la déforestation en Afrique

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 10 Juin 2007, 09:13

a écrit :

[center]Afrique: les routes de la déforestation[/center]


Grâce aux images prises depuis trois décennies par les satellites d’observation de la Terre, des chercheurs ont pu quantifier les progrès de la déforestation en Afrique centrale.

De plus en plus de routes sont ouvertes dans les forêts humides d’Afrique centrale pour faciliter l’exploitation de leur bois, à commencer par des bois précieux comme le mahogany. La pression s’accroît sur ces forêts vierges. Pour chiffrer l’avancée du déboisement, des chercheurs américains ont réuni 300 images satellites (Landsat) couvrant 4 millions de km2 en Afrique centrale depuis trente ans (jusqu’à 2003).

Nadine Laporte et ses collègues (Woods Hole Research Center, Falmouth) ont recensé 51.916 km de routes d’exploitation forestière dans cette région, qui comprend le Cameroun, la République de Centrafrique, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC). Les routes ouvertes pour l’abattage du bois représentent 38% de toutes les routes tracées, relatent les chercheurs aujourd’hui dans la revue Science.

Les changements les plus rapides se produisent dans le nord de la République du Congo, où la vitesse de construction des routes est passée de 156 km par an de 1976 à 1990 à plus de 660 km/an depuis 2000. En RDC, où se situe 63% des forêts de cette région, et où il y a le moins de routes pour l’instant, l’exploitation s’accélère aussi. Les routes avancent à la vitesse de 456 km/an depuis 2000, contre 336 km/an entre 1986 et 1990.

A l’heure actuelle, plus de 30% de ces forêts (soit 600.000 km2) font l’objet de concessions forestières et 12% seulement sont protégés, précisent Laporte et ses collègues. L’avenir de ces forêts humides est menacé par une exploitation non durable des ressources, soulignent les chercheurs, et l’ouverture des routes permet aux chasseurs de gibier d’accéder à des régions de plus en plus reculées, menaçant la survie de certaines espèces.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(08/06/07)

canardos
 
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Message par canardos » 20 Nov 2007, 21:01

a écrit :

[center]Niger: la ruée sur les dernières forêts accélère la désertification[/center]

Boureima Hama
Agence France-Presse
Niamey Le mardi 20 nov 2007

Le jour n'est pas encore levé que des camions, des ânes et des caravanes de chameaux quittent Niamey en traversant le pont Kennedy. A la nuit tombée, ils reviennent chargés d'énormes cargaisons de bois arrachées aux dernières forêts du sud-ouest du Niger.
Dans cet immense pays essentiellement désertique, les populations continuent de décimer les forêts pour se fournir en bois de chauffe, sans se soucier qu'ils donnent un grand coup d'accélérateur au réchauffement climatique et au désert.

Le Sahara a déjà englouti les deux-tiers du territoire (1,2 million de km2) et avance inexorablement à raison de 200 000 ha par an selon le site écologiste Mongabay.com, malgré la plantation de plus de 60 millions d'arbres entre 1985 et 1997.

D'après des spécialistes, le désert avance en moyenne de 6 km par an vers l'ouest et le sud où se trouvent les dernières zones boisées du pays.

Le Niger a perdu 679.000 hectares de forêts tropicales entre 1990 et 2005, plus du tiers, à raison d'un taux annuel de déforestation de 1%, selon Mongabay.com.

Le ministère de l'environnement reconnait la perte annuelle de 120 000 ha de forêts tropicales, sans compter quelque 340.000 ha détruits entre 200O et 2006 par des feux de brousse, souvent allumés volontairement par des paysans.

«Le bois se fait rare, on part le chercher à plus de 150 km près du Burkina Faso», affirme à l'AFP Ali Amadou, un bûcheron de «Dar-el-Salam», un des marchés de bois de Niamey.

En 2006, le pays a consommé plus de 3,4 millions de tonnes de bois et il en faudra 4,2 millions en 2010, d'après des prévisions officielles.

«Le bois représente plus de 90% de l'énergie domestique des ménages», assure Moustapha Kadi, de l'Ong SOS-Kandaji.

«C'est un paradoxe dans un pays riche en gisements de charbon et voisin de grands producteurs de gaz et de pétrole (Algérie et Nigeria)», commente un expert.

Face à la flambée de l'or noir et du gaz, le bois est la seule d'énergie abordable pour la majorité de la population rurale qui vit avec moins d'un dollar par jour, reconnaît ce même expert.

«Ignorance et pauvreté ne sauraient excuser ce +crime+ écologique», s'indigne Mamane Lamine, un agent des Eaux et Forêts.

«Partout où il y a des forêts classées, les riverains créent des coopératives, coupent le bois, le vendent, et ils n'épargnent même plus les espèces protégées», renchérit Moustapha Kadi.

A Niamey, le bois se négocie à prix d'or: entre 200.000 à 300.000 CFA (de 303 à 455 euros) la cargaison de camion, 2.000 à 2.500 CFA (plus de 3 à 3,79 euros) le chargement d'âne ou de chameau.

Faute de statistiques précises, on estime qu'il y a entre dix et trente fois moins de grands arbres au Niger aujourd'hui qu'en 1975.

Pour l'essentiel, ce bois finit sous les marmites de cuisine à Niamey, d'après l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Pour les climatologues, cette déforestation a trois conséquences directes et inquiétantes: le sol nu réfléchit davantage le soleil, rien n'arrête plus le vent et l'air est de moins en moins humide.

Qui plus est la désertification, aggravée par la rareté des pluies, est une des causes directes des crises alimentaires cycliques qui frappent le Niger, dont la population croît de plus de 3% par an.

Les municipalités de Niamey, qui perçoivent des taxes sur les ventes du bois, avouent leur impuissance à contenir les abus d'une filière contrôlée par d'influents commerçants.

Dans ces conditions, le Niger risque à à terme d'être pris dans un infernal cercle vicieux: pour échapper à la misère, de nombreux paysans ont le choix entre émigrer ou... devenir bûcherons, sans savoir qu'ils scient eux-mêmes les dernières branches du déjà fragile équilibre écologique du pays.

canardos
 
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Message par yannalan » 21 Nov 2007, 15:01

Le problème n'est pas nouveau, déjà en 74 au Burkina, c'était inquiétant. Dans ces pays toute la cuisine se fait au bois, et sur foyer ouvert, c'est à dire, le moins efficace.
Il y a eu des tentatives de proposer soit des foyers fermés ou semi-fermés en tôle, qui permettraient de cuire autant avec moins de bois. D'autres alternatives sont estées (four solaire), mais je ne dirai rien dessus parce que si j'en ai vu ofnctionner, je ne sais rien du prix de revient du truc.
Pour fonctionner au gaz, il faut avoir les moyens :
1) de se payer une cuisinière
2) de se payer les bouteilles de gaz
ce qui n'a rien d'évident.
Pareil pour l'électricité.
Ce sont des conséquences de l'exode rural massif, aussi.
yannalan
 
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