitimité d'une action légale et d'un boycott de produits alimentaires génétiquement modifiés.
Téléphonie. D'autres sujets suscitent cependant des réactions plus homogènes au sein de la communauté des «travailleurs de la preuve». Lorsque l'on demande aux scientifiques s'ils trouvent acceptable la lutte contre l'implantation d'une antenne de téléphonie mobile, ils sont de 62 à 68 %, selon leur discipline, à répondre «oui»... Le sujet est-il trop pointu pour que l'«effet savoir» des différentes spécialités se fasse sentir ? A l'inverse, 69 % trouvent «inacceptable» la lutte contre le développement des nanotechnologies. Le terme est-il si général que tous se sont sentis également menacés ? Ces contradictions n'empêchent pas Daniel Boy de conclure globalement à «un étonnant accord entre scientifiques et grand public ; dès lors qu'on les prend en bloc, les scientifiques répondent comme n'importe quelle personne ayant un niveau d'instruction supérieur sur les relations entre science et société» .
Industrie. La tour d'ivoire est tombée. Même la définition des projets de recherche le dernier pré carré des scientifiques n'est plus considérée comme devant être soustrait à la participation du public ou la collaboration avec le privé. Une majorité de scientifiques (58 %) estime que l'intervention d'associations pour proposer de nouvelles recherches et développer une expertise citoyenne constitue «une expérience intéressante qui peut changer les relations de la science avec la société» . Seuls 13 % la rejettent comme une «illusion» . Quant au rôle de l'industrie, la grande majorité des scientifiques trouvent «justifié» qu'elle soit associée à la recherche publique, participe à son financement et bénéficie de ses résultats.
Enfin, l'enquête révèle une certaine méfiance par rapport aux médias, assez tendance en France. Ainsi, un scientifique confronté à un problème éthique doit certes en parler avec ses collègues (90 %), saisir un comité d'éthique (85 %), voire prendre une décision solitaire (35 %)... mais alerter les médias serait une mauvaise idée : seuls 22 % la recommandent et 75 % la déconseillent. Même la simple communication des résultats de recherche semble plus importante à réaliser vers les entreprises (42 %) que vers les médias... ou les responsables politiques. Pourtant, la plupart des scientifiques estiment «facile» d'expliquer leur travail aux journalistes.
(1) Un courriel proposait aux sondés d'aller sur un site web répondre à quelques questions. Résultats dans Sciences et société en mutation , CNRS-Editions, 15 €.
Quelques remarques :
Concenant la destruction des essais en plein champ
a écrit :Il n'y aurait donc pas là de clivage d'opinion entre la communauté scientifique et la population
Ce que montre surtout ce sondage, c'est qu'il n'y a pas "d'esprit de corps" entre scientifiques. Parce que la réponse des biologistes est trés différente des physiciens. Or ça me semble etre une hypothése tout a fait plausible de penser que les biologistes sondés ne travaillent pas tous pour montsanto...
a écrit :'ils trouvent acceptable la lutte contre l'implantation d'une antenne de téléphonie mobile de 62 à 68 %, selon leur discipline, par contre 69 % trouvent «inacceptable» la lutte contre le développement des nanotechnologies
Ce qui montre qu'ils font une différence trés nette entre la technique et les stratégies des entreprises et une attaque franche contre des technologies scientifiques...
a écrit :Une majorité de scientifiques (58 %) estime que l'intervention d'associations pour proposer de nouvelles recherches et développer une expertise citoyenne constitue «une expérience intéressante qui peut changer les relations de la science avec la société»
Ce qui montre que les scientifiques ne vivent pas tant dans leur tour d'ivoire que ça ! Et ce qui va rendre heureus...
a écrit :Enfin, l'enquête révèle une certaine méfiance par rapport aux médias, assez tendance en France.
Je ne crois pas que le probléme soit une question de "mode", mais plutot qu'ils sont sensible aux transformations que les média accomplissent sur leur message