Bon, j'ai un peu du mal à savoir où on en est...
L'article de
Linguistic Typology est très exactement celui que j'ai posté dès ma première intervention (le lien que j'ai donné permet de le récupérer gratuitement), et dont je faisais une courte citation pour signaler que page 531, il donne un exemple avec le verbe "acheter", ce qui contredit l'idée de mots absents pour désigner ces réalités. Quant à l'article de l'Université de Lund, je dois mal me débrouiller, mais je n'arrive pas à y accéder par le lien donné par Duffy.
Tout comme Com71, j'ai relevé que les affirmations sur ces "trous" de vocabulaire venaient toujours des journalistes, mais je n'ai vu nulle part une source montrant clairement qu'elle venait des chercheurs eux-mêmes. Certes, certains des articles qui mentionnent ce fait sont apparemment sérieux, mais il n'empêche, c'est assez troublant.
Plus généralement : il n'y a aucune raison de douter que cette communauté de chasse-cueillette soit économiquement égalitaire : cet égalitarisme matériel (même si c'est parfois avec quelques nuances) est un trait universel de ce type de sociétés. En ce qui concerne les rapports de genre, je n'ai pas non plus de mal à croire qu'ils y soient assez équilibrés - encore que, sur ce plan, il faut être méfiant : cet équilibre recouvre généralement une division sexuelle du travail et de la vie sociale très stricte et, selon des critères modernes, elle est très loin de ce que nous entendons par "égalité". En revanche, je suis sceptique sur le fait qu'une langue non genrée traduise quoi que ce soit de la réalité sociale sur ce plan, mais je ne suis pas spécialiste. Enfin, je ne doute pas non plus que cette société soit globalement pacifique ; mes remarques portaient sur la généralisation de ce trait à l'ensemble des sociétés du même niveau technique, selon l'idée (à mon avis, clairement démentie par les faits) que c'est seulement avec l'arrivée de l'agriculture que seraient apparus des phénomènes tels que la violence armée.