(Louis @ mardi 17 juillet 2007 à 20:35 a écrit : A mon avis, le danger principal est de faire du relativisme du relativisme Croire que tous les relativisme se valent ! Si on étudie par exemple le développement des sciences d'un point de vue historique selon les cultures (il n'y a pas eu que la culture occidentale a développer une science de haut niveau, des mathématiques efficaces, etc, on peut aussi s'intéresser aux mathématiques indiennes ou chinoises par exemple, et comment faire pour les étudier que de les comparer c'est a dire, forcément, d'etre "relativiste") Tout ne se vaux pas, et ca fonctionne aussi pour le "relativisme"...
Pour en revenir aux créationnistes des usa, la aussi, il faut certainement plus interroger cette questions avec les armes de la sociologie que de faire une bataille d'autorité (c'est a dire, en derniére analyse, de légitimité) Pourquoi, dans un pays comme les usa, le pays sans aucun doute le plus productif en matiére de science, le "créationnisme" est il si vivace et si fortement implanté ?
Tout cela est fort différent des "post colonial science studies" (qui sont plutot amenées a étudier les "ethnosciences"= ! Déja parce qu'il n'y a pas d'unité dans ce champ, que les querelles y sont fortes, conséquentes, et que la problématique (c'est a dire les questions qu'elle pose) mérite d'etre étudié sérieusement !
Merci pour ta réponse ! Je ne suis cependant pas vraiment d'accord pour ce que j'en comprends : l'approche "sociologique" peut être pertinente, mais cela ne montrerait que la genèse et les acteurs des débats, or, il me semble que le débat scientifique est un champ de luttes entre des idées, toutes relatives à un contexte et des hommes (on ne peut reprocher à Aristote d'avoir structuré la nature biologique en espèces, étant donné ses conditions d'étude). Les théophages qui reviennent sur le devant de la scène bricolent des théories ad hoc pour conformer les observations (quand il ne s'agit pas de les nier) faites depuis Lamarck et Darwin à un texte prétendûment irréfutable. En tout cas, ça m'étonnerait qu'on les fasse taire en leur expliquant l'origine sociologique de leur théorie...
Je n'ai pas réussi à démêler l'ambiguïté que tu introduis dans le "relativisme" qui pourrait être la "meilleure" chose comme la "pire" : s'il s'agit de la démarche critique qui consiste à examiner et juger les théories rivales, tant mieux ! s'il s'agit d'une espèce de nihilisme ou de relativisme des valeurs qui confère a priori une égale valeur à toutes les opinions (hissées pour l'occasion au rang de "points de vue" particuliers), il n'y a plus de relativisme, puisque cela interdit d'établir toute relation entre les points de vue occidentaux et non occidentaux, chimiques et "naturels" (dans la médecine), femmes et hommes...
En tout cas, les fondamentalistes chrétiens n'adoptent ni l'une ni l'autre position : leur Eglise universelle est censée (Paul de Tarse) avoir été fondée pour s'adresser à tous les individus, pour fixer un dogme valide pour tous les peuples et pour obtenir le Salut de l'humanité entière... Et les "Saintes Ecritures" sont une parole divine révélée (excusez du peu !) et donc incontestable (voir l'intro du "Que sais-je ?" de Roux sur le christianisme primitif pour voir ce que ça donne lorsqu'un historien par ailleurs batracien de bénitier s'intéresse aux premiers temps de la secte de Jésus et aux textes bibliques). Leur "vérité" n'en tolère par conséquent aucune autre.