pour quand le peak oil?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Nov 2007, 00:06

a écrit :

[center]La moitié des réserves pétrolières seraient épuisées[/center]
LE MONDE | 26.10.07 |


Le pic pétrolier, le moment où la moitié des réserves de brut de la planète ont été épuisées, aurait été atteint en 2006. L'extraction de l'or noir serait désormais sur une pente déclinante de 3 % par an, et les compagnies n'extrairont plus que 39 millions de barils par jour en 2030 (contre 81 millions aujourd'hui). Telle est la principale conclusion, alarmiste, des experts d'Energy Watch Group (EWG) - créé par le député Vert allemand Hans-Josef Fell - dans un rapport publié à Londres lundi 22 octobre.

Pour les scientifiques d'EWG, les réserves prouvées (exploitables et rentables aux coûts actuels) ne sont pas, contrairement aux estimations officielles, de 1 200 milliards de barils mais de 854 milliards. La différence est imputable aux cinq grands producteurs du Moyen-Orient : Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Emirats arabes unis. Ils ne posséderaient pas 630 à 710 milliards de barils, comme l'affirment les plus optimistes, mais seulement 340 milliards.*

"Dans cette région, la production va décliner dans un avenir proche", affirme le rapport. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour les pays consommateurs, qui comptent sur ces réserves pour alimenter leur croissance économique, alors que l'on s'attend à un déclin de la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Russie, Mexique...) à partir de 2010.

"CHANGEMENT ÉCONOMIQUE"

Le niveau exact des réserves est invérifiable. Les pays producteurs ne sont pas tenus à une obligation de transparence. C'est ainsi que l'EWG estime les réserves de l'Iran à 44 milliards de barils (contre 130 officiellement) sur la foi d'un ancien ingénieur de la compagnie nationale (NIOC). Celles de l'Arabie saoudite ne seraient pas de 262 milliards mais de 181 milliards de barils.

Les calculs du groupe d'experts allemands s'appuient sur la production actuelle et tiennent compte des difficultés des compagnies (accès aux ressources, retard des projets). Plusieurs majors pétrolières ont accusé, ces derniers mois, une forte baisse de leur production. L'EWG souligne aussi que les grands champs du golfe Persique ont atteint un pic et qu'"une augmentation de l'extraction n'est pas dans l'intérêt à long terme des pays du Moyen-Orient". Notamment des Saoudiens, dont la production serait déjà en baisse.

A ceux qui dénoncent ses méthodes de calcul, l'un des deux auteurs du rapport, Jörg Schindler, répond que "c'est sur cette base qu'EWG a pu annoncer sans se tromper que la production de mer du Nord atteindrait son pic en 2000". L'EWG juge que "le monde est au début d'un changement économique structurel" lié à la déplétion pétrolière, et que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) adresse un "message erroné" aux politiques, aux industriels et aux citoyens.

Ces prévisions doivent tout de même être prises avec précaution. Même l'ASPO (Association for the Study of Peak Oil), un groupe d'ex-géologues pétroliers critiques sur l'optimisme des compagnies et de l'AIE, est moins alarmiste. Elle estime qu'on atteindra le pic vers 2011, mais qu'on produira encore 65 millions de barils par jour en 2030 (contre 116 millions pour l'AIE).

Le rapport sert la cause de l'EWG, dont les responsables militent pour les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse...) et un renforcement de l'efficacité énergétique, seuls capables à leurs yeux de résoudre la crise. Député au Bundestag, M. Fell a été l'un des grands artisans du développement des énergies propres en Allemagne.

Le scénario noir d'EWG sous-estime les progrès dans les techniques d'exploration et de production, qui accroissent le taux de récupération du brut. Il minimise aussi le potentiel des pétroles dits "non conventionnels" (sables bitumineux, huiles lourdes...) rentables avec un baril à 90 dollars, même si leur extraction se fait à des coûts énergétiques et environnementaux élevés. En 1950, juste avant les grandes découvertes des décennies 1950-1970, le rapport entre réserves prouvées et production annuelle était de vingt-deux ans ; il est aujourd'hui de quarante-quatre ans.

Jean-Michel Bezat



en tout cas ce qui est sur c'est que le peak oil est l'affaire d'au plus une décennie...

au dela si on veut maintenir la production de pétrole, il faudra recourir aux schistes bitumineux, avec un cout environnemental énorme et une production de gaz à effet de serre maximale
canardos
 
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Message par abounouwas » 15 Nov 2007, 10:33

ASPO

site de l'asso : Association for the Study of the Peak Oil & Gas

et la newsletter est gérée par les Irlandais, Colin Campbell

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abounouwas
 
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Message par abounouwas » 17 Nov 2007, 11:49


a écrit :

La production d'or noir n'augmentera plus, selon l'ex-n°2 du pétrole saoudien
LEMONDE.FR | 16.11.07 | 19h02  •  Mis à jour le 17.11.07 | 08h00

adad Al-Husseini voit l'avenir de l'or noir en... noir. Retiré depuis 2004 de la vice-présidence de l'Aramco – la compagnie pétrolière nationale saoudienne, de loin la première du monde –, M. Husseini a donné, le 30 octobre, un pronostic sur l'avenir de la production pétrolière potentiellement catastrophique pour l'économie mondiale. Son verdict jette le trouble, alors que les pays de l'OPEP, réunis samedi 17 et dimanche 18 novembre à Riyad, cherchent au contraire à rassurer.

A Londres, devant un parterre de grands patrons du pétrole, réunis à l'occasion de la Oil & Money Conference, rendez-vous majeur de l'industrie pétrolière mondiale, Sadad Al-Husseini a lancé trois affirmations lourdes de conséquences : la production mondiale de pétrole et de gaz liquéfié va stagner jusqu'aux alentours de 2020, avant de décliner inexorablement ; les chiffres officiels "exagèrent"  les réserves planétaires de 300 millards de barils, soit un quart du total encore exploitable ; la stagnation de la production implique une augmentation minimale du prix du baril de 12 dollars chaque année, à mesure que se creusera l'écart entre une offre stagnante et une demande toujours plus forte.

Sadad Al-Husseini, qui a obtenu son doctorat en géologie en 1973 à l'université américaine de Brown, et a été en charge de l'exploration et de la production de l'Aramco de 1992 à 2004, revient en détail sur ses assertions pour Le Monde.fr.

UNE STAGNATION DE LA PRODUCTION, SUIVIE D'UN DÉCLIN

La capacité mondiale de production atteint aujourd'hui 84 millions de barils par jour (mb/j). Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), elle devra parvenir à 116 mb/j d'ici à 2030 afin de répondre à la demande de plus en plus forte des économies émergentes. Mais pour Sadad Al-Husseini les extractions mondiales plafonnent déjà parce que de nombreuses régions pétrolifères ont amorcé leur déclin. Ses propres projections font état d'un recul spectaculaire : il table sur une production pétrolière inférieure à 70 mb/j en 2030.

Il justifie : "Des pays de l'OPEP tels que l'Arabie saoudite, le Nigeria et l'Angola ont annoncé qu'ils ajouteront 10 mb/j de capacités nouvelles de production d'ici à 2014. Toutefois, tous les pays de l'OPEP ne sont pas capables de fournir le même effort. L'Indonésie, l'Iran et le Venezuela, par exemple, vont voir leur capacité de production décliner. D'autres, comme le Koweït, l'Irak et les Emirats arabes unis ne pourront faire mieux que maintenir leur production, dans le meilleur des cas. Donc au total, l'OPEP [qui dispose de 75 % des réserves planétaires] ne peut pas dégager de capacités de production supplémentaires au cours de la prochaine décennie."

Le Dr Husseini indique que les champs pétroliers géants du golfe Persique sont désormais à 41 % vides, en moyenne. Il explique encore : "La hausse des prix de l'énergie ne crée pas de nouvelles opportunités de production, parce que les nouvelles ressources en pétrole et en gaz naturel sont beaucoup plus difficiles à trouver et à développer."

DES RESERVES "EXAGÉRÉES"

Deuxième affirmation de M. Husseini : les réserves pétrolières sont "exagérées" de 300 milliards de barils. Coupables, selon lui, certaines "compagnies pétrolières [occidentales], l'Agence internationale de l'énergie et l'administration américaine (...) ont cyniquement exagéré les capacités de production de l'OPEP. Il s'agissait d'exercer une pression politique sur les pays de l'OPEP, afin de permettre aux compagnies internationales de s'implanter sur leur territoire".

L'ancien vice-président de l'Aramco pointe également du doigt certains des pays partenaires de l'Arabie saoudite au sein de l'OPEP, "qui ont laissé circuler des estimations spéculatives [de leurs réserves] ne reposant sur aucune analyse technique, et dont les déclarations sur leurs réserves prouvées répondent à des décrets politiques"."Nous savons cela, poursuit-il, parce que [ces pays] n'avaient pas de programme d'exploration ou de développement en cours mais déclaraient pourtant des réserves supplémentaires année après année."

Peut-on revenir à des évaluations plus "réalistes", selon sa propre expression, de la quantité de pétrole qui reste encore exploitable ? "Peu de pays de l'OPEP sont prêts à le faire, en particulier si cela revient à réduire le montant de leurs réserves de pétrole, au lieu de les augmenter !"

UNE AUGMENTATION INÉXORABLE DU PRIX DU BARIL

En conséquence, Sadad Al-Husseini juge que le prix du pétrole ne peut que continuer à monter. "La situation est analogue à celle d'un réservoir d'eau que l'on pomperait plus vite qu'il ne se remplit", résume-t-il. "Bien sûr, la spéculation est à l'origine de certaines augmentations des prix du pétrole", concède le Dr Husseini. "Cependant, l'escalade logique des prix depuis 2002 indique aussi que les extractions de pétrole sont fondamentalement limitées", tranche le pétrogéologue.

Les graphiques présentés par Sadad Al-Husseini font état d'un renchérissement futur des prix du brut de 12 dollars par an, au moins, chaque fois que l'écart entre offre et demande augmentera de 1 mb/j. En 2006, selon BP, l'offre pétrolière mondiale s'est établie à 81,6 mb/j, pour une demande supérieure de 2 mb/j, à 83,6 mb/j.

Sadad Al-Husseini conclut : "Plus vite nous réaliserons que les extractions de pétrole ne peuvent augmenter indéfiniment, plus vite nous rechercherons des options énergétiques alternatives et soutenables, et nous éviterons ainsi des folies tragiques telles que l'occupation de l'Irak, et d'autres mésaventures similaires."

Matthieu Auzanneau
Un expert indépendant ?

Sadad Al-Husseini affirme qu'il n'a plus de contact professionnel avec l'Aramco depuis son départ de la compagnie en mars 2004. Il dit avoir quitté la compagnie pétrolière nationale saoudienne "en partie afin de pouvoir parler librement de l'industrie pétrolière". Ses critiques à l'égard des réserves pétrolières déclarées par les pays de l'OPEP n'en épargnent pas moins l'Arabie Saoudite. Il reconnaît que ses déclarations sont attentivement analysées, a posteriori précise-t-il, par le ministère du pétrole du royaume.

L'ancien responsable de l'exploration et de la production de l'Aramco a pu apparaître comme la voix "off" du premier producteur d'or noir de la planète. En 2004, le département américain de l'énergie estime que l'Arabie saoudite est capable d'atteindre une production de 22 mb/j d'ici à 2025, soit deux fois plus qu'aujourd'hui (10,8 mb/j). L'Aramco ne conteste pas officiellement ce pronostic très optimiste. Mais en novembre 2004, huit mois après avoir quitté la compagnie, Sadad Al-Husseini déclare à la presse britannique qu'il a "plus de chance de vivre un jour sur la Lune" que de voir se réaliser les espoirs de Washington. Quelques semaines plus tard, le département américain de l'énergie ramène sa projection à 16,3 mb/j.
Aujourd'hui, le Dr Husseini n'hésite pas à affirmer que ses prises de position ont pour but "de garder l'économie mondiale en vie, de prévenir des guerres absurdes, ainsi que des troubles économiques".



abounouwas
 
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