éolien et effet de serre

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 13 Nov 2007, 17:44

j'ai trouvé sur le site vent de colère un site d'opposants à l'éolien industriel un article sur l'éolien générateur indirect de gaz à effet de serre dont je met un extrait ici pour la réflexion de chacun:

a écrit :

[center]plus on met d’éolien industriel, plus on augmente les émissions de gaz à effet de serre ![/center]

Comme le montre le diagramme ci-contre représentant la puissance d’une centrale anglaise tous les 10 minutes sur un mois, l’intermittence de l’éolien est indiscutable. Si l’on voulait alimenter avec une telle centrale une ville de x milliers d’habitants comme le clament certains esprits simples, que faire quand il n’y a pas de vent (ou qu’il y en a  trop) ?

Soit on allume des bougies et on attend que le vent soit approprié, soit on régule – et dans ce cas ce ne peut être que par du thermique. En effet on a rajouté à la variation de la demande, la variation de la production éolienne. Combien de thermique ? Pour les nombreux cas où le vent est nul ou trop fort ou trop faible, il faut mettre UN MW THERMIQUE A COTE DE CHAQUE MW EOLIEN. Et lorsqu’on dit « à coté », ce n’est une figure de style car à moins d’avoir beaucoup de lignes ayant une énorme capacité, on ne va pas réguler une centrale éolienne par du thermique se trouvant à 500 ou 1000 km de là.

La présidente du directoire du conglomérat nucléaire AREVA, Anne Lauvergeon dans une interwiew donnée à la revue « DEFENSE » n°117 (sept-oct 2005) de l’IHEDN s’exprime ainsi : « … L’hydraulique et le nucléaire sont des énergies qui fonctionnent en base, c'est-à-dire par tous les temps. L’éolien et le solaire sont des énergies d’appoint. Elles ne produisent que quand il y a du vent et du soleil. Elles nécessitent donc la mise en place de « back-up ». Le pays qui a le plus développé l’éolien est le Danemark avec 13% d’éolien dans son mixte énergétique. Il y a ainsi 13% des centrales au fuel qui démarrent quand l’éolien ne marche pas. Ce n’est pas une façon efficace d’éviter la
pollution de l’atmosphère. … ».

Rappelons qu’AREVA a arrêté la production des fameuses machines Jeumont (très bruyantes et aux pales fragiles) et a pris en 2005, 21,5% du constructeur allemand REPOWER. AREVA fait de l’éolien même en sachant que cela accroît les émissions de GES par pur marketing « écologique » (saluons au passage cette admirable leçon de réalisme)

Dans « Les Nouvelles Technologies de l’Energie et de la Séquestration du Dioxyde de Carbone : Aspects Scientifiques et Techniques » (OPECST) par Christian BATAILLE et Claude Birraux, députés, rapporteurs paru le 15 mars 2006, on peut lire p. 126 : « En France, malgré les régimes de vent favorables des bords de mer, et la compensation météorologique possible entre l’Atlantique et la Méditerranée, la durée moyenne de fonctionnement des éoliennes à leur puissance nominale ne dépasse pas 2000 heures par an. On doit par ailleurs noter que pendant les périodes de froid ou de canicule, où la demande d’électricité est la plus forte, les éoliennes sont à l’arrêt faute de vent. En conséquence, l’alimentation en électricité d’utilisateurs, particuliers ou industriels, ne peut en aucun cas reposer exclusivement sur des éoliennes. Des moyens de production complémentaires doivent nécessairement leur être associés. Sur un réseau de forte puissance, l’installation d’éoliennes doit être complétée par celle de turbines à gaz ou à fioul susceptibles de les relayer lorsque les conditions météorologiques interdisent leur fonctionnement.

Les calculs économiques relatifs à l’éolien doivent donc nécessairement intégrer le coût des centrales électriques
additionnelles à leur adjoindre pour que les utilisateurs ne souffrent pas de l’irrégularité de cette production d’électricité ».

Quelle va être la production d’électricité d’origine thermique nécessaire à la régulation de l’éolien ? On  appelle  « taux de charge » (TC) d’une centrale éolienne le nombre moyen de MWh produits par an divisé par  la production maximale théorique de cette centrale supposée tourner à 100% de sa puissance 24 heures sur 24 (c-à-d. 8760 h/an).

En France le taux de charge moyen toutes centrales confondues s’élève au maximum à 22%. Le taux de charge est aussi le nombre d’heures par an de fonctionnement à puissance maximale : 22% correspond à 1927 heures. Le CO2 économisé par l’éolien est produit 3,5 fois (78/22) par le thermique qui sert à le réguler. Pour que l’opération soit blanche (autant de CO2 économisé que de CO2 produit), il faudrait un taux de charge de 50% qui n’est de loin pas atteint, même à la Pointe du Raz.

On produit en France (y compris l’incinération) environ 25 TWh d’électricité thermique par an. En supposant que les centrale marchent à 100%, cela correspond à une puissance installée de 25 000 000 / 8760 = 2850 MW en 2003/2004. En 2001, le lobby éolien déclarait vouloir installer pour 2010, 14000 MW. Cela signifie multiplier le parc actuel par un facteur 5 (CINQ) (14000/2850=4,9). Cela signifie que la quantité de CO2 et le PRG correspondant va passer de 5% à 20% (25/125) C’est un ordre de grandeur car le thermique ne fonctionne pas à 100%, l’incinération doit être décompté, les centrales thermiques produisant aussi de la chaleur sont difficilement utilisables, les centrales thermiques au charbon (la majorité pour l’instant) utilisées pour la régulation ont un rendement très mauvais d’où plus de GES, en cas de forts vents il y aura des bouffées d’énergie inutilisables (comme en Allemagne avec plus de 16000 MW), etc… Ce sera bien pire avec les 25000 MW que veut faire installer l’ADEME.

Mais alors, on devrait voir avec l’extension de l’éolien industriel, de nouvelles centrales thermiques. Eh bien elles sont là comme l’annonce le numéro 35 de la revue « Vivre EDF » de novembre 2005 :

« Relance de la production thermique. EDF poursuit la modernisation de son parc de production thermique en remettant en service quatre tranches fuel (deux à Porcheville, une à Cordemais et une à Aramon) d’une puissance totale de 2600 MW. Des turbines à combustion (500 MW au total) seront construites, pour une partie peut-être en Bretagne dans le cadre de la sécurisation du grand Ouest. Enfin, quatre site verront leur centrale à charbon modernisées : Cordemais, Le Havre, Blénod et La Maxe. »

Dans les « Les Echos » du 12-12-05 : « Siemens va construire pour Poweo la première centrale à gaz française. … La première centrale à gaz de l'Hexagone va voir le jour près de Maubeuge. Elle devrait entrer en service en 2008. … »

Dans « Le Monde » du 27 janvier 2006 : « Suez et GDF vont construire ensemble deux centrales. Suez et GEF ont annoncé, jeudi 26 janvier, un « partenariat industriel » pour la construction et l’exploitation en commun, dans la zone de Fos-sur-mer (Bouches-du- Rhône), de deux centrales au gaz d’une capacité de 420 MW, elles doivent entrer en service en 2008 et 2009. »

Le 15/02/2006, RTE lance un appel d’offre pour une installation dans la région de St Brieuc : « RTE doit être en mesure de disposer de la Puissance de Référence égale à 120 MW, en moins de 20’ pour résoudre les contraintes qui surviennent sur le réseau suite à un incident … »

Et ce n’est pas, comme le clame l’ADEME, à cause de l’augmentation de la consommation française car nous exportons 15 à 20% de notre production d’électricité à tous nos voisins (GB, Benelux, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne) que nous augmentons le thermique en France, mais bel et bien pour pouvoir réguler l’éolien industriel français et provoquer par la même occasion des émissions supplémentaires de GES. Même en supposant un taux de charge de l’éolien de 25% on peut résumer ainsi la problématique :

« POUR UN BARIL DE VENT, TROIS BARILS DE GES ! »

Allemagne : l’éolien industriel est un échec.

L’Allemagne sous la coalition précédente socialo-verte voulait « sortir » du nucléaire et a investi massivement dans l’éolien industriel. Pour cela elle a pris une loi léonine permettant la défiscalisation de l’argent investi dans des « fonds » éoliens et donnant aux fabricants de centrales éoliennes un droit très prioritaire au raccordement. Cela a conduit à près de 17000 MW éoliens installés.

Les résultats se sont montrés, comme on va le voir, vraiment très décevants. Les centrales nucléaires voient leurs durées de vie prolongées et l’effort se porte sur d’autres énergies comme la biomasse et le photovoltaïque ; les importations d’électricité nucléaire françaises sont de plus en plus importantes.

L’équivalent allemand du Medef voudrait la construction de nouvelles centrales nucléaires. La nouvelle coalition socialo-CDU a stoppé la défiscalisation des fonds éoliens ce qui risque d’augmenter la pression en France.

L’Allemagne dispose de très nombreuses centrales thermiques (surtout au charbon) qui constituent son mode principal de production. Il y a donc toutes les possibilités de régulation nécessaires (et même plus).

Malgré cela, l’intermittence de l’éolien n’est pas maîtrisable : « la production allemande peut varier de plus de 10 GW d'un jour à l'autre, ce qui entraîne des renversements de flux difficiles à prévoir et à maîtriser, a souligné hier André Merlin, directeur du Réseau de transport d'électricité lors d'un colloque à Paris. Une critique reprise par le directeur général du chimiste belge Solvay, Olivier Monfort, qui préférerait voir subventionner des technologies plus utiles pour l'industrie, comme la cogénération. » (Béatrice d’Erceville – La Tribune 13 juillet 2005)

« . . . Car les caprices du vent ne sont pas un mythe et l’arrêt brutal d’un champ d’éoliennes pour cause de vent trop violent provoque une chute de puissance rapide, de quelques centaines de mégawatts, dans les réseaux électriques. Un phénomène d’autant plus sensible dans le nord de l’Allemagne, où sont installés la plupart de ces gigantesques moulins, que la région est soumise à un seul régime de vent, très fort. Le problème, c’est que ces chutes de puissance ne viennent pas perturber les réseaux électriques de l’Allemagne profonde et de la Bavière, mais ceux des pays limitrophes sur lesquels ces parcs sont raccordés. Des pays qui en ont assez de payer les pots cassés pour une Allemagne trop exemplaire… » (Odile Exposito - Les Echos 19 juillet 2005)

« … Pour garantir une alimentation sans faille en électricité, lit-on dans les documents internes de la filiale [d’E.on] :‘pour chaque mégawatt d’énergie éolienne, 800 à 900 kilowatts de capacité de réserves doivent être disponibles’ … Pouréquilibrer les pics du réseau, des turbines à gaz ou d’immense blocs de centrales électriques doivent rapidement mis enservice ou à nouveau hors service … Raison de l’intervention spectaculaire des ingénieurs en charge du réseau [au Schleswig-Hostein] : compte tenu de la densité de la population relativement faible et de la présence rare de l’industrie, les lignes ne sont conçues que pour une exploitation normale. Les rafales de l’automne et du printemps permettentcependant aux immenses parcs éoliens de produire - au moins pendant quelques heures – des puissances telles que les fils s’affaissent par effet Joule. Toutes les tentatives visant à inciter les gestionnaires de parcs d’éoliennes à freiner volontairement la production d’énergie dans des conditions météorologiques extrêmes pour écarter tout danger pourl’ensemble du réseau ont échoué. ‘nous n’avions plus d’autres possibilité que de découpler momentanément les parcs d’éoliennes du reste du réseau’ explique un responsable. » (Frank Dohmen et Frank Hornig – DER SPIEGEL n°14 - 29 mars 2004).

On lira avec profit le rapport annuel d’E.ON Netz1 qui décrit (sans que cela lui pose de problèmes) les résultats pour le moins inquiétants de l’éolien industriel allemand. Il faut savoir qu’E.ON Netz représente un peu moins de la moitié de l’éolien industriel allemand. Au 31 décembre 2004, l’éolien allemand compte 16394 MW dont 7050 pour E.ON Netz et en 2004, on a produit 26 TWh dont 11,3 par E.ON Netz. Dans le rapport en question, E.ON nous dit, page 9 :

« Pour garantir une alimentation électrique fiable quand l’éolien produit peu ou pas du tout c-à-d. pendant les périodes d’arrêt dues au calme ou à l’orage, il faut disposer de capacités de réserve par des centrales énergétiques traditionnelles. Cela signifie que l’éolien ne peut que, dans une mesure limitée, remplacer les capacités des centrales traditionnelles.

Mesurer objectivement dans quelle mesure il est possible de remplacer des centrales traditionnelles peut se faire en prenant la contribution à la capacité garantie qu’apporte l’éolien à un ensemble donné de centrales traditionnelles. Cette capacité peut approximativement être fournie à un ensemble de centrales traditionnelles sans préjudice de la
fiabilité du taux d’alimentation.

En 2004, deux études allemandes majeures ont étudié le taux de contribution qu’apporte l’éolien à la capacité garantie. Les deux études sont arrivées séparément à des conclusions virtuellement identiques : actuellement, l’énergie éolienne contribue à la capacité de production sécurisée du système en fournissant 8% de la capacité installée.

Plus la capacité de l’éolien augmente et celui-ci ayant (par rapport aux centrales traditionnelles) une disponibilité moindre, plus le système total (éolien + traditionnel) a une fiabilité qui diminue. En conséquence, la fiabilité amenée par les centrales traditionnelles s’efface progressivement.

Le résultat est que la contribution de l’éolien à une capacité garantie de notre système d’alimentation électrique va diminuer constamment jusqu’en 2020 pour atteindre 4% environ.

En termes concrets, cela signifie qu’en 2020 avec une capacité éolienne prévue de plus de 48000 MW (source : étude dena2 du réseau), on ne pourra remplacer que 2000 MW de centrales traditionnelles par cet éolien. »

Donc plus on met d’éolien, plus la proportion servant à assurer une puissance garantie est faible, plus la substitution aux centrales thermiques est faible et plus la possibilité de réduire les émissions de GES s’amoindrit !

E.ON Netz insiste également sur les problèmes posés par un éolien massif :

- les conditions anticycloniques rencontrées chaque année en hiver et en été donnant un temps particulièrement calme (p.7) : « Cela signifie que pendant ces périodes, la contribution de l’éolien pour atteindre la demande est faible »

- les grosses variations d’une année sur l’autre pour un même mois de l’année.

- les variations du simple au double de la production mensuelle à l’intérieur de l’année.

- les variations du taux de charge par quart d’heure qui varie de 0 à 85%. La valeur moyenne est de 25% pour
l’année 2004.
- les variations journalières.

- les difficultés énormes des prévisions de la force du vent basées sur les prévisions météorologiques locales à 8 heures à l’avance.

- un besoin pressant de lignes pour des débits plus grands et de meilleures liaisons inter régionales et internationales. En particulier E.ON demande 2700 km de ligne THT pour 2020. (Il faut un réseau qui accepte de grosses bouffées d’énergie éolienne qui seront énormes en 2020). Pour l’instant, les opérateurs éoliens doivent réduire leur production en période de pic pour ne pas surcharger le réseau. Cela leur est évidemment pas acceptable.

- une série de mesures de déconnection des centrales éoliennes du réseau sont nécessaires pour éviter les  surcharges.

- l’impact des variations de l’éolien se répercute sur les échanges frontaliers par exemple avec le Danemark.

- les surcharges momentanées se répercutent sur la charge des réseaux des pays voisins comme la Pologne et la Tchékie de façon importante.

Danemark : l’éolien industriel est un échec.

Le Danemark sans hydraulique ni nucléaire, tire 17 à 20% de son électricité de l’éolien industriel, le reste venant de centrales thermiques marchant essentiellement au charbon. Pour éviter les coupures (déjà très nombreuses) en cas d’arrêt brutal des éoliennes, il faut faire marcher au ralenti des centrales thermiques car elles ne peuvent pas monter assez vite en puissance à partir de l’arrêt complet. Par temps de vent fort général acceptable, il y a un surplus d’énergie sur le réseau. Pour éviter des dommages aux installations électriques il faut, comme en Allemagne, déconnecter en urgence des centrales thermiques et des centrales éoliennes. Le Danemark offre du courant gratuit à ses voisins (Suède, Allemagne). Mais ceux-ci ayant aussi des éoliennes à proximité du Danemark, sont également en surplus et n’en veulent pas. Les centrales thermiques obligées de marcher en régime de montée ou de descente brutale, ont un rendement désastreux par rapport à un régime de marche en palier avec changements progressifs. Le résultat : une production excessive de GES et un prix de revient du kWh égal à plusieurs fois le prix français. Tout cela fait que le Danemark est dans l’incapacité de diminuer ses émissions de GES et n’atteindra jamais les objectifs de Kyoto.

Le « rapport Mason » intitulé « L’énergie éolienne dans l’Ouest du Danemark. Leçon pour la Grande Bretagne » est une étude remarquable parue en octobre 2005.

Voici la traduction du résumé placé en tête du rapport :

« Bien qu’un cinquième de l’énergie électrique produite annuellement dans l’Ouest du Danemark provienne de son énorme capacité éolienne, seulement 4% de la consommation totale de la région vient de cette source. La majeure partie de la production d’énergie éolienne vient en surplus de la demande au moment de la production et doit alors être exportée à bas prix pour préserver la sécurité du réseau électrique national. La réduction des émissions de CO2 est minime. Pour réduire les exportations et abaisser les émissions de CO2, des plans ont été établis dans le but d’utiliser le surplus d’énergie éolienne pour du chauffage par résistance dans des centrales locales en cogénération. »

Voila un des résultats de l’éolien danois : faire de l’électricité pour, en usine, la passer dans des résistances ! De plus, pour l’Allemagne comme pour le Danemark, l’éolien industriel a besoin de possibilités fortes d’importation.

RTE insiste également sur le problème de l’intermittence

« La conduite du système électrique français » par RTE dépend beaucoup de facteurs météorologiques comme la température en plus du vent pour l’éolien : « La production d’énergie électrique par les éoliennes est directement tributaire des conditions météorologiques de vent, qui est plus inconstant que d’autres paramètres (comme la
température). Elle est donc par nature plus aléatoire, et est notamment soumise à des fluctuations rapides de puissance en quelques heures. Par exemple, une simulation réalisée sur un parc éolien de 10 000 MW en France, montre qu’en moyenne, une fois tous les quatre jours, la puissance éolienne chuterait de 800 MW à une heure d’intervalle, et de 2000 MW à trois heures d’intervalle.

Le développement de l’énergie éolienne introduit donc un aléa complémentaire important dans les prévisions de production électrique en France, qui va croître dans les prochaines années avec le développement de la production éolienne, et s’ajoutera aux aléas sur la consommation. »

Un argument pitoyable contre l’intermittence de l’énergie de l’éolien
industriel : le « foisonnement »:

Cela consiste à dire : « si l’on met des éoliennes réparties sur tout le territoire français, quand on manque de vent dans un endroit, il y en a toujours dans un autre, donc l’éolien va fournir de l’énergie en continu et il suffit d’en mettre suffisamment pour qu’on ne soit plus gêné par l’intermittence »

Cette assertion ne résiste pas à un examen quelque peu approfondi. D’abord quand l’anticyclone des Açores est sur la France (quand ce n’est pas sur l’Europe entière comme pendant la canicule de l’été 2003) et cela se produit en moyenne 2 à 4 semaines l’été et 2 à 4 semaine l’hiver, semaines pendant lesquelles le vent est nul partout en France. On pouvait lire dans Le Monde du 14 août 2003 : « … Même l'énergie éolienne, qui représente, par exemple, 5% du parc installé en Allemagne, n'a pu répondre aux attentes, ces derniers jours, faute de vent. »

En fait, le « foisonnement » suppose que la force du vent à un endroit donné n’est pas corrélée avec la force du vent à un autre endroit (plus ou moins éloigné). Or on a beaucoup de périodes où il y a partout beaucoup de vent et d’autre où il y a partout un vent quasi nul (ex. avec l’anticyclone sur la France) et d’autres encore où le vent est moyen partout. Cette corrélation est sensible et évidente pour n’importe qui. Et si elle n’est pas momentanément réalisée sur tout le territoire métropolitain, elle a lieu sur de vastes étendues.

Ensuite RTE6, qui se sert énormément des données et prévisions météorologiques a fait une simulation avec des machines réparties sur toute la France et conclue « La production peut, à n’importe quel moment, être presque nulle sur une zone étendue ; Mais le foisonnement au niveau national entre les productions de régions géographiquement très éloignées pourrait faire apparaître une puissance minimale pour l’ensemble du parc, garantie avec une assez bonne probabilité. … Par exemple, on pourra peut-être disposer de 15% de la capacité installée avec une probabilité de 90%. Une puissance minimale garantie à 100% serait probablement nulle ou très faible » (C’est nous qui soulignons). Autrement dit, si on ne met pas de machines partout, on ne peut pas compter sur l’éolien. Et si on en met partout on pourra compter peut-être tout au plus sur 15% avec une probabilité de 90%. C’est la gloire !

Ce chiffre de 15% apparaissait pour l’ADEME et les promoteurs, vraiment ridiculement petit. Pour le rendre plus important, FEE (France Énergie Éolienne) avec l’aide de l’ADEME, a refait cette étude. Pour obtenir un résultat meilleur que 15%, ils n’ont pris que les zones du territoire continental français où le vent est le plus fort (voir carte des stations météorologiques utilisées pour l’étude). Malgré cela ils n’arrivent qu’à une puissance minimale de 24,5% au lieu de 15% et toujours avec une probabilité de 90%. Cette tentative maladroite parue dans le « hors série éolien » de décembre 2004 de « SYSTEMES SOLAIRES » de l’ADEME et publié à l’occasion du colloque éolien de Caen apparaît vraiment pitoyable et n’améliore pas la crédibilité des auteurs.

Allons plus avant dans le foisonnement : que se passerait-il si nous mettons vraiment énormément de machines en France ? Alors le 15% de puissance garantie à 90% de probabilité pourrait être intéressant. Avec 1 500 000 MW installés (soit 1 million de machines de 1,5 MW ou 500 000 machines de 3 MW), 15% représente 225 000 MW. Et à 1927 heures/an cela donne 433 TWh/an soit en gros la production nucléaire française. Mais comme les 225 000 MW ne sont qu’à 90% de probabilité et il faudra 22500 MW de centrales thermiques pour suppléer les carences 1 fois sur 10. Bien sûr, par régime de vent fort général, on aura énormément d’électricité excédentaire dont il faudra se débarrasser d’une façon ou d’une autre et qui ne sera pas vendue. Mais si on trouve la place pour installer un tel nombre de machines, on réalisera les rêves les plus fous des constructeurs de machines7 : VESTAS, WESTINGHOUSE, NORDEX, GAMESA, etc … En achat machines, à 1 million d’€ le MW cela représente un chiffre d’affaire de 1500 milliards d’€ (sans compter la construction et le combustible des 22,5 GW de centrales thermiques avec le CO2 correspondant) – c’est donc complètement délirant !

Maintenant si au lieu de 15% de puissance garantie (à 90% de probabilité) on prend le chiffre allemand de 4% de puissance garantie, il faut multiplier les chiffres précédents par un peu moins de QUATRE, c-à-d. près de 6 millions de MW éoliens (6000 milliards d’€) et 900000 MW thermiques ! Ceci montre qu’essayer de remplacer le nucléaire français par l’éolien industriel n’est absolument pas possible en termes de coûts, d’importation de combustible fossile et surtout d’émission de GES (que l’on soit pour ou que l’on soit contre. Tout homme politique qui veut cela, il mérite la Haute Cours pour attaque délibérée de l’économie du pays.

Un autre argument tout aussi pitoyable : les prévisions météo permettraient
de prévoir à l’avance la production éolienne et n’avoir besoin que de peu
de régulation thermique

D’abord voyons le Danemark et l’Allemagne qui ont beaucoup d’éolien industriel. Ces pays ont des prévisionnistes météo qui ne sont pas moins bons que les prévisionnistes français et malgré cela ils n’arrivent pas à assurer correctement cette régulation : comme vu plus haut, il faut déconnecter des centrales éoliennes pour ne pas faire fondre les lignes. Et de plus il faudrait aussi prévoir des lignes de très grande capacité partout.

Pourquoi ? Parce que la formule de Betz qui donne la puissance P d’une machine avec un rotor de surface S dans un vent de vitesse V est P = kSV3. La vitesse est au cube ce qui signifie que si vous faites une erreur de par exemple 13% sur la vitesse, cela entraîne une erreur de 39% sur la puissance (dP/P = 3 dV/V). Donc ce qu’il faut prévoir, ce n’est pas seulement savoir qu’il y aura du vent, mais la vitesse de ce vent avec une très bonne précision et cela partout en France. Cette précision dans la prévision est pour l’instant totalement illusoire.

canardos
 
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Message par canardos » 14 Nov 2007, 11:36

je continue toujours avec des infos tirées du site "vent de colère" sur l'éolien qui ne peut se developper qu'à la condition de developper parallemement dans des proportions bien plus grandes des centrales thermiques utilisant des combustibles fossiles (charbon, fuel ou gaz) et donc entraine l'augmentation des rejets de Gaz à Effet de Serre (GES).

a écrit :

user posted image

Puissance moyenne sur 10 minutes délivrée par une centrale éolienne de 10 MW de puissance nominale (située en Grande-Bretagne), au cours du mois de janvier 1997


Ces données datent, mais les caractéristiques du vent n'ont pas fondamentalement changé.
NB : Nous aimerions présenter ici des données plus récentes à partir de centrales éoliennes plus proches. Mais les promoteurs ne communiquent pas ce type de données. Il va de soi qu'ils ne souhaitent pas que l'ampleur des problèmes de régulation par centrales thermiques soit connue du grand public.

 

La conséquence directe du développement de l'éolien est
la régulation par Centrales thermiques

--------------------------------------------------------------------------------

Ceci n’est pas une simple hypothèse pessimiste mais une probabilité qui s’appuie sur la relance de la production à partir de Centrales thermiques(fuel,charbon,gaz) et cela se traduit par :

Une Intensification du fonctionnement du parc existant de Centrales thermiques (Si cette dérive peut rester cachée ou échapper à l'homme de la rue, l'athmosphère, elle, comptabilise tout le CO2 produit quelle qu'en soit l'origine).
La Création de nouvelles Centrales thermiques :
a. Discours de M. Dominique de Villepin (Boursorama, 2005) : remises en service de 4 centrales au fioul : 2 à Porcheville (Yvelines), Aramon (Gard) et Cordemais (Loire Atlantique)
b. Les échos du 12/12/2005 : construction d’une centrale à gaz à Maubeuge (Nord) par Siemens pour Poweo qui devrait rentrer en service en 2008
c. Ouest-France du 21/01/2006 : 5 projets de centrales à gaz en préparation en Bretagne (EDF, GDF, Suez, Poweo, Enel ? Enesa ?)
d. Le Monde du 27/01/2006 : construction de 2 centrales à gaz par GDF et Suez de 420 MW chacune à Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône) pour 2008/2009
e. Boursier.com du 04/03/2006 : EDF a besoin de 185 MEuros pour faire passer la capacité de la centrale de Cordemais de 1.900 à 2.600 MW à l’horizon 2007
f. Outre Cordemais, trois autres sites à charbon seront modernisés : le Havre, Blénod (Meurthe et Moselle) et la Maxe (Moselle). 


canardos
 
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Message par canardos » 15 Fév 2008, 08:33

a écrit :

[center]Plus d'éoliennes, pas moins de CO2[/center]

LE MONDE | 14.02.08 |


Monsieur le maire est heureux : cinq éoliennes de 135 m de haut se dressent au-dessus de la plaine. Début février, la commune de Saint-André-Farivillers (Oise) a vu commencer à tourner les pales de son nouveau parc éolien, d'une puissance de 11,5 mégawatts (MW). Comme la compagnie exploitante, Enertrag France, versera chaque année à la commune une taxe professionnelle (environ 700 euros par MW et par point de taxe professionnelle), Claude Le Couteulx attend près de 40 000 euros de recettes supplémentaires.


"On a deux usines qui versent de l'ordre de 60 000 euros, précise-t-il. Cette nouvelle ressource est bienvenue. Je n'ai pas de terrain de football pour les jeunes. La signalisation, ça coûte la peau des fesses : on va faire un plan à l'entrée du village. Et puis, on va continuer à refaire les vitraux de notre église du XVe siècle. De plus, avec les éoliennes, il a fallu élargir les chemins communaux à quatre mètres, et il va falloir les entretenir." L'édile espère aussi aider les plus pauvres de ses 550 administrés à payer la rénovation de l'assainissement individuel de leur maison, obligatoire.

Le projet, porté avec enthousiasme par le maire, n'a suscité presqu'aucune critique dans le village. Le directeur d'Enertrag, Philippe Gouverneur, se félicite de ce bon accueil. Son entreprise attend du parc, qui nécessite un investissement de l'ordre de 16 millions d'euros, une rentabilité moyenne dépassant 10 % par an.

Le développement de l'éolien est incontestablement une bonne affaire pour les communes comme pour les entreprises qui s'y emploient. Bien que l'électricité produite par le vent soit actuellement parmi les plus coûteuses, sa rentabilité est assurée par une taxe prélevée sur les factures de tous les abonnés. L'objectif est précisément d'encourager la croissance de cette énergie renouvelable.

Mais ce qui est bon pour les communes et pour les entreprises l'est-il pour la collectivité ? Les éoliennes sont-elles un moyen efficace de lutter contre le changement climatique ? La réponse semblait évidemment oui. Jusqu'à la publication d'une étude réalisée par la Fédération environnement durable, rassemblant des associations opposées aux éoliennes, qui jette un pavé dans la mare (voir http://environnementdurable.net).

L'auteur de l'étude, Marc Lefranc, vice-président de la fédération, a comparé l'évolution des émissions de CO2 (gaz carbonique), le principal gaz à effet de serre, des pays qui ont le plus développé en Europe les éoliennes. Logiquement, puisque les éoliennes n'émettent pas de CO2, ces pays devraient présenter un bilan particulièrement favorable.

Mais les chiffres de l'office statistique européen Eurostat montrent que l'Allemagne, malgré un parc éolien de plus de 18 000 MW, a vu les émissions de CO2 par habitant provenant du secteur de l'énergie non pas décroître mais augmenter de 1,2 %, entre 2000 et 2005. L'Espagne, avec plus de 10 000 MW, a connu une augmentation de 10,4 % sur la même période. Le Danemark, champion mondial des éoliennes compte tenu de sa faible population, connaît une baisse de 11 %. Mais, en fait, observe M. Lefranc, le doublement des importations d'électricité du Danemark explique en grande partie ce bon résultat. Au total, résume le document, le développement de l'éolien présent un bilan "très décevant du point de vue économique et environnemental".

Certes, il faut tenir compte des circonstances. Ainsi, l'Espagne a-t-elle connu un développement économique très important, qui a fait exploser la consommation d'électricité. L'Allemagne a intégré sa partie orientale, dont la consommation électrique a fortement augmenté pour rejoindre le niveau de la partie occidentale. Et l'on peut se demander si, sans éoliennes, leurs émissions n'auraient pas été encore plus élevées.

Mais l'étude pose une question étonnamment négligée par les institutions énergétiques : dans quelle mesure l'éolien peut-il réduire les émissions de CO2 ? L'Agence internationale de l'énergie est muette sur le sujet ; l'Agence de la maîtrise de l'énergie (Ademe) ne fournit pas de réponse. Une analyse a été menée indirectement, en France, par Réseau de transport d'électricité (RTE), sur le problème de l'intermittence de la fourniture d'électricité par les éoliennes. Celle-ci peut contraindre à recourir à des centrales thermiques quand des pointes de consommation, en hiver, se conjuguent à une absence de vent. En fait, observe RTE dans son Bilan prévisionnel 2007, les "excursions de puissance à satisfaire par les équipements thermiques" sont accrues "de manière de plus en plus conséquente quand le parc éolien s'étoffe".

Les experts favorables à l'éolien ont du mal à répondre à la question posée par l'étude de la Fédération environnement durable. "Si la consommation augmente quand la population augmente, cela absorbe le petit gain permis par l'éolien", observe Pierre Radanne, expert indépendant. "Il est sûr que, si l'on ne fait pas d'effort d'économies d'énergie, l'éolien ne sert à rien", dit Raphaël Claustre, directeur du Centre de liaison des énergies renouvelables.


"RÉDUIRE LES CONSOMMATIONS"


En fait, l'éolien n'a de sens que dans le cadre d'une politique globale de l'énergie visant à maîtriser la consommation d'électricité : "La première chose à faire est de réduire les consommations, note Jean-Louis Bal, chargé des énergies renouvelables à l'Ademe, mais personne ne le fait."

Le raisonnement est confirmé par Jean-Marc Jancovici, ingénieur et membre du comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot : "Ce qu'on voit en Allemagne et en Espagne, c'est que plus d'énergies renouvelables ne signifie pas forcément moins de combustibles fossiles. En fait, les promoteurs de l'éolien font comme les promoteurs du nucléaire : ils favorisent une politique de l'offre, alors que c'est une politique de la demande qui est nécessaire. Mieux vaut inciter la société à accepter une hausse du prix de l'électricité qui la poussera à réduire sa consommation, que de développer l'éolien."

Alors que l'on prévoit 7 000 MW d'énergie d'origine éolienne en France en 2012, le parc de centrales thermiques à gaz devrait aussi augmenter de près de 10 000 MW. Un exemple de ce paradoxe se trouve près de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), où Gaz de France projette une centrale à gaz de 232 MW tandis que Poweo prépare un parc éolien en mer de puissance comparable. Une expertise réalisée à la demande d'élus a montré qu'il y aurait du coup plus d'énergie que le département n'en a besoin.

"Les éoliennes me font penser aux agrocarburants de première génération, explique Marc Lefranc. Au début, on pensait que c'était bien, et puis quand on a fait le bilan environnemental, on s'est aperçu que c'était très discutable. Par rapport au changement climatique, la première chose à faire est de mettre en place les techniques d'économies d'énergie. Et ensuite, de hiérarchiser les énergies renouvelables pour investir à bon escient."



Hervé Kempf



voila le site vent du bocage de la fédération développement durable.

et voila l'article en pdf sur la faillite de l'éolien industriel en Europe qui montre que le caractere intermittent de la production des éoliennes oblige à surdimensionner les réseaux et à developper des centrales thermiques pour prendre le relais et à augmenter les rejets de CO2, tout ça en payant l'energie électrique beaucoup plus cher ....

une belle arnaque, mais ou tout le monde n'est pas perdant!

vraiment faites l'effort de le lire et surtout de l'envoyer à tous ceux qui croient à ça!

la_faillite_de_l___olien_industriel_en_Europe.pdf
canardos
 
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Message par canardos » 15 Fév 2008, 08:48

un autre article, du figaro cette fois:

a écrit :

[center]Éoliennes : miracle ou arnaque ?[/center]

Martine Betti-Cusso
11/02/2008 |

(Christophe Lepetit/ Le Figaro Magazine)

La France se couvre d'éoliennes. Des associations, des scientifiques, des écologistes s'interrogent. «Le Figaro Magazine» apporte de nouvelles pièces au dossier.


Pourquoi se construit-il tant d’éoliennes ?

On comptait, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), 1 500 éoliennes pour une puissance de 2 700 mégawatts (MW) fin 2007, réparties dans 341 parcs éoliens en métropole ; 130 nouveaux parcs, représentant 450 éoliennes, ont été installés courant 2007. Les éoliennes devraient être 3 500 en 2010, pour une puissance de 7 300 MW, et plus de 8 000 en 2020 (dont 850 en mer) pour une puissance de 25 000 MW.

Selon ses partisans, le recours à l’éolien permet de diversifier nos ressources énergétiques, objectif louable avec la hausse du prix du pétrole et le fait que les combustibles traditionnels – gaz, pétrole, charbon – sont épuisables et polluants. L’éolien va dans le sens des accords de Kyoto, ratifiés par la France et l’Union européenne, qui prévoient une réduction de 8 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2008-2012 afin de lutter contre le réchauffement climatique. Les éoliennes sont enfin le fer de lance des énergies propres pour atteindre une production de 21% d’électricité d’origine renouvelable à l’horizon 2010, objectif fixé par la loi d’orientation sur l’énergie du 13 juillet 2005. «Seul l’éolien peut nous permettre de parvenir à cet objectif, affirme Michel Lenthéric, chargé de mission à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). L’énergie hydraulique a atteint ses limites. Et les coûts de production de l’éolien sont moins élevés que ceux des panneaux photovoltaïques.»

Mais pour les nombreuses associations opposées aux éoliennes, dont la Fédération environnement durable ou Vent de colère sont les plus en pointe, elles sont une imposture écologique. Ces associations font valoir que la France est le pays d’Europe dont la production d’électricité provoque le moins de rejet de CO2 par habitant. Notre électricité provient pour 76,85 % de l’énergie nucléaire, qui pose certes le problème de la gestion des déchets, de l’approvisionnement à terme en uranium, mais n’émet aucun gaz à effet de serre. Elle provient aussi de l’énergie hydraulique, ressource propre et renouvelable à hauteur de 11,6 %. La part de l’énergie thermique (gaz, charbon, pétrole) monte à 10 % et celle de l’éolien à 0,73 %. « Nous n’avons pas besoin de l’éolien, soutient Christian Gerondeau (lire notre interview page 53) parce que les énergies nucléaire et hydraulique répondent à nos besoins. Pour preuve, nous exportons 10 % de notre production d’électricité. Lors des périodes de grand froid, où la demande d’électricité est supérieure, nous faisons appel aux centrales thermiques, qui émettent des gaz à effet de serre. L’utilité d’une éolienne serait de s’y substituer à ces occasions. Or les périodes de grand froid sont des périodes anticycloniques où il arrive que le vent soit absent sur la totalité de notre territoire. » Météo France confirme et nuance à la fois : lors de ces épisodes anticycloniques, le vent peut souffler dans certaines régions, notamment le Sud. Là où il fait le moins froid !

Participent-elles à la diminution du CO2?

Selon les chiffres avancés par France Energie éolienne, 25 % de l’électricité produite par ces ailes aériennes permettrait une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Le Réseau action climat, qui regroupe plusieurs ONG, a calculé de son côté que 5% des émissions de CO2 seraient évitées grâce à l’éolien.

«Pure propagande », rétorquent les associations. « Dix mille éoliennes produisant 25 000 MW ne peut que réduire de 0,5 % les émissions françaises de CO2, soutient Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable. Pire encore, en développant les éoliennes, on multiplie le recours aux centrales thermiques. » Selon la Commission de régulation de l’énergie, l’éolien ne contribue que de façon marginale à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, simplement parce qu’il s’agit d’une production intermittente, qui ne peut être stockée et qui doit être relayée par d’autres sources d’énergie. « Les éoliennes ne tournent que de 20 à 25% du temps, car elles ne fonctionnent pas lorsque le vent est trop faible ou trop fort ! explique Jean-Marc Jancovici, ingénieur conseil. Nous sommes donc contraints de disposer en renfort de centrales thermiques ou hydrauliques, qui sont les seules à avoir une souplesse de mise en marche permettant de compenser instantanément les variations de la production éolienne. » L’Allemagne, pays leader de l’énergie éolienne et qui entend renoncer à l’énergie nucléaire, vient de donner son feu vert à la construction de plus d’une vingtaine de centrales thermiques à charbon. Retour fumeux vers le XIXe siècle ! Sans parler du Danemark, champion de l’éolien et l’un des plus fort émetteurs de CO2 par habitant. En France, plusieurs projets de centrales thermiques sont à l’étude : sur le port du Havre, à Beaucaire, dans le Gard, à Saint-Brieuc en Bretagne, à Bastelicaccia en Corse-du-Sud, à Lucenay-lès-Aix dans la Nièvre... L’envers du décor n’est pas si vert...

Combien coûte l’électricité produite par les éoliennes ?

L’arrêté ministériel du 10 juillet 2006 impose à EDF un tarif de rachat de l’électricité produite par les éoliennes de 8,2 centimes d’euro par kilowattheure (KWh), soit 82,8 euros par mégawattheure (MWh), et ce pendant dix ans. Le tarif varie ensuite de 8,2 à 2,8 centimes d’euro le kilowattheure les cinq années suivantes, en fonction des rendements. Plus ils sont faibles, plus le tarif de rachat est élevé. Autrement dit, moins elles produisent, plus elles rapportent ! Les promoteurs sont assurés d’un retour sur investissement même dans les sites les plus mal choisis. Cela ne peut que les inciter à implanter des parcs dans des sites peu venteux, mais aussi encourager certains d’entre eux à limiter leur production dans les sites venteux. Pendant ce temps, la note s’alourdit pour la collectivité. Car ces prix sont bien au-delà des prix du marché de l’électricité, qui fluctuent quotidiennement entre 4 et 5,5 centimes le kilowattheure (40 et 55 euros le mégawattheure). A titre de comparaison, le prix de revient d’un mégawattheure d’origine thermique varie entre 30 et 45 euros et celui d’un mégawattheure d’origine nucléaire descend à 26 euros, selon le Journal officiel du 27 juillet 2006 (lire infographie page 51).

Si ce tarif, supérieur au prix du marché, est une véritable aubaine pour les promoteurs, il pèse sur la facture d’électricité du consommateur. C’est lui qui paie les surcoûts liés aux obligations d’achat d’électricité des énergies renouvelables sous la forme d’une « contribution aux charges de service public d’électricité (CSPE) », mentionnée sur la note d’électricité et qui se monte à 0,53 euro TTC par kilowattheure. Plus EDF achètera d’électricité provenant de l’éolien, plus cette contribution augmentera.

Depuis le 13 juillet 2007, pour bénéficier du tarif de rachat d’EDF, les éoliennes doivent être construites sur une « zone de développement de l’éolien » (ZDE). Mais toutes les demandes de permis déposées avant cette date ont droit au tarif de rachat d’EDF quel que soit l’endroit où les éoliennes se trouvent. Il y a fort à parier que les dépôts de permis de construire remis avant la date fatidique se sont envolés. Leur nombre exact n’a pas encore été éventé...

A qui profite l’argent des éoliennes ?

D’abord, selon les différents vocables, à leurs promoteurs, développeurs, opérateurs. Avec un tarif de rachat d’électricité de 82 euros le mégawattheure, chaque éolienne de 2 MW garantit à son promoteur 360 000 euros de revenu annuel pour un temps de fonctionnement moyen annuel de 2 200 heures. Une opération rentable. Le coût de l’éolienne installée se situe, selon France Energie éolienne, entre 1 million et 1,3 million d’euros. Soit un amortissement entre trois et cinq ans maximum. Pas étonnant qu’elles aient le vent en poupe.

On comprend mieux dès lors le mistral de spéculations que fait souffler cette source d’énergie. Le vent vaut de l’or. C’est ainsi que le groupe Suez a acheté 50,1 % des parts de la Compagnie du vent, spécialisée dans la promotion d’éoliennes, pour un montant de 321 millions d’euros. Or, le chiffre d’affaires de la Compagnie du vent se limite à 11 millions d’euros. Mais elle serait « riche » de signatures d’élus pour des permis de construire permettant la production de 2 000 MW. « Ce qui valorise chaque mégawattheure à plus de 300 000 euros, poursuit Christian Gerondeau. Avec 6 à 10 éoliennes et une puissance de 12 à 30 MW, la valeur de chaque signature obtenue varie de plus de 3 millions d’euros à près de 10 millions. Le tout sans le moindre risque. » La manne profite aussi aux fabricants (essentiellement allemands, danois, espagnols). Les grands groupes ne s’y trompent pas et investissent en masse. Quelques exemples : Areva a acheté 51 % de la société Multibrid, un concepteur et fabricant d’éoliennes basé en Allemagne et spécialisé dans les turbines offshore de grande puissance, valorisant l’entreprise à 150 millions d’euros. De son côté, Alstom a pris le contrôle d’Ecotècnia, une entreprise espagnole qui fabrique et commercialise des éoliennes, pour un montant de 350 millions d’euros.

L’argent s’envole, avec quelques retombées – bien plus modestes – pour les propriétaires des terrains et pour les communes. Les premiers se voient attribuer un loyer de 1 000 à 2 500 euros par an et par éolienne. Les secondes perçoivent annuellement, par le biais de la taxe professionnelle, 500 à 700 euros par an et par mégawatt, après une période de déduction fiscale au bénéfice du développeur. On compte aussi quelques retombées pour l’emploi : 5 000 ont été créés, selon le Syndicat des énergies renouvelables, via les bureaux d’études, le travail d’installation et de maintenance des parcs. Mais rien pour les riverains, qui se plaignent d’une dépréciation de leur bien immobilier. Aucune étude n’ayant été effectuée, Notaires de France ne peut confirmer cette donnée. Un signe éloquent toutefois : le groupe d’assurances MMA propose un contrat « garantie revente » qui couvre la perte de valeur de revente des propriétés, notamment en cas d’implantation d’éoliennes à proximité...

Comment se monte un projet ?

Une petite brise suffit. Le grand reproche des associations, c’est le manque de transparence dans la création des sites éoliens. « Dans la majorité des cas, les projets sont montés à l’insu des habitants, affirme Jean-Louis Butré. Des promoteurs démarchent des agriculteurs et leur font signer des promesses de bail en faisant miroiter un revenu supplémentaire. Puis ils persuadent les élus avec deux arguments : la taxe professionnelle et l’action citoyenne pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans les faits, on constate que nombre d’éoliennes sont situées sur un terrain appartenant aux élus des communes. »

Un diagnostic à peine nuancé par Jean-Yves Grandidier. « Nous essayons d’obtenir une délibération du conseil municipal pour une étude d’implantation, tout en s’assurant la disposition du foncier par la signature de promesses de bail. Les études coûtent cher. » Celles-ci sont à la charge du promoteur qui choisit le bureau d’études. Elles intègrent une enquête sur l’impact des éoliennes sur les oiseaux et une étude sur le bruit. De fortes nuisances ne rendent pas pour autant le projet caduc. Le promoteur peut modifier l’implantation des éoliennes ou proposer, dans son dossier, des mesures compensatoires : contrat d’agriculture durable, aides pour l’achat de friches, proposition d’équipements tels que des visualisateurs de ligne à haute tension pour les oiseaux... Du vent et des verroteries, selon les associations.

L’étude d’impact est jointe à la demande de permis de construire déposée dans la commune, qui la transmet dans les quinze jours à la Direction départementale de l’équipement (DDE). Celle-ci examine la légalité du dossier, puis le communique à tous les services de l’Etat concernés (Diren, Drire, Direction de l’aviation civile, Service départemental de l’architecture et des paysages, etc.). Tous émettent un avis – favorable ou défavorable –, qui reste uniquement consultatif. Une majorité d’avis négatifs n’empêche pas l’obtention du permis !

Le dossier est ensuite transmis à la préfecture, qui lance une enquête publique. Puis le tribunal administratif nomme un commissaire-enquêteur, souvent un retraité de l’administration... des gendarmes, des douaniers... pas forcément spécialisés... L’enquêteur rencontre les élus des communes et organise des permanences à jours fixes. Théoriquement, toute personne qui le souhaite peut consulter le dossier et déposer son avis sur un registre. Elle doit faire vite, le vent presse, l’enquête ne dure qu’un mois. Puis le commissaire-enquêteur remet, avec avis, son rapport au préfet qui accorde ou non le permis de construire. Missionnaire de l’Etat, le préfet se trouve souvent en position délicate. Entre le marteau et l’enclume, sa décision est, selon le cas, contestée au tribunal administratif, soit par les associations, soit par le promoteur. Le recours n’arrête pas le processus, mais, dans la pratique, le projet peut être suspendu jusqu’au jugement. En 2004, 33 % des permis accordés ont fait l’objet d’un recours et 27 % en 2005.

Depuis juillet 2007, les ZDE sont initiées par les communes ou les communautés de communes. Elles définissent un périmètre apte à recevoir des éoliennes répondant à trois critères : un potentiel éolien (donc, théoriquement, du vent), une possibilité de raccordement au réseau et la prise en considération des paysages et des monuments. Pour Henri de Lepinet, président de l’Union Rempart, qui regroupe des associations de sauvegarde du patrimoine, « le risque aujourd’hui est de voir proliférer une profusion de ZDE sur l’ensemble du territoire de façon à multiplier les possibilités d’installer des éoliennes. » Peut-être n’a-t-il pas tort. Des éoliennes sur un seul village, et la manne que représente la taxe professionnelle bénéficie dans ce cas à toute la communauté de communes.

Les éoliennes détruisent-elles le paysage ?

Un sondage ELP/SER/France Energie éolienne réalisé en septembre 2007 montre que 90 % des Français sont favorables à leur développement. Pour beaucoup, les éoliennes ont bonne image et belle allure. Certains considèrent qu’elles participent à l’organisation du paysage, tout comme, en leurs temps, les aqueducs, les viaducs, les moulins à vent, les voies routières...

Mais pour ceux qui sont au pied du pylône, elles sont d’abord des machines posées sur un socle de plus de 1 000 tonnes de béton, pouvant atteindre 150 mètres de haut, qui massacrent leur environnement proche, leur portent ombrage et font du bruit. A titre de comparaison, les plus grands pylônes électriques culminent à 48 mètres de hauteur. « Si une éolienne n’est pas inesthétique, sa multiplication devient catastrophique pour les paysages », affirme Paule Albrecht, présidente de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France. Même discours tenu par Didier Wirth, président du Comité des parcs et jardins de France : « L’éolien n’a aucun intérêt, ni économique, ni énergétique, ni écologique. Alors, pourquoi sacrifier le patrimoine paysager de la France ? » L’Académie des beaux-arts apporte son soutien dans un livre blanc sur les éoliennes. Elle dénonce leurs dimensions excessives et leur manque d’harmonie avec le paysage. « D’autant que les parcs sont dispersés et que les promoteurs n’hésitent pas à les installer dans des zones protégées : parcs nationaux, régionaux, zones Natura 2000... ou à proximité de magnifiques monuments, constate Philippe Toussaint, président de Vieilles maisons françaises. On oublie que les éoliennes de 150 mètres de haut sont visibles à 10 kilomètres à la ronde. »

Les exemples malheureux sont monnaie courante. C’est pourquoi la Réunion des associations nationales de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager, surnommé le « G8 du patrimoine et de l’environnement », demande à ce qu’on applique aux éoliennes la réglementation des installations industrielles, que l’on impose une distance de 10 kilomètres par rapport aux sites classés et inscrits, en excluant toute éolienne des lieux protégés. Actuellement, en l’absence de cadre réglementaire, tous les débordements sont permis. Seule reste la concertation au moment de l’enquête publique et... la bonne volonté du promoteur. « S’il y a un impact, il est réversible, assure Jean-Yves Grandidier. Les contrats sont limités à quinze ans, et la durée de vie d’une éolienne est de vingt ans. La loi du 3 janvier 2003 impose aux constructeurs de parcs éoliens de déposer une caution bancaire pour garantir le démontage des installations. » Sauf qu’à ce jour, cette règle n’est que du vent. Aucun décret d’application n’est venu l’encadrer.

Sont-elles bruyantes et dangereuses ?

«Vivre près d’une éolienne, c’est subir le bruit d’une centrifugeuse », raconte Auguste Dupont, habitant de Sortosville dont le logement est situé à 320 mètres d’une éolienne. « Avec les vibrations des pales, poursuit-il, ma maison construite sur une dalle de ciment se fissure. » Le ronronnement du frottement des pales se mêle aux grincements provenant des engrenages de l’appareil. Le bruit n’est pas permanent, mais son intensité et sa portée varient en fonction de la vitesse et de l’orientation du vent, et de la topographie des lieux. « Des études sont réalisées par les opérateurs. Et la règlementation impose que le bruit ne dépasse pas 3 décibels la nuit et 5 décibels le jour, explique Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l’Ademe. Des progrès sont réalisés et les dernières générations d’éoliennes sont moins bruyantes. » Le problème est réel, au point que l’Académie de médecine a pris position. Elle recommande d’installer les éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW à plus de 1 500 mètres des habitations, en rappelant qu’à des intensités modérées, le bruit peut perturber le sommeil, entraîner des réactions de stress et se répercuter sur l’état général. Au-delà du bruit et des paysages, les parcs éoliens perturbent l’activité des radars et en particulier des radars météorologiques qui permettent de détecter les vitesses des vents et de prévoir des événements climatiques tels que les tempêtes, les tornades... Un comble ! Mais, comme dit le proverbe, qui sème le vent...

canardos
 
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