par Indesit » 28 Jan 2008, 18:01
[QUOTE=NEIL,mercredi 23 janvier 2008 à 19:55][QUOTE=Indesit,mardi 22 janvier 2008 à 13:01] [QUOTE=txi,vendredi 18 janvier 2008 à 10:55]
Mais au-delà de cela, j'ai l'impression que les têtes pensantes de l'orga ont une certaine gêne à aborder ce sujet, je ne sais pas pourquoi mais j'ai quelques idées.
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Sur le fond, je suis aussi d'accord avec les positions d'Ottokar, mais le problème est que la brochure les développe de façon très caricaturale, voire qui fait un peu froid dans le dos.
Par exemple, laisser entendre qu'on peut en projetant des gaz dans l'atmosphère apporter une solution au réchauffement climatique, c'est développer une conception complètement mécanique du climat, alors que les phénomènes climatiques sont en grande partie chaotiques, et en tous cas assez imprévisibles dans leur déroulement fin. Les auteurs raisonnent peu comme Descartes qui pensait que les animaux étaient de simples machines mues par des processus mécaniques.
Juste une comparaison avec la cancérologie. Si on te fait une chimio, le médecin sera incapable de connaître les conséquences précises sur ton organisme, et ne pourra chiffrer la probabilité de survie qu'en pourcentage. Alors qu'on a déjà fait des millions de chimios à des millions d'individus. Dans le cas de la Terre, projeter des gaz serait sans précédent, et donc, les conséquences seraient totalement imprévisibles, de l'aveu même des promoteurs de ce genre de solutions.
Au delà de sa faisabilité, une telle solution serait complètement imprévisible dans ses conséquences, ce qui la rend de fait complètement inapplicable dans la mesure où on ne peut pas faire d'expérience en éprouvette, et d'autre part parce qu'il n'y a pas de plan B, s'agissant de la Terre, la seule planète habitable à l'heure qu'il est.
Je vous signale d'ailleurs que l'auteur de cette idée signale lui-même qu'on ne connaît pas, notamment, les conséquences que ça aurait sur la couche d'ozone, indispensable à la vie sur terre comme vous le savez...
De plus la brochure oublie quand même que c'est le cadre de vie de la population qui est en jeu, et même si on s'adapte d'un point de vue technique, la dégradation de l'environnement est un problème grave. Dire "c'est pas grave parce qu'on peut déplacer les villes en cas de montée des eaux", c'est un peu court comme raisonnement. Imagine-t-on qu'il faille déplacer Paris au niveau d'Epinal ? Même si c'est faisable techniquement, humainement ce serait une catastrophe pour les populations, qui tiennent à garder leur cadre de vie, et c'est normal.
Et que signifie s'adapter ? Mettre des crèmes solaires pour lutter contre la dégradation de la couche d'ozone, comme l'avait déclaré un dirigeant de l'Administration Reagan ? Mettre des boules Quies pour les riverains de Roissy ? Le mieux semble quand même, dans tous ces problèmes, de prévenir plutôt que de guérir...
En plus, je ne comprends pas l'utilité de développer ce genre de "solutions" qui consistent à gérer les dégâts collatéraux, dans la mesure où il suffit de dire que c'est le capitalisme qui saccage la planète, et c'est tout.
Dans le domaine des transports, celui que je connais le mieux, dont les émissions de CO2 ont le plus augmenté en FR depuis 1990, il est à peu près clair que au moins la moitié des émissions de CO2 en France (dans ce domaine) vient de politiques d'aménagement aberrantes, liées à la soif de profit de tel ou tel lobby capitaliste, comme le fait que l'on éloigne les populations de leur lieu de travail, l'étalement urbain, la priorité aux investissements autoroutiers, ou d'autres phénomènes comme l'alourdissement des voitures, le désengagement de la SNCF de tout ce qui n'est pas TGV, etc...
Je veux bien dire avec Ottokar que nous avons un optimisme de principe, mais être optimiste, c'est aussi la conscience de ses limites, que ce soit en tant qu'individu ou en tant qu'humanité. Le témoin de Jéhovah avec son Dieu qui nous sauvera, à sa façon est optimiste, mais ce n'est pas le mien. L'optimisme n'est pas une fin en soi.
Dans cette mesure, je ne vois pas l'intérêt de développer sur des solutions qui n'en sont pas, au nom du fait de combattre l'obscurantisme des partisans de la décroissance, il ne faut pas non plus tomber dans un autre obscurantisme, celui de dire qu'on peut tout. Non, l'humanité ne pourra jamais TOUT faire, à commencer par être immortelle, elle aura toujours des limites ne serait-ce que biologiques.
Sur le fond, c'est du message de Canardos que je me sens le plus proche.
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