Voilà ce qu'à trouver de mieux l'Etat français et son préfet pour l'année de la biodiversité, encore une fois un problème anecdotique vient servir comme pretexte à un prefet pour organiser un massacre d'animaux sauvages pour plaire à leurs autres copains notables chasseurs :
Lettre ouverte adressée au préfet de la Côte d’Or, cosignée par 71 associations
Massacre de blaireaux :
Côte d’Or, Côte d’Horreur !
En mars dernier, le préfet de la Côte d’Or a pris des arrêtés ordonnant la capture et la «régulation» de blaireaux sous le prétexte de dépister et lutter contre la tuberculose bovine, pouvant être véhiculée par le mustélidé. À ce jour ce sont plus de 2050 individus qui auraient été exterminés par les chasseurs, piégeurs, déterreurs et lieutenants de louveterie du département. 71 associations de protection de la nature s’insurgent contre cette véritable opération de destruction massive en adressant une lettre ouverte au préfet, en cette année déclarée « année nationale de la biodiversité ».
Certes, le problème de la tuberculose bovine doit être résolu. Cependant, en France, cette maladie n’est qu’anecdotique chez le blaireau. Des études scientifiques (1) ont démontré que non seulement la destruction de blaireaux n’enraye en rien la maladie, mais qu’au contraire, elle augmenterait l’incidence de la tuberculose bovine sur le cheptel bovin ! Le Conseil de l’Europe (2), pour sa part, a indiqué qu’« On peut douter que l’élimination des blaireaux ait une utilité, et l’on ne devrait certainement pas y recourir » et qu’« On ne doit jamais procéder à l’élimination générale des blaireaux. »
Vu la vitesse d’éradication de l’espèce sur le département, l’avenir du blaireau en Côte d’Or est indiscutablement en péril. La période de destruction a débuté lors de la saison de reproduction et s’est même poursuivie pendant la période de sevrage des jeunes. Suite à un tel recul des effectifs, comment rétablir une densité de population normale et viable de l’espèce alors que la dynamique de population est connue pour être faible ? Si des mesures qui semblent disproportionnées ont été prises à l’encontre du blaireau, il n’en est pas de même vis-à-vis d’autres usages qui pourtant sont de très forts vecteurs de la tuberculose bovine. En effet les entrailles des chevreuils laissés dans la nature par les chasseurs (animaux abattus et dépecés sur place) ou la libre circulation de vaches et de taureaux de troupeaux en troupeaux représentent une menace bien plus importante.
Précisons aussi que le blaireau, inscrit à l'annexe III de la Convention de Berne, est une espèce protégée dans la plupart des autres pays d’Europe. Au lieu de confier cette mission aux services vétérinaires en lien avec les scientifiques et les associations de protection de la nature dans le but de lutter pacifiquement et efficacement contre la tuberculose bovine, ce sont les chasseurs (dont les motivations sont certainement tout autres...) qui se voient autoriser à tuer, sans limite, les blaireaux.
Aussi, nos 71 associations demandent instamment au préfet de la Côte d’Or de bien vouloir mettre fin à la plus grande destruction de blaireaux qui ait été entreprise en France. La lutte contre la tuberculose bovine n’en sera pas affectée si les vraies mesures prophylactiques sont réellement mises en place