8% du génome humain produit par virus, et lien avec schizoph

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Quidam » 18 Jan 2010, 12:27

Je relis ce que j'ai écris vendredi dernier. il manque la conclusion : Laissons les chercheurs chercher mais sans illusion, ni faux espoir. Laissons aussi ceux qui en ont le désir, orienter leur empathie vers les fous. Laissons-les oser la connivence et partager leur souffrance.
Quidam
 
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Message par Gaby » 18 Jan 2010, 17:05

(Quidam @ lundi 18 janvier 2010 à 12:27 a écrit : Laissons aussi ceux qui en ont le désir, orienter leur empathie vers les fous. Laissons-les oser la connivence et partager leur souffrance.

Franchement, c'est abstrait et pour ce que j'en déduis, c'est poser le problème d'une bien mauvaise manière. Les croyances anciennes (car il ne s'agit pas d'autre chose) ont détruit des malades et leur entourage. Elles continuent de peser dans un sens très négatif. Il faut que les malades soient encadrés. Certes. Ca ne dit rien du comment. Ce que je comprends de tes messages très allusifs, c'est que tu défends l'utilité de théories farfelues cherchant à culpabiliser les mères des malades, entre autres coupables tout trouvés. C'est bon, on a assez donné.
Gaby
 
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Message par Quidam » 18 Jan 2010, 19:19

Ce qui a consacré la faillite de l'asile psychiatrique c'est la mort de 40 000 malades dans les hôpitaux psychiatriques français pendant la guerre de 39-45. Morts de faim. (Cf. L'extermination douce de Max Lafont).
Aussi les années qui ont suivi ont-elles été riches d'un mouvement historique dans le champ de la psychiatrie et au delà, (cf. la revue Esprit de 1952 avec le témoignage de l'infirmier Marius Bonnet) pour dépasser l'asile.
Les idées nouvelles ont trouvé leurs traductions concrètes dans deux directions complémentaires.
D'abord la mise en place des secteurs sur l'idée du refus de toutes disciminations sociales ou diagnostics et l'idée d'externalisation des moyens de traitement en dehors des murs de l'hôpital, au plus près du lieu de vie et donc au plus près de la demande. C'est le Dr Bonnafé qui définissait le (nouveau) psychiatre comme celui qui se débarasse de ses privilèges de médecins d'asile et va sur la place publique pour demander à la population qu'y a-t-il pour son service ?
Enfin, ces années ont vu une tranformation de l'asile par la mise en oeuvre de la psychothérapie insitutionnelle. C'est un grand mot. Ca veut tout simplement dire que la psychiatrie doit marcher sur deux jambes.
Une jambe marxiste pour analyser les rapports de production et - pour le dire vite - traiter l'aliénation sociale en ce qu'elle a un effet délétère sur la symtomatologie (effets pathoplastiques). On peut résumer ça en disant que pour soigner les malades il faut soigner l'hôpital et plus généralement aménager les rapports sociaux pour que la "machine abstraite" qu'est le collectif, puisse soigner.
Une jambe psychanalytique en tant que boîte à outils permettant de lire la pathologie dans un effort de compréhension, d'intégration et donc de respect de la vie psychique. Je témoigne que la psychanalyse a changé notre regard de soignants et donc nos pratiques (Dans le sens d'une plus grande écoute en particulier). On n'avait plus seulement à faire avec des déviances symtomatiques qu'il fallait corriger (voire faire taire avec la violence que ça implique). Notre boulot dès lors est de favoriser l'évolution, la maturation d'un processus. Il faut reconnaître à la psychanalyse (qui a pénétré lentement le champ de la psychiatrie) cet effet historique.

Tout cela n'invalide pas qu'il a pu exister comme tu le suggères, un mésusage au cas par cas.
a écrit :Les croyances anciennes (car il ne s'agit pas d'autre chose) ont détruit des malades et leur entourage.


Ca c'est, hélas, tout à fait possible.
Quant à "la culpabilisation des mères", ce sont des pratiques caricaturales que tu as raison de dénoncer. Au contraire je trouve qu'on a fait beaucoup de progrès pour travailler avec l'entourage des patients. C'est notre ressource principale pour favoriser la resocialisation des patients. On accompagne et on soutient les parents. C'est la moindre des choses que de leur reconnaître la difficulté de vivre la folie de leur proche au quotidien.
Excuse si j'ai été trop abstrait ou trop allusif.
Quidam
 
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Message par luc marchauciel » 18 Jan 2010, 19:53

Je suis désolé, Quidam mais je ne suis pas convaincu par ton histoire des deux jambes pour intervenir sur la maladie mentale et aider les malades. "Une jambe marxiste et une jambe psychanalytique", je me demande bien à quoi peuvent servir l'une et l'autre dans le cas d'espèce (l'un est largement hors sujet et l'autre est une escroquerie - dans cet ordre)
Une jambe neurobiologique et une jambe psychothérapeutique (fondée sur une psychologie scientifique, et pas sur des croyances archaïques jamais validées),ça m'aurait semblé plus opérant pour tenir debout...
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 18 Jan 2010, 20:00

(Quidam @ lundi 18 janvier 2010 à 19:19 a écrit : Ce qui a consacré la faillite de l'asile psychiatrique c'est la mort de 40 000 malades dans les hôpitaux psychiatriques français pendant la guerre de 39-45. Morts de faim. (Cf. L'extermination douce de Max Lafont).

Je ne sais pas pas de quoi tu parles, je ne connais pas ces faits, mais tu admettras que, tels que tu les présentes, ça a peut être à voir avec le regard social porté sur les malades, avec une absence d'humanisme élémentaire de la part des gestionnaires des hôpitaux (si c'est eux qui sont en cause), mais absolument rien à voir avec la question du traitement de la maladie mentale, de l'analyse de ses causes et des moyens d'agir sur elle.
Pendant la même période, il ya eu des millier de juifs qui sont morts de faim dans des ghettos. Dans les deux cas, c'est sans doute du fait d'une haine d'autorités déhumanisées, qui ont pu/auraient pu faire subir le même sort à des tsiganes ou des homosexuels.
Il n'en reste pas moins que l'autisme ou la schizophrénie sont des maladies , contrairement à la judaïté, l'homosexualité ou la "tziganité".
luc marchauciel
 
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Message par Gaby » 18 Jan 2010, 21:00

(luc marchauciel @ lundi 18 janvier 2010 à 19:53 a écrit : Une jambe neurobiologique et une jambe psychothérapeutique (fondée sur une psychologie scientifique, et pas sur des croyances archaïques jamais validées),ça m'aurait semblé plus opérant pour tenir debout...

Précisément. Et puis pour la critique marxiste, ceux qui ne peuvent évoquer n'importe quel sujet sans s'y référer peuvent ajouter que ces véritables moyens au service des patients ne pourront vraiment être prioritaires que dans une société débarrassée de la course au profit. Mais parfois il faut savoir discuter du détail. Ce qui nécessitera de rompre avec la psychanalyse qui depuis des décennies (après avoir permis aux tous débuts d'avoir dit qu'il peut y avoir une science de l'esprit) a eu l'effet inverse de celui décrit par Quidam, à savoir la culpabilisation des proches et plus grave, des erreurs de diagnostics et de traitements parfaitement aussi dépassés et répréhensibles que la saignée. Des études comme celle que j'ai reporté en début de discussion sont bienvenues et ne peuvent être contrées que par des "et le doute hein ? le doute ? vous oublieriez pas de douter ? Et les médicaments, bon, c'est pas très naturel, ce qu'il faut c'est causer...". Bon ca suffit, la fable qui veut qu'en parlant de l'âge poupon oublié on arrivera à convaincre le schizophrène de ne pas parler à Jean-Pierre Foucaut par la télévision.
Gaby
 
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Message par Faber » 19 Jan 2010, 09:04

Ok les gars, mais je crois que Quidam discutait un peu de la séquence historique qui a conduit à l'introduction de la psychanalyse dans le "champs psychiatrique".
Par ailleurs, il semble dire que ce que tu dénonces Gaby, est (a été) minoritaire. Donc discutons plutôt de cela que du progrès de la science qui a peu de chance de convaincre les professionels qui travaillent depuis des décenies avec la "boite à outils" de la psychanalyse. Dans ton dernier message Gaby, des trucs trops tranchés (opposition entre approche psychanalytique et medicamenteuse, pourquoi instaurer un dialogue reviendrai forcément à ne parler que de l'age poupon ? etc).
Faber
 
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Message par Quidam » 19 Jan 2010, 12:07

Merci Faber de ta lecture sereine.
D'accord pour continuer la réflexion d'autant plus tranquillement que je ne suis pas psychanalyste et qu'ils n'ont pas besoin de moi.
Par contre je souhaite partager ici ce qui me préccupe dans l'évolution historique du travail des "psychistes". C'est à dire de tous ces gens qui ont fait, font ou feront profession d'accueillir la souffrance psychique.
Je ne reviens pas sur l'intérêt de la psychanalyse sauf pour préciser qu'elle a amené une modification profonde du statut de la parole du malade. On repère cette modification dans l'évolution de la fonction des soignants. Surtout autour des deux pratiques les plus courantes : la cure de Sakel et l'électro choc.
Avant 1930 le personnel se recrute dans la lie de la société. Le personnel partage avec les patients le même rejet social. (Indicateur : les niveaux de rémunération).
Anecdote : à la sortie de la prison de La Santé, il est recommandé au pauvre bougre qui sort de tôle d'aller se faire embaucher en face (asile Saint Anne). Périodiquement, les rapports officiels dénoncent l'état des asiles et la brutalités des gardiens "ignares et grossiers". (Cf. la thèse du Dr Daumezon sur [i]le personnel infirmiers des asiles[/i], 1935). (Cf. aussi le petit bouquin d'Albert Londres [i]chez les fous [/i], vers 1927.)
A partir de 1933 (invention de la cure de Sakel ou coma insulinique) et surtout 1936 (Electro-choc ou sismothérapie) la fonction soignante va subir une double évolution. Une technicité médicalisée d'abord. Car il n'est pas anodin de plonger un patient dans le coma hypoglycémique puis de le réveiller en le resucrant avant que n'apparaissent des complicatons. Ensuite, et c'est le plus important dans notre discussion, une psychologisation des pratiques par les soins de maternage (laver le malade, le changer, lui mettre des draps propres) et la consignation soigneuse des paroles et réactions des patients ayant subit la "petite mort". Ecrits ultérieurement réutilisés dans des réunions de défrichage et déchiffrage orienté par les concepts psychanalytiques : repérage des points d'investissements libidinaux, défenses, dénis, déplacements, transferts etc...
La malade s'il n'était pas amélioré par les secousses de la fée électricité ou du coma l'était par la nouvelle considération dont il bénéficiait. Une boutade du Dr Bonnafé : "Ce qui marche dans l'électrochoc c'est le bouquet de fleur que l'infirmière a mis sur la table de nuit !"
L'approche psychologique a donné un sens au travail : il s'agissait désormais d'aider le patient à réhabiliter sa propre image car la maladie mentale détériore le regard que la patient porte sur lui-même. Il fallait l'aider à se réinvestir et réinvestir son histoire. Condition nécesaire à l'émergence d'une demande dont la réponse pouvait être une adaptation de la cure type psychanalytique ou d'autres approches qui ont en commun la parole, la relation de confiance et le "dialogue singulier".

Aujourd'hui. Le diplôme d'infirmier psychiatrique n'existe plus depuis 1992. Le médicament miracle est attendu comme le graal. Sarkozy criminalise la maladie mentale, donne des sous pour les chambres d'isolement et les moyens de contentions. Le malade est stigmatisé. Les infirmières fuient la psychiatrie. les pratiques se médicalisent. Les malades trainent dans le métro ou en prison. Les familles n'en peuvent plus. La psychanalyse est critiquée même dans le forum des amis de L.O. ! (c'est un comble pour moi qui a été sensibilisé aux idées de Lutte Ouvrière par un médecin avec lequel j'ai travaillé et qui était par ailleurs psychanalyste !)

Approprions-nous cette question politique en ce qu'elle concerne la vie de la cité.

Quidam
 
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