la désertification des océans

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 29 Jan 2008, 21:05

a écrit :

[center]Désert océanique[/center]

Les plus grand déserts ne sont pas sur Terre mais sous l’eau. Les espaces océaniques où la faune et la flore sont presque absentes s’agrandissent encore plus vite que prévu par les modèles les plus pessimistes.

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En bleu foncé, les régions les plus biologiquement pauvres ne cessent de s'agrandir. NASA

Sahara, Gobi, Vallée de la mort…tous sont de grands déserts secs, arides et très peu peuplés. Mais sur le globe, il existe des zones bien plus vastes où la vie est quasiment absente : ce sont les déserts biologiques océaniques. Ils se situent dans les régions subtropicales de l’océan Pacifique et Atlantique et au sud de l’océan Indien au niveau des gyres (zone où les courants décrivent de grands mouvements tournants). Ils sont maintenant repérables par des satellites comme Seastar qui réalise des cartes colorimétriques des océans : plus les eaux sont vertes et plus elles sont riches en organismes photosynthétiques, ce qui permet une mesure de la flore à la base de la chaîne alimentaire. Les déserts y apparaissent en bleu foncé.

Dans une étude a paraître dans Geophysical Research Letters, des océanographes font état d’une inquiétante expansion de ces zones désertiques. Leurs mesures indiquent qu’entre 1997 et 2006 elles ont augmenté de 6,6 millions de Km², soit 15% environ. Cette tendance est générale et seul le sud de l’océan Indien y échappe. Selon eux, cet élargissement est corrélé au réchauffement des gyres et serait attribuable à la hausse généralisée des températures.

En effet les eaux des gyres sont déjà fortement stratifiées et seul le vent, en créant un peu d’agitation, arrive à ramener des nutriments des eaux profondes vers la surface pour alimenter plantes et animaux. Le réchauffement accroît encore plus cette stratification rendant quasiment impossible les échanges de nourriture, d’où l’appauvrissement biologique des gyres.

Le problème est que ces déserts s’agrandissent 10 à 25 fois plus vite que ce que prédisaient les modèles climatiques. Certains scientifiques pensent qu’il s’agit là d’une variation naturelle amplifiée par un coup de chaud du globe et qui pourrait se renverser dans une décennie ou deux. Malheureusement, la courte durée de vie des satellites fait qu’ils seront hors jeu à ce moment…

J.I.
Sciences et Avenir.com
29/01/2008

canardos
 
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Message par canardos » 30 Jan 2008, 21:33

un article plus détaillé de Futura sciences:

a écrit :

Le 30 janvier 2008

[center]Les déserts océaniques progressent aussi...[/center]


Par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences

Dix années d'observations spatiales du satellite SeaWifs ont montré l'extension des zones à très faible production planctonique. Selon les auteurs de l'étude, la cause est le réchauffement des eaux de surface, qui ralentit les échanges verticaux.

Depuis 1997, le satellite SeaWifs (Sea-viewing Wide Field-of-view Sensor, que l'on pourrait traduire par capteur océanique à large champ de vision) scrute la production de chlorophylle de l'océan mondial. En orbite polaire à faible altitude, il tourne 14 fois par jour autour du globe et survole à un moment ou à un autre tout point de la surface. Son instrument analyse la lumière réfléchie par l'océan dans huit bandes du spectre (dont deux en infrarouge, pour permettre la correction des effets atmosphériques). On peut grâce à lui établir précisément (avec une résolution de un kilomètre) la production de chlorophylle des océans.

Jeffrey Polovina et son équipe (U.S. National Marine Fisheries Service, Honolulu, Hawaii) publient dans la revue Geophysical Research Letters le bilan de dix années d'observation, entre 1997 et 2006. Son constat est net : à part dans le sud de l'océan Indien, tous les « déserts océaniques » ont vu leur surface augmenter. L'extension est de 6,6 millions de kilomètres carrés, soit 15 % de plus.

Au fait, qu'appelle-t-on un désert océanique ? L'expression peut sembler étrange mais c'est bien ainsi que l'on désigne de grandes zones de l'océan où la densité d'organismes vivants est très faible. On les rencontre au milieu des océans. Autour des grands bassins (Atlantique, Pacifique, océan Indien) se forment de vastes courants circulaires, appelés tourbillons, ou gyres en anglais, venant lécher les continents. Au niveau de la côte, la diminution de profondeur et les variations de températures plus importantes entre l'été et l'hiver génèrent des mouvements verticaux, vers le haut (upwellings) ou vers le bas (downwellings). Les premiers ont un effet bénéfique pour la vie car ils remontent depuis les profondeurs des sels nutritifs accumulés dans les profondeurs de l'océan. Le phytoplancton (végétal) se développe davantage, le plancton animal, qui s'en nourrit, prospère à son tour et toute la chaîne alimentaire suit le mouvement. Les pêcheurs le savent depuis toujours, eux qui réalisent le plus gros de leurs prises près des côtes. Loin au large, au centre du grand tourbillon, l'apport de nutriments est faible et la vie bien plus rare.

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Production phytoplanctonique en été boréal (juin à août 1998), d'après les données de SeaWifs, en fausses couleurs. En vert, elle est la plus élevée. En bleu, elle est la plus faible. La zone verte suit les courants, qui forment un tourbillon océanique, suivant le plus souvent la côte. On voit ici que le grand tourbillon autour du Pacifique sud vient buter sur l'équateur (où le courant s'écoule vers l'ouest).
© Nasa/Goddard Earth Science


Une extension au moins dix fois plus rapide que prévu

En dix ans d'orbites, SeaWifs a généré d'innombrables cartes colorées (en fausses couleurs) montrant de grands anneaux (en général représentés en vert) entourant des zones (le plus souvent bleues). Dans les premiers, la production de chlorophylle est élevée tandis qu'elle est faible dans les secondes.

Ce sont ces zones que les océanographes ont vu croître au fil des ans. Le réchauffement des eaux explique bien le phénomène puisqu'il augmente la stabilité de la stratification verticale : plus chaudes, les eaux de surface ont moins tendance à descendre tandis que les eaux froides du fond remontent plus difficilement. Les mouvements verticaux s'amenuisent et la production végétale s'en ressent. Tous les modèles climatiques prévoyaient cet effet, à un facteur quantitatif prêt, et de taille : d'après les données de SeaWifs, l'extension de ces déserts océaniques durant les neuf dernières années est 10 à 25 fois plus rapide que ce que prédisaient les différents modèles !

Quelle est la cause du réchauffement des eaux de surface ? Bien sûr, on pense au réchauffement de l'atmosphère et au rôle des activités humaines. Mais les chercheurs n'en ont pas la preuve. Une décennie d'observations est une période courte pour la mécanique de l'océan mondial et des variations naturelles pourraient entrer en jeu. Malheureusement, SeaWifs ne restera pas en orbite suffisamment longtemps pour répondre à cette question. Il faudra attendre ses successeurs et continuer à prendre le pouls de la vie marine...

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A l'ouest du Chili, on remarque la chute rapide de la production chlorophyllienne entre la côte (en vert) et le large (en violet), véritable désert océanique. © Nasa/Goddard Earth Science

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Message par canardos » 01 Oct 2008, 16:40

a écrit :

[center]Les 'zones mortes' s'étendent dans les mers du globe - Etude[/center]


Par Alister Doyle Reuters - Mardi 30 septembre,

OSLO (Reuters) -

Le nombre de 'zones mortes' - 'dead zones' - augmente rapidement dans les mers et océans du globe et les réserves de poissons côtiers sont plus fragiles que ce que l'on craignait jusqu'ici, selon un article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

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L'extension des 'zones mortes', déficitaires en oxygène, dans l'environnement aquatique "apparaît désormais comme une menace majeure pour les écosystèmes au niveau mondial", écrivent des scientifiques dans cet article.

Ces zones où les poissons ne peuvent survivre se retrouvent du golfe du Mexique à la Baltique, en raison notamment du déversement dans l'eau de mer de fertilisants agricoles et de déchets organiques.

"Les organismes marins sont plus vulnérables au manque d'oxygène qu'on ne le pensait jusqu'ici, en particulier les poissons et les crustacés", souligne Raquel Vaquer Suner, de l'Institut méditerranéen d'études avancées, dont le siège est en Espagne.

"Le nombre de zones hypoxiques, déficitaires en oxygène dissous, croît dans le monde à un rythme de 5% par an", a-t-elle précisé à Reuters.

L'étude qu'elle a menée avec un de ses collègues montre que les 'zones mortes' répertoriées, qui n'existaient pratiquement pas à la fin des années 1970, étaient plus de 140 en 2004.

LES CRUSTACÉS LES PLUS VULNÉRABLES

L'existence de centaines de millions de gens dépend de la pêche côtière à travers le monde. Les crustacés - crabes, homards, crevettes ... - sont parmi les espèces les plus fragiles dans ces zones hypoxiques, bien plus que les poissons, en raison notamment de leur lenteur à se déplacer.

Le réchauffement climatique, largement attribué à la combustion des énergies fossiles, ne peut qu'aggraver le problème des 'dead zones', en partie parce que l'oxygène se dissout moins facilement dans des eaux chaudes.

Les premières 'zones mortes' ont été localisées dans l'hémisphère Nord, comme dans la baie de Chesapeake, sur la côte est des Etats-Unis, et dans les fjords scandinaves.

Puis d'autres sont apparues au large de l'Amérique du Sud, du Ghana, de la Chine, du Japon, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Portugal et de la Grande-Bretagne.

Selon l'étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, la plupart des scientifiques considéraient jusqu'ici que le niveau d'oxygène dissous dans l'eau de mer pouvait tomber à 2 milligrammes par litre avant que cette eau ne devienne une 'zone morte'.

Mais de nombreuses espèces sont bien plus sensibles au manque d'oxygène. Ainsi, certaines larves de crabe découvertes au large des côtes orientales du Canada et des Etats-Unis commencent à souffrir du manque d'oxygène en dessous de 8,6 mg par litre, à peine moins que le niveau normal.

"Les seuils actuellement admis (...) ne suffisent pas pour éviter des pertes d'une grande ampleur", écrivent dans cet article les scientifiques qui souhaitent que soit relevé à 4,6 mg d'oxygène par litre le niveau en dessous duquel l'eau de mer est considérée comme incompatible avec la survie de la faune marine.

canardos
 
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